Au Sénégal, la protection et la promotion de l‟eau potable et l‟accès à un assainissement adéquat, ont toujours été une priorité pour le pouvoir central. De nombreuses initiatives ont été entreprises comme dans le cadre de la gestion intégrée pour l‟accroissement du taux d‟accès dont le Programme pour l‟Eau Potable et l‟Assainissement du Millénaire (PEPAM) qui est la politique sénégalaise d‟atteinte des OMD. Aujourd‟hui, le PEPAM constitue le cadre national dans lequel tous les acteurs en matière d‟accès à l‟eau et à l‟assainissement sont invités à inscrire leurs interventions. L‟objectif Horizon 2015 était de faire passer le taux d‟accès des ménages à l‟eau potable de 64% en 2004 à 82% en 2015. En milieu rural, l‟OFOR (auparavant l‟ASUFOR) constitue la pièce maitresse pour la gestion de l‟approvisionnement des ménages en eau potable. Ainsi, trois découpages géographiques ont été retenus :
● La zone centre : régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack et Thiès.
● La zone nord : régions de Louga, Matam et Saint Louis.
● La zone sud : régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.
Malgré les résultats encourageants dans le domaine de l‟accès à l‟eau au niveau national, il existe cependant des déséquilibres régionaux ou, en tout cas, zonaux. En effet, la zone sud continue d‟afficher les plus faibles performances depuis le lancement du PEPAM (2005). Il existe des disparités d‟accès à l‟eau, cause et indicateur des inégalités sociales à travers le pays. Cependant, de cette situation, il importe de faire la part des choses entre les faits du ciel (réchauffement climatique avec réduction de la pluviométrie) et ceux des hommes. Dans beaucoup de régions du pays, particulièrement la région de Kolda, malgré la péjoration climatique entrainant une réduction de la pluviométrie, elle emmagasine dans ces sols d‟importantes ressources en eau qui peuvent couvrir la demande en eau potable, mais la population ne peut pas en bénéficier comme il le faut par manque de moyens pour son exploitation. La ressource est disponible, mais l‟accès pose problème.
Pire encore, la problématique de l‟eau et de l‟assainissement est exacerbée par la forte urbanisation que connaissent depuis quelques années certaines villes du pays. Fournir de l’eau potable et un assainissement adéquat est devenu problématique pour ces villes enregistrant une expansion spatiale anarchique corolaire de la mauvaise gestion urbaine. L‟urbanisation est étroitement liée à l‟assainissement et à l‟alimentation en eau potable, condition nécessaire pour toute tentative de développement.
Diaobé-Kabendou, une ville moyenne à dimension sous régionale, fait face à un double enjeu : d‟une part ; accueillir massivement des nouveaux urbains de sa région et de son aire d‟influence et, d‟autre part, jouer son rôle de pôle d‟échange sous régional, du fait de l‟importance de son marché. Par conséquent, la commune devra répondre à court et moyen termes, à une forte demande en matière d‟équipements sociaux d‟approvisionnement en eau et d‟assainissement à la hauteur de ces enjeux. Pourtant, la commune est caractérisée, à ce jour, par un manque de document de planification, par la non maitrise de son développement, par l‟accroissement de l‟habitat irrégulier. Cette situation rend très difficile la mise en place des services d‟eau et d‟assainissement. Malgré sa faible superficie qui ne devrait, normalement, pas constituer un obstacle pour la mise en place de réseau d‟adduction d‟eau potable, la quasitotalité de ses quartiers n‟a pas accès à l‟eau potable, les ménages s‟approvisionnent au niveau des puits traditionnels. En effet, il existe une sorte de « ségrégation spatiale » dans le rayon de desserte du forage, qui ne couvre que les deux quartiers du chef-lieu au détriment des autres. Cependant, dans ce faible rayon de desserte des forages, on constate un faible taux de branchement au réseau.
ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE
Contexte géographique
Entité du département de Vélingara, la commune de Diaobé-Kabendou est localisable entre les coordonnées 12°54 de latitude Nord et 14°09 de longitude Ouest à environ 90 km de Kolda et 40 km de Vélingara. Elle est a été créée en 2008, le chef-lieu de la commune est Diaobé. La commune se caractérise par sa position de carrefour et sa centralité au niveau régional. En effet, elle est située presqu‟au centre de la région de Kolda, à la limite Ouest du département de Vélingara et à la limite Est du département de Kolda.
