PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS ET RISQUES SANITAIRES

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La collecte des donnรฉes

Les donnรฉes sanitaires

Les donnรฉes sanitaires collectรฉes ici ne concernent que sur celles enregistrรฉes par le systรจme de soins. Elles sont issues des dรฉpouillements manuels des registres de consultations gรฉnรฉrales. Elles sont les plus importantes et couvrent les douze mois de lโ€™annรฉe 2013. Seuls les registres de quatre Postes de Santรฉ de la commune en gรฉnรฉral, et de la zone dโ€™รฉtude en particulier ont pu รชtre dรฉpouillรฉs. Il sโ€™agit des postes de santรฉ des quartiers de Kandรฉ Alassane, de Kandรฉ Sibink (Banรฉto), de Santhiaba et de Belfort. Lโ€™analyse de cette morbiditรฉ diagnostiquรฉe nโ€™est quโ€™une simple partie de lโ€™information sanitaire. Il advient alors quโ€™en milieu urbain, lโ€™offre de soins est multiple et diversifiรฉe : publique, privรฉe, caritative et traditionnelle. Certes les recours thรฉrapeutiques seront aussi multiples et variรฉs.

Les donnรฉes dรฉmographiques

En Afrique subsaharienne, la question des donnรฉes dรฉmographiques est problรฉmatique. Elles souffrent des questions liรฉes ร  leur existence, ร  leur disponibilitรฉ et ร  leur fiabilitรฉ. En effet, les donnรฉes dรฉmographiques issues du Plan dโ€™Investissement Communal (PIC 2012-2017) publiรฉ en 2012 ont รฉtรฉ utilisรฉes dans cette รฉtude.

Lโ€™รฉchantillonnage

Un seul questionnaire a รฉtรฉ รฉlaborรฉ. Il a รฉtรฉ le principal outil de collecte dโ€™informations dans la mesure oรน nous lโ€™avons utilisรฉ pour lโ€™ensemble de notre enquรชte de terrain. Ce questionnaire est soumis aux mรฉnages de la ville de Ziguinchor en gรฉnรฉral, de la zone dโ€™รฉtude en particulier. Il vise ร  qualifier la perception que les populations ont de la question des dรฉchets mรฉnagers.
Pour ce faire, un รฉchantillon de 100 mรฉnages a รฉtรฉ choisi dans 6 quartiers sur 26 que compte la commune et rรฉparti comme suit (voir Tableau 2).

La cartographie

Elle a รฉtรฉ un outil efficace dโ€™analyse. A la fois descriptive et analytique, nous avons utilisรฉ des fonds de cartes issus du PIC.

Lโ€™observation directe

La mรฉthode de lโ€™observation directe, comme instrument de collecte de donnรฉes, est plus connue des anthropologues et des sociologues. Elle est utilisรฉe pour cerner des situations sociales dont la dynamique, les processus et les composantes sont ร  dรฉcouvrir31, mais aussi apprรฉhender de faรงon systรฉmatique, la culture des communautรฉs quโ€™on ne connaissait pas32.
Cette mรฉthode nรฉcessite un effort particulier du chercheur pour observer par lui-mรชme le phรฉnomรจne quโ€™il veut comprendre, รฉtudier. Dans le cadre de notre รฉtude, nous avons fait appel ร  cette mรฉthode pour comprendre les pratiques dโ€™hygiรจne adoptรฉes par les populations.

Lโ€™analyse de contenu

Les entretiens retranscrits ainsi que les rรฉponses aux questions ouvertes du questionnaire contiennent des informations quโ€™il faut repรฉrer, classifier, analyser et interprรฉter pour en extraire la ou les significations. Cโ€™est la technique dโ€™analyse de contenu dรฉfinie par Berelson (1952) comme ยซ une technique de recherche pour la description objective, systรฉmatique et quantitative du contenu manifeste de la communication, ayant pour but de les interprรฉter ยป33.
Dans le cadre de notre รฉtude, lโ€™utilisation de cette mรฉthode nous a permis dโ€™affiner, de prรฉciser et de complรฉter les informations recueillies sur le terrain mais aussi de dรฉcortiquer le des discours des personnes interviewรฉes.

