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La collecte des données
Les données sanitaires
Les données sanitaires collectées ici ne concernent que sur celles enregistrées par le système de soins. Elles sont issues des dépouillements manuels des registres de consultations générales. Elles sont les plus importantes et couvrent les douze mois de l’année 2013. Seuls les registres de quatre Postes de Santé de la commune en général, et de la zone d’étude en particulier ont pu être dépouillés. Il s’agit des postes de santé des quartiers de Kandé Alassane, de Kandé Sibink (Banéto), de Santhiaba et de Belfort. L’analyse de cette morbidité diagnostiquée n’est qu’une simple partie de l’information sanitaire. Il advient alors qu’en milieu urbain, l’offre de soins est multiple et diversifiée : publique, privée, caritative et traditionnelle. Certes les recours thérapeutiques seront aussi multiples et variés.
Les données démographiques
En Afrique subsaharienne, la question des données démographiques est problématique. Elles souffrent des questions liées à leur existence, à leur disponibilité et à leur fiabilité. En effet, les données démographiques issues du Plan d’Investissement Communal (PIC 2012-2017) publié en 2012 ont été utilisées dans cette étude.
L’échantillonnage
Un seul questionnaire a été élaboré. Il a été le principal outil de collecte d’informations dans la mesure où nous l’avons utilisé pour l’ensemble de notre enquête de terrain. Ce questionnaire est soumis aux ménages de la ville de Ziguinchor en général, de la zone d’étude en particulier. Il vise à qualifier la perception que les populations ont de la question des déchets ménagers.
Pour ce faire, un échantillon de 100 ménages a été choisi dans 6 quartiers sur 26 que compte la commune et réparti comme suit (voir Tableau 2).
La cartographie
Elle a été un outil efficace d’analyse. A la fois descriptive et analytique, nous avons utilisé des fonds de cartes issus du PIC.
L’observation directe
La méthode de l’observation directe, comme instrument de collecte de données, est plus connue des anthropologues et des sociologues. Elle est utilisée pour cerner des situations sociales dont la dynamique, les processus et les composantes sont à découvrir31, mais aussi appréhender de façon systématique, la culture des communautés qu’on ne connaissait pas32.
Cette méthode nécessite un effort particulier du chercheur pour observer par lui-même le phénomène qu’il veut comprendre, étudier. Dans le cadre de notre étude, nous avons fait appel à cette méthode pour comprendre les pratiques d’hygiène adoptées par les populations.
L’analyse de contenu
Les entretiens retranscrits ainsi que les réponses aux questions ouvertes du questionnaire contiennent des informations qu’il faut repérer, classifier, analyser et interpréter pour en extraire la ou les significations. C’est la technique d’analyse de contenu définie par Berelson (1952) comme « une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste de la communication, ayant pour but de les interpréter »33.
Dans le cadre de notre étude, l’utilisation de cette méthode nous a permis d’affiner, de préciser et de compléter les informations recueillies sur le terrain mais aussi de décortiquer le des discours des personnes interviewées.
Analyse et traitement des données
Elle est la dernière étape de notre méthodologie. Elle consiste au dépouillement, au traitement et à l’analyse des données recueillies sur le terrain. Au total cinq logiciels ont été utilisés :
Word 2007 pour le traitement de texte.
Excel 2007 pour les tableaux, les statistiques et les graphiques.
Sphinx pour l’élaboration et le traitement des questionnaires.
Paint de Microsoft pour la modification de la carte.
Quantum GIS pour la réalisation de la carte de localisation de la zone d’étude.
Difficultés rencontrées
La principale difficulté rencontrée lors de ce travail de terrain a été de collecter les réponses auprès des ménages dans les quartiers étudiés. Des problèmes de compréhension liés à l’expression de mots surtout de « Risques sanitaires » et donc, il a fallu des séances d’explication lors des entretiens. Mais aussi des rencontres avec les autorités en charge des questions d’assainissement de la ville avaient été prévues. Elles n’ont pas pu avoir lieu, faute de disponibilité.