D‟une manière générale commune de Diaobé-Kabendou est slimitée au Sud par la commune de Kandiaye, à l‟Est par la commune de Kounkané, alors qu‟elle est limitée au Nord et à l‟Ouest par la commune de Médina Chérif.
D‟une manière spécifique, les limites de la commune sont fixées ainsi qu‟il suit par le décret portant création de la commune du 18 Mars 2008 :
● A l‟Est par le cours d‟eau Niandouba situé, à 2 km de Kabendou ;
● A l‟Ouest par le village de Dialicounda, situé à 500 m de Diaobé ;
● Au Nord par le village de Soutouré situé, à 2 km de Kabendou ;
● Au Sud par la forêt de Sinthiang Aidara, située à 1,5 km de Kabendou.
Cependant, lors de la cartographie des limites du périmètre communal des difficultés ont été notées dans les délimitations de la zone sud du fait des insuffisances relevées dans le décret. Les manquements sont :
● La non précision des limites des villages inclus dans le périmètre communal;
● Le caractère non exhaustif de la liste des villages inclus dans le périmètre communal, certains villages inclus dans le périmètre communal ne sont pas cité par le décret. Ces villages sont en quelque sorte des villages flottants.
Il n‟existe de carte de la commune. Le PDU de celle-ci est en phase d‟élaboration. Ainsi, à défaut d‟avoir une carte validée avec les limites précises de la commune, nous avons élaboré une carte (avec un tracé des limites sud) que nous allons utiliser comme référence tout au long de ce travail.
Géologie et sol
La commune de Diaobé-Kabendou se trouve dans le bassin de l’Anambé et celui-ci se situe dans la partie Sud-Est du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, tout près de la bordure affleurante du socle cristallin du Sénégal Oriental. Ce socle formé de rhyolites et pélites du cambrien inférieur est en général recouvert par les dépôts maestrichtiens, marnocalcaires et calcaires du paléocène et de l’éocène et enfin du Continental Terminal. Tous ces dépôts sont d’épaisseur très variable, voire inexistante dans la zone Sud du bassin et son centre. La plupart des terres du bassin se sont développées principalement à partir d’un matériel parental d’origine alluviale, déposé vraisemblablement pendant le quaternaire .
Sur le plan pédologique, la configuration du milieu (la toposéquence) permet de distinguer les trois types de sol les plus importants:
● Les sols hydromorphes du CT d‟âge Oligo-Mio-Pliocène avec un faciès argilo-sableux sur les bordures de la vallée et les plaines communément appelées « korassé » où l‟eau stagne pendant plusieurs semaines sur des centaines d‟hectares après les pluies : c‟est la vallée de l‟Anambé. Ces sols intéressent plus les quartiers de Soutouré, Sare Yoba et Kabendou.
● Les sols ferrugineux tropicaux divers plus ou moins lessivés sur les plateaux. Les quartiers de Diaobé et Sinthiang Diaobé sont presque couvert par ces types sols. Ce qui peut expliquer la couleur de l‟eau du forage jugée rouge. Mais également ces sols couvrent les quartiers excentrés vers le Sud-Ouest de la commune (Dialicounda, Gambie S Talata et Sare Baling) et ceux situés au centre (Sare M Bothié et Medina S Kande)
● Les sols peu évolués d‟apports, sols hydromorphes de types alluvions, ces sols se localisent vers la partie sud-est de la commune, au bord de l‟Anambé, dans les villages de Marewe Samba Sabaly et Kerewane Bassy.
Des sols vertiques de moindre importance intéressent la commune, ils se situent à l‟extrémité nord-est de la commune.
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Table des matières
INTRODUCTION
Problématique
Contexte
Justification
Objectifs
Méthodologie
Conceptualisation
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D‟ETUDE
CHAPITRE I : ETUDE DU MILIEU PHYSIQUE
CHAPITRE II : ETUDE DU CADRE DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DE L‟ACCES A L‟EAU POTABLE ET A L‟ASSAINISSEMENT ET LEURS CONSEQUENCES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE I : ACCES A L‟EAU POTABLE
CHAPITRE II : ACCES A L‟ASSAINISSEMENT
CHAPITRE III : IMPACTS DU DEFICIT D‟ACCES A L‟EAU ET A L‟ASSAINISSEMENT SUR LA SANTE ET SUR L‟ENVIRONNEMENT
CHAPITRE IV : STRATEGIES DE GESTION DE L‟EAU ET DE L‟ASSAINISSEMENT PAR LES AUTORITES LOCALES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE