Un cadre conceptuel a été établi, afin de faciliter la compréhension de ce travail. L’auteur s’est appuyé sur des livres de référence et des sources primaires**. Les concepts de personne âgée, de fragilité et du circuit dans un service d’urgence se sont imposés. Le modèle de la fragilité selon Fried a guidé ce travail.
Personne âgée
Plusieurs notions permettent de nommer une personne qui vieillit. Certains auteurs parlent d’adultes d’âge avancé, d’aînés et/ou de personnes âgées. Ces termes définissent une personne qui entame la partie ultime de la vie, sans évoquer directement le trépas. Dans la société actuelle, l’âge de 65 ans définit les êtres humains comme personnes âgées (Voyer, 2013, p. 1). À partir de cette étape, les personnes semblent incluses dans le dernier groupe d’âge de la vie. Cette catégorisation est historiquement liée au départ à la retraite (Voyer, 2013, p. 1). Cependant, les cultures et sociétés différentes ne fixent pas le même âge de la retraite selon les pays.
En Suisse, de nombreux projets visant une amélioration de la politique de santé pour les aînés ont été proposés et présentés ci-après. Selon les Hôpitaux Universitaires de Genève (2016), un service d’urgences gériatriques a ouvert en octobre 2016, afin d’améliorer la prise en charge des aînés et faire face au vieillissement de la population. Ce projet tente de répondre à l’augmentation de la demande de soins et à la complexité de la personne âgée par une évaluation spécifique. Des services de soins aigus dédiés aux seniors ont été développés. « L’unité Soins Aigus aux Seniors du Centre hospitalier universitaire vaudois » est basée sur l’évaluation gériatrique globale*, l’interdisciplinarité*, les protocoles face aux syndromes gériatriques et la formation (Joly Schwartz et al., 2012).
En Valais, un projet nommé « Promotion de la santé des 60+ » a été présenté en 2015. Il vise à favoriser l’autonomie* et l’indépendance, le maintien des liens sociaux, la promotion de la santé, la prévention de la maltraitance et la mise en réseau (Service de la santé publique, 2015). Ces différents programmes démontrent le besoin d’amélioration dans la prise en charge des aînés en Suisse et en Valais. Il est évident que les cantons cités se penchent déjà depuis plusieurs années sur la question du vieillissement de la population.
Hétérogénéité des personnes âgées
Il existe de nombreux sous-groupes au sein de la population vieillissante. La diversité des aînés a entraîné la création de catégories plus précises, ces derniers ayant parfois plus de vingt ans d’écart avec les plus jeunes ou plus âgés (Voyer, 2013, p. 1). Le terme d’hétérogénéité apparaît fréquemment dans la littérature. Cette notion permet de comprendre les contrastes notables entre les classes d’âge de l’aîné. Les dissemblances générationnelles propres à chacun de ces groupes sont caractérisées par différents événements et courants de pensée selon les époques (Voyer, 2013, p. 1). Leurs besoins et caractéristiques personnelles ne sont pas les mêmes selon l’âge. Les nomenclatures varient selon les auteurs. Une des classifications proposées est liée à l’âge .
Bee & Boyd (2011) confirment:
On ne peut plus réunir tous les adultes d’âge avancé dans un seul groupe; les gérontologues divisent donc cette période en trois sous-groupes: le troisième âge, de 65 à 75 ans; le quatrième âge, de 75 à 85 ans; et le cinquième âge, à partir de 85 ans. (p. 384)
Les classes présentées ci-après semblent plus adaptées, car selon Trivalle & Michel (2016), la société actuelle a changé de politique en matière d’âge de la retraite depuis les dernières années (p. 3). Une classification liée au degré de perte d’autonomie permettrait de mieux cibler les personnes âgées. Certains aînés plus jeunes que d’autres seraient institutionnalisés, alors que des plus âgés conserveraient leurs capacités physiques et mentales. Cette idée démontre l’hétérogénéité des personnes âgées.
