LES IMPACTS SOCIAUX
ย ย Les inondations de 2009 ont affectรฉ 9629 personnes, dont 3744 enfants et 813 personnes รขgรฉes. En dโautres termes, les principales victimes de ces inondations se recrutent au sein des couches les plus vulnรฉrables que sont ces deux catรฉgories sociodรฉmographiques. Ces inondations ont des consรฉquences sur la santรฉ des populations et sur lโรฉducation particuliรจrement celle des enfants.
Sur la santรฉ A Dalifort, nous nous sommes intรฉressรฉs aux affections les plus frรฉquentes et qui se trouvent toutes liรฉes ร lโeau. Ce sont le paludisme, les dermatoses, les infections respiratoires aigรผes (IRA) et les maladies diarrhรฉiques. Cependant, nous nโavons pas obtenu dโinformations statistiques au poste de santรฉ de Dalifort, ce qui nous a obligรฉs ร nous intรฉresser ร lโinfirmerie de lโรฉcole รฉlรฉmentaire de ce quartier. Structure de santรฉ qui a รฉtรฉ financรฉe dans le cadre de lโexรฉcution du programme de dรฉveloppement de lโenfance et de la famille (PEDEF). Cโest lร que nous avons obtenu les informations reproduites dans le figure nยฐ 25 (voir ci-dessous) qui rรฉcapitule les diffรฉrentes affections recensรฉes au courant des 2รจmes et 3รจme trimestres de lโannรฉe 2009. On constate quโil y a une recrudescence des maladies liรฉes ร lโeau durant le 3รจme trimestre. Cette pรฉriode correspond aux mois oรน la commune de Dalifort est confrontรฉe aux inondations. En effet, durant cette pรฉriode la conjonction de lโeau stagnante et de la chaleur est propice au dรฉveloppement des moustiques et des microbes. La maternitรฉ de Dalifort est รฉgalement touchรฉe par les inondations. Une pareille situation pose beaucoup de difficultรฉs dโaccรจs des femmes enceintes aux soins de santรฉ.
Sur lโรฉducation Les inondations ont aussi affectรฉ directement (envahissement par les eaux) ou indirectement (occupรฉes par les sinistrรฉes) les รฉcoles. En effet, trois รฉtablissements scolaires ont รฉtรฉ inondรฉs dans la commune dโarrondissement de Dalifort. Il sโagit de lโรฉcole รฉlรฉmentaire CFA, lโรฉcole รฉlรฉmentaire Castors municipal et la case des Tout-petits. Cette inondation a entrainรฉ une reprise tardive des cours. Ainsi, lโรฉcole Castors municipal perdait en moyenne chaque annรฉe 2 ร 4 semaines de cours. Cโest en 2010 que lโรฉcole fut dรฉfinitivement fermรฉe et transformรฉe en bassin de rรฉtention des eaux pluviales. Une partie des รฉlรจves furent transfรฉrรฉe ร lโรฉcole รฉlรฉmentaire de Dalifort et lโautre ร lโรฉcole รฉlรฉmentaire publique de la Citรฉ des Forces Armรฉes (CFA). De mรชme, la case des tout-petits ouverte en 2005 est fermรฉe depuis 2010 Quant ร lโรฉcole รฉlรฉmentaire publique de Dalifort, elle รฉtait occupรฉe par les populations dont les logements ont รฉtรฉ inondรฉs ou dรฉtruits. En effet sur la population enquรชtรฉe 6 seulement affirment quโil yโa eu des personnes dรฉplacรฉes et les 4 affirment que ces derniรจres logeaient ร lโรฉcole รฉlรฉmentaire publique de Dalifort (voir figure ci-dessous). Au total, 171 personnes ont รฉtรฉ relogรฉes ร lโรฉcole primaire publique de Dalifort, dont 83 enfants. Lโรฉcole compte 16 classes. Les 12 รฉtaient occupรฉes par les sinistrรฉs. Cela fait en moyenne 14 personnes par salle de classe.
