Processus socio-écologiques et pédologiques du changement d’utilisation des terres post-déforestation dans un paysage forestier

Le changement d’utilisation des terres est un processus complexe et dynamique qui relie les systèmes naturels et humains. Il a des impacts directs sur le sol, l’eau et l’atmosphère (Meyer et Turner, 1994) et est donc directement lié à de nombreux problèmes environnementaux d’importance mondiales, à savoir la sécurité alimentaire et le changement climatique. D’où l’importance de la modélisation du changement d’utilisation des terres. Le changement d’utilisation des terres dans les forêts humides de l’Est de Madagascar est caractérisé par la déforestation et la succession de la végétation post-déforestation (Brand et Pfund, 1998 ; Styger et al., 2009). Cependant, les forêts font partie intégrante de toute stratégie mondiale de gestion et de séquestration du carbone. Elles jouent un rôle majeur dans la régulation climatique globale en tant que puits et réservoir de dioxyde de carbone (Buizer et al., 2014). L’importance des forêts pour le changement climatique est reflétée par le fait que malgré la déforestation généralisée de ces dernières décennies, il y a encore plus de carbone dans les forêts du monde que dans l’atmosphère (GIEC, 2007).

Le changement climatique est l’un des défis environnementaux les plus sérieux menaçant du 21ème siècle. Les émissions de gaz carbonique (CO2) issu des activités anthropiques : principalement la combustion des combustibles fossiles et les changements d’utilisation des terres (particulièrement la déforestation); sont les principaux facteurs du changement climatique (Ciais et al., 2013). Actuellement, 90% de l’énergie utilisés dans le monde sont d’origine fossile et leur utilisation est associée à des émissions non négligeables de CO2 (Ussiri and Lal, 2017). Chaque année, l’atmosphère reçoit plus de 15 Pg de CO2, et la combustion des combustibles fossiles est la source la plus dominante (Tans 2009).

Le rôle des forêts dans le cycle du carbone est reconnu depuis longtemps (Canadell et Raupach, 2008) et l’utilisation des mesures d’atténuation basées sur les forêts fait partie des politiques internationales depuis l’élaboration du Protocole de Kyoto en 1997. La déforestation est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre ou GES (estimée à 47% des émissions totales cumulées depuis 1750, Le Quéré et al., 2015). Alors que le taux de déforestation tropicale diminue (Keenan et al., 2015), la déforestation et la dégradation des forêts contribuent encore de manière significative aux émissions mondiales (Le Quéré et al., 2015). La réduction de ces émissions liées aux forêts a été considérée comme une politique vitale du changement climatique (Eliasch, 2008), et l’accent récemment mis dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sur le mécanisme REDD a conduit à la résolution des dispositions politiques pour sa mise en œuvre.

Revue bibliographique

Changement d’utilisation des terres

Le changement d’utilisation des terres est un processus complexe et dynamique qui relie les systèmes naturels et humains. Il a des impacts directs sur le sol, l’eau et l’atmosphère (Meyer et Turner, 1994) et est donc directement lié à de nombreux problèmes environnementaux d’importance mondiale, à savoir la sécurité alimentaire et le changement climatique. Les déforestations à grande échelle et les transformations subséquentes des terres agricoles sous les tropiques sont des exemples de changement d’utilisation des terres avec de forts impacts probables sur la biodiversité, la dégradation des sols et la capacité de la terre à répondre aux besoins humains (Lambin et al. 2003). Le changement d’utilisation des terres est également l’un des facteurs importants du changement climatique et la relation entre les deux est interdépendante ; les changements dans l’utilisation des terres peuvent affecter le climat, tandis que les changements climatiques influenceront également l’utilisation future des terres (Dale, 1997, Watson et al., 2000).

Les trois missions d’un projet d’utilisation des terres et le changement de couverture terrestre ou Land Use and Land Cover Changes (LULCC) consistent (i) à compiler un recueil d’informations sur la dynamique locale et mondiale de l’utilisation des terres et de la couverture terrestre, (ii) à identifier les facteurs d’utilisation des terres et du changement de couverture terrestre basée à la fois sur les savoirs locaux et les connaissances scientifiques et (iii) à construire des modèles robustes de prédiction du changement d’utilisation des terres et de la couverture (Lambin et Geist, 2006). Afin de mettre en œuvre un tel projet, six grandes questions de recherche ont été formulées (Lambin et al., 1999) (Fig 6). Ces questions scientifiques globales portent essentiellement sur les 300 dernières années ainsi que sur les 100 prochaines années (Steffen et al., 2004, Turner et al., 1990).

Changement climatique

Changement climatique global

Le changement climatique est la variation de l’état du climat, qu’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus (GIEC et al., 2015). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes, notamment les modulations des cycles solaires, les éruptions volcaniques ou des changements anthropiques persistants dans la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres (GIEC et al., 2015). La convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son premier article, définit les changements climatiques comme des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ». La CCNUCC établit ainsi une distinction entre les changements climatiques attribuables aux activités humaines altérant la composition de l’atmosphère et la variabilité du climat imputable à des causes naturelles (GIEC et al. 2015).

Comme manifestation du changement, chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1 400 ans (degré de confiance moyen). La tendance linéaire de la moyenne globale des données de température de surface combinant les terres émergées et les océans indique un réchauffement de 0,85 [0,65 à 1,06] °C au cours de la période 1880– 2012, pour laquelle il existe plusieurs jeux de données indépendants .

La température moyenne à la surface du globe présente une grande variabilité aux échelles décennale et interannuelle , qui se superpose à un réchauffement multidécennal considérable. En raison de cette variabilité naturelle, les tendances calculées sur des séries courtes sont très sensibles à la date de début et de fin de la période considérée, et ne reflètent généralement pas les tendances climatiques de long terme. Par exemple, le rythme du réchauffement sur les 15 dernières années (1998−2012; 0,05 [−0,05 à +0,15] °C par décennie), qui débutent par un fort épisode El Niño, est inférieur à la tendance calculée depuis 1951 (1951−2012; 0,12 [0,08 à 0,14] °C par décennie) (GIEC et al. 2015).

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Etat des connaissances, problématiques et objectifs de l’étude
1.Revue bibliographique
2.Problématiques scientifiques
3.Objectifs, zone de l’étude et plan du manuscrit
4.Références du chapitre 1
Chapitre 2 : Influence de la gestion des recrûs forestiers sur la succession de la végétation et la construction du paysage forestier
1.Contexte de l’étude
2.Influence de la gestion des recrûs forestiers sur la succession de la végétation et la construction du paysage forestier du corridor Marojejy – Tsaratanana Madagascar
3.Conclusion de l’étude
4.Références du chapitre 2
Chapitre 3 : Perception paysanne des facteurs d’utilisation des terres
1.Contexte de l’étude
2.Perception paysanne des facteurs d’utilisation des terres. Cas des paysages des forêts humides du nord‐est de Madagascar
3.Conclusion de l’étude
4.Références du chapitre 3
Chapitre 4: Effets du changement de l’utilisation des terres sur les propriétés du sol
1.Contexte de l’étude
2.Effects of land use and land use change on soil properties in northeast rainforest landscapes of Madagascar
3.Conclusion de l’étude
4.Références du chapitre 4
Chapitre 5: Discussion générale et perspectives
1.Synthèse
2.Discussion générale
3.Perspectives de l’étude
4.Références du chapitre 5
Conclusion générale
Annexes

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