Production mondiale de pétrole brut

Production mondiale de pétrole brut

Introduction

Depuis plusieurs années déjà, le marché du pétrole présente des cours à un niveau relativement bas1 d’un point de vue des pays producteurs provoquant ainsi une situation délicate pour ces derniers à cause de leur dépendance à cette matière première.
Comment est-on parvenu à cette situation ?
L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a joué un rôle important dans ce processus. En effet, le mois de novembre de l’année 2014 a été un tournant sur le marché pétrolier lorsque, malgré le prix du baril qui baissait (cf. figure ci-dessous) à cause d’une surabondance de pétrole2 , l’Organisation a décidé de ne pas s’accorder sur une réduction de sa production qui  aurait eu pour effet de rééquilibrer l’offre à la demande et par conséquent d’impacter le prix du baril à la hausse. A la suite de cette décision (stratégique) de la part de l’OPEP, les acteurs du marché ont été amenés à se demander si l’OPEP servait toujours à quelque chose. En effet, l’objectif principal mentionné dans les Statuts de cette Organisation est de stabiliser le marché pétrolier. Or, elle a délibérément failli à cette mission lorsqu’elle a décidé de ne pas réduire sa production créant ainsi un déséquilibre encore plus conséquent.

Malgré l’effet positif sur le prix du baril ressenti suite à cette décision, p. ex. sur le Brent avec environ +21% de novembre 2016 (USD 45.13/baril) à janvier 2017 (USD 54.58/baril) (OPEC Monthly Oil Market Report – February, 2017), le marché du pétrole est à surveiller de près. Effectivement, l’accord est très important mais son application par les concernés l’est tout autant et cela laisse les acteurs du marché pétrolier sceptiques

Problématique

Les faits et données décrits ci-dessus, l’incapacité de l’OPEP à stabiliser le marché pétrolier, sa mission première, ainsi que les concurrences sérieuses des Etats-Unis et de la Russie, nous amènent alors à nous demander : « Est-ce que l’OPEP est toujours pertinente ? ».

C’est donc avec cette question de recherche que je m’efforcerai, tout au long de ce travail, de réaliser un travail scientifique afin de mettre en lumière et d’analyser qualitativement et quantitativement les principaux aspects qui, selon moi, permettent de répondre à la problématique posée. Une explication plus détaillée des aspects intégrés à l’analyse sera effectuée dans la deuxième partie de ce travail. Mais avant cela, ce travail portant sur l’OPEP, il convient d’évoquer certains éléments permettant l’introduction au marché du pétrole brut ainsi qu’à l’Organisation.

Pétrole brut

Il existe plusieurs places boursières et bruts de référence mais les plus connues sont : l’InterContinentalExchange (ICE) à Londres avec le Brent pour les bruts de la Mer du Nord et le NewYork Mercantile Exchange (NYMEX) à New-York avec le West Texas Intermediate (WTI) pour les Etats-Unis.
La figure ci-dessous donne un aperçu clair des caractéristiques qui composent les différents types de pétrole brut qu’on retrouve sur le marché. La qualité d’un brut est définie par sa densité et son contenu en soufre. Les pétroles bruts qui sont « light » et « sweet » (de très bonne qualité) ont, de manière générale, un prix plus élevé que ceux étant « heavy » et « sour » (de moins bonne qualité). Ceci peut être expliqué par les coûts liés à la raffinerie du pétrole brut. Les points sur la figure ci-dessous représentent les pays et les noms de référence du type de pétrole.

Pétrole de schiste

Le pétrole de schiste fait partie d’une catégorie dite « non-conventionnelle ». Resté bloqué dans des roches, il en est extrait à l’aide de technologies coûteuses (U.S. Energy Information Administration, 2017). Le processus d’extraction de pétrole de schiste demande en effet des capacités financières et énergétiques relativement considérables. Grâce à la technologie d’extraction notamment hydraulique et horizontale (cf. figure cidessous), la production de pétrole de schiste a pu augmenter de 23% de 2006 à 2010 et représentait en 2015 52% de la production totale de pétrole aux Etats-Unis (U.S. Energy Information Administration, 2011, 2016) ce qui est relativement considérable. Cette période est souvent appelée la « révolution du schiste ». A noter également que le pétrole de schiste américain est considéré comme « light » et « sweet », donc de bonne qualité.