LES REACTIONS A LโECHELLE DES MENAGES
ย ย Les rรฉponses des mรฉnages sont multiples. On a une sรฉrie de rรฉponses dโordre architectural. La premiรจre dโentre elles est le remblai des concessions avec du sable quโils achรจtent chez les charretiers ou du gravรขt quโils achรจtent ร 10000 le camion. Ils trouvent chez gravats ร la dรฉcharge qui se trouve au mariste. On a aussi la surรฉlรฉvation des planchers et des toits pour demeurer au-dessus de lโeau, le bouchage des ouvertures ou la construction de murets pour empรชcher lโeau de rentrer dans les concessions. Ceux qui ont un peu plus de moyens construisent des maisons ร รฉtage. Ainsi, en pรฉriode dโinondations, ils abandonnent le rez-de-chaussรฉe pour se rรฉfugier aux niveaux supรฉrieurs. Consรฉquences de tout cela :
– paysages urbains constamment modifiรฉs,
– prรฉdominance des constructions en hauteur,
– risque dโรฉtouffement des habitants des maisons qui ne comportent pas dโรฉtages,
– gonflement des budgets de construction immobiliรจre, de maintenance des รฉdifices privรฉs utilisรฉs comme habitations.
LES REPONSES A LโECHELLE COMMUNAUTAIRE
ย ย La solidaritรฉ intra-communautaire intervient รฉgalement dans la lutte contre les inondations. Cโest ainsi quโร la citรฉ des Forces Armรฉes, les populations ont dรป se cotiser pour acheter une motopompe et du gasoil. Les jeunes du quartier ont eu ร se porter volontaires pour assurer le pompage. Aussi les femmes de la citรฉ des Eaux et Forรชts ont cotisรฉ de lโargent pour venir en aide aux sinistrรฉs. De mรชme que les femmes de Maristes, quartier voisine de la commune de Dalifort ont donnรฉ des friperies et des denrรฉes alimentaires. Certains habitants ont logรฉ chez des proches le temps des inondations. Cette forte concentration humaine dans les espaces socio-rรฉsidentiels rรฉduits entraine la promiscuitรฉ. Et cette situation peut entrainer des conflits sociaux et des traumatismes psychologiques mais il ya รฉgalement des effets positifs comme le fait de souder ou de ressouder les liens sociaux. Dโautres par contre abandonnent leurs habitations. Cโest le cas de celles situรฉes dans les zones oรน affleure la nappe. Les illustrations les plus frappantes sont fournies par la citรฉ Soleil et la citรฉ Belvรฉdรจre. Les populations confrontรฉes au problรจme de lโรฉvacuation des eaux de pluie et des eaux usรฉes ont utilisรฉ une derniรจre formule consistant ร dรฉverser ces derniรจres dans le canal qui relie le Technopole au bassin de rรฉtention. Certaines concessions font recours ร des motopompes alors que dโautres creusent des rigoles.
LES INTERVENTIONS DES AUTORITES LOCALES
ย La municipalitรฉ de Dalifort sโest mobilisรฉe dans la lutte contre les inondations. Elle a pu mettre ainsi en place en 2009 une รฉquipe de lutte contre ce flรฉau, se doter de motopompes et de tuyaux pour le pompage des eaux dans les localitรฉs confrontรฉes ร lโalรฉa inondation. Cette รฉquipe temporaire mise en service comptait 16 personnes, ce sont des contractuelles de la mairie. Ils se divisent en groupe de cinq et travaillent de 8h ร 16h et lโรฉquipe de nuit prend la relรจve de 18h ร 3h. Lโรฉquipement accumulรฉ et utilisรฉ par cette municipalitรฉ pour lutter contre les inondations comprenait en 2009 :
– 4 motopompes de 300 m3 gasoil;
– 3 motopompes de 80 m3 (60) dont 2 ร essence ;
– 2 motopompes de 50 m3 ร essence ;
– 1500m de tuyau de 150 m3;
– 2 x 50 m de tuyau de 80 m3 ;
– 2 x 20 m de tuyau de 50 m3.
En 2012, la municipalitรฉ de Dalifort va se remobiliser dans la lutte contre les inondations. Ainsi, elle va mettre en place une รฉquipe temporaire de 20 personnes et mettre en service 2 motopompes de diamรจtre 300m3ย /h et 5 motopompes de diamรจtre 80 m3 /h. La municipalitรฉ a รฉgalement selon la population enquรชtรฉe procรฉdรฉ ร une distribution de vivres et de dรฉtergents. Ainsi les moyens matรฉriels et humains mobilisรฉs en 2009 sont beaucoup plus importants que ceux de 2012.
