Les populations rurales sahéliennes, en général, avaient pour principale activité le travail de la terre. Cette terre constituait leur source de revenu et accueillait toute sorte d’activités agro-sylvo-pastorales. Elle symbolisait leur richesse et garantissait leur survie. En raison des immenses possibilités agricoles et pastorales, la vallée du fleuve Sénégal a attiré très tôt d’importants établissements humains et devient par conséquent un brillant foyer de civilisation. Cette région prospère, vivifiée par la crue annuelle du fleuve, porte depuis le XVème siècle le nom de Fuuta Tooro. Son histoire fut l’une des plus anciennes de la Sénégambie. Ce pays toucouleur, au peuplement fort ancien est aussi l’une des premières contrées d’Afrique Occidentale à embrasser l’ISLAM.
Les périodes coloniale et post-coloniale furent marquées par une réelle volonté de modernisation des Etats qui se trouvaient au bord des fleuves. C’est dans cette perspective, que la vallée du fleuve Sénégal occupa une place très importante avec les projets de développement initiés par la France d’abord avec la création de la Mission d’Aménagement du Sénégal (M.A.S) en 1934, puis par l’Etat du Sénégal avec la création de l’O.M.V.S. En effet, avec la construction des barrages de Diama et de Manantali les autorités ambitionnaient de la faire « le Grenier du Sénégal » du fait des potentialités agro-sylvo-pastorales qu’elle offre. Cependant il faut noter que cette région de la moyenne vallée reste aujourd’hui le théâtre d’intenses problèmes fonciers du fait des nombreuses surfaces cultivables qu’elle possède. Ainsi avec la loi 72-24 du 24 Avril 1972 portant création des communautés rurales beaucoup de compétences furent transférées. Cependant ce transfert s’accompagne de règlement de nombreux conflits dans certaines communautés rurales à cause du foncier.
C’est dans ce contexte que la commune rurale de Dodel,( Acte III de la décentralisation par le décret 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des collectivités locales.) ,dans l’arrondissement de Gamadji Sarré (département de Podor) se retrouve avec un lot de problèmes à régler. Cette commune rurale est située dans l’Hémisphère Nord entre les Latitudes 16°01’et 16°65’ Nord et les Longitudes 14°25’ et 14°69’ Ouest.
Délimitation du champ d’étude et cibles de l’enquête
Comme nous l’avons déjà souligné en haut, la CR de Dodél est réparti dans cent dix neuf (119) établissements humains dont 33 sont des villages officiels (16 dans le Walo, 11 dans la zone intermédiaire et 6 dans la zone du Diéri) et 86 hameaux (RGPH, 2003) avec une population de 47 881 habitants dont 21 546 d’hommes, soit 45% et 26 335 de femmes, soit 55%. Cependant, étant dans l’impossible d’enquêter toute la population de la CR même si cette dernière constitue notre zone d’étude, nous respecterons les trois zones mais selon un critère, nous ciblons dans chaque zone des villages et des populations pour notre recherche de terrain.
Ainsi restreindre notre champ d’étude nous permettra une bonne appréhension des réalités étudiées c’est-à-dire les objets de la recherche. Cela permettrait d’éviter d’entrer dans des généralités inconsistantes qui sont parfois abstraites et arbitraires. Aussi bien au niveau spatial que du point de vue de la population cible, la restriction est nette. Dans le premier cas, nous ciblons d’abord les personnes ressources, le conseil rural, l’agent de l’ANCAR, le chargé des activités agricole du CADL de la CR, les présidents des organisations de paysannes et/ou des producteurs, les groupements féminins, etc. Nous convoitons également les chefs de village, les chefs de ménages, les producteurs, les jeunes, ainsi que toute personne pouvant nous servir des informations se rapportant à notre sujet d’étude.