Structure du marché du pétrole

Comme énoncé lors de l’introduction de ce travail, le marché était caractérisé par une forte offre de pétrole brut amenant ainsi une structure en « contango » qui est une relation entre l’offre et la demande. Avec cette structure, le prix fixé aujourd’hui pour une livraison future de la matière première est en fait plus élevé que le prix d’aujourd’hui (dit « spot »). Elle permet notamment aux négociants d’acheter et de stocker le pétrole brut physique, que ce soit sur des navires ou autres formes de stockage, et de réaliser un profit grâce au marché à terme, respectivement au prix futur4 couvrant les financements et coûts de stockage. Cette structure du marché incite, de ce fait, les négociants à stocker la matière première physique pour la revendre plus tard. Mais attention, la structure en contango ne permet pas toujours de réaliser un profit en stockant la marchandise. Cela peut dépendre également de la « pente » du contango. Moins elle est prononcée, plus il sera difficile de réaliser un gain. De manière générale, une structure en contango se caractérise également par un bas niveau de prix. A noter que ces éléments ont été étudiés lors de la majeure « International Commodity Trading » donnée par le chargé de cours HES, M. Robert Piller.

J’ai réalisé ces graphiques avec les données de 2014 et 2015 car les plus récentes ne sont malheureusement pas encore disponibles de manière fiable. Ils ont toutefois l’avantage de présenter de manière synthétique les éléments souhaités. Les pays représentés sur ces graphiques seront par ailleurs évoqués et/ou utilisés afin d’effectuer des analyses dans ce travail. Pour ce qui est de l’exportation mondiale de pétrole brut en 2015, on retrouve deux pays membres sur le podium, ceux-ci étant l’Arabie Saoudite et l’Irak. L’Arabie Saoudite exportait en 2015 quelques 7.16 mb/j (7.15 mb/j en 2014, soit +0.1%), la Russie 4.9 mb/j (4.49 mb/j en 2014, soit +9%) et enfin l’Irak 3 mb/j (2.52 mb/j en 2014, soit +20%). Au niveau de l’importation, les Etats-Unis figurent, sans surprise, en tête avec 7.35 mb/j en 2015 (7.34 mb/j en 2014, +0.1%). Ensuite vient la Chine avec 6.73 mb/j en 2015 (6.18 mb/j en 2014, soit +9%) et enfin l’Inde avec 3.94 mb/j en 2015 (3.79 mb/j en 2014, soit +4%).

Analyse

Cette partie apporte des analyses sur les éléments jugés pertinents permettant de répondre à la problématique soulevée dans ce travail afin d’aboutir finalement à une synthèse et proposer des recommandations adéquates.

Méthodologie

La méthodologie scientifique adoptée en vue de la bonne réalisation de ce travail se répartit en deux parties principales : des sources primaires et secondaires. La rédaction a de ce fait été possible grâce à ces récoltes de données qualitatives et quantitatives.

Sources primaires

Entretiens/discussions

J’ai profité de diverses occasions lors de mon option majeure « International Commodity Trading » pour discuter avec le chargé de cours HES, M. Robert Piller, ainsi qu’avec les intervenants tels que M. Daniel Jaeggi, Co-Fondateur et Head of Trading chez Mercuria Energy Trading SA ainsi qu’avec M. Angel Martinez, Crude Oil Trader chez SOCAR Trading SA, qui m’ont donné de précieux conseils. J’ai estimé que des discussions avec des personnes actives dans le domaine et dotées d’une grande expérience sur le négoce de pétrole brut étaient une bonne manière d’échanger sur le sujet, ce qui m’a été d’une grande aide particulièrement au début du processus de réalisation de ce travail.
J’ai également eu l’opportunité de pouvoir discuter avec le Professeur HES d’économie à la HEG GE, M. Andrea Baranzini, qui m’a conforté dans mon analyse effectuée dans ce travail sur les comportements des pays producteurs face à la production en utilisant la théorie des jeux. Les détails relatifs à cela seront soulevés dans la partie correspondante de ce travail.2. Analyse Cette partie apporte des analyses sur les éléments jugés pertinents permettant de répondre à la problématique soulevée dans ce travail afin d’aboutir finalement à une synthèse et proposer des recommandations adéquates.

Méthodologie

La méthodologie scientifique adoptée en vue de la bonne réalisation de ce travail se répartit en deux parties principales : des sources primaires et secondaires. La rédaction a de ce fait été possible grâce à ces récoltes de données qualitatives et quantitatives.

J’ai également eu l’opportunité de pouvoir discuter avec le Professeur HES d’économie à la HEG GE, M. Andrea Baranzini, qui m’a conforté dans mon analyse effectuée dans ce travail sur les comportements des pays producteurs face à la production en utilisant la théorie des jeux. Les détails relatifs à cela seront soulevés dans la partie correspondante de ce travail.