Analyse et traitement des donnรฉes

Elle est la derniรจre รฉtape de notre mรฉthodologie. Elle consiste au dรฉpouillement, au traitement et ร  lโ€™analyse des donnรฉes recueillies sur le terrain. Au total cinq logiciels ont รฉtรฉ utilisรฉs :
๏ถ Word 2007 pour le traitement de texte.
๏ถ Excel 2007 pour les tableaux, les statistiques et les graphiques.
๏ถ Sphinx pour lโ€™รฉlaboration et le traitement des questionnaires.
๏ถ Paint de Microsoft pour la modification de la carte.
๏ถ Quantum GIS pour la rรฉalisation de la carte de localisation de la zone dโ€™รฉtude.

Difficultรฉs rencontrรฉes

La principale difficultรฉ rencontrรฉe lors de ce travail de terrain a รฉtรฉ de collecter les rรฉponses auprรจsย  des mรฉnages dans les quartiers รฉtudiรฉs. Des problรจmes de comprรฉhension liรฉs ร  lโ€™expression de mots surtout de ยซ Risques sanitaires ยป et donc, il a fallu des sรฉances dโ€™explication lors des entretiens. Mais aussi des rencontres avec les autoritรฉs en charge des questions dโ€™assainissement de la ville avaient รฉtรฉ prรฉvues. Elles nโ€™ont pas pu avoir lieu, faute de disponibilitรฉ.

CARACTERISTIQUES HUMAINES

La croissance dรฉmographique est un des facteurs les plus dรฉterminants des conditions de vie des populations urbaines (Sy, Z. E. A, 2009). En effet, la ville a connu ces derniรจres dรฉcennies une arrivรฉe massive de populations venues du Nord du pays et des pays limitrophes. Cette arrivรฉe massive est-elle ร  lโ€™origine du dรฉsรฉquilibre urbain dรฉjร  fragilisรฉ par des conditions naturelles dรฉfavorables ? Dans ce chapitre, il sera question de traiter de lโ€™รฉvolution spatiale de la ville, de la croissance dรฉmographique, la typologie de lโ€™habitat, des services sociaux de base et des activitรฉs รฉconomiques des populations.

Ziguinchor, une ville ร  croissance spatiale rapide : une progression urbaine en plusieurs รฉtapes

Le premier plan connu de Ziguinchor date de 1902 (PIC, 2012). En effet lโ€™agglomรฉration couvrait une dizaine dโ€™hectares, avec le vieux quartier crรฉole ร  lโ€™Ouest et lโ€™embryon du quartier Escale ร  lโ€™Est oรน de nouvelles rues รฉtaient tracรฉes, amorรงant un plan en damier et une รฉglise en construction prรจs de lโ€™รฉcole des Pรจres du Saint Esprit. Le pรฉrimรจtre communal officiel dรฉcrรฉtรฉ en 1972 fait รฉtat de 3400 hectares et il couvre aujourdโ€™hui 4450 hectares (ADM, citรฉ par Kรฉbรฉ 2007). La fin des annรฉes 1970 marque le franchissement des premiรจres limites officielles communales par les extensions urbaines.
Un premier plan de lotissement fut prรฉsentรฉ en 1907 avant dโ€™รชtre mis au point dรฉfinitivement en 1909. Son application sur le terrain eut lieu en 1910-1911 sur les quartiers Escale avec deux voies nouvelles au Sud et ร  lโ€™Est formant le ยซ boulevard dโ€™isolement ยป. Ainsi, plusieurs opรฉrations dโ€™organisations de lโ€™espace communal ont รฉtรฉ entreprises par les autoritรฉs :
๏ƒ˜ En 1951, on compte cinq (5) quartiers : Escale, Boudody, Goumel-katanta, Santhiaba et Boucotte.
๏ƒ˜ En 1960, on passe ร  huit (8) quartiers officiels : Escale ; Santhiaba (qui inclut ses extensions) ; Boucotte nord ; Boucotte-ouest ; Boucotte-sud ; Peyrissac ; Grand-Dakar et Tilรจne.
๏ƒ˜ En 1967, la ville est dรฉcoupรฉe en douze (12) quartiers.
๏ƒ˜ En 1973, on repasse ร  une dรฉlimitation en cinq (5) quartiers : Boudody incluant lโ€™Escale ; Santhiaba avec toutes ses extensions y compris Tilรจne ; Boucotte-Est ; Boucotte-Ouest (Peyrissac) et Boucotte-Sud (qui inclut Grand-Dakar).
Durant les annรฉes 1970 ร  1980, des opรฉrations de lotissement ont eu lieu dans les quartiers spontanรฉs tels que Tilรจne, Belfort, Peyrissac et autres. Ces opรฉrations ont suscitรฉ une vive tension dans la ville.
Dans les annรฉes 1980, un nouveau dรฉcoupage officiel fait passer ร  dix (10) quartiers, puis en 1987 le dernier dรฉcoupage met en place les seize (16) quartiers actuels : Boudody-Escale, Santhiaba (incluant Tilรจne et Belfort), Diรฉfaye, Kandรฉ, Djibock, Kandรฉ Sibink, Colobane, Boucotte Ouest, Boucotte Est, Boucotte Centre, Boucotte Sud, Djiringho, Lyndiane, Nรฉma, Kรฉnia et Kandialang.
Enfin, dans les annรฉes 1990 ; compte tenu de la taille de certains quartiers et des impรฉratifs dโ€™une gestion de proximitรฉ, le conseil municipal a procรฉdรฉ ร  un dรฉcoupage de certains quartiers portant leur nombre de seize (16) ร  vingt- six (26) dont six (6 quartiers) constituent notre zone dโ€™รฉtude (cf. Figure 1).
Selon Kรฉbรฉ (2007), la ville sโ€™est dรฉveloppรฉe de maniรจre sรฉquentielle ร  lโ€™Ouest et ร  lโ€™Est entre 1976 et 1984. Cette extension sโ€™explique en grande partie par la contrainte naturelle au Nord (le fleuve Casamance) et au Sud la limite du pรฉrimรจtre communal. La deuxiรจme phase dโ€™extension de la ville de 1991 ร  1997 sโ€™est orientรฉe vers le sud. Les riziรจres ร  lโ€™Est comme ร  lโ€™Ouest et le fleuve au Nord limitent considรฉrablement toute extension de la ville.

