Problematique des inondations dans la commune d’arrondissement de dalifort-forail

L’agglomération dakaroise, qui est le centre administratif, commercial et industriel du Sénégal connait une forte poussée démographique qui s’explique par un taux élevée de croissance naturelle estimée à plus de 3% mais également par d’importants flux migratoires qui viennent des villes, des villes secondaires, des villages de l’intérieur du pays et aussi la population des pays environnants, économiquement plus faibles que le Sénégal.. Dakar, capital du pays, concentre ainsi l’essentiel des activités économiques, les différentes fonctions de cette ville attirent de plus en plus les populations de l’intérieur du pays cette démographie galopante entraine ainsi un développement non contrôlé de l’occupation du sol, notamment dans la banlieue où des quartiers spontanés ont été érigés dans des zones non aedificandi. Née de la volonté des autorités coloniales de contrôler la croissance urbaine du Cap-Vert, l’histoire de Pikine débute en 1952, date qui inaugure le déclanchement d’un long cycle de restructuration urbaine de Dakar, à savoir la création de banlieues peuplées de déguerpis des quartiers centraux et de migrants ruraux à la recherche d’un emploi (VERNIERE 1973). Selon les hypothèses adoptées par le Plan Directeur d’Urbanisme de Dakar « Livre Blanc », à l’horizon 2025, Dakar et Pikine compteraient respectivement 1 643 178 et 1 891 354 habitants. La population de cette ancienne banlieue dépassant celle de Dakar, on ne peut qu’assister à une démultiplication dans la région de Dakar, qui abrite ces deux agglomérations, des contraintes socio-économiques propres aux grandes métropoles urbaines. La commune d’arrondissement de Dalifort-forail connait pratiquemment des inondations répétitives depuis 2005. Les causes sont multiples et les conséquences sont néfastes aussi bien sur les populations que sur les infrastructures de la commune.

PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 

CONTEXTE 

Situé entre le parallèle 12°20’ et 16°30’ Nord et 11°20’ et 17°30’ Ouest, le territoire du Sénégal est parcouru par deux systèmes hydrologiques majeurs que sont le fleuve Sénégal au nord d’une superficie totale de 289000 km² mais 60000 km² seulement se situe au Sénégal et la Gambie d’une superficie totale de 77054 km² dont 54631 km² traverse le Sénégal au centre (CSE, 2010). A l’exception du Sud-est et de la région de Thiès, le Sénégal est caractérisé par un relief plat. Une uniformité du relief est remarquée également à Dakar. Cette dernière abrite des coulées volcaniques à l’ouest, massif gréseux à l’est et des dépressions inter-dunaires au centre. Ces dépressions qui abritent les départements de Pikine et Guédiawaye comptent des bassins versants, dont les parties basses constituent des zones inondables (Banque Mondiale, 2009). Le Sénégal se caractérise par un climat tropical sec de type sahélien. On y distingue deux saisons: la saison sèche qui s’échelonne de novembre à mai avec la prédominance des alizés du nord et une saison des pluies qui va de juillet à octobre et c’est la mousson qui souffle durant cette période. Le nord reçoit une moyenne annuelle pluviométrique de 400mm alors que le sud reçoit 1200mm. Les mois d’août et de septembre sont les plus pluvieux. La température est également très contrastée. Le domaine littoral présente des températures modérées avec une moyenne annuelle de 25°C, tandis que le domaine continental a une température moyenne annuelle de 30°C.

JUSTIFICATION

Les inondations au Sénégal datent depuis la période coloniale, comme ce fut le cas de la vielle ville de Saint-Louis. Mais actuellement le phénomne est devenu récurrent du fait de la forte urbanisation. Ce fléau affecte aussi bien les zones urbaines que rurales et entraine des pertes humains et matériels considérables. Des milliers de personnes sont affectés par ce phénomène (600.000 selon la Banque mondiale), ce qui entraine des déplacements, des milliers de familles sont relogées provisoirement dans des écoles publiques alors que d’autres sont recasées dans les lotissements du Plan Jaxaay. Même si les inondations de la région de Dakar sont plus médiatisées, d’autres régions sont également touchées. Cependant les causes diffèrent d’une région à l’autre. Pour certaines de ces régions, les inondations sont dues aux crues des rivières et des fleuves que provoquent les fortes pluies par exemples Saint Louis. Alors que pour d’autres, elles s’expliquent par la conjonction de fortes pluies et le manque de systèmes fonctionnel de drainage des eaux de pluie. Les inondations de 2009 ont affecté à Dalifort plus de 1412 familles et causé des dégâts importants. Deux écoles, les infrastructures publiques comme l’hôtel d’arrondissement (mairie) la case foyer des jeunes et le terrain de ce foyer, 7 routes principales, 38 artères et la maternité se sont trouvées inondées (DIALLO, 2009).