Rédaction

Aidé par les directives de l’école, j’ai pu penser à la structure que devrait avoir ce travail afin que les points les plus importants de ce sujet soient étudiés et analysés avec comme objectif, bien évidemment, de répondre à la problématique posée. Ainsi, la structure de ce travail est décomposé de la manière suivante :
Premièrement, j’analyserai le rôle du swing producer et déterminerai qui de l’Arabie Saoudite, des Etats-Unis ou de la Russie possède cette position. Le premier est considéré comme étant historiquement le swing producer et les deux suivants comme des concurrents potentiels selon certains observateurs. Le rôle et les impacts du swing producer sur le marché pétrolier seront également analysés considérant le fait que cette position est hautement stratégique et par conséquent, très importante. Ceci permettra de déterminer si l’OPEP, à travers l’Arabie Saoudite, est toujours pertinente sur cet aspect-là car c’est ce que les acteurs attendent de cette dernière ; gérer, réguler et surtout stabiliser le marché quand cela s’avère nécessaire. Une analyse de l’accord du 30 novembre 2016 sur l’effet de cette entente sur la pertinence de l’Organisation sera effectuée ainsi qu’une analyse pour enfin déterminer qui des pays OPEP et non-OPEP (participant à l’accord) en a le plus profité. L’objectif était de réduire la production pour faire augmenter le prix du baril et ainsi générer des revenus pour leur économie respective. Par la suite, je m’efforcerai d’appliquer la théorie des jeux à travers deux pays qui ont pris part à cet accord, l’Arabie Saoudite et la Russie, représentant les deux plus gros producteurs de pétrole brut au niveau mondial. Cette analyse se fera en deux étapes principales commençant par la théorie pour arriver à une situation pratique permettant de mettre en lumière les stratégies que ces nations adoptent sur la question de la production, aspect fondamental lorsque l’on évoque l’OPEP. Cette partie du travail apportera au lecteur une certaine vision de l’OPEP et du groupe non-OPEP dont les décisions et comportements face à la production ont un impact considérable sur le stabilité du marché pétrolier. Cela permettra enfin d’évaluer la pertinence de l’Organisation car les décisions qu’elle prend peuvent la décrédibiliser dans le cas où les pays ne respectent par exemple pas les quotas ou alors, au contraire, renforcer sa pertinence si les parties prenantes respectent l’accord.

En outre, une des différences principales entre les trois pays ressortant de l’analyse est que l’Arabie Saoudite jouit d’un surplus de capacité de production d’environ 2 mb/j (OPEC Annual Statistical Bulletin, 2016 ; U.S. Energy Information Administration, 2017) ce qui veut dire qu’elle garde délibérément des barils dans son sous-sol au lieu de les extraire et de les vendre. Ainsi, elle se positionne en tant que régulatrice du marché en cas de perturbation d’offre ce qui est absolument fondamental lorsqu’on parle de swing producer. Là où les autres pays ont en réalité tout intérêt à produire au maximum de leur capacité pour pouvoir vendre leur pétrole. Toutefois, la Russie s’est tout de même joint à l’accord de réduction du 30 novembre 2016 car cela représentait probablement une bonne stratégie afin de contribuer à la remontée des prix qui ne pourrait être que bénéfique pour le pays. Ceci sera ultérieurement analysé dans ce travail. Les Etats-Unis qui jusqu’au 18 décembre 2015 avaient en place une interdiction d’exportation de leur pétrole brut (The Economist, 2015)8 , sont devenus le centre d’interrogation quant à la possibilité du pays à être un swing producer. Toutefois, ils ne sont pas, contrairement à ses deux concurrents, exportateurs nets de pétrole ce qui permet à Berman (2016) d’affirmer qu’ils ne peuvent influencer le marché étant euxmêmes des importateurs nets. Selon moi, ils peuvent néanmoins avoir cette capacité directe d’influencer le marché malgré le fait qu’ils ne pourront manifestement pas l’inonder de pétrole comme l’ont déjà fait les membres de l’OPEP par le passé, notamment en 2014.

Cependant, l’auteur ne fait mention que de l’aspect de l’augmentation de production pour affirmer une stratégie plutôt qu’une autre. Certainement parce qu’il s’agit ici de l’élément le plus difficile à atteindre, c’est-à-dire d’avoir les moyens d’augmenter sa production alors que le fait de la baisser ne demande pas de ressources additionnelles. Cela est donc, par conséquent, l’aspect crucial pour prétendre à être le swing producer car certains pays n’en n’ont tout simplement pas les capacités. Néanmoins, l’aspect de la diminution peut également être ajouté à ce modèle d’autant plus que c’est un élément qui peut avoir un effet non-négligeable sur la stabilité du marché pétrolier. Aussi, il peut être apporté à ce modèle un paramètre un peu plus subtile qu’est le refus de réduction de production, point qui sera discuté dans la partie de la théorie des jeux de ce travail. Cela fait en effet partie intégrante d’une stratégie, particulièrement dans le cadre du mode punitif et c’est exactement cela qu’il s’est passé en novembre 2014 comme analysé auparavant. A l’inverse, la décision de l’OPEP de novembre dernier montre une stratégie de diminution de la production afin de soutenir les prix à la hausse permettant ainsi d’inclure la notion de diminution de la production au modèle, respectivement au mode normal.