Une ville soumise ร  une croissance dรฉmographique galopante

Dโ€™une population estimรฉe ร  600 habitants entre 1886 et 1888 au moment de la prise de possession par les franรงais, la population de la ville de Ziguinchor ne cesse de sโ€™accroรฎtre39. Elle est passรฉe de 750 habitants en 1914 ร  8000 habitants en 1930 pour ensuite รชtre estimรฉe ร  30 000 habitants par la mission aรฉrienne de 1960.
La pรฉriode de vรฉritable expansion de Ziguinchor se situe aprรจs la seconde guerre mondiale. Au recensement de 2002, la population est estimรฉe ร  plus de 200 000 habitants. Aujourdโ€™hui la population de la ville de Ziguinchor est estimรฉe ร  276 352 habitants avec une densitรฉ de 37 hbts/km2.
Notre zone dโ€™รฉtude compte une population estimรฉe ร  77 511 habitants en 2010, soit 29% de la population de la commune. Les quartiers tels que Belfort et Tilรจne sont intรฉgrรฉs dans Santhiaba (Tableau 3).

Lโ€™habitat : un centre et des pรฉriphรฉries

La ville est situรฉe dans une cuvette bordรฉe au Nord par le fleuve Casamance, ร  lโ€™Est comme ร  lโ€™Ouest par des zones marรฉcageuses. On peut ainsi noter deux grands types de quartiers ร  savoir (Figure 2) : les anciens quartiers bien organisรฉs qui portent toujours les marques du passรฉ colonial et les nouveaux quartiers marquรฉs par les habitations prรฉcaires ร  cause de la spontanรฉitรฉ des constructions mais aussi ร  cause du bas niveau รฉconomique de la plupart des rรฉsidants41. Notre zone dโ€™รฉtude est rรฉpartie en trois zones :

