PRODUCTION DE MIEL DANS DES RUCHES EXPERIMENTALES DES HAUTS PLATEAUX

Historique et classification de lโ€™abeille

Historique A lโ€™รฉtat actuel de nos connaissances, le plus ancien fossile dโ€™abeille connu est une abeille aculรฉate mรฉlipone (cโ€™est-ร -dire une abeille sans dard des rรฉgions tropicales) portant lโ€™appellation de Trigona prisca et qui est semblable ร  lโ€™espรจce actuelle (MICHENER C. D. et GRIMALDI D. A., 1988). Ce fossile est datรฉ de -96 millions dโ€™annรฉes et a รฉtรฉ dรฉcouvert dans le New Jersey des Etats-Unis dโ€™Amรฉrique (Fig.1). Lโ€™abeille fossile la plus ancienne possรฉdant un aiguillon datรฉe de -50 millions dโ€™annรฉes a รฉtรฉ trouvรฉe ร  la mer Baltique dans un morceau dโ€™ambre qui est une rรฉsine fossilisรฉe. Les plus anciens ancรชtres dโ€™abeilles mellifรจres dateraient de l’Eocรจne infรฉrieur, mais les premiers fossiles du genre Apis sont plus rรฉcents, datรฉs dโ€™il y a environ 40 millions dโ€™annรฉes (Eocรจne moyen). Des fossiles datรฉs du Miocรจne infรฉrieur ont รฉtรฉ retrouvรฉs en Allemagne, ainsi qu’un fossile intact dรฉcouvert dans les gisements dโ€™รขge Tertiaire dโ€™Aix-en-Provence. (TOULLEC A.N. K., 2008).
Classification Du point de vue classification, Trigona prisca est une abeille fossile classรฉe parmi les Insectes Ptรฉrygotes appartenant au super-ordre des Hymรฉnoptรฉroรฏdes. Ses ailes membraneuses lui font placer dans lโ€™ordre des Hymรฉnoptรจres. Elle est communรฉment appelรฉe aculรฉtate mรฉlipone du fait de lโ€™absence de dard ร  son extrรฉmitรฉ postรฉrieure. Quant ร  lโ€™abeille domestique Apis mellifera, elle est classifiรฉe parmi les Apinae dont les femelles prรฉsentent un aiguillon abdominal vรฉnimeux.

Cycle de dรฉveloppement et reproduction

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Lโ€™abeille prรฉsente un cycle de dรฉveloppement holomรฉtabole dont les larves sont totalement diffรฉrentes de lโ€™adulte. Le dรฉveloppement des immatures cโ€™est-ร -dire les ล“ufs, les larves et les nymphes se fait au niveau des cellules du couvain qui seront operculรฉes ร  la fin du dernier stade larvaire. Les ล“ufs รฉclosent trois jours aprรจs la ponte et chaque ล“uf donne une larve de premier stade (L1). Cette larve L1 se trouve au fond dโ€™une cellule et baigne dans la gelรฉe royale, elle est nourrie par les ouvriรจres nourriciรจres par trophallaxie (BROUWERS E. et al., 1987). Ce sont seulement les larves destinรฉes ร  devenir une reine qui sont nourries avec de la gelรฉe royale pure jusquโ€™ร  la fin de lโ€™รฉtape larvaire, les autres larves sont nourries avec un mรฉlange de miel, de pollen et dโ€™eau ร  partir du 3e jour (BEETSMA J., 1979). Le stade nymphal fait suite au stade larvaire. En subissant une mue imaginale, la nymphe se transforme en imago (Fig.2). La durรฉe de vie des imagos varie selon les castes. Le mรขle atteint rarement plus de 60 jours (PAGE R. E. and PENG C. Y. S., 2001). En gรฉnรฉral, lโ€™ouvriรจre a une durรฉe de vie de 15 ร  70 jours en รฉtรฉ mais la forte activitรฉ diminue son espรฉrance de vie. En hiver, elle peut vivre jusquโ€™ร  4 mois (PAGE R. E. and PENG C. Y. S., 2001). La vie dโ€™une reine peut atteindre jusquโ€™ร  3 ร  8 ans (BOZINA K., 1961). (Tableau du cycle de dรฉveloppement en ANNEXE I). La reine peut pondre des ล“ufs fรฉcondรฉs ou non fรฉcondรฉs. Les ล“ufs non fรฉcondรฉs haploรฏdes donnent des mรขles parthรฉnogรฉnรฉtiques (n chromosomes) tandis que les ล“ufs fรฉcondรฉs, diploรฏdes et hรฉtรฉrozygotes donnent des femelles ร  2n chromosomes (COOK J. M., 1993). En cas de forte consanguinitรฉ, des mรขles diploรฏdes peuvent apparaรฎtre (COOK J. M.,1993). La colonie ne contient quโ€™une seule femelle reproductrice qui est la reine. Par consรฉquent, la colonie est qualifiรฉe de monogyne. Lโ€™accouplement de la jeune reine commence peu de jours aprรจs son รฉmergence. Elle est insรฉminรฉe par un grand nombre de mรขles au cours dโ€™un seul et unique vol nuptial qui permet ร  la reine d’accumuler le sperme pour la fรฉcondation (COLE B. J., 1983). En moyenne, 8 ร  27 mรขles diffรฉrents (variable selon les sous-espรจces) peuvent sโ€™accoupler avec une seule et mรชme reine (PALMER K.A. and OLDROYD B.P., 2000).