CARACTERISTIQUES HUMAINES
La croissance démographique est un des facteurs les plus déterminants des conditions de vie des populations urbaines (Sy, Z. E. A, 2009). En effet, la ville a connu ces dernières décennies une arrivée massive de populations venues du Nord du pays et des pays limitrophes. Cette arrivée massive est-elle à l’origine du déséquilibre urbain déjà fragilisé par des conditions naturelles défavorables ? Dans ce chapitre, il sera question de traiter de l’évolution spatiale de la ville, de la croissance démographique, la typologie de l’habitat, des services sociaux de base et des activités économiques des populations.
Ziguinchor, une ville à croissance spatiale rapide : une progression urbaine en plusieurs étapes
Le premier plan connu de Ziguinchor date de 1902 (PIC, 2012). En effet l’agglomération couvrait une dizaine d’hectares, avec le vieux quartier créole à l’Ouest et l’embryon du quartier Escale à l’Est où de nouvelles rues étaient tracées, amorçant un plan en damier et une église en construction près de l’école des Pères du Saint Esprit. Le périmètre communal officiel décrété en 1972 fait état de 3400 hectares et il couvre aujourd’hui 4450 hectares (ADM, cité par Kébé 2007). La fin des années 1970 marque le franchissement des premières limites officielles communales par les extensions urbaines.
Un premier plan de lotissement fut présenté en 1907 avant d’être mis au point définitivement en 1909. Son application sur le terrain eut lieu en 1910-1911 sur les quartiers Escale avec deux voies nouvelles au Sud et à l’Est formant le « boulevard d’isolement ». Ainsi, plusieurs opérations d’organisations de l’espace communal ont été entreprises par les autorités :
En 1951, on compte cinq (5) quartiers : Escale, Boudody, Goumel-katanta, Santhiaba et Boucotte.
En 1960, on passe à huit (8) quartiers officiels : Escale ; Santhiaba (qui inclut ses extensions) ; Boucotte nord ; Boucotte-ouest ; Boucotte-sud ; Peyrissac ; Grand-Dakar et Tilène.
En 1967, la ville est découpée en douze (12) quartiers.
En 1973, on repasse à une délimitation en cinq (5) quartiers : Boudody incluant l’Escale ; Santhiaba avec toutes ses extensions y compris Tilène ; Boucotte-Est ; Boucotte-Ouest (Peyrissac) et Boucotte-Sud (qui inclut Grand-Dakar).
Durant les années 1970 à 1980, des opérations de lotissement ont eu lieu dans les quartiers spontanés tels que Tilène, Belfort, Peyrissac et autres. Ces opérations ont suscité une vive tension dans la ville.
Dans les années 1980, un nouveau découpage officiel fait passer à dix (10) quartiers, puis en 1987 le dernier découpage met en place les seize (16) quartiers actuels : Boudody-Escale, Santhiaba (incluant Tilène et Belfort), Diéfaye, Kandé, Djibock, Kandé Sibink, Colobane, Boucotte Ouest, Boucotte Est, Boucotte Centre, Boucotte Sud, Djiringho, Lyndiane, Néma, Kénia et Kandialang.
Enfin, dans les années 1990 ; compte tenu de la taille de certains quartiers et des impératifs d’une gestion de proximité, le conseil municipal a procédé à un découpage de certains quartiers portant leur nombre de seize (16) à vingt- six (26) dont six (6 quartiers) constituent notre zone d’étude (cf. Figure 1).
Selon Kébé (2007), la ville s’est développée de manière séquentielle à l’Ouest et à l’Est entre 1976 et 1984. Cette extension s’explique en grande partie par la contrainte naturelle au Nord (le fleuve Casamance) et au Sud la limite du périmètre communal. La deuxième phase d’extension de la ville de 1991 à 1997 s’est orientée vers le sud. Les rizières à l’Est comme à l’Ouest et le fleuve au Nord limitent considérablement toute extension de la ville.
