Production d’ananas à la Réunion
Le rayonnement solaire
L’interception du rayonnement solaire par une culture joue un grand rôle dans les variations de production. En conditions d’alimentation hydrique et minérale non limitantes, il y a une relation linéaire entre la matière sèche totale accumulée par le couvert végétal et la quantité d’énergie interceptée (Monteith, 1972). Chez l’ananas, Sidéris et collaborateurs (Sidéris et al., 1936) observent à Hawaï une diminution du rendement lorsque le rayonnement est réduit. De même, Nose a pu montrer que l’augmentation de l’intensité lumineuse se traduit par une augmentation de l’absorption deCO2 en fonctionnement crassulacéen, ce qui conduit à une production supérieure de matière sèche (Nose et al., 1977).
La température
D’après des expériences de Shiroma, le nombre de feuilles apparues en un mois est lié à la température moyenne mensuelle (Shiroma, 1972). Il a également été montré que la production de matière sèche en phase végétative dépendait de la thermopériode (Bartholomew & Kadzimin, 1977).La température ne joue pas uniquement un rôle dans l’émission foliaire mais se concentre aussi sur les composantes physico-chimiques des fruits : la température augmente le taux de sucre de la pulpe (Collins, 1960) et diminue l’acidité du fruit (Teisson, 1979). On note également que le nombre de fruits tachés (taches noires) est en relation étroite avec l’indice pluvio-thermométrique (IPT = pluviométrie en mm / température moyenne °C au cours de la phase TIF-récolte).
Pratiques culturales
Afin de maximiser leur rendement, les producteurs d’ananas ont recours à des fertilisants chimiques tels que l’azote et le potassium avec des doses très élevées. L’azote détermine la vitesse de croissance et donc le poids du plant et le poids du fruit. Lors de la phase végétative, les besoins en azote augmentent au cours de la croissance mais stagnent à partir de l’induction florale (Lacoeuilhe, 1973). Un apport trop tardif d’azote risque de diminuer la réponse de la plante aux traitements d’induction florale mais une trop forte nutrition azotée induirait une élongation excessive du pédoncule (Lacoeuilhe, La fumure N-K de l’ananas en Côte-d’Ivoire, 1978) et une diminution de la teneur en sucres et de l’acidité titrable de la pulpe du fruit (Py et al., 1957). Un raccourcissement du cycle par uneforte fertilisation, ne permet pas d’atteindre un bon remplissage du fruit. Le potassium détermine la qualité du fruit : teneur en sucres, acidité, saveur. C’est le niveau de la nutrition potassique à l’approche de l’induction florale qui a le plus d’incidence sur la qualité du fruit. Un excès d’azote, allié à un rapport K/N trop faible (<1) entraine une coloration de fruit plus difficile, favorise les taches noires et diminue l’aptitude à la conservation. L’irrigation Comme nous avons pu le voir dans le paragraphe précédent concernant le rôle des facteurs climatiques sur l’élaboration du rendement, l’alimentation hydrique d’une parcelle d’ananas doit être rigoureusement suivie. En cas de pluviométrie insuffisante, il est possible de réguler cet apport d’eau en pilotant manuellement l’irrigation. En période sèche et dans certaines zones de l’île, on ne peut envisager la culture intensive de l’ananas qu’avec irrigation.
Objectifs de l’étude
Les expérimentations menées par le CIRAD sur la station de Bassin plat à St Pierre (Réunion) visent à étudier le comportement d’une culture d’ananas sous différents régimes hydriques et azotés afin de déterminer au plus près les besoins réels de la plante en irrigation et fertilisation. L’objectif de ce stage consiste à : (i) suivre l’étude du développement et de la croissance de l’ananas Victoria pendant le cycle végétatif sous 2 modalités d’irrigation et 3 modalités de fertilisation et (ii) concevoir un module de bilan hydrique calibré à l’aide des données expérimentales acquises au cours du stage pour ensuite le coupler au module de croissance déjà existant. Le rapport sera présenté en deux parties. La première partie traitera des essais irrigation et fertilisation mis en place avec détails des analyses effectuées et résultats. La deuxième partie sera consacrée à la description de l’élaboration du module de bilan hydrique associé au modèle de croissance de l’ananas Victoria en place actuellement ainsi qu’à l’explication des étapes de sa calibration et les résultats de simulation des courbesde croissances obtenues.
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Table des matières
I. Introduction 1. Biologie de l’ananas 2. Production d’ananas à la Réunion a) Sols de La Réunion b) Climat de la Réunion 3. Facteurs affectant l’élaboration du rendement a) Facteurs climatiques b) Pratiques culturales 4. Objectifs de l’étude II. Matériels et Méthodes 1. Protocole expérimental 2. Mesures 3. Analyses statistiques III. Résultats 1. Croissance a) Biomasse végétative b) Croissance racinaire 2. Teneur en eau 3. Développement 4. Suivi du potentiel de pression du sol IV. Modélisation du bilan hydrique et paramètres associés 1. Détermination du besoin en eau de la culture et dynamique des flux 2. Modèle a) Paramètre de RU et RFU (réservoir) b) Paramètre des précipitations et de l’irrigation (entrées) c) Evapotranspiration (sorties) d) Coefficient de stress hydrique : Ks 3. Calibration V. Discussion VI. Conclusion Bibliographie
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