METHODOLOGIE 

REVUE DE LA LITTERATURE EXISTANTE 

Les documents consultés mettent davantage l’accent sur les causes des inondations. Chaque texte distingue une série de causes. C’est ainsi que quelques textes se complètent. Un seul document aborde plusieurs rubriques afférentes à ce phénomène. Il s’agit de l’ouvrage de THIAM (2011). Le pré rapport de la stratégie d’éradication définitive des inondations du Comité National de Lutte contre les Inondations (2010), identifie plusieurs origines des inondations. Elles sont ainsi présentées :
– la forte pression démographique due certes à l’exode rurale mais également à une forte croissance naturelle avec un taux de 2, 9%. Cela entraîne une occupation anarchique des terres développant ainsi l’habitat irrégulier ;
– les contraintes physiques dues « à la présence de cuvettes d’altitude inférieure à celle du niveau de la mer et des dépressions inter-dunaires des Niayes mais également au remblais de surface importante qui modifient la topographie générale». On tiendra aussi de l’hydrologie avec la nappe qui affleure dans la plupart des zones, la caractéristique des sols et la pluviométrie qui est aléatoire et un retour des pluies depuis 2005.

Les contraintes techniques, financières et institutionnelles qui se manifestent par l’absence ou l’insuffisance des ouvrages de drainage des eaux pluviales, la multiplicité des acteurs et leur manque de coordination, le manque de moyens mais également « le non-respect des textes règlementaires fondamentaux : codes de l’environnement, de l’hygiène, de l’urbanisme, de la construction, de l’eau, de l’assainissement ainsi que le code forestier etc.… ».

L’Agence de Développement Municipal (2010), identifie les causes naturelles et anthropiques des inondations. Elle distingue également plusieurs contraintes qui la favorisent. Ces contraintes sont liées à la multiplicité et à l’absence de coordination des différents acteurs, de planification des investissements, de gestion des infrastructures de drainage et d’un cadre institutionnel pour gérer les ouvrages intercommunaux de drainage et de lutte contre les inondations. La DGPRE (2009) identifie les mêmes causes que le CNLI. Elle lie ainsi les inondations à Dakar au disfonctionnement des axes de drainages des eaux de pluies et estime qu’elles sont aggravées par :
– l’occupation anarchique des dépressions (Niayes) ;
– la dégradation des réseaux hydrographiques ;
– la forte demande en logement d’une population en croissance continue ;
– l’imperméabilité des sols ;
– le développement de l’habitat spontané ;
– l’état défectueux des routes et l’ensablement de la voirie ;
– l’insuffisance de l’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales, etc.

Le document de l’Amicale des diplômés de l’Ecole Polytechnique de Thiès (2007) explique les inondations par :
– un relief bas ;
– l’urbanisation qui se traduit par une occupation anarchique des dépressions ;
– l’absence ou l’insuffisance des ouvrages de drainage ;
– des contraintes d’ordre institutionnelles .

Quant à l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA, 1994), elle soutient que l’urbanisation et le défaut d’un système de drainage concourent à expliquer le phénomène des inondations. Pour elle, l’urbanisation, faite sur des parties basses qui constituent les exutoires naturelles des eaux, a notablement réduit la capacité d’infiltration du sol et augmenté l’écoulement des eaux pluviales alors que le système de drainage fait défaut Enda Graf Sahel (2009) soutient que la plus grande majorité du territoire de Pikine est installée dans des dépressions inter dunaires appelées Niayes, ce qui fait que malgré les remblais la nappe se recharge avec le retour à la normale des pluies après les années de sécheresse. Ainsi, les eaux réoccupent leurs lits naturels. Cela entraîne les inondations de cette ville, dont près de la moitié du périmètre correspond à « un espace insalubre et peu commode à la vie ». DIOP (2006) estime que la grande Niaye constituée par les Niayes de Pikine et de Hann Maristes et le couloir inondable de Dalifort a une altitude qui varie entre 0 et 25 mètres. Le « cœur » de cette dépression, qui était un exutoire naturel des eaux de ruissellement et d’infiltration, a une altitude variant de 0 à 8 mètres. Avec l’évolution de l’urbanisation, elle abrite plusieurs quartiers des villes de Pikine et de Guédiawaye et est aujourd’hui l’objet d’une recolonisation par l’eau. D’où le phénomène des inondations répétées. L’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS. 2010) identifie de nombreuses causes. Elles sont d’ordre démographique, topographique, hydrologique, pluviométrique. Mais, son rapport insiste beaucoup plus sur les causes techniques :
– l’inexistence ou alors le sous dimensionnement d’ouvrages de drainage des eaux pluviales ;
– l’absence de réseaux d’assainissement des eaux usées en banlieue, ce qui entraîne l’infiltration des eaux usées des fosses septiques dans la nappe ;
– l’insuffisance de l’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales, 25 à 35% de curage par an ;
– la mauvaise utilisation des ouvrages de collectes des eaux pluviales par les populations. Ces dernières y déversent des eaux usées domestiques et des déchets solides.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
METHODOLOGIE
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
PREMIERE PARTIE :LE MILIEU ET LES HOMMES
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : Le cadre humain
DEUXIEME PARTIE : CAUSES ET CONSEQUENCES DES INONDATIONS
CHAPITRE I : Les causes des inondations
CHAPITRE II : Les conséquences des inondations
TROISIEME PARTIE: Les stratégies de lutte contre les inondations
CHAPITRE I : La lutte des populations
CHAPITRE II : Les actions des acteurs institutionnels
CONCLUSION GENERALE

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