Problématisation et hypothèses sur l’enseignement de l’anglais dès la maternelle

Cadre théorique des programmes et rapports de l’enseignement du premier degré

synthèse de l’enseignement précoce des langues vivantes (eplv)

Dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’enseignement précoce des langues vivantes se fait sentir. Peu à peu, certaines écoles débutent l’apprentissage d’une langue étrangère : c’est en 1954 à Arles qu’à lieu le premier apprentissage précoce de l’anglais dans une école jumelée à York (PA, USA). L’enseignement est majoritairement dispensé par des assistants de langue. En 1972, l’enseignement précoce des langues vivantes est élaboré selon 3 niveaux : préélementaire (sensibilisation selon la méthode dite naturelle), niveau CP-CE1 (phase d’approfondissement) et niveau CE2-CM1-CM2 (phase de structuration). Toutefois, ces écoles sont rapidement freinées par la circulaire n°73-228 du 11 mai 1973 sous la direction du ministre de l’Education Nationale (cf annexe 1). Ce n’est qu’en 1989 que l’on constate de nouveau l’apprentissage d’une langue étrangère dans les écoles (à partir du cours moyen), désigné comme une expérimentation contrôlée de l’enseignement d’une langue étrangère à l’école élémentaire (Circulaire N°89-065 du 6 mars 1989 parue dans le Bulletin Officiel n° 11 du 16 mars 1989). Ce n’est qu’en 2002 que l’on voit apparaître pour la première fois un premier contact avec une langue étrangère ou régionale (BO Hors Série n°1 du 14 février 2002). On parle alors d’une éducation de l’oreille, d’une acquisition d’énoncés simples et de quelques éléments culturels, ainsi qu’une familiarisation avec la diversité des cultures et des langues.

Aujourd’hui, à l’école maternelle, l’enfant mobilise le langage dans toutes ses dimensions, ce qui en fait un domaine à part entière. La maîtrise de la langue se fonde sur deux éléments : l’oral et l’écrit. Ici, nous nous focaliserons exclusivement sur l’oral étant donné que l’anglais écrit est à proscrire en maternelle. « Le langage oral [est] utilisé dans les interactions, en production et en réception, il permet aux enfants de communiquer, de comprendre, d’apprendre et de réfléchir. C’est le moyen de découvrir les caractéristiques de la langue française et d’écouter d’autres langues parlées. » Les nouveaux programmes de la maternelle parus dans le Journal Officiel le 12 mars 2015 et entrés en vigueur à la rentrée 2016 établissent un premier lien entre langue maternelle et langue étrangère. Sans pour autant mentionner l’anglais ou l’apprentissage d’une seconde langue à l’école maternelle, les programmes insistent sur les facultés spontanées des jeunes enfants à apprendre une langue : « Dès leur plus jeune âge, les enfants sont intéressés par la langue ou les langues qu’ils entendent. » Enfin, pour la première fois, il y est mentionné un éveil à la diversité linguistique :

« À partir de la moyenne section, ils vont découvrir l’existence de langues, parfois très différentes de celles qu’ils connaissent. […] [I]ls prennent conscience que la communication peut passer par d’autres langues que le français […]. Les ambitions sont modestes, mais les essais que les enfants sont amenés à faire, notamment pour répéter certains éléments, doivent être conduits avec une certaine rigueur. » (Bulletin Officiel spécial n°2 du 26 mars 2015) .

Les programmes de 2015 marquent un véritable changement dans la prise en compte de l’enseignement des langues. Le contexte familial n’est plus le même, la société évolue : un enfant est désormais baigné dans des langues et non plus seulement la langue française. Les parents sont parfois de nationalité différente, la langue parlée à la maison est parfois différente de la langue parlée à l’école. Toutefois, il n’y a pas de créneau dédié à l’éveil aux langues et le cadre de cet éveil aux langues est laissé libre à l’enseignant. « Les élèves commencent l’apprentissage d’une langue vivante étrangère ou régionale dès la première année du cycle 2. Au cycle 3, cet apprentissage se poursuit de manière à atteindre un niveau de compétence homogène dans toutes les activités langagières et à développer une maitrise plus grande de certaines d’entre elles. » Les programmes 2015 de l’élémentaire marquent l’intégration de l’apprentissage d’une seconde langue dès le CP. D’après le site internet du gouvernement sur l’éducation, « c’est parce que la maîtrise des langues vivantes est un atout pour l’avenir que la première langue vivante est apprise dès le cours préparatoire et la deuxième langue vivante dès la classe de cinquième depuis la rentrée 2016. » .