Accord du 30 novembre 2016 : évènement renforçant la pertinence de l’OPEP Grâce à ses atouts politiques et par conséquent son influence, l’OPEP a réussi à trouver un consensus interne avec les treize pays membres de l’Organisation ainsi qu’un ralliement d’onze pays non-OPEP pour participer à la stabilisation du marché pétrolier en diminuant l’offre excédentaire. Le souhait de voir des prix plus élevés qui soulageraient bien des économies des pays participant à l’accord a été un facteur déterminant. Par ailleurs, comme démontré dans la première partie de ce travail, il peut être relevé que des signes de backwardation se profilent sur la structure du marché du pétrole signifiant un meilleur équilibre entre l’offre et la demande. L’OPEP a ainsi confirmé son influence et devient à nouveau pertinente, sur cet aspect, pour le marché après l’année 2014 où elle n’avait pas souhaité réduire sa production. Toutefois, comme déjà souligné dans ce travail, les Etats-Unis sont une menace à cette stabilisation avec l’augmentation de leur production et de leur stock de pétrole influençant le marché et de ce fait le prix du baril à la baisse. Ils sont extrêmement importants dans cette problématique d’offre excédentaire car ils ont la capacité de mettre à mal l’accord en produisant plus de barils grâce à un prix plus élevé.

Nous avons ensuite le Gabon avec tout de même 35% d’augmentation de son profit sur la période d’analyse sélectionnée qui a pu tirer parti de l’augmentation du prix ORB14 de 21% tout en ne respectant pas la réduction de sa production. Le pays a en effet réduit sa production d’uniquement 3’000 b/j au lieu des 9’000 b/j que prévoyait l’accord. L’Iran, qui n’était pas touché par la réduction de production, a vu son gain croître de 26% grâce à l’augmentation de sa production de 56’000 b/j en janvier 2017. Ce dernier est exaequo avec le Nigéria qui avait été lui exclu de l’accord. Toutefois, le Nigéria n’a pas été en mesure d’augmenter sa production. Il l’a même diminué de 69’000 b/j en janvier 2017 par rapport à novembre 2016. Le pays ayant le moins profité de l’accord est l’Arabie Saoudite, le pays le plus important de l’OPEP mais également celui qui a le plus réduit sa production avec
-598’000 b/j en janvier 2017 (Bloomberg, 2017). Le Royaume se retrouve ainsi avec une augmentation qui est tout de même de 17% de son gain réalisé de novembre 2016 à janvier 2017 ce qui est relativement satisfaisant mais le place toutefois dans le bas du tableau.
Globalement, les pays qui ont vu leur profit augmenter de moindre mesure sont ceux qui ont coupé le plus leur production avec l’Arabie Saoudite et par exemple le Qatar avec +19%, l’Equateur avec +20%, etc.

Le profit des pays non-OPEP a augmenté, en moyenne, d’un peu plus de 27% de novembre 2016 à janvier 2017. Si l’on regarde les éléments quantitatifs que nous avons à disposition, notamment les niveaux de production, il peut être relevé que seul Oman a respecté le quota de production au sein des pays non-OPEP et l’a même diminué davantage (-51’000 b/j au lieu de -45’000 b/j). Les dix autres pays qui ont pris part dans cet accord ont triché et n’ont pas atteint l’objectif d’ajustement. Ils ont, de ce fait, profité de l’augmentation du prix (Brent) de novembre 2016 (USD 45.13/baril) à janvier 2017 (USD 54.58/baril) (OPEC Monthly Oil Market Report – February, 2017), soit environ +21%, tout en ne respectant pas la diminution de production. Ils n’ont ainsi pas fait l’effort de conformité. Les pays de l’OPEP ont, quant à eux, vu en moyenne leur profit joint augmenter d’environ 25%, soit environ 2% de moins que les non-OPEP. Ce chiffre est toutefois influencé par les chiffres de la Libye notamment (+47% de gain de novembre 2016 à janvier 2017) qui était exclu de l’accord