La ruche Warrรฉ

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Elle est communรฉment appelรฉe ruche รฉcologique du fait quโ€™elle offre aux abeilles des conditions de vie proches de leur milieu naturel. Lโ€™inventeur, l’abbรฉ ร‰loi Franรงois ร‰mile WARRE, a avant tout privilรฉgiรฉ lโ€™intรฉrรชt de lโ€™abeille et la fonctionnalitรฉ de la ruche (WARRE E. F. E., 1948). A la diffรฉrence de la ruche Dadant et des autres, la ruche Warrรฉ a des dimensions un peu plus restreintes soient 30 cm x 30 cm x 21 cm. Les รฉlรฉments sont posรฉs les uns sous les autres et les abeilles bรขtissent les rayons au-dessus dโ€™eux. De ce fait, lโ€™ajout dโ€™une hausse nโ€™est pas utile. Un รฉlรฉment se compose de 8 rayons qui sont installรฉs sur des barrettes amorcรฉes de cire. Il nโ€™y a pas de cadre puisque le travail se fait directement par รฉlรฉment. Parfois les apiculteurs mettent des vitres derriรจre les รฉlรฉments pour suivre plus facilement lโ€™รฉvolution de lโ€™essaim.

Fabrication de miel

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย A Madagascar, le miel est disponible tout au long de lโ€™annรฉe mais les pics de production se situent durant les mois de mai, juin, juillet et aoรปt (Forum for Agricultural Research in Africa). A Antananarivo-ville, lieu de notre รฉtude (cf. carte nยฐ1), la pรฉriode de miellรฉe se situe vers les mois de Mars-Avril et Novembre-Dรฉcembre cโ€™est-ร -dire que la source de nectar est รฉlevรฉe durant ces pรฉriodes. En ce qui concerne notre รฉtude, le suivi sโ€™est dรฉroulรฉ durant les mois de Novembre ร  Janvier et la rรฉcolte sโ€™est effectuรฉe vers le mois de janvier (07 Janvier 2015). En temps normal, le processus de lโ€™รฉlaboration de miel (allant du butinage jusquโ€™ร  lโ€™operculation du miel) dure 10 ร  20 jours environ selon lโ€™abondance de la source nectarifรจre et le climat (tempรฉrature, pluviositรฉ, vitesse du vent, luminositรฉ). Or, notre abeille demande 54 jours pour fabriquer du miel. Cette durรฉe longue serait due ร  diffรฉrents facteurs tels le climat, la disponibilitรฉ de matiรจres premiรจres (nectar, pollen, miellat), lโ€™abondance des butineuses, la prรฉsence des parasites dont Varroa destructor et la teneur en eau des miels :
๏‚ท le climat : notre suivi sโ€™est dรฉroulรฉ durant la saison de pluie. Pendant ce temps, la frรฉquence de la pluie รฉtait รฉlevรฉe: ce qui nโ€™est pas favorable ร  la production de miel. Par consรฉquent : dโ€™une part, les abeilles ne sortent pas de leurs ruches tant quโ€™il continue ร  pleuvoir. Et parallรจlement, elles se nourrissent des rรฉserves de miel et les butineuses nโ€™effectuent pas leurs rรดles. Au retour du ยซ beau temps ยป, elles sortent de leur ruche pour rรฉapprovisionner la rรฉserve ; dโ€™autre part, la plupart des fleurs sont abรฎmรฉes ou lavรฉes par la pluie.