Le quartier Boudody-Escale, un centre bien รฉquipรฉ en infrastructures

En effet, ce quartier est actuellement le centre administratif et รฉconomique de la ville oรน sont regroupรฉs la plupart des services publics, les activitรฉs de production et commerciales dโ€™une certaine importance. Ce type de quartier correspond ร  lโ€™ex ยซ quartier europรฉen ยป organisรฉ pendant lโ€™รฉpoque coloniale autour du port, des industries olรฉagineuses et des services de lโ€™administration coloniale42. Il est organisรฉ suivant un plan en damier, rรฉgulier et bien structurรฉ. Sous la tutelle coloniale et suite ร  une nouvelle rรฉglementation mise en vigueur, les habitants de lโ€™Escale sont obligรฉs ร  construire leurs maisons en dur avec les toits de tรดle, de tuiles ou en terrasse. Les routes sont orthogonales et bitumรฉes. Ces derniรจres annรฉes, lโ€™habitat a beaucoup รฉvoluรฉ mais certains endroits gardent encore le type colonial en dur. Certains bรขtiments ont รฉtรฉ rรฉnovรฉs ou reconstruits en dalles de bรฉton, des constructions plus modernes sont aussi ร  noter dans ce quartier qui constitue aujourdโ€™hui le pรดle administratif et commercial concentrant ainsi lโ€™essentiel des services publics, des activitรฉs commerciales, des banques et des entreprises.

Santhiaba, un quartier trรจs peuplรฉ

Suite ร  la nouvelle rรฉglementation appliquรฉe au quartier de lโ€™Escale ร  lโ€™รฉpoque coloniale (constructions des maisons en dur avec les toits de tรดles, de tuiles ou en terrasse), la plupart des autochtones ne pouvant pas supporter de telles constructions, quittรจrent ainsi lโ€™Escale pour aller sโ€™installer au sud-est du ยซ boulevard dโ€™isolement ยป dans un secteur qui avait รฉtรฉ partiellement loti en 1902-1903 par le commandant de cercle LAMBIN et ce nouveau quartier prit le nom Wolof de ยซ Santhiaba ยป qui signifie nouvelle installation.
Ce type de quartier destinรฉ ร  la population africaine de lโ€™รฉpoque coloniale constitue la premiรจre couronne urbaine autour du centre-ville et connait de fortes densitรฉs de populations (Sy, I, 2006). Le quadrillage de Santhiaba est disposรฉ obliquement par rapport ร  Escale. Les anciennes zones loties constituรฉes par Santhiaba et Boucotte (quartier situรฉ hors de la zone dโ€™รฉtude) sont les premiers lotissements dont les anciens datent de 1920. Les terrains sont souvent faiblement viabilisรฉs et les maisons en dur sont les plus reprรฉsentรฉes et dans certains secteurs, il existe des maisons en banco. Les rues restent dans leur majoritรฉ non revรชtues et parfois la voirie principale est bitumรฉe (boulevard des 54 mรจtres). Aujourdโ€™hui, lโ€™habitat sโ€™est diversifiรฉ dans ce quartier. Maisons en terrasses et รฉtages y sont frรฉquents. Mais aussi cโ€™est le quartier oรน il y a de multiples ateliers garagistes automobiles.

Les quartiers Belfort, Tilรจne et les deux Kandรฉ : ยซ quartiers dits spontanรฉs et restructurรฉs ยป

Le lotissement dans ces quartiers ne se fera que tardivement dans les annรฉes 1970-1990. Lโ€™habitat รฉtait dominรฉ vers les annรฉes1995 par des maisons en banco. Aujourdโ€™hui seules les voies primaires sont bitumรฉes. Certaines maisons ne disposent pas de lโ€™eau courante (eau du robinet) et de lโ€™รฉlectricitรฉ. Des constructions en banco sont toujours observรฉes dans ces quartiers. De ce fait, avec les fortes prรฉcipitations enregistrรฉes dans la ville pendant la saison des pluies, on assiste ainsi ร  lโ€™effondrement de certaines de ces maisons. Des constructions en dur avec des toits en zincs se sont multipliรฉes ces derniรจres annรฉes. Lโ€™utilisation de latrines est aussi pratiquรฉe dans ces quartiers qui souffrent dโ€™un manque chronique dโ€™รฉquipements. Les habitations sont hรฉtรฉrogรจnes (maison en dur avec clรดture ou sans et maison en banco se cรดtoient). Les constructions sont souvent faites dans des zones inondables (surtout ร  Belfort). De nombreux espaces libres sont ร  noter dans ces quartiers
En somme, le paysage de lโ€™habitat urbain dans notre zone dโ€™รฉtude est trรจs hรฉtรฉrogรจne dโ€™un quartier ร  un autre, dโ€™un secteur ร  un autre dans un mรชme quartier. Ainsi, on passe dโ€™une zone urbaine trรจs active (Boudody-Escale) avec des rues bitumรฉes, des maisons toutes รฉlectrifiรฉes et approvisionnรฉes en eau potable aux quartiers populaires (Santhiaba) et aux quartiers pรฉriphรฉriques dits spontanรฉs et restructurรฉs (Belfort, Tilรจne et les deux Kandรฉ) avec une urbanisation irrรฉguliรจre. Dโ€™un quartier ร  un autre et dโ€™un secteur ร  un autre ร  lโ€™intรฉrieur du mรชme quartier, la typologie de lโ€™habitat est hรฉtรฉrogรจne (Figure 3).
Ainsi, au quartier Boudody-Escale les constructions sont des maisons en dur et des รฉtages. Aucune maison en banco nโ€™est recensรฉe lors de notre enquรชte de terrain. Dans les autres quartiers, maisons en banco et maisons en dur sont multiples (Figure 3).