Théorie des jeux : outil d’analyse des comportements des acteurs face à la production La théorie des jeux peut être appliquée afin d’analyser le comportement de plusieurs acteurs économiques, notamment dans le cas d’un manque de coopération de ces derniers et agissant ainsi dans leur propre intérêt (Fudenberg et Tirole, 1991). L’équilibre de Nash (1950) est un aspect important de cette théorie en déterminant le point où chaque joueur possède la meilleure stratégie possible considérant les actions de chacun.
Dans le cas d’un cartel, l’objectif est, en principe, de maximiser son profit par la limitation de la production, à travers des quotas par exemple, pour ainsi vendre son produit à un prix plus élevé (Baranzini, 2015). Toutefois, les acteurs peuvent se retrouver dans une situation où l’un d’entre eux veut tricher, et donc ne pas respecter l’accord, pour augmenter son profit individuel au détriment du profit du cartel (Baranzini, 2015). Cependant, il convient de souligner que l’OPEP n’agit pas exactement de la sorte. Elle limite en réalité sa production dans un but premier qui est d’équilibrer l’offre à la demande ce qui aura par conséquent des incidences sur le prix de la matière première. De plus, les quotas ne sont pas volontairement instaurés pour créer une distorsion et ainsi faire augmenter le prix du baril de manière substantielle pour générer d’énormes profits. Ils sont en réalité introduits pour répondre à un besoin du marché. De ce fait, l’OPEP n’est pas textuellement un cartel en tant que tel. Par ailleurs, comme nous avons pu le constater auparavant dans ce travail, l’Arabie Saoudite est considérée comme le swing producer et son concurrent le plus sérieux serait en réalité la Russie qui fait également partie de l’entente sur la réduction de la production. En utilisant la théorie des jeux, l’analyse effectuée se concentrera sur les pays précités car ils représentent actuellement sur le marché les deux plus importants producteurs et sont tous deux concernés par la réduction de leur production de pétrole brut selon l’accord de novembre dernier. Une analyse avec plus d’agents économiques peut être réalisée mais cela est relativement complexe et n’a pas fondamentalement son utilité dans le présent travail.

La figure ci-dessus montre qu’en janvier 2017 seulement un petit nombre de pays respecte à cette date l’accord de réduction de niveau de production. De ce fait, la stratégie dominante de la majorité des pays, au niveau individuel, est de tricher qui peut être caractérisé par un mélange entre un manque réel de volonté et des éventuelles instabilités politiques et économiques internes rendant difficile l’application des quotas. D’un point de vue individuel uniquement, il semblerait que l’accord ne soit pas satisfaisant. Toutefois de manière globale, il l’est au niveau de l’OPEP mais relativement moins pour les non-OPEP. Ce point sera par ailleurs discuté ultérieurement dans ce travail.
L’objectif de réduction pour l’Arabie Saoudite était de 486’000 b/j mais en réalité le Royaume a excédé cet objectif d’environ 23% en réduisant sa production de 598’000 b/j. Pour ce qui est de la Russie, le second pays qui sera analysé dans cette partie du travail, la réduction qui avait été conclue avec l’OPEP est, selon le Ministre de l’Energie Saoudien Khalid Al-Falih, de 100’000 b/j pour le premier quart de l’année 2017 pour ainsi atteindre à la fin mars un total de réduction de 300’000 b/j (CNBC, 2017), ce qui semblerait ne pas avoir été assimilé lors de l’établissement de la figure ci-dessus par la source citée. Il y a donc en réalité cinq pays sur vingt-et-un qui ont respecté l’accord au mois de janvier 2017. Pour ce mois en question, la Russie a ainsi excédé de 18% la réduction de production qui avait été prévue.

Situation théorique

Il est important de noter que les profits reportés dans le tableau ci-dessous sont purement fictifs et ne représentent pas les gains réels réalisés en cas de respect ou non de l’accord. Il convient de noter que l’unité des chiffres n’est également pas important ici. Ils permettent de montrer au lecteur quel est l’enjeu potentiel pour les acteurs d’avoir une stratégie plutôt qu’une autre afin de comprendre par la suite dans la situation pratique de ce travail pourquoi des pays sont amenés à tricher ou respecter les accords, ce qui est fondamental pour l’OPEP. Il s’agit par conséquent d’une analyse qui se veut qualitative ce qui a été confirmé au travers de ma discussion le 28 avril 2017 avec le Professeur HES d’économie à la HEG-GE, M. Andrea Baranzini.

Conséquences

Dans une situation théorique pure, la stratégie dominante, dans ce jeu à une période, est donc de ne pas respecter l’entente. Il convient également de noter que dans ce jeu à deux acteurs, les pays ont le même poids, ce qui pourrait différer de la réalité où un pays pourrait avoir une importance supérieure à l’autre notamment en terme de production, de pouvoir de menace, etc. Dans le cas d’une Organisation comme l’OPEP, cela pourrait amener à ce qu’il éclate sur le long-terme s’il n’existe pas de sanctions explicites qui décourageraient les pays à ne pas respecter les ententes. Toutefois, en réalité, même s’il n’y a pas de sanctions explicites pour les membres de l’OPEP, il n’y aurait aucun intérêt à ce que cela arrive car la majorité des pays producteurs y perdraient à le faire, notamment les petits pays de l’Organisation (p. ex. le Gabon, l’Equateur, etc.). Par ailleurs, l’Arabie Saoudite a un certain pouvoir de menace sur les autres producteurs du fait de sa position dominante dans l’Organisation. Il est en effet fortement possible qu’il existe des jeux politiques et stratégiques qui seront mis en œuvre lors de futurs négociations pour des réductions de production par exemple. Cela pourrait, de ce fait, s’apparenter à des sanctions implicites qui mettront à mal l’aboutissement d’accords. Un pays peut, par exemple, refuser de réduire sa production car un autre pays « rival » ne l’a pas fait lors de la précédente entente et ainsi de suite.

