Problématiques personnelles en lien avec mon travail d’intervenante psychosociale

Contexte familial

Nous sommes une famille dont les liens sont tissés très serrés. Malgré nos différences, nous nous ressemblons énormément et nous nous complétons dans nos forces comme dans nos faiblesses. Nous sommes des enfants avec toutes sortes de talents : tous, nous sommes musiciens ou chanteurs, raconteurs d’histoires drôles, animateurs, acteurs et sportifs accomplis. Nous sommes une famille qui avons appris très tôt par l’ exemple de nos parents à nous amuser et à retirer du plaisir dans tout ce que nous faisions et entreprenions, autant dans nos périodes de loisirs que dans nos emplois respectifs. Mes parents étaient et ont toujours été, malgré leur âge avancé, des gens très engagés dans leur collectivité de par toutes sortes d’ activités (Chevaliers de Colomb, comité de retraités, Fermières, Filles d’ Isabelle, chorale, bénévole dans plusieurs organisations communautaires et municipales, et bien d’ autres implications). Nous sommes tous devenus d’ excellents travailleurs, polyvalents, énergiques et vaillants et nous développons avec une facilité surprenante de nouvelles compétences. Finalement, nous sommes tous énormément dévoués aux employeurs qui ont été mis sur notre chemin, un peu trop même par moment. Nous sommes tous de très grands perfectionnistes et nous nous assurons toujours que lorsque quelque chose doit être fait, qu ‘ il le soit dans les règles de l’art, c’est-à-dire très bien. Toute ma vie, j’ai vu mes parents, mes frères et mes soeurs se défoncer en intensité (sans compter les heures) en visant l’ excellence et la perfection, que ce soit dans les compétitions sportives, dans les répétitions musicales, dans les implications sociales ou dans leur emploi respectif. J’ai donc appris par l’exemple.

Mes premières expériences de travail

Très tôt moi aussi, j’ai commencé à travailler dans une ferme pas très loin de chez nous. J’avais huit ans. À cette époque, je ne faisais que ramasser des fraises une heure ou deux par jour dans un champ. Plus j’avançais en âge et plus le propriétaire de ladite ferme me confiait des tâches supplémentaires. Tout comme les membres de ma famille, je me suis mise moi aussi à ne plus compter mes heures; enfin, je les comptais uniquement pour me faire payer mon dû, mais je ne chialais jamais malgré mon salaire de deux dollars l’ heure (non déclaré) alors que le salaire minimum de l’époque était de 4.85$/heure. Encore une fois, j ‘ étais dévouée envers mon employeur, même si avec du recul je considère que celui-ci était parfois abusif à mon endroit. Je commençais à travailler à l’ aurore et terminais souvent ma journée bien après la tombée du jour La première partie de la journée, soit de cinq à huit heures du matin, était consacrée à la cueillette des fraises dans les champs alors qu ‘ il n’ y avait encore aucun autre cueilleur. J’étais énormément rapide, consciencieuse et efficace. Grâce à mes fonctions de responsable, mon employeur m’ accordait parfois des privilèges, je pouvais choisir le champ qui me convenait, celui qui me permettait de ramasser le plus grand nombre de paniers dans un minimum de temps.

Vers sept ou huit heures, les cueilleurs arrivaient en grand nombre; j’avais alors la responsabilité de les diriger dans les champs, de leur montrer comment faire (pour les nouveaux), de m’ assurer de la qualité du travail effectué (il y avait des petits farceurs qui emplissaient le fond de leur panier de paille pour faire plus de sous plus rapidement et d’ autres qui jouaient à des batailles de fraises alors que cela leur était pourtant interdit). Je savais déjà gérer une équipe de travail en sachant faire respecter l’ ordre dans le plaisir et ce, sans trop de compromis pour les cueilleurs. Malgré mon jeune âge, j ‘ étais déjà appréciée et acceptée. Dans l’après-midi, quand la cueillette de fraises était terminée, j ‘allais faire « le barda » à la ferme . Parfois c’était de donner à boire et à manger aux animaux dans la grange parce que mon employeur avait aussi, en plus de la production de fraises, une ferme de boucherie d’ une soixantaine de têtes de bétail. La plupart du temps, je ramassais les excréments des vaches et je remettais de la paille neuve pour que la ferme conserve sa propreté.