๏‚ท la disponibilitรฉ de matiรจres premiรจres : le nombre de fleurs disponibles et la qualitรฉ du nectar et du pollen vont รฉgalement influencer la distance de butinage. Plus lโ€™environnement sera riche, et plus les distances de butinage seront courtes (Actu Api nยฐ17). Concernant notre lieu dโ€™รฉtude, la diversitรฉ des plantes mellifรจres ร  500 mรจtres de la ruche est assez importante mais leur abondance reste insuffisante. La plupart des surfaces sont occupรฉes par des habitations et des voies routiรจres: ce qui rรฉduit largement la surface pour les plantes. Ainsi, les abeilles butineuses sont obligรฉes dโ€™aller plus loin pour chercher du nectar. Cela est prouvรฉ par notre rรฉsultat qui indique par exemple la prรฉsence de pollen de Ziziphus (รฉchantillons nยฐ1, 2 et 3) et de Cocos nucifera (รฉchantillon nยฐ1) situรฉs ร  plus de 1 km de la ruche. En plus, comme il a รฉtรฉ mentionnรฉ plus haut, les fleurs ont รฉtรฉ lavรฉes ou dรฉtruites par la pluie.
๏‚ท lโ€™abondance des butineuses a aussi un impact sur lโ€™รฉlaboration du miel. Elles sont les premiรจres ร  fournir les matiรจres premiรจres aux abeilles de la ruche. Ainsi, si leur nombre est trop faible, alors la durรฉe du processus de fabrication de miel va รชtre plus longue faute de matiรจre premiรจre.
๏‚ท Varroa destructor : ce sont des acariens qui parasitent les abeilles domestiques. Ils attaquent non seulement les abeilles adultes mais les larves et les nymphes รฉgalement. Ils parasitent plus les ouvriรจres que les mรขles. Les abeilles parasitรฉes sโ€™affaiblissent ou meurent. Ainsi, le taux de production de miel diminue ร  cause du faible nombre des ouvriรจres actives. Et si le taux dโ€™infestation devient trop รฉlevรฉ, ils peuvent causer lโ€™effondrement de la colonie entiรจre.
๏‚ท la teneur en eau du miel : en ce qui concerne la teneur en eau du miel, les rรฉsultats montrent quโ€™elle varie de 18% ร  19,5%. En effet, lโ€™humiditรฉ des miels est un paramรจtre important qui conditionne leur qualitรฉ.
La norme concernant le miel exige que son taux dโ€™humiditรฉ soit infรฉrieur ou รฉgal ร  20%. Pour les trois รฉchantillons, la valeur de tous les รฉchantillons de miel est infรฉrieure ร  20%. Autrement dit, ces รฉchantillons sont conformes aux normes requises par lโ€™Union Europรฉenne et la norme Malagasy sur les miels.

