PRODUCTION AU NIVEAU DES EXPLOITATIONS AGRICOLES MIXTES

Agriculture et élevage à Vakinankaratra

                    La région du Vakinankaratra est une région agricole principalement réputée pour ses productions légumières et l’élevage de bovins laitiers. Le climat proche du climat tempéré a fait de cette région comme zone d’intensification de la production agricole. Cette région s’insère dans le triangle laitier de Madagascar. La proximité à des centres de consommation importants comme Antsirabe et Antananarivo est un grand atout de cette zone dans la commercialisation des produits. De plus, plusieurs usines de transformation se situent aux alentours d’Antsirabe représentant ainsi un débouché non négligeable pour les agro-éleveurs. Plusieurs types d’exploitants agricoles se côtoient dans la région entre autres les petits exploitants familiaux, les grands propriétaires ou grandes concessions et les agro-industriels. Malgré tout, les ressources ne sont pas équitables : foncier (taille, accès à l’eau), capital (équipement, main d’œuvre), trésorerie disponible, etc. Les agro-éleveurs ne pratiquent l’agriculture que sur des lopins de terre souvent hérités de leurs ancêtres. Cette agriculture est encore pratiquée d’une manière traditionnelle avec peu de mécanisation. Leur taille est réduite et les rendements sont moindres, d’où un niveau de trésorerie faible. Cependant, la diversité des pratiques paysannes mène à des systèmes de production relativement complexes. L’analyse de cette complexité est pourtant difficile à une vaste échelle car les déterminants des pratiques des agro-éleveurs diffèrent d’une exploitation à une autre. C’est ainsi que l’étude a optée de focaliser sur une partie des zones d’interventions qui est le Moyen-ouest de la région du Vakinankaratra.

Exploitations enquêtées et échantillonnage

               L’enquête sur terrain a été effectuée au niveau des exploitations agropastorales pratiquant l’ensemble des activités agricoles. La collecte de données a été réalisée en deux étapes dont la première consiste à faire des enquêtes rapides à des exploitations qui pratiquent à la fois l’agriculture et l’élevage. Le choix des agro-éleveurs a été fait par méthode de sondage aléatoire simple en choisissant au hasard les ménages à enquêter. Cette étape a comme finalité d’élaborer une typologie fonctionnelle après le traitement statistique. Un questionnaire structuré contenant l’ensemble des critères de différenciation des exploitations a été utilisé pendant cette enquête (cf. annexe 3). Au final, 106 exploitations ont été enquêtées dans les trois sous-zones dont 25 ménages à Alakamisy Anativato, 37 à Alakamisy Anjanampara et 44 à Betafo. Après la réalisation de la typologie, 24 ménages ont été sélectionnés pour être suivis des près à l’aide d’enquêtes approfondies, beaucoup plus détaillées. Ce nombre a été retenu afin de disposer plus de temps par entretien, de manière à avoir plus de précision et de rendre en compte tous les détails sur le fonctionnement de l’exploitation. Les enquêtes approfondies ont pour objectif de mieux différencier les groupes initialement retenus à l’issue du premier traitement statistique

Sous-produits de cultures

              La mise en valeur des sous-produits de cultures est importante afin de prendre en compte le niveau d’intégration de l’agriculture et de l’élevage. Ainsi, nous distinguons les sous-produits suivants :
 Son de riz : Le rendement diffère d’un groupe à un autre (tableau 8). Il varie de 60,1±38,2 à 1892,6±806,3kg/ménage/an. La moyenne identifiée dans les 24 exploitations est de 310,1±602,2kg/ménage/an. Deux facteurs sont mis au point pour expliquer la différence des rendements. Le premier facteur c’est la production rizicole qui est en fonction de la surface rizicole totale, et le second c’est le rendement de décorticage qui varie selon les techniques. En effet, avec le décortiqueur, le rendement en son est de 20%, tandis que pour le dépailleur, le rendement atteint le 25%.
 Paille : Ce sous-produit est issu principalement des cultures du riz et d’orge. La paille joue un rôle primordial pour la couverture des besoins des animaux et sur la fabrication des fumiers. Le rendement en matière brute varie selon les cultures. Il est cité à 25,5±12,7kg/a pour le riz pluvial, 47,8±5,2kg/a pour le riz irrigué et 57,5±7,4kg/a pour l’orge.  Elle varie notamment selon la production rizicole (cf. figure 16). Dans le groupe VI, la production est maximale (6,2±0,3T/ménage/an) car la production rizicole est élevée. Tandis que dans le groupe III, elle est minimale du fait du manque de disponibilité en surface rizicole.
 Autres résidus de la récolte : Les enquêtes ont fait sortir que 85% des agro-éleveurs utilisent les résidus des cultures comme complément alimentaire pour le bétail. Parmi eux, nous distinguons les plants de maïs (après récolte des épis), les feuilles et tiges de patate douce et les fanes de maïs. La production en résidus est difficile à calculer dans les 24 exploitations car les agro-éleveurs les exploitent de façon irrégulière. Malgré tout, il est important de souligner que les résidus des cultures participent significativement à l’équilibre dans l’exploitation. Et, ils sont utilisés en alimentation animale et à la fabrication de fumier au niveau du tas ou fosse fumière. En définitive, la description de chaque unité de production réaffirme la diversité des exploitations agricoles mise au point dans l’étude typologique. Les exploitations de chaque groupe disposent de ses propres caractéristiques et ressources, d’où la différence du niveau de production. Cependant, d’autres facteurs concourent à l’obtention des résultats dans une exploitation. Ces facteurs sont liés à la gestion des acquis et notamment à la technique de production. Ce qui sous-entend, en d’autres termes, le fonctionnement des systèmes de production que nous allons développer dans la section suivante.

Apport en engrais minéraux

              L’urée et le NPK sont les principaux engrais minéraux utilisés. Un grand nombre d’agroéleveurs précisent l’importance d’apport de fertilisants minéraux sur l’amélioration de la qualité du sol et du rendement. Malgré tout, la dose apportée sur chaque culture est souvent limitée par la disponibilité de ces engrais et leur prix sur le marché. L’apport maximal en engrais minéraux a été observé sur les cultures de légumes (brèdes, oignon, tomate et pomme de terre) avec une dose de 3,8±0,8kg/a de NPK et 1,8±0,6kg/a d’urée. Pour la culture de raygrass et avoine, la dose apportée pendant le cycle cultural est de 0,5±0,4kg/a de NPK et 2.0±1,2kg/a d’urée. L’apport de fumure d’entretien pour les cultures de kizozi et brachiaria est de 0,5±0,3kg/a/coupe d’urée. Peu des agro-éleveurs apportent des engrais minéraux sur les cultures du versant sur tanety, dont le haricot, soja et maïs.

Calendrier cultural et itinéraires techniques

              Le calendrier cultural est présenté dans le tableau 12. Il est reparti selon quatre saisons dont la contre saison (juillet-septembre ; trois mois), la période de soudure (octobre-novembre ; deux mois), la saison de pluie (décembre-avril ; cinq mois) et l’intersaison (mai-juin ; deux mois).
 La préparation du sol : La préparation du sol concerne le labour, l’émottement de terre et l’épandage des engrais. Pour les cultures en saison pluviale (riz, haricot, maïs, kizozi, brachiaria, etc.), la préparation du sol est effectuée au début de la saison de pluie, c’est-à-dire pendant la période de soudure au mois d’octobre jusqu’au mois de novembre. Pour les cultures de contre saison (orge, pomme de terre, légumes), elle commence au mois de février et se termine au mois de juin.
 La mise en place de cultures : Cette activité correspond au semis, au repiquage, et à la mise en place des boutures ou des souches. Elle est effectuée entre le mois de novembre et décembre pour les cultures en saison pluviale et entre le mois d’avril et de juillet pour les cultures de contre saison.
 Période de récolte : Il y a deux périodes de récolte dont la récolte des cultures de saison pluviale, notamment le mois de février à avril, et les cultures de contre saison qui s’étendent du mois de juillet à octobre.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
PARTIE 1.CADRAGE GENERAL
I. CONCEPTS DE L’ETUDE
1. Notion de système
2. Système de production agricole
3. Intégration agriculture-élevage
II. CONTEXTES
1. Projet BIOVA
2. Agriculture et élevage à Madagascar
3. Agriculture et élevage à Vakinankaratra
4. Agriculture et élevage au Moyen-ouest du Vakinankaratra
PARTIE 2.MATERIELS ET METHODES
I. ZONE D’ETUDE
1. Localisation
2. Caractéristiques de la zone d’étude
II. MATERIELS
1. Exploitations enquêtées et échantillonnage
2. Questionnaires
3. Matériels d’analyse et traitement de données
III. METHODES
1. Chronogramme d’activités
2. Méthodes d’enquête
3. Méthodes de traitement et analyse de données
4. Synthèse des démarches méthodologiques utilisées
PARTIE 3.RESULTATS
I. Diversité des exploitations
1. Typologie
2. Description des groupes
II. Description de la structure de l’unité de production
1. Caractéristiques sociodémographiques
2. Atelier production animale
3. Atelier production végétale
III. Analyse du fonctionnement de l’exploitation
1. Stratégie de fabrication de fumiers
2. Mode de gestion des parcelles
3. Stratégie de gestion des engrais
4. Calendrier cultural et itinéraires techniques
5. Système d’élevage
6. Flux des produits et des biomasses
PARTIE 4.DISCUSSIONS
I. Limites méthodologiques de l’étude
II. Unités de production
1. Structure de la production animale
2. Structure de la production végétale
III. Mode de production et de gestion des agro-éleveurs
1. Stratégie de fabrication et de gestion des fumiers
2. Stratégie de gestion des parcelles
3. Alimentation des bovins
IV. Réflexions sur l’intégration agriculture-élevage
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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