À deux reprises au cours de la saison d’été, nous devions faire les foins pour assurer la nourriture du bétail pour l’hiver. Tous les étés de mon enfance ont été consacrés au travail. Je n’ étais pas obligée de le faire, personne ne me forçait, sauf que pour moi, contrairement à beaucoup de mes amis, je trouvais normal d’ aller travailler tous les matins et ce, toute la journée ou presque. Déjà à ce moment-là, je prenais très peu de temps pour moi et pour mes loisirs. J’ai toujours aimé travailler et je considérais que je m’ accomplissais beaucoup plus dans le travail que dans toutes autres activités. Je me sentais appréciée et valorisée. A seize ans, au moment où j ‘ai obtenu mon permis de conduire, je suis devenue livreuse de fraises . J’avais une remorque réfrigérée attachée sur une auto que je devais remplir de paniers de fraises très tôt le matin dans le but d’ aller en faire la livraison un peu partout sur le territoire du sud de la Gaspésie (de Gaspé à Pointe-à-Ia-Croix) et dans les différentes épiceries sans oublier le porte-à-porte que je faisais dans certains villages. J’ai travaillé pour le même employeur jusqu’à l’ âge de dix-sept ans et ce, trois saisons sur quatre : printemps, été et automne. L’ hiver, je ne faisais pas grand-chose. J’avais mes études et je gardais aussi les enfants de mes frères et de ma soeur lorsque ceux-ci sortaient. Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai développé très jeune mon autonomie financière , non pas par obligation, mais plutôt par choix et probablement aussi par imitation. J’aimais la sensation d’ être indépendante. L’été, je ne demandais jamais d’ argent à mes parents; ceuxci payaient bien sur l’ essentiel tel que mes chaussures, mes vêtements, ma nourriture et mes autres articles plus dispendieux, mais à aucun moment ils n’ avaient besoin de me donner de l’ argent de poche pour assumer mes loisirs.

Mes habitudes de consommation

Pendant mon adolescence, j ‘ ai fait, malgré mon très petit salaire, pas mal d’ argent que je gaspillais généralement au fur et à mesure que je la gagnais. J’aimais la sensation d’ avoir la possibilité et le pouvoir de m’ acheter tout ce que je voulais, quand je voulais. Malheureusement, à l’ époque, les gens que je fréquentais à l’extérieur du travail consommaient des drogues, alors je me suis donc mise moi aussi à consommer. Je gagnais en moyenne une cinquantaine de dollars par jour que je gaspillais au fur et à mesure de différentes façons telles que: cantine, essence, cigarettes, pièces de motos et autres cochonneries telles que haschich et cannabis que je partageais avec mes amis qui eux n’ avaient pas nécessairement les moyens de s’ en procurer aussi souvent. C’était une autre façon pour moi je présume d’ aller chercher facilement une certaine reconnaissance et de vivre du succès auprès de mes pairs. Autant je travaillais, autant je consommais. Heureusement à l’ époque, je continuais de pratiquer des sports pour me garder en forme . Ainsi je changeais de « gang » de temps en temps et ça me permettait de faire autre chose de plus sérieux qu’uniquement consommer. Je me rends malheureusement compte avec le recul , les années et l’analyse que je fais à propos de cette recherche que je suis une femme très excessive. En effet, toute ma vie, je me sui s donnée à fond dans tout ce que j ‘ ai entrepris. Je donne tout ce que j’ai, tout le temps et ce, aujourd ‘ hui encore, la seule différence, c’ est qu ‘aujourd ‘ hui je n’ ai plus la même capacité ni la même énergie que j ‘ avais autrefois, quoique j ‘ en ai encore pas mal. (Pas mal plus que la majorité des gens de mon âge et de mon entourage). Je reviendrai làdessus un peu plus tard dans le présent texte, car cette situation fait justement partie de ma problématique de recherche.