Elaboration du cadre de référence
A l’instar des autres disciplines scientifiques, la géographie obéit à des règles, des principes et modèles de recherche. Toute recherche dans ce domaine doit se plier à ces exigences méthodologiques. Aussi, afin de baliser le chemin, tenterons-nous une brève élucidation des termes méthode et technique qui sont souvent confondus. La méthode appartient au domaine du rationnel et résulte du choix fait en toute conscience par le chercheur qui oriente son action. Ainsi, soutenons-nous que la méthode est une manière d’organiser une pratique pour atteindre des objectifs fixés. Elle relève du savoir, de la réflexion et entretient des relations évidentes avec la technique. La technique quant à elle est du domaine du savoir-faire. Elle est un moyen choisi parmi tant d’autres en fonction d’un certain nombre de critères comme l’efficacité, la pertinence, la congruence avec les objectifs et les méthodes, les contraintes matérielles, etc. Cette nuance étant levée, nous déclinons à présent nos sources d’information, la méthode choisie, les techniques de collecte mises en œuvre ainsi que les questionnaires et variables.
Recherche Exploratoire
Elle a été menée durant une longue période en deux phases. En effet nous avons effectué une première enquête exploratoire en Septembre-Novembre 2013 (du 05 au 25) où nous avons eu à visiter les deux premières zones à savoir celle de l’ile à morphile et la zone axe. Ensuite nous sommes revenus à la date du 16 au 28 Décembre de l’année 2014 pour faire le reste c’est-à-dire la zone du diéri. Ces enquêtes nous ont permis de confirmer le recensement du nombre de villages de la CR ainsi que le nombre de PIV dans la cuvette de Diomandou qui s’élève à 5 avec 376 ha. L’enquête exploratoire nous a beaucoup servi pour dresser les techniques de terrain.
Cette étude nous a aussi amené à fréquenter différents centres de documentations parmi lesquels nous pouvons citer : la B.U (bibliothèque universitaire), l’IFAN, la salle de lecture du département de Géographie de l’UCAD, la bibliothèque de l’ENEA, ENDA TIERS MONDE, l’ANSD et celui de l’OMVS, à la SAED. Nous avons aussi consulté beaucoup de sites internet qui traitent des questions foncières, des conflits et de la décentralisation en général.
Au cours de nos investigations nous avons pu trouver des ouvrages qui traitent des questions aussi diverses et variées sur les rapports sociaux. Nous avons aussi trouvé des études monographiques, des rapports, des documents historiques et géographiques traitant de la Vallée du fleuve Sénégal, des questions foncières, du mode d’occupation des terres, des problèmes de diverses origines, de l’organisation sociale et économique de la communauté Pulaar, de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles, etc.
Par ailleurs, d’autres entretiens avec des dignitaires coutumiers des différentes localités(villages de la communauté rurale), avec le personnel de la SAED ainsi qu’avec des conseillers ruraux ont permis d’obtenir des données importantes concernant la réalité du terrain. Tout ceci a été d’un apport favorable pour préciser d’avantage le libellé de notre thème et d’établir la synthèse documentaire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CADRE THEORIQUE
PROBLEMATIQUE
CONTEXTE
CADRE CONCEPTUEL
REVUE DE LA LITTERATURE
CADRE OPERATOIRE
METHODOLOGIE DU TRAVAIL
LE PLAN DE RECHERCHE
LES DIFFICULTES RENCONTREES
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : Présentation du milieu physique
CHAPITRE II : Le milieu humain
DEUXIEME PARTIE : LES ASPECTS ECONOMIQUES ET SOCIO-INFRASTRUCTURELS
Chapitre I : Les activités économiques
I- L’Agriculture
II.1 L’Education, la Santé et l’Hydraulique
II.2 : Le Sport, la Culture, Infrastructures Communicationnelles et Routières
TROISIEME PARTIE : LES PROBLEMES FONCIERS DANS LA COMMUNE RURALE DE DODEL
Chapitre I : Les modes d’acquisition des terres et les problèmes fonciers
Chapitre II: Gestion des conflits fonciers
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES