PRODUCTION D’ŒUFS DE CONSOMMATION A PETITE ECHELLE

Importance socio-économique

          D’une manière générale, la volaille en Afrique joue un rôle culturel et social non négligeable (KOUZOUKENDE, 2000). En Afrique sub-saharienne, plus de 85% des familles rurales élèvent une ou plusieurs espèces aviaires et plus de 70% des propriétaires sont des femmes (GUEYE, 1998). Pour les fermiers des PFRDPV, l’aviculture familiale représente une des rares opportunités d’épargne, d’investissements et de protection contre le risque (FAO, 2004). Elle constitue une source de revenus d’appoint pour les populations par la vente des œufs et de coqs et contribue ainsi à l’éradication de la pauvreté en milieu rural (GUEYE, 1998), mais demeure une activité secondaire. Le poulet est diversement utilisé en milieu rural. Une part importante des poulets (plus de 50 %) est vendue et une autre part non négligeable estimée à environ 30% de l’effectif des sujets est consommée lors des fêtes religieuses, des cérémonies rituelles ou culturelles telles que le nouvel an musulman ou Tamkharit, la Korité ou Aïd el fitre, les fêtes de Noël et de fin d’année, et lors de circoncision, les naissances, les baptêmes, les mariages, etc. (SAVANE, 1996). Moins de 10% des effectifs sont utilisés pour des dons (partage aux parents et amis comme cadeaux lors des visites et les fêtes). La volaille rurale constitue quelquefois un moyen de troc pour certaines populations qui l’utilisent pour l’acquisition du gros bétail car elle est échangée contre la chèvre qui, à son tour, sera utilisée pour acquérir une génisse (MISSOHOU et al., 2000). Enfin, un grand nombre de personnes, surtout les femmes et les enfants, pratiquent l’élevage de volailles par amour. Ils élèvent de petits effectifs allant de 10 à 50 sujets voire 100, dans des cages de fortune, généralement installées dans les habitations (un coin de la cour ou sur la terrasse).

La poule locale

        Le poulet commun ou poule domestique appelée Gallus gallus domesticus, est élevé dans les exploitations familiales traditionnelles (TRAORE, 2006). Il n’existe pas de races autochtones africaines à proprement parler mais des « populations » à plumage varié avec quelques traits communs tels qu’un petit gabarit (BISIMWA, 2004). Il s’agit d’une poule de petite taille, très rustique, à la chair bien appréciée (TRAORE, 2006). Son plumage peut être blanc, rouge noir ou multicolore. Le plumage est le plus souvent lisse, quelque fois plissé avec diverses sortes de combinaisons de couleurs (DIOP, 1982). Il peut avoir une répartition normale, cou nu, ou pattes emplumées (TRAORE, 2006). La tête, forte, assez large, porte un bec court et solide. La crête est en général simple, mais les différents types de crête (pois, corne, rose….) existent (TRAORE, 2005). La poule locale pèse à l’âge adulte autour de 1 kg chez la femelle et 1,5 kg chez le mâle (LECLECQ, 1989). Elle est une bonne couveuse et une mère remarquable car elle élève ses poussins pendant 4 à 6 semaines avant de les abandonner et de se remettre à pondre (DJIRO, 1980).