Les activitรฉs รฉconomiques

La ville joue un rรดle รฉconomique trรจs important. Le caractรจre rural, nรฉanmoins reste encore visible dans la commune. Dans notre zone dโ€™รฉtude, diffรฉrents types dโ€™activitรฉs sont exercรฉs par les populations.

Lโ€™agriculture pรฉriurbaine

La riziculture est pratiquรฉe par certains mรฉnages dans les basses terres au niveau des quartiersย  inondables de la ville. Les quartiers de Santhiaba et Belfort sont les exemples typiques. Ainsi, ร  Belfort lโ€™agriculture est le principal secteur dโ€™activitรฉs et occupe environ 80% de la population active43. Pendant la saison des pluies, la quasi-totalitรฉ des parcelles non construites ainsi que les cours de certaines maisons sont transformรฉes en riziรจres. Aux quartiers Tilรจne et Kandรฉ, des cultures dโ€™arachides, de maรฏs, de mil sont pratiquรฉes dans des espaces libres et des cours de maison. Le maraichage prend de lโ€™ampleur. Il est devenu presque une activitรฉ annuelle avec une variation des cultures en fonction des saisons. En fin saison des pluies, des lรฉgumes comme le gombo, lโ€™oseille et concombres sont cultivรฉs et en saison sรจche, salades et choux dominent le jardin. Cette activitรฉ est fortement pratiquรฉe dans les quartiers inondables.

Le commerce

Ziguinchor avec un effectif de 929 commerรงants, regroupe 56% de la population commerรงante de la rรฉgion. 50% des grossistes et 56% des demi-grossistes, 70% des boulangeries de la rรฉgion, 65% des pharmaciens sont รฉtablis dans le dรฉpartement de Ziguinchor44. En effet, la ville compte cinq (5) marchรฉs permanents rรฉpartis dans diffรฉrents quartiers dont trois (3) sont localisรฉs dans la zone dโ€™รฉtude. Il sโ€™agit du marchรฉ Escale (quartier Boudody-Escale), du marchรฉ Tilรจne (quartier Tilรจne) et du marchรฉ Banรฉto (quartier Kandรฉ Sibink) et deux autres situรฉs hors zone (les marchรฉs Saint Maure ร  Boucotte et marchรฉ Grand-Dakar). Cependant, ces marchรฉs sont confrontรฉs ร  dโ€™รฉnormes problรจmes dโ€™insalubritรฉ notoire surtout en pรฉriode dโ€™hivernage mรชme si il existe des conteneurs ร  ordures dans les marchรฉs Tilรจne et Escale.