LES ACTIONS DES ONG
ย Lโintervention des ONG est faible dans la zone. Seules deux dโentre elles ont opรฉrรฉ dans la commune. Il sโagit de la fondation ยซ Kรฉba Mbaye ยป et de la Croix Rouge La Croix Rouge Sรฉnรฉgalaise crรฉรฉe en 1962 joue un rรดle humanitaire et agit bรฉnรฉvolement pour secourir les personnes vulnรฉrables. Elle avait un campement ร lโรฉcole oรน logeaient les sinistrรฉs. Elle organisait des causeries et apportait un soutien moral aux sinistrรฉs. La fondationยซ Kรฉba Mbaye ยป nโa pas voulu passรฉ par la commission, elle a fait ses propres enquรชtes et a choisi le quartier Deggo, pour distribuer des vivres et matรฉriels son opรฉration a concernรฉ 20 familles de ce quartier spontanรฉ.
CONCLUSION GENERALE
ย ย Les inondations affectent un nombre important de population dans la commune de Dalifort Forail. Les principales victimes des inondations se recrutent au sein des couches les plus vulnรฉrables que sont les enfants et les veillards. La conjonction de quatre facteurs naturels expliquent ainsi les inondations de la commune dโarrondissement de Dalifort-Forail : le retour ร la normale de la pluviomรฉtrie ; sa localisation dans la zone des niayes , la proximitรฉ de la nappe et enfin sa topographie. Ces facteurs naturels sont aggravรฉs par :
เฅก Lโoccupation anarchique des dรฉpressions (Niayes) ;
เฅก La forte demande en logement dโune population en croissance continue et la progression rapide des programmes immobiliers publics ou privรฉs ;
เฅก Lโimpermรฉabilisation du sol du fait des nouvelles constructions, qui augmente les quantitรฉs dโeaux de ruissellement et rรฉduit les temps de concentration et lโinfiltration des eaux pluviales ;
เฅก Lโ insuffisance ou lโabsence de systรจme dโassainissement adรฉquat pour รฉvacuer correctement les eaux pluviales et usรฉes;
Les consรฉquences sont multiples :
– Augmentation des maladies liรฉes ร lโeau telles les infections respiratoires, les diarrhรฉes, le paludisme et les dermatoses ;
– Fermeture dโรฉcole comme ce fut le cas de lโรฉcole รฉlรฉmentaire publique de la citรฉ des municipaux et de la case des tout-petits ;
– Destruction des biens mobiliers et immobiliers des populations ;
– Inaccessibilitรฉ de la commune due ร lโimpraticabilitรฉ des infrastructures routiรจres ;
– Ralentissement des activitรฉs de la municipalitรฉ ;
– Traumatismes chez les populations.
Les stratรฉgies de lutte des populations consistent ร :
9 Des remblais ;
9 La construction de murets ;
9 La surรฉlevation des planchers ;
9 La construction en hauteur ect.
Tandisque les actions des acteurs institutionnels sont :
9 Le pompage de lโeau ;
9 La construction dโun canal
9 Le relogement des populations affectรฉes ร l’รฉcole รฉlรฉmentaire de Dalifort ;
9 La distrubution de vivres et de dรฉtergents etc.
Le pompage de lโeau nโest pas une solution dรฉfinitive des inondations, il faut des solutions ร court, long et moyens terme. Pour les enquรชtรฉs, le creusement de canalisations qui dรฉversent directement le trop plein dโeaux de pluie ร la baie de Hann est la solution adรฉquate.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
METHODOLOGIE
PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
PREMIERE PARTIE :LE MILIEU ET LES HOMMES
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : Le cadre humain
DEUXIEME PARTIE : CAUSES ET CONSEQUENCES DES INONDATIONS
CHAPITRE I : Les causes des inondations
CHAPITRE II : Les consรฉquences des inondations
TROISIEME PARTIE: Les stratรฉgies de lutte contre les inondations
CHAPITRE I : La lutte des populations
CHAPITRE II : Les actions des acteurs institutionnels
CONCLUSION GENERALE
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