Circuits de commercialisation des œufs

          Les circuits de commercialisation des œufs de consommation dans la région de Dakar sont nombreux. Ainsi on distingue selon HABAMENSHI (1994) :
• Un circuit court, qui est caractérisé par l’absence d’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs. C’est un circuit direct, dans lequel les producteurs sont souvent installés à proximité immédiate des habitants qui viennent directement acheter à la ferme ;
• Un circuit long, où plusieurs intermédiaires peuvent opérer (grossistes près du centre de production, grossistes proches des points de vente et détaillants).
De tous ces circuits, le circuit long est le plus courant. Les agents intermédiaires dans le commerce des œufs sont nombreux. L’agent essentiel est le « banabana ». Il achète et revend les produits sans pour autant les transformer. Il existe différents types de « bana-bana » selon la fonction exercée. Le grossiste détaillant appelé « bana-bana permanent » est l’agent principal. Il passe dans les élevages pour acheter des œufs et joue le rôle de collecteur pour ensuite répartir les produits auprès d’autres commerçants de proximité et des consommateurs dans les marchés ou dans la rue. Dans la région de Dakar, le système de commercialisation des œufs permet aux commerçants de s’approvisionner régulièrement. Il existe un certain nombre de problèmes d’ordre sanitaire, surtout dans le transport et le stockage des œufs. Ces opérations ne sont pas toujours effectuées dans de bonnes conditions ; ainsi la qualité du produit présenté au consommateur est mise en cause. Les œufs ramassés chaque jour sont mis dans des alvéoles de 30 œufs. Ils sont vendus soit sur place, soit convoyés dans les centres urbains, Dakar en particulier. Selon BANKOLE (2001), 30,7% des fermes vendent leurs œufs uniquement sur place. Les grossistes viennent s’approvisionner directement dans ces élevages. 11,5% des fermiers écoulent une partie des œufs sur place et le reste est convoyé. En effet, certains grossistes, surtout les femmes, passent dans les élevages pour chercher les premiers œufs. Ces œufs du début de ponte sont des œufs de petit calibre et seraient plus rentables à la vente que les œufs de calibre normal. 57,8% des fermiers envoient directement des œufs dans des centres urbains soit à des grossistes, soit à des clients (hôtels, restaurant,…). Ces œufs sont convoyés 1 à 3 fois par semaine à l’occasion de la visite du propriétaire (BANKOLE, 2001). Les œufs de consommation se retrouvent dans tous les circuits de distribution, du petit étal de marché aux grandes surfaces. Les éleveurs ont reconnu avoir plus de problèmes à écouler les poules reformées que les œufs, raison pour laquelle certains ne réforment qu’en période de fête. En effet, la vente de poules réformées dans certains cas s’étend sur plus d’un mois. Dans tous les élevages, les poules sont vendues sur pied et dans la majorité des cas (95%) sur place. Les grossistes et les détaillants viennent chercher les poules réformées pour les revendre dans des centres urbains. La commercialisation des œufs de consommation est caractérisée aussi par le mode de présentation des œufs et les critères de qualité au marché.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : L’AVICULTURE FAMILIALE
I-GENERALITE SUR L’AVICULTURE FAMILIALE
1-1- DEFINITION ET IMPORTANCE
1-1-1-Définition
1-1-2-Importance
1-1-2-1-Importance nutritionnelle
1-1-2-2-Importance socio-économique
1-2-RACES EXPLOITEES
1-2-1-La poule locale
1-3-CARACTERISTIQUES DE L’AVICULTURE FAMILIALE
1-3-1- Caractéristiques zootechniques (performances de la poule)
1-3-2- Caractéristiques économiques
1-3-3- Caractéristiques sanitaires
1-4-METHODES DE L’ELEVAGE
1-4-1-Aviculture traditionnelle ou villageoise
1-4-1-1-habitat
1-4-1-2-Matériel d’élevage
1-4-1-3-Alimentation
1-4-2-Aviculture rurale améliorée ou semi-intensive
II- COMMERCIALISATION DES POULETS DE CHAIRS ET ŒUFS DE CONSOMMATION AU SENEGAL
2-1-CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DES POULETS DE CHAIRS
2-2-COMMERCIALISATION DES ŒUFS DE CONSOMMATION
2-2-1- Circuits de commercialisation des œufs
2-2-2- Mode de présentation des œufs
2-3-ECONOMIE DES ŒUFS DE CONSOMMATION DANS LE MONDE
2-3-1-Pays plus grands producteurs des œufs de consommation
2-3-2-Production d’œuf de consommation en Afrique
2-3-3-Production d’ovoproduits
2-3-4-Echanges internationaux d’œufs de consommation
2-3-5-Consommation mondiale des œufs
2-3-6-Consommation d’œufs au Sénégal
CHAPITRE II : ELEVAGE COMME OUTIL DE REDUCTION DE LA PAUVRETE
I-LA PAUVRETE
1-1.DEFINITION DE LA PAUVRETE
1- 2-IMPACT DE LA PAUVRETE
1-2-1- Impacts socio-économiques
1-2-2- Impacts nutritionnels et sanitaires
II- FEMME ET PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN AVICULTURE FAMILIALE
2-1-L’AVICULTURE FAMILIALE : OUTIL DE PROMOTION DE L’EGALITE DU GENRE
2-1-1-Situation de la femme
2-1-1-1-Activités de la femme
2-1-1-2-Rôle de la femme en aviculture familiale
2-1-1-3-Modèle de possession
2-1-2-Aviculture familiale : un moyen d’amélioration de la situation socioéconomique de la femme et du bien-être familial en zone rurale
2-1-2-1-Activités génératrices de revenus
2-1-2-2-Moyen d’allègement de la pauvreté et source de bien-être familial
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1-LIEU ET PERIODE D’ETUDE
1-1-LIEU D’ETUDE
1-2-PERIODE D’ETUDE
2-MATERIEL
2-1-MATERIEL ANIMAL
2-2-BATIMENT ET MATERIEL D’ELEVAGE
2-3-ALIMENTS UTILISES
2-4- MEDICAMENTS UTILISES
3-METHODES
3-1- CHOIX ET FORMATION DES ELEVEUSES
3-1-1-Critères de choix des éleveuses
3-1-2-Formation des femmes
3-2-CONDUITE DES ANIMAUX
3-2-1-Préparation des poulaillers
3-2-2-Transport et distribution des poulettes
3-2-3- Prophylaxie sanitaire effectuée
3-2-4- Collecte des données
3-3-PARAMETRES ETUDIES
3-3-1- Paramètres zootechniques
3-3-1-1-Age d’entrée en ponte
3-3-1-2-Taux de ponte
3-3-1-3- Pic de ponte
3-3-2- Paramètres sanitaires
3-3-3- Paramètres économiques
3-3-3-1-Facteurs de variation du coût de production
3-3-3-2-Marges économiques
3-3-3-3-Evaluation de l’autoconsommation des œufs
3-4-ANALYSE DES DONNEES
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
1- RESULTATS
1-1- PARAMETRES ZOOTECHNIQUES
1-1-1-Taux de ponte
1-1-3- Courbe de ponte
1-2- PARAMETRES SANITAIRES : TAUX DE MORTALITE
1-3- PARAMETRES ECONOMIQUES
1-3-1- Coût de production
1-3-2- Marges économiques
1-3-3-Autoconsommation
2-DISCUSSION
2-1-STATUT SOCIO-ECONOMIQUE DES ELEVEURS ET APPROCHE GENRE
2-4-PARAMETRES ZOOTECHNIQUES
2-4-1-Age d’entrée en ponte
2-4-2-Taux de ponte (courbe)
2-5-ASPECT SANITAIRE
2-6- PARAMETRES ECONOMIQUES
2-6-1-Facteurs de variation du coût de production
2-6-2-Marges économiques
2-6-3-Autoconsommation
2-6-3-Impact du projet sur l’amélioration du niveau de vie des éleveuses
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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