L’apprentissage d’une langue étrangère n’est pas récent, et une approche à l’éveil aux langues était déjà inscrite dans la circulaire n°2012- 056 du 23 mars 2012 du Ministère de l’Education Nationale et de la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement SCOlaire):« L’enjeu de cette sensibilisation est de familiariser l’enfant à une grande variété de sonorités, de développer chez lui une meilleure qualité d’écoute et de l’habituer à manipuler sans appréhension des sons et des mots inconnus. Ce travail peut être mené dans l’ensemble des langues étrangères. » .

De même, le rapport Apprendre les langues, apprendre le monde présenté au Ministre de l’Education Nationale, de la jeunesse et de la vie associative en janvier 2012 par le Comité stratégique des langues présidé par Suzy Halimi est en faveur d’un apprentissage précoce des langues : « [le comité scientifique de la DGESCO] a notamment souligné que le point névralgique était d’assurer la présence de la langue vivante [étrangère] dans l’environnement immédiat de l’élève et qu’assurer cette présence à l’école maternelle serait un grand pas. »  .

Choix national de l’anglais comme langue étrangère enseignée en maternelle

Les programmes de maternelle concernant l’apprentissage d’une seconde langue sont suffisamment ouverts afin de laisser libre choix aux enseignants de pratiquer l’enseignement d’une langue régionale (occitan, breton, basque…), étrangère (anglais, allemand, espagnol…) ou gestuelle (langue des signes française). Toutefois, si l’on se penche du côté des programmes de cycle 4, l’apprentissage de l’anglais au collège est obligatoire. L’enfant peut également choisir entre espagnol et allemand dès la 5ème. Le gouvernement souhaite proposer une offre linguistique diversifiée dans l’apprentissage des langues étrangères : « Plus de 5 500 écoles élémentaires proposent un enseignement de langue vivante autre que l’anglais à la rentrée 2016, soit 1200 écoles supplémentaires. » .

En école publique, l’anglais est la langue étrangère la plus enseignée en France soit 92% des élèves bénéficiant de cet enseignement, contre 6.2 des élèves apprenant l’allemand. L’anglais étant la langue la plus parlée au monde, il est légitime de l’apprendre dès le plus jeune âge. Une vision politique constitue également une raison de l’apprentissage des langues : « Il favorise également l’employabilité des jeunes en France et à l’étranger. » .

Tension entre idées préconçues et réelles difficultés

Plus l’élève commence un apprentissage de l’anglais tardif, plus il est inhibé pour parler, oser entrer en communication dans une langue qui n’est pas la sienne. La peur des autres et de l’erreur est une des raisons invoquées par beaucoup d’apprenants, tout âge confondu. La prise de parole génère de l’émotion chez l’élève qui se met en retrait par rapport à l’oral. L’oral en classe de langue est attractif car spontané, rapide, contrairement à l’écrit, mais est une prise de risque par rapport au regard des autres sur soi.

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Table des matières

Introduction
Problématisation et hypothèses sur l’enseignement de l’anglais dès la maternelle
I – Cadre théorique des programmes et rapports de l’enseignement du premier degré
I.1 – synthèse de l’enseignement précoce des langues vivantes (eplv)
I.2 – Choix national de l’anglais comme langue étrangère enseignée en maternelle
I.3 – Tension entre idées préconçues et réelles difficultés
I.4 – L’apprentissage de l’anglais dès la maternelle : vers une ouverture d’esprit et la formationdu citoyen
II – Fondements théoriques de l’apprentissage d’une langue
II.1 – Période sensible de l’apprentissage d’une langue : résultats de recherches
II.2 – Théories de l’apprentissage d’une langue : pédagogie actionnelle
II.3 – Les écueils à éviter
La transversalité de l’anglais
III – Transversalité et interdisciplinarité
III.1 – Explication de termes
III.2 – Les pédagogies d’immersion
IV – Motiver et donner du sens aux apprentissages
IV.1 – Les spécificités des jeunes élèves et leur rapport aux apprentissages
IV.2 – Rendre l’élève acteur de ses apprentissages : au coeur de la pédagogie actionnelle
Outils et ressources pour le cycle 1 : initiation à l’anglais en classe de GS/CP (4/7ans)
V – Hypothèses et étude de cas : du point de vue des élèves
V.1 – La population
V.2 – Mise en place d’une grille d’évaluation
V.3 – Fonctionnement pédagogique et remédiation
VI – Exemple de séquence transdisciplinaire menée en classe
VI.1 – Les supports d’apprentissage
VII – Analyse de données : du point de vue des enseignants
Conclusion

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