Toutefois, il convient de relever que si ces deux gros pays producteurs étaient réellement amenés à tricher sur les quotas, le prix du baril serait affecté (à la baisse) et, par conséquent, les profits seraient moins élevés que s’ils respectaient les quotas, rejoignant ainsi la théorie qui veut que les bénéfices des acteurs soient plus élevés en respectant l’accord.
Il apparaît, en réalité, que la stratégie de ces pays en terme de respect des quotas de production est de se conformer et même davantage que ce qu’ils devraient. Cela est relativement étonnant de la part de la Russie qui n’a pas l’expérience de devoir limiter sa production mais ça l’est moins pour l’Arabie Saoudite qui a toujours eu, en quelque sorte, ce rôle au sein de l’Organisation mais également sur le marché pétrolier. Les accords que l’OPEP entreprend ont, en effet, pour objectif de répondre à un besoin particulier du marché comme réduire la production pour équilibrer l’offre à la demande, c’est-à-dire stabiliser le marché, comme il est mentionné dans sa « Mission », en ayant le rôle de producteur marginal de pétrole.

En définitive, le fait que l’Arabie Saoudite et la Russie respectent les quotas renforce la crédibilité et la pertinence de l’OPEP sur le marché pétrolier qui a su établir un consensus à l’interne mais aussi à l’externe avec onze pays non-OPEP, dont la Russie qui est le plus gros producteur de pétrole brut au monde et qui n’a pas l’habitude de devoir limiter sa production de telle manière. Il faudra bien évidemment surveiller la conformité de la Russie sur le long-terme pour voir si cela est réitéré mais il est notable que pour le premier mois de réduction, la Russie a joué le jeu. Cela est néanmoins nuancé par le taux de conformité qui n’est pas réellement satisfaisant au niveau des non-OPEP qui ne permet pas d’obtenir au maximum l’effet recherché. Il ne faut toutefois pas oublier le cas des Etats-Unis qui ne sont aucunement impliqués dans cet accord et qui ont la capacité de le fragiliser en produisant plus de barils comme il a été soulevé dans ce travail.

Analyse SWOT

L’analyse SWOT est utile dans la situation de l’OPEP car cela permet en effet d’identifier les axes de succès et axes critiques de l’Organisation grâce aux quatre catégories de cet outil que nous avons étudié au sein de la HEG-GE qui sont : les forces et les faiblesses tenant compte des éléments internes à l’OPEP ainsi que les opportunités et les menaces qui relèvent eux d’une évaluation externe. Ainsi, un aperçu sur la situation du cartel pourra être établi afin de voir là où l’Organisation est toujours pertinente et là où elle l’est peut-être moins.

En définitive, il est à mon sens primordial pour l’Arabie Saoudite, ainsi que pour l’OPEP, d’avoir toujours cette position de swing producer sur le marché pétrolier. Il a, en effet, été démontré dans l’analyse effectuée que c’est un rôle très important car cela donne la capacité d’impacter le marché malgré la concurrence des Etats-Unis et de la Russie. Il faut, de ce fait, continuer à investir et garder un certain surplus de capacité de production (spare capacity) comme c’est le cas actuellement pour pouvoir continuer d’occuper cette position si stratégique, d’autant plus que la croissance de la demande de pétrole brut est estimée positivement en Asie ce qui pourrait présenter une opportunité pour l’Arabie Saoudite/OPEP en tant que swing producer dans le cas d’une perturbation au niveau de l’offre. De plus, sans cette position de swing producer, un des concurrents précités pourrait réellement devenir le nouveau swing producer ce qui remettra en cause l’importance et la pertinence de l’Organisation sur le marché pétrolier. Pour ces raisons, je doute que l’Arabie Saoudite/OPEP décide de ne plus avoir de spare capacity dans le futur car cela voudrait dire que le marché verrait une quantité de pétrole plus conséquente dans la mesure où elle produirait au maximum de ses capacités alors que le marché est déjà en surabondance d’offre. Ceci amènerait, par conséquent, une situation encore plus délicate qu’elle ne l’est actuellement. Le marché pétrolier a ainsi, à mon sens, tout intérêt à ce que l’Arabie Saoudite/OPEP garde cette position.

Stabilisation du marché 

Avant l’accord de novembre dernier, le marché était en surabondance de pétrole se caractérisant donc sur une structure en contango. Depuis l’entente, nous avons pu relever que le marché commence peu à peu à donner des signes de backwardation signifiant que les fondamentaux (relation offre-demande) commencent à se rejoindre. Cet accord entre OPEP et non-OPEP a, par conséquent, permis de passer un cap sur la stabilisation du marché que les acteurs recherchaient. Toutefois, cette stabilisation du marché est, en quelque sorte, menacée par d’autres acteurs n’ayant pas pris part à l’accord tels que les Etats-Unis qui voient déjà leur production augmenter et dont les stocks sont relativement élevés pour influencer le marché et le prix du baril. Ainsi, j’ai attribué la note suffisante de « ** » sur cet élément.

L’accord qui a été conclu entre les treize membres OPEP et les onze non-OPEP a montré des signes positifs. Le premier serait le consensus réalisé entre les pays du cartel qui n’ont longtemps pas su se mettre d’accord sur une intervention formelle sur le marché. Certains pays comme le Nigéria et la Libye ont pu être exemptés de l’accord et l’Iran, le rival de l’Arabie Saoudite, a été autorisé à augmenter sa production ce qui montre que l’OPEP, en tant qu’organisation, a fait des concessions pour pouvoir enfin parvenir à un accord. Le second point positif est la réussite d’intégration de onze pays non-membres dans la coupe de production, avec l’un des plus gros producteurs au monde, la Russie. L’influence de l’OPEP sur d’autres acteurs du marché et la pertinence du cartel ont de ce fait été prouvées ici. Au-delà de cela, l’accord et la réduction effective de production des pays producteurs a pu supporter la hausse le prix du baril d’environ 21% sur les principales références de novembre 2016 (mois de l’accord) à janvier 2017 (premier mois de réduction effective) (OPEC Monthly Oil Market Report – February, 2017). Grâce à cela, tous les pays ont pu en profiter financièrement comme il a été démontré dans l’analyse. Toutefois, cet accord relance les producteurs américains de pétrole de schiste dans la course car ils produiront plus de barils grâce au prix plus élevé couvrant leur coût de production. Pour ces raisons, une note de  a été attribuée car, malgré le fait que le cartel ait réussi à trouver un accord à l’interne ainsi qu’à l’externe avec onze pays non-OPEP et fait augmenter le prix du baril, son influence est nuancée par le regain des activités américaines de schiste. De ce fait, une note moyenne est à mon sens plus juste pour cet élément.

Part de marché

La note donnée à cet élément-ci est de « ** » car, malgré le fait que l’OPEP garde toujours une part importante dans la production de pétrole brut au niveau mondial, environ 33.5% au mois de janvier 2017 (OPEC Monthly Oil Market Report – February, 2017), celle-ci a reculé durant ces dernières années (de janvier 2010 à janvier 2017) de 0.6%, ce qui montre une baisse légère qui peut être due aux concurrents comme les Etats-Unis et la Russie. Ce chiffre peut paraître relativement peu conséquent probablement pour la raison qu’il est balancé par la croissance des Etats-Unis mais aussi de celle de l’OPEP pour justement défendre sa part de marché. Finalement, la part de marché de l’OPEP peut à mon sens difficilement s’accroître dans le futur à cause des positions trop importantes que la Russie et les Etats-Unis possèdent dorénavant. L’Organisation doit, selon moi, éviter de reproduire la même stratégie qu’elle a entreprise en 2014 en ne s’accordant pas à une réduction de sa production pour défendre ses parts de marché. L’expérience a prouvé que cela a été un échec. Par conséquent, au lieu d’avoir une stratégie de parts de marché, l’OPEP doit à l’avenir se soucier des revenus à générer du secteur pétrolier car les budgets de ses Etats producteurs se basent sur un prix par baril relativement plus élevé que ce que le marché voit actuellement. Par exemple, le budget de l’Arabie Saoudite se base sur un prix par baril à environ USD 101 (Ramady et Mahdi, 2015). Ainsi, les efforts de réduction de la production lors d’un accord sont primordiales pour pouvoir faire augmenter le prix du baril et ainsi soulager leurs économies.

Conclusion

En conclusion, ce travail a pu mettre en exergue les principaux aspects permettant de déterminer que l’OPEP est toujours pertinente sur le marché pétrolier. L’accord du 30 novembre 2016 l’a renforcée et des signes positifs se sont, en effet, profilés suite à cet accord comme un changement dans la structure du marché d’un contango à un léger backwardation en janvier 2017 ainsi que le prix du baril qui a augmenté d’environ 21% de novembre 2016 (USD 45.13/baril Brent) à janvier 2017 (USD 54.58/baril Brent) (OPEC Monthly Oil Market Report – February, 2017). De plus, l’Arabie Saoudite/OPEP doit continuer à investir comme elle le fait pour avoir un surplus de capacité et ainsi garder cette position du swing producer car cela représente un rôle très important et stratégique pour le marché pétrolier notamment lors de perturbation au niveau de l’offre. La croissance de la demande en Asie représente par ailleurs une réelle opportunité. En ayant cette position, elle reste toujours aussi pertinente car elle peut avoir une réelle influence sur le marché, malgré le fait qu’elle ait diminuée au fil des années avec la concurrence d’autres pays producteurs comme les Etats-Unis et la Russie. Néanmoins, l’Organisation doit continuer à utiliser son influence politique pour discuter à l’interne mais aussi avec les pays non-OPEP et faire en sorte qu’ils contribuent tous à la stabilisation du marché pétrolier en se conformant aux quotas car ils en seraient, dans une certaine mesure, tous bénéficiaires comme démontré dans ce travail. L’Arabie Saoudite est le pays qui a le plus fait d’effort de réduction pour pallier aux manques de conformisme des pays au niveau individuel et le Royaume doit, par conséquent, continuer à le faire. La formalisation d’un accord est très importante pour la pertinence de l’OPEP mais le respect des quotas l’est tout autant pour sa crédibilité et sa réelle influence sur le marché. Ainsi, l’extension de neuf mois consentie le 25 mai (OPEC, 2017) est, à mon sens, positive afin d’accentuer les efforts d’équilibre du marché malgré la croissance des activités américaines de schiste. Le marché attendait toutefois une augmentation des quotas, ce qui a fait baisser le prix d’environ 5% en un jour pour se retrouver à USD 51.46/baril (Bloomberg, 2017).

Commentaire personnel

Ce travail de recherche sur la pertinence de l’OPEP a été relativement stimulant. J’ai pu mettre en pratique certains outils acquis lors de mon cursus au sein de la HEG-GE et eu l’occasion de pouvoir discuter avec des professionnels de la branche ainsi que de me pencher plus en détails sur la problématique ce qui a été enrichissant d’un point de vue personnel. Cela m’a en effet permis d’étudier de manière plus approfondie une problématique liée au pétrole qui est un des matières premières les plus stratégiques et par conséquent relativement intéressante à mes yeux. Néanmoins, j’ai également rencontré des doutes/difficultés lors de la réalisation de ce travail car il s’agit d’un sujet d’actualité, ce qui, dans un sens, peut être bien selon moi, mais est peut-être justement trop d’actualité. C’est un sujet qui, sur certains points comme le conformisme aux quotas, peut être évolutif à très court-terme. Un pays participant à l’accord peut en effet respecter le quota un mois et le suivant ne pas le respecter. C’est pour cette raison qu’une partie de l’analyse effectuée dans ce travail s’arrête à un mois fixe qui a été janvier 2017 car cela représentait le mois où les données étaient les plus récentes lorsque j’ai commencé à procéder à l’analyse. Il y a également eu la réunion du 25 mai 2017 où l’OPEP a étendu avec les pays non-OPEP Marché du pétrole : étude de la pertinence de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ETEMI, Agron 44 les quotas ce qui n’intervenait pas forcément au meilleur des moments, quelques jours avant la reddition de ce travail. Je n’ai finalement pas la prétention d’avoir révolutionné le marché du pétrole et l’OPEP mais j’ai essayé d’apporter au maximum ma valeur ajoutée à travers un esprit critique, d’analyse et de synthèse pour réaliser un travail sérieux pouvant également m’être utile dans le monde professionnel.

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Table des matières

1. Introduction 
1.1 Problématique
1.2 Pétrole brut
1.2.1 Pétrole de schiste
1.3 Structure du marché du pétrole 
1.4 Production mondiale de pétrole brut
1.5 Exportations et importations de pétrole brut 
1.6 OPEP 
1.6.1 Mission
1.6.2 Panier de référence
2. Analyse 
2.1 Méthodologie
2.1.1 Sources primaires
2.1.1.1 Entretiens/discussions
2.1.2 Sources secondaires
2.1.2.1 Références
2.1.3 Rédaction 
2.2 Swing producer : position centrale
2.2.1 Relation triangulaire
2.2.2 L’Arabie Saoudite/OPEP reste toujours le swing producer
2.2.2.1 Explications
2.2.2.2 Application des modes du swing producer à l’Arabie Saoudite
2.3 Accord du 30 novembre 2016 : évènement renforçant la pertinence de l’OPEP 
2.3.1 Les bénéfices de cet accord
2.3.1.1 Pays OPEP
2.3.1.2 Pays non-OPEP
2.3.1.3 Comparaison entre pays OPEP et pays non-OPEP
2.4 Théorie des jeux : outil d’analyse des comportements des acteurs face à la production 
2.4.1 Application aux deux plus gros producteurs de l’accord du 30 novembre 2016 : l’Arabie Saoudite et la Russie
2.4.1.1 Etat de la production en janvier 2017  Marché du pétrole : étude de la pertinence de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ETEMI, Agron v
2.4.1.2 Situation théorique
2.4.1.3 Situation pratique
2.5 Analyse SWOT 
3. Synthèse 
3.1 L’OPEP est toujours pertinente 
3.1.1 Explications et recommandations
4. Conclusion 
4.1 Commentaire personnel

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