Lโ€™accรจs ร  lโ€™รฉlectricitรฉ, un rรฉseau inรฉgalement distribuรฉ

Les mรฉnages de la commune sont gรฉnรฉralement bien couverts par le rรฉseau รฉlectrique. Cependant, les quartiers (de la zone dโ€™รฉtude) ne bรฉnรฉficient pas de lโ€™รฉlectricitรฉ de la mรชme maniรจre. Si au quartier Boudody-Escale lโ€™ensemble des mรฉnages est bien รฉclairรฉ, ce qui nโ€™est pas le cas pour les autres quartiers restants. En effet, les mรฉnages ayant dรฉpourvu dโ€™รฉlectricitรฉ, ont le plus souvent recours aux lampes ร  pรฉtrole pour leur รฉclairage. Cette source dโ€™รฉnergie peut รชtre ร  lโ€™origine des cas dโ€™accidents causant des brรปlures surtout chez les enfants. La bougie est aussi utilisรฉe comme source dโ€™รฉclairage. Les quartiers Tilรจne, Kandรฉ Alassane et Kandรฉ Sibink peuvent รชtre citรฉs en exemple car lโ€™extension du rรฉseau รฉlectrique est trรจs faible dans ces quartiers. Le bois de chauffe et le charbon de bois restent les sources dโ€™รฉnergie les plus utilisรฉes par les populations du fait de lโ€™inaccessibilitรฉ du gaz butane jugรฉ trop cher46.
Malgrรฉ le nombre de 19 911 abonnรฉs dans la commune (SENELEC, 2010), la proportion de mรฉnages ayant accรจs ร  lโ€™รฉlectricitรฉ est ร  relativiser. Elle est forte dans les quartiers centraux (Boudody-Escale et dans une moindre mesure au quartier Santhiaba) et faible voire trรจs faible dans les quartiers dits spontanรฉs et restructurรฉs (Tilรจne, Kandรฉ Alassane).
Lโ€™รฉlectrification dans les mรฉnages se rรฉsume le plus souvent ร  une fourniture de la lumiรจre (une ampoule par piรจce) et leur รฉquipement en appareils รฉlectromรฉnagers est trรจs faible.
Les risques liรฉs ร  ces diffรฉrentes sources dโ€™รฉnergie sont le plus souvent des accidents dโ€™incendie qui peuvent avoir plusieurs causes : le branchement clandestin dโ€™รฉlectricitรฉ (brancher un fil du rรฉseau ร  partir du voisin) crรฉe le plus souvent des courts-circuits. Le charbon de bois et le bois de chauffe peuvent aussi causer des incendies. La bougie, petite quโ€™elle soit, si une attention particuliรจre ne lui est pas accordรฉe, peut se rรฉvรฉler catastrophique causant ainsi des pertes en vies humaines. Lโ€™exemple des neufs (9) enfants talibรฉs morts ร  la Mรฉdina (un quartier de Dakar) en 2013 suite ร  une bougie non รฉteinte, illustre parfaitement les dangers que peuvent causer cette source dโ€™รฉnergie.

Lโ€™offre de soins publique, une ville bien couverte en structures sanitaires

Lโ€™analyse de lโ€™offre de soins ร  une รฉchelle plus fine permet de cerner les unitรฉs gรฉographiques jugรฉes dรฉficitaires ou mal desservies47. En effet, en terme dโ€™infrastructures sanitaires, la commune de Ziguinchor dispose au total de quinze (15) postes de santรฉ dont six (6) sont localisรฉs dans notre dโ€™รฉtude, un centre de santรฉ ร  Boudody-Escale (on appelle ce centre de santรฉ Hรดpital Silence), une case de santรฉ ร  DIABYR et lโ€™Hรดpital Rรฉgional.
La rรฉpartition gรฉographique (figure 5) des postes de santรฉ dans la commune de Ziguinchor rรฉvรจle une nette disparitรฉ spatiale entre lโ€™Est et lโ€™Ouest. En lโ€™absence dโ€™un appareil GPS (Global Positionnement System) nous permettant de reprรฉsenter sur une carte lโ€™emplacement exact des structures sanitaires, nous avons choisi de placer la structure sanitaire au milieu de son unitรฉ gรฉographique.
Cependant, il existe une offre traditionnelle trรจs prisรฉe, utilisรฉe aussi bien pour des raisons financiรจres que culturelles. Ces pratiques reprรฉsentent une part importante des activitรฉs de soins dispensรฉes dans la ville.
Cette carte montre que la partie Est de la commune concentre la majoritรฉ des postes de santรฉ. Sur les quinze que compte la commune, dix sont localisรฉs dans cette partie Est. Elle est bien desservie que la partie Ouest.

La desserte mรฉdicale : une rรฉpartition inรฉgale selon les zones.