Voyer (2013) corrobore:
En raison de cette importante hétérogénéité, les scientifiques divisent les aînés en trois sous-groupes d’âge. Le premier réunit les 65-74 ans, qui représentent le groupe des «jeunes-vieux», encore très actifs, autonomes et indépendants pour la plupart. Le deuxième groupe est celui des «vieux-vieux» et rassemble les personnes de 75 à 84 ans, qui commencent à souffrir de maladies chroniques et à perdre graduellement leur autonomie. Le troisième groupe est celui des «très vieux», qui comprend les personnes de 85 ans et plus. (p. 2)
Cette catégorisation considère les caractéristiques personnelles de chacun. Cependant la variabilité de nombreux facteurs, comme l’environnement et l’état de santé, agissant sur le processus de vieillissement, ne permettrait pas d’établir une classification stricte. L’Organisation mondiale de la Santé (2015) expose que les changements liés au vieillissement n’évoluent pas de manière systématique et que l’âge y est peu lié. Cette notion souligne le besoin d’une classification des personnes âgées orientée sur les conditions de santé.
Processus du vieillissement
L’hétérogénéité des personnes âgées ne permettrait pas de généraliser un processus de vieillissement type. Cependant, plusieurs étapes se retrouveraient globalement chez les aînés. Selon Voyer (2013), le profil général du vieillissement suit un parcours typique passant par la perte de revenus, le déclin des capacités, la dépendance fonctionnelle, la maladie, la mortalité* des proches, le déménagement et le risque d’isolement (p. 2-3). Ces différentes phases sembleraient se retrouver chez beaucoup d’aînés.
Au niveau biologique, le vieillissement entraîne des changements. Les systèmes du corps humain vieillissent par un processus continu débutant vers la cinquantaine pour entraîner une perte fonctionnelle amenant des changements cognitifs, comme la perte de mémoire, et physiques, comme la presbyacousie* et la baisse de la vision (Bee et al., 2011, p. 387-401). Ces altérations interfèrent entre elles et contribuent à la complexité de prise en charge des aînés par les professionnels. Des observations erronées peuvent être confondues avec les effets normaux de l’âge ou inversement. Elles peuvent être délétères pour le patient et entraîner des complications. En effet, discerner les conséquences habituelles de celles non liées au vieillissement est une des compétences infirmières nécessaires, afin de ne pas faire d’erreur d’évaluation (Voyer, 2013, p. 16-17). Ce vieillissement paraît sournois et délicat quant aux effets normaux ou anormaux confusiogènes. Il semble essentiel d’avoir une prise en charge globale
Selon Voyer (2013), « La perte d’autonomie, les maladies chroniques, la polypathologie ainsi que la fragilité sont des concepts incontournables » (p. 9). Ces différents éléments semblent être reliés de près au processus du vieillissement chez beaucoup d’aînés. Ils sont décrits ci-après.
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Table des matières
1. Résumé
2. Abstract
3. Remerciements
4. Déclaration
5. Introduction
5.1. Problématique
5.2. Question de la recherche
5.3. But de la recherche
6. Cadre théorique
6.1. Personne âgée
6.1.1. Hétérogénéité des personnes âgées
6.1.2. Processus du vieillissement
6.1.3. Maladie chronique et polypathologie
6.2. Fragilité
6.2.1. Conséquences de la fragilité
6.2.2. Métrologie de la fragilité
6.3. Circuit dans un service d’urgence
7. Méthode
7.1. Devis de recherche
7.2. Collecte de données
7.3. Sélection des données
7.4. Études retenues
7.5. Considérations éthiques
7.6. Analyse des données
8. Résultats
8.1. Étude 1
8.1.1. Description de l’Étude 1
8.1.2. Validité méthodologique
8.1.3. Pertinence clinique
8.1.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.2. Étude 2
8.2.1. Description de l’Étude 2
8.2.2. Validité méthodologique
8.2.3. Pertinence clinique
8.2.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.3. Étude 3
8.3.1. Description de l’Étude 3
8.3.2. Validité méthodologique
8.3.3. Pertinence clinique
8.3.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.4. Étude 4
8.4.1. Description de l’Étude 4
8.4.2. Validité méthodologique
8.4.3. Pertinence clinique
8.4.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.5. Étude 5
8.5.1. Description de l’Étude 5
8.5.2. Validité méthodologique
8.5.3. Pertinence clinique
8.5.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.6. Étude 6
8.6.1. Description de l’Étude 6
8.6.2. Validité méthodologique
8.6.3. Pertinence clinique
8.6.4. Utilité pour la pratique professionnelle
8.7. Synthèse des principaux résultats
9. Discussion
9.1. Discussion des résultats
9.2. Discussion de la qualité et de la crédibilité des évidences
9.3. Limites et critiques de la revue de la littérature
10. Conclusion
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