CONCLUSION

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Lโ€™รฉtude de lโ€™abeille Apis mellifera unicolor, effectuรฉe ร  Antananarivo-ville durant la pรฉriode de Novembre 2014 ร  Janvier 2015, a permis de connaรฎtre les plantes mellifรจres en milieu urbain et de mieux comprendre la biologie des ouvriรจres ainsi que lโ€™impact de lโ€™environnement citadin sur leurs activitรฉs. Les 101 plantes ร  fleur ont รฉtรฉ inventoriรฉes, 33 sont butinรฉes par les abeilles. 3 types de miels ont รฉtรฉ obtenus dont les caractรฉristiques sont les suivantes :
– miel nยฐ1 : 1 pollen dโ€™accompagnement (Cassia 21,70%), 6 pollens isolรฉs importants (Eucalyptus 13,07%, Psidium guyava 12,95%, Macaranga 10,23%, Ziziphus 5,06%, Citrus aurantium 3,45% et X1 3,45%) et 16 pollens isolรฉs.
– miel nยฐ2 : 2 pollens dโ€™accompagnements (Mimosa sp. 27,78% et Eucalyptus sp. 16,14%), 3 pollens isolรฉs importants (Mimosa pudica 12,23%, Dodonea 8,55% et Psidium guyava 5,01%) et 18 pollens isolรฉs.
– miel nยฐ3 : 1 pollen dโ€™accompagnement (Eucalyptus 42,15%), 5 pollens isolรฉs importants (Psidium guyava 15%, Dodonea 6,57%, Nephelium litchi 6,12%, Weinmania 4,35% et Ziziphus 3,99%) et 19 pollens isolรฉs.
La durรฉe du processus de fabrication de miel est trรจs longue (54 jours) pour notre ruche expรฉrimentale situรฉe ร  Fort Duchesne Antananarivo-Madagascar par rapport ร  la normale (10 ร  20 jours). Ce qui relรจve de certains paramรจtres dรฉterminants tels le climat et lโ€™insuffisance de matiรจres premiรจres. Lโ€™environnement joue un rรดle trรจs important sur lโ€™activitรฉ de lโ€™abeille. Lโ€™insuffisance des ressources, lโ€™effet des conditions climatiques dont la tempรฉrature (chaleur รฉlevรฉe ou basse) et les pluies ainsi que les activitรฉs humaines impactent nรฉgativement sur leurs activitรฉs notamment celles des butineuses pour la recherche du nectar et du pollen et des ventileuses qui devront travailler pour maintenir convenable la tempรฉrature de la ruche. Par consรฉquent, le rythme de leur activitรฉ dรฉpend des conditions mรฉsologiques favorables (un endroit serein et propre, une tempรฉrature ni trop chaude ni trop froide, absence de pluies et du vent). Pour obtenir du miel de bonne qualitรฉ et de quantitรฉ suffisante en un dรฉlai normal, lesย  conditions nรฉcessaires et suffisantes, selon notre avis, sont alors de placer le rucher dans un milieu calme, loin des bruits et ร  proximitรฉ de ressources abondantes. Cette รฉtude corrobore que le choix des plantes ร  cultiver aux environs du rucher et de lโ€™emplacement des ruches est primordial pour rentabiliser lโ€™รฉlevage des abeilles et produire des miels spรฉcifiques poly ou monofloraux. Le reboisement ร  faire est fonction des types de miels que lโ€™on veut produire : pour avoir du miel monofloral, il est nรฉcessaire de planter en abondance autour du rucher la plante mellifรจre principale (source de nectar). Pour le cas de notre site, on peut proposer Cassia, Nephelium litchi ou Macaranga

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
I. Historique et classification de lโ€™abeille
I.1. Historique
I.2. Classification
II. Biologie
II.1. Cycle de dรฉveloppement et reproduction
II.2. La sociรฉtรฉ dโ€™abeille
III. Le miel
III.1. Dรฉfinition
III.2. Processus de la formation du miel
IV. Notion dโ€™apicultutre
V. Les plantes mellifรจres
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
I. Site dโ€™รฉtude
II. Matรฉriel biologique
II.1. Classification
II.2. Caractรฉristiques morphologiques
III. Matรฉriels de terrain et de laboratoire
III.1. Matรฉriels de terrain
III.2. Matรฉriels de laboratoire
IV. Mรฉthodologie
IV.1. Inventaire des plantes mellifรจres et confection dโ€™herbiers
IV.2. Suivi des activitรฉs de butinage et de production du miel
IV.3. Typologie des miels
IV.3.1. Rรฉcolte du miel
IV.3.2. Mesure de lโ€™humiditรฉ du miel
IV.3.3. Analyse pollinique
IV.3.3.1. Traitement des รฉchantillons
IV.3.3.2. Analyse pollinique qualitative des miels
IV.3.3.3. Mรฉthode dโ€™interprรฉtation des rรฉsultats de lโ€™analyse pollinique
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. Inventaire floristique
II. Activitรฉs de butinage et production de miel
III. Analyses du miel
III.1. Teneur en eau des miels
III.2. Analyse pollinique
III.2.1. Diversitรฉ pollinique
III.2.2. Description des principaux pollens rencontrรฉs
III.2.3. Rรฉpartition des pollens par catรฉgorie de frรฉquence et types de miels obtenus
PARTIE IV : DISCUSSION
I. Ressources mellifรจres et production de miel
II. Analyse pollinique et types de miels
CONCLUSION
Bibliographie, webographie et ouvrages particuliers.

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