À la recherche de l’alternative

Au moment oùje commençais à réfléchir à cette situation, l’ offre d’emploi pour créer et développer un organisme communautaire régional de promotion, d’ aide, d’ accompagnement et de défense des droits parut dans les journaux de la région. J’ai décidé d’appliquer et j ‘ ai alors envisagé de relever ce défi. J’ai été dans un premier temps sélectionnée pour une entrevue et finalement, à mon grand désarroi , j’ai été choisie parmi plusieurs personnes pour réaliser la tâche à accomplir. Je n’étais plus sûre de rien, je doutais de moi, de mes facultés et compétences. J’avais énormément peur, je trouvais que je m’ embarquais dans quelque chose de très gros et toute seule en plus. Je n’avais aucun filet de sécurité. Je quittais tout de même le Centre de réadaptation et je m’engageais tête baissée dans la création, la réalisation et la régionalisation de l’ organisme de promotion et de défense des droits en santé mentale pour la région Gaspésie/Îles-de-la Madeleine. Cette profession est devenue pour moi et avec le temps une véritable vocation. Plus loin, Je décrirai l’ organisme, Droits et Recours Santé Mentale Gaspésie-les-Îles. J’ai, au moment de décrocher cet emploi, terminé avec succès mon certificat en psychosociologie avec l’ UQAR ainsi que tous les cours obligatoires que je pouvais faire par correspondance avec l’ UQAM. J’étais par ailleurs à ce moment-là inscrite dans un autre certificat en psychologie, encore une fois avec l’Université de Rimouski (certificat que je ne complèterai d’ ailleurs jamais). En effet et avec raison, mon conjoint en a plein son voyage de mes nombreuses absences d’ études.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 LA PROBLÉMATIQUE
1.1 Contexte personnel de la recherche
1.1.1 Re’ cI.t d e V.I e .. QUl. SUl.S -J. e .? D’ ou, .Je V.I ens ?
1.1.2 Contexte familiaL
1.1.3 Mes premières expériences de travail
1.1.4 Mes habitudes de consommation
1.1.5 Majeune vie d’adulte
1.1 .6 Le plafonnement dans le développement de mon expertise
1.1.7 À la recherche de l’alternative
1.1.8 Le déploiement de mon potentiel..
1.2 Contexte professionnel de la recherche.
1.2.1 L’histoire et l’évolution des droits au Québec
1.2.2 L’arrivée des droits en santé mentale au Québec
1.2.3 La mission des groupes régionaux de promotion et de défenses des droits des
1.2.4 personnes qui vivent avec une problématique de santé mentale
1.2.5 Nos différentes stratégies d’intervention
1.3 Portrait de l’organisme Droits et Recours Santé Mentale Gaspésie-les-Îles
1.3.1 Problématiques personnelles en lien avec mon travail d’intervenante psychosociale
1.3.2 en Gaspésie et aux Îles-de-Ia-Madeleine
1.3.3 Situation d’intervention difficile et épuisement professionnel prévisible
1.3.4 Accumulation, tolérance et dépassement de soi
1.3.5 Une prise de conscience importante
1.3.6 Don de soi et vulnérabilité
CHAPITRE 2 PARCOURS MÉTHODOLOGIE
2.1 Une recherche qualitative et sa posture épistémologique
2.2 Une recherche heuristique et sa posture épistémologique
2.3 Les étapes de la recherche heuristique
2.4 L’exploration de mes questions de recherche
2.4.1 Monjoumal de recherche
2.4.2 Le récit de ma vie
2.4.3 Mes « je me souviens »
2.4.4 La praxéologie comme outil de recherche
2.5 Méthodologie par théorisation ancrée de mon processus d’analyse
CHAPITRE 3 COMPRENDRE MON MODE DE FONCTIONNEMENT QUI M’AMÈNE À ÊTRE AUSSI INTENSE
3. 1 La recherche de la perfection
3.1.1 À lamaison
3.1.2 Au travail
3.2 Le besoin d’être une bonne mère
3.3 Le besoin d’être appréciée, valorisée, de me sentir bonne et utile
3.4 Répondre aux besoins des autres avant tout.
3.5 Besoin d’être perçue comme compétente versus le doute
3.6 Accro à l’intensité
3.7 Peur de perdre son temps et difficulté à lâcher prise
3.8 En résonance aux autres
CHAPITRE 4 COMPRENDRE CE QUI M’EMPÊCHE DE RALENTIR ET DE PRENDRE SOIN DE MOI
4.1 Mon type de personnalité obsessive compulsive
4.2 Porter le fardeau des autres
4.3 Être en résonance avec les autres
4.4 Ma promptitude à réagir
4.5 Le refus de ma féminité
4.6 La coupure entre la tête, le corps et le coeur
4.7 La défense des plus faibles
CHAPITRE 5 COMMENT JE PRENDS SOIN DE MOI
5.1 Mon rapport à la nature
5.2 Mes différents temps de pause
CHAPITRE 6 LES IMPACTS DE MA RECHERCHE ET LA TRANSFORMATION DE MA PRATIQUE PSYCHOSOCIALE
6.1 L’écriture de monjoumal
6.1.1 L’écriture et la compréhension de mes rêves
6.2 Identifier et exprimer mes besoins
6.3 Le lâcher prise
6.4 Déléguer le travaiL
6.5 L’accueil de ma féminité
6.6 Présence à soi et à son corps
6.7 Mon rapport aux autres
6.8 De la performance aux plaisirs
6.9 Utiliser positivement ma résonance aux autres
6.10 Meilleur contrôle de mes émotions
6.11 Être plus à l’écoute de soi
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
APPENDICE

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