Lโ€™analyse de la desserte en postes de santรฉ dans la commune en fonction du dรฉcoupage en zonages (cf. PIC Ziguinchor, pp 22-23) fait ressortir des inรฉgalitรฉs entre les diffรฉrentes zones (voir tableau). La desserte moyenne par postes de santรฉ dans la ville de Ziguinchor est de 18 423 habitants. Ces diffรฉrences observรฉes sont importantes et varient considรฉrablement autour de cette moyenne.
Le tableau montre que la desserte en postes de santรฉ dans la zone 1 (15 918 habitants par poste de santรฉ), la zone 2 (6 335 habitants par poste de santรฉ) et la zone 3 (16 652 habitants par poste de santรฉ) est infรฉrieure ร  la desserte moyenne. Par contre, les zones 4 et 5 avec comme respectivement 29 568 habitants par poste de santรฉ et 28 379 habitants par poste de santรฉ enregistrent une desserte largement supรฉrieure ร  cette moyenne. Ainsi, les zones 1, 2 et 3 sont mieux desservies en postes de santรฉ que les zones 4 et 5.
Lโ€™offre de soins dans la commune de Ziguinchor est assez satisfaisante si lโ€™on se rรฉfรจre aux normes รฉtablies par le ministรจre et lโ€™OMS qui proposent un poste de santรฉ pour 5 000 ร  10 000 habitants en milieu urbain.
Cependant, cette desserte moyenne est une statistique globale qui cache dโ€™importantes disparitรฉs entre les unitรฉs administratives (NIANG, A. 1997). A une รฉchelle plus fine, on remarque que la desserte varie considรฉrablement dans lโ€™espace.
En sโ€™intรฉressant ร  notre zone dโ€™รฉtude, les postes de santรฉ couvrent une population estimรฉe ร  49 187 habitants sur lโ€™ensemble des six structures sanitaires (Figure 6), soit une desserte moyenne de 8 197 habitants par poste (PIC Ziguinchor, 2012). Ce qui rรฉpond parfaitement aux normes de lโ€™OMS. La desserte mรฉdicale est alors bien รฉtablie.

Lโ€™accessibilitรฉ aux structures de santรฉ

PICHERAL (1984), dรฉfinit lโ€™accessibilitรฉ comme รฉtant la traduction dโ€™une possibilitรฉ de recourir aux institutions de santรฉ (op.cit.). Elle est fonction du couple distance/temps donc de lโ€™รฉloignement de lโ€™รฉtablissement de soins et de la longueur du trajet ร  parcourir. JOSEPH et al. (1984), affirment que lโ€™accessibilitรฉ relรจve directement de la proximitรฉ physique et peut se mesurer ร  lโ€™aide dโ€™une unitรฉ de longueur (cours de Mme A, N, DIENE, 2013, UE 501 A). Ces diffรฉrentes dรฉfinitions proposรฉes par les auteurs renvoient ร  lโ€™accessibilitรฉ potentielle, qui est un indicateur de santรฉ, mais ne dรฉtermine pas ร  elle seule le recours effectif aux soins (A, NIANG, 1997). Les dimensions sociale, รฉconomique, culturelle et psychologique interviennent รฉgalement.
Lโ€™indicateur dโ€™accessibilitรฉ aux soins de santรฉ primaires (IASSP) ou encore appelรฉ lโ€™indicateur dโ€™accessibilitรฉ potentielle localisรฉe (IAPL) utilisรฉ par le ministรจre de la santรฉ et de lโ€™action sociale du Sรฉnรฉgal est le Rayon Moyen dโ€™Action. Cet indicateur dโ€™accessibilitรฉ mesure donc la distance moyenne thรฉorique parcourue par la population dโ€™une localitรฉ donnรฉe pour atteindre une structure de Santรฉ. La norme retenue par le ministรจre est dโ€™une distance infรฉrieure ou รฉgale ร  cinq (5) kilomรจtres dโ€™un poste de santรฉ.
Dans la commune de Ziguinchor en gรฉnรฉral et dans la zone dโ€™รฉtude en particulier, lโ€™accessibilitรฉ aux soins ne se pose plus vรฉritablement en termes de distance. Le RMA semble รชtre satisfaisant si lโ€™on se rรฉfรจre aux normes du ministรจre (cf. figure 5). La population a accรจs au service de santรฉ dans une distance infรฉrieure ou รฉgale ร  5km.

Les principales pathologies recensรฉes dans la zone dโ€™รฉtude

Les pathologies les plus frรฉquentes sont les infections respiratoires aigรผes, le paludisme, la diarrhรฉe, la dermatose et les douleurs abdominales surtout chez les enfants. Elles sont liรฉes en grande partie au manque dโ€™hygiรจne. Le tableau ci-dessous prรฉsente la prรฉvalence de cinq (5) maladies les plus frรฉquentes recensรฉes dans les quatre (4) postes de santรฉ visitรฉs.

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Table des matiรจres

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
I. LA PROBLEMATIQUE
1.1 Contexte et justification
1.2 Position du sujet
1.3 Intรฉrรชt pour la gรฉographie
II. QUESTIONS DE RECHERCHE
2.1 Objectifs de recherche
2.2 Hypothรจses de recherche
III. ANALYSE DES CONCEPTS
IV. METHODOLOGIE
1. La revue documentaire
2. La collecte des donnรฉes
a. Les donnรฉes sanitaires
b. Les donnรฉes dรฉmographiques
3. Lโ€™รฉchantillonnage
4. La cartographie
5. Lโ€™observation directe
6. Lโ€™analyse de contenu
7. Analyse et traitement des donnรฉes
8. Difficultรฉs rencontrรฉes
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE Dโ€™ETUDE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
I. Situation gรฉographique
II. Un site difficile ร  amรฉnager
III. Les ressources en eau
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES HUMAINES
I. Ziguinchor, une ville ร  croissance spatiale rapide : une progression urbaine en plusieurs รฉtapes
II. Une ville soumise ร  une croissance dรฉmographique galopante
III. Lโ€™habitat : un centre et des pรฉriphรฉries
1. Le quartier Boudody-Escale, un centre bien รฉquipรฉ en infrastructures
2. Santhiaba, un quartier trรจs peuplรฉ
3. Les quartiers Belfort, Tilรจne et les deux Kandรฉ : ยซ quartiers dits spontanรฉs et restructurรฉs ยป
IV. Les activitรฉs รฉconomiques
1. Lโ€™agriculture pรฉriurbaine
2. Le commerce
V. Les infrastructures sociales de bases
1. Lโ€™accรจs ร  lโ€™eau potable, une desserte couvrant inรฉgalement lโ€™espace
2. Lโ€™accรจs ร  lโ€™รฉlectricitรฉ, un rรฉseau inรฉgalement distribuรฉ
3. Lโ€™offre de soins publique, une ville bien couverte en structures sanitaires
4. La desserte mรฉdicale : une rรฉpartition inรฉgale selon les zones
5. Lโ€™accessibilitรฉ aux structures de santรฉ
6. Les principales pathologies recensรฉes dans la zone dโ€™รฉtude
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS ET RISQUES SANITAIRES
CHAPITRE III : ZIGUINCHOR ET SES DECHETS MENAGERS
I. La gestion des ordures mรฉnagรจres : des moyens modestes, des rรฉponses multiples
1.1 Les populations et leurs dรฉchets, un vรฉritable casse-tรชte
1.2 Les dรฉpรดts sauvages, un mode privilรฉgiรฉ dโ€™expression des populations ?
II. La gestion des eaux usรฉes, une ville dรฉpourvue de rรฉseaux dโ€™assainissement pour les eaux usรฉes domestiques
2.1 La gestion des eaux usรฉes mรฉnagรจres, des pratiques individuelles
2.2 La gestion des eaux vannes (eaux issues des WC), des rรฉponses individuelles
2.3 La gestion des eaux pluviales, un rรฉseau inรฉgalement rรฉparti
CHAPITRE IV : LES RISQUES SANITAIRES
I. Les risques liรฉs aux ordures mรฉnagรจres
II. Les risques liรฉs aux eaux usรฉes
III. Perception sur la gestion des dรฉchets
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : Lโ€™ETAT DE SANTE DES POPULATIONS DE LA COMMUNE DE ZIGUINCHOR
CHAPITRE V : LE TABLEAU PATHOLOGIQUE
I. Les pathologies liรฉes au manque dโ€™hygiรจne
1.1 Les Infections Respiratoires Aiguรซs (IRA)
1.2 Le Paludisme
1.3 Les Douleurs abdominales
1.4 Les Dermatoses
1.5 La Diarrhรฉe
II. Les autres pathologies
CHAPITRE VI : PATHOLOGIES ET SAISONNALITE
I. Pathologies et saisons
II. Pathologies et mois
Conclusion Partielle
CONCLUSION GENERALE
1. La commune de Ziguinchor et son site
2. La commune de Ziguinchor et ses dรฉchets mรฉnagers
3. La commune de Ziguinchor et son รฉtat de santรฉ
BIBLIOGRAPHIE

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