Une ville soumise à une croissance démographique galopante
D’une population estimée à 600 habitants entre 1886 et 1888 au moment de la prise de possession par les français, la population de la ville de Ziguinchor ne cesse de s’accroître39. Elle est passée de 750 habitants en 1914 à 8000 habitants en 1930 pour ensuite être estimée à 30 000 habitants par la mission aérienne de 1960.
La période de véritable expansion de Ziguinchor se situe après la seconde guerre mondiale. Au recensement de 2002, la population est estimée à plus de 200 000 habitants. Aujourd’hui la population de la ville de Ziguinchor est estimée à 276 352 habitants avec une densité de 37 hbts/km2.
Notre zone d’étude compte une population estimée à 77 511 habitants en 2010, soit 29% de la population de la commune. Les quartiers tels que Belfort et Tilène sont intégrés dans Santhiaba (Tableau 3).
L’habitat : un centre et des périphéries
La ville est située dans une cuvette bordée au Nord par le fleuve Casamance, à l’Est comme à l’Ouest par des zones marécageuses. On peut ainsi noter deux grands types de quartiers à savoir (Figure 2) : les anciens quartiers bien organisés qui portent toujours les marques du passé colonial et les nouveaux quartiers marqués par les habitations précaires à cause de la spontanéité des constructions mais aussi à cause du bas niveau économique de la plupart des résidants41. Notre zone d’étude est répartie en trois zones :
Le quartier Boudody-Escale, un centre bien équipé en infrastructures
En effet, ce quartier est actuellement le centre administratif et économique de la ville où sont regroupés la plupart des services publics, les activités de production et commerciales d’une certaine importance. Ce type de quartier correspond à l’ex « quartier européen » organisé pendant l’époque coloniale autour du port, des industries oléagineuses et des services de l’administration coloniale42. Il est organisé suivant un plan en damier, régulier et bien structuré. Sous la tutelle coloniale et suite à une nouvelle réglementation mise en vigueur, les habitants de l’Escale sont obligés à construire leurs maisons en dur avec les toits de tôle, de tuiles ou en terrasse. Les routes sont orthogonales et bitumées. Ces dernières années, l’habitat a beaucoup évolué mais certains endroits gardent encore le type colonial en dur. Certains bâtiments ont été rénovés ou reconstruits en dalles de béton, des constructions plus modernes sont aussi à noter dans ce quartier qui constitue aujourd’hui le pôle administratif et commercial concentrant ainsi l’essentiel des services publics, des activités commerciales, des banques et des entreprises.
Santhiaba, un quartier très peuplé
Suite à la nouvelle réglementation appliquée au quartier de l’Escale à l’époque coloniale (constructions des maisons en dur avec les toits de tôles, de tuiles ou en terrasse), la plupart des autochtones ne pouvant pas supporter de telles constructions, quittèrent ainsi l’Escale pour aller s’installer au sud-est du « boulevard d’isolement » dans un secteur qui avait été partiellement loti en 1902-1903 par le commandant de cercle LAMBIN et ce nouveau quartier prit le nom Wolof de « Santhiaba » qui signifie nouvelle installation.
Ce type de quartier destiné à la population africaine de l’époque coloniale constitue la première couronne urbaine autour du centre-ville et connait de fortes densités de populations (Sy, I, 2006). Le quadrillage de Santhiaba est disposé obliquement par rapport à Escale. Les anciennes zones loties constituées par Santhiaba et Boucotte (quartier situé hors de la zone d’étude) sont les premiers lotissements dont les anciens datent de 1920. Les terrains sont souvent faiblement viabilisés et les maisons en dur sont les plus représentées et dans certains secteurs, il existe des maisons en banco. Les rues restent dans leur majorité non revêtues et parfois la voirie principale est bitumée (boulevard des 54 mètres). Aujourd’hui, l’habitat s’est diversifié dans ce quartier. Maisons en terrasses et étages y sont fréquents. Mais aussi c’est le quartier où il y a de multiples ateliers garagistes automobiles.
Les quartiers Belfort, Tilène et les deux Kandé : « quartiers dits spontanés et restructurés »
Le lotissement dans ces quartiers ne se fera que tardivement dans les années 1970-1990. L’habitat était dominé vers les années1995 par des maisons en banco. Aujourd’hui seules les voies primaires sont bitumées. Certaines maisons ne disposent pas de l’eau courante (eau du robinet) et de l’électricité. Des constructions en banco sont toujours observées dans ces quartiers. De ce fait, avec les fortes précipitations enregistrées dans la ville pendant la saison des pluies, on assiste ainsi à l’effondrement de certaines de ces maisons. Des constructions en dur avec des toits en zincs se sont multipliées ces dernières années. L’utilisation de latrines est aussi pratiquée dans ces quartiers qui souffrent d’un manque chronique d’équipements. Les habitations sont hétérogènes (maison en dur avec clôture ou sans et maison en banco se côtoient). Les constructions sont souvent faites dans des zones inondables (surtout à Belfort). De nombreux espaces libres sont à noter dans ces quartiers
En somme, le paysage de l’habitat urbain dans notre zone d’étude est très hétérogène d’un quartier à un autre, d’un secteur à un autre dans un même quartier. Ainsi, on passe d’une zone urbaine très active (Boudody-Escale) avec des rues bitumées, des maisons toutes électrifiées et approvisionnées en eau potable aux quartiers populaires (Santhiaba) et aux quartiers périphériques dits spontanés et restructurés (Belfort, Tilène et les deux Kandé) avec une urbanisation irrégulière. D’un quartier à un autre et d’un secteur à un autre à l’intérieur du même quartier, la typologie de l’habitat est hétérogène (Figure 3).
Ainsi, au quartier Boudody-Escale les constructions sont des maisons en dur et des étages. Aucune maison en banco n’est recensée lors de notre enquête de terrain. Dans les autres quartiers, maisons en banco et maisons en dur sont multiples (Figure 3).
Les activités économiques
La ville joue un rôle économique très important. Le caractère rural, néanmoins reste encore visible dans la commune. Dans notre zone d’étude, différents types d’activités sont exercés par les populations.
L’agriculture périurbaine
La riziculture est pratiquée par certains ménages dans les basses terres au niveau des quartiers inondables de la ville. Les quartiers de Santhiaba et Belfort sont les exemples typiques. Ainsi, à Belfort l’agriculture est le principal secteur d’activités et occupe environ 80% de la population active43. Pendant la saison des pluies, la quasi-totalité des parcelles non construites ainsi que les cours de certaines maisons sont transformées en rizières. Aux quartiers Tilène et Kandé, des cultures d’arachides, de maïs, de mil sont pratiquées dans des espaces libres et des cours de maison. Le maraichage prend de l’ampleur. Il est devenu presque une activité annuelle avec une variation des cultures en fonction des saisons. En fin saison des pluies, des légumes comme le gombo, l’oseille et concombres sont cultivés et en saison sèche, salades et choux dominent le jardin. Cette activité est fortement pratiquée dans les quartiers inondables.
Le commerce
Ziguinchor avec un effectif de 929 commerçants, regroupe 56% de la population commerçante de la région. 50% des grossistes et 56% des demi-grossistes, 70% des boulangeries de la région, 65% des pharmaciens sont établis dans le département de Ziguinchor44. En effet, la ville compte cinq (5) marchés permanents répartis dans différents quartiers dont trois (3) sont localisés dans la zone d’étude. Il s’agit du marché Escale (quartier Boudody-Escale), du marché Tilène (quartier Tilène) et du marché Banéto (quartier Kandé Sibink) et deux autres situés hors zone (les marchés Saint Maure à Boucotte et marché Grand-Dakar). Cependant, ces marchés sont confrontés à d’énormes problèmes d’insalubrité notoire surtout en période d’hivernage même si il existe des conteneurs à ordures dans les marchés Tilène et Escale.
L’accès à l’électricité, un réseau inégalement distribué
Les ménages de la commune sont généralement bien couverts par le réseau électrique. Cependant, les quartiers (de la zone d’étude) ne bénéficient pas de l’électricité de la même manière. Si au quartier Boudody-Escale l’ensemble des ménages est bien éclairé, ce qui n’est pas le cas pour les autres quartiers restants. En effet, les ménages ayant dépourvu d’électricité, ont le plus souvent recours aux lampes à pétrole pour leur éclairage. Cette source d’énergie peut être à l’origine des cas d’accidents causant des brûlures surtout chez les enfants. La bougie est aussi utilisée comme source d’éclairage. Les quartiers Tilène, Kandé Alassane et Kandé Sibink peuvent être cités en exemple car l’extension du réseau électrique est très faible dans ces quartiers. Le bois de chauffe et le charbon de bois restent les sources d’énergie les plus utilisées par les populations du fait de l’inaccessibilité du gaz butane jugé trop cher46.
Malgré le nombre de 19 911 abonnés dans la commune (SENELEC, 2010), la proportion de ménages ayant accès à l’électricité est à relativiser. Elle est forte dans les quartiers centraux (Boudody-Escale et dans une moindre mesure au quartier Santhiaba) et faible voire très faible dans les quartiers dits spontanés et restructurés (Tilène, Kandé Alassane).
L’électrification dans les ménages se résume le plus souvent à une fourniture de la lumière (une ampoule par pièce) et leur équipement en appareils électroménagers est très faible.
Les risques liés à ces différentes sources d’énergie sont le plus souvent des accidents d’incendie qui peuvent avoir plusieurs causes : le branchement clandestin d’électricité (brancher un fil du réseau à partir du voisin) crée le plus souvent des courts-circuits. Le charbon de bois et le bois de chauffe peuvent aussi causer des incendies. La bougie, petite qu’elle soit, si une attention particulière ne lui est pas accordée, peut se révéler catastrophique causant ainsi des pertes en vies humaines. L’exemple des neufs (9) enfants talibés morts à la Médina (un quartier de Dakar) en 2013 suite à une bougie non éteinte, illustre parfaitement les dangers que peuvent causer cette source d’énergie.
L’offre de soins publique, une ville bien couverte en structures sanitaires
L’analyse de l’offre de soins à une échelle plus fine permet de cerner les unités géographiques jugées déficitaires ou mal desservies47. En effet, en terme d’infrastructures sanitaires, la commune de Ziguinchor dispose au total de quinze (15) postes de santé dont six (6) sont localisés dans notre d’étude, un centre de santé à Boudody-Escale (on appelle ce centre de santé Hôpital Silence), une case de santé à DIABYR et l’Hôpital Régional.
La répartition géographique (figure 5) des postes de santé dans la commune de Ziguinchor révèle une nette disparité spatiale entre l’Est et l’Ouest. En l’absence d’un appareil GPS (Global Positionnement System) nous permettant de représenter sur une carte l’emplacement exact des structures sanitaires, nous avons choisi de placer la structure sanitaire au milieu de son unité géographique.
Cependant, il existe une offre traditionnelle très prisée, utilisée aussi bien pour des raisons financières que culturelles. Ces pratiques représentent une part importante des activités de soins dispensées dans la ville.
Cette carte montre que la partie Est de la commune concentre la majorité des postes de santé. Sur les quinze que compte la commune, dix sont localisés dans cette partie Est. Elle est bien desservie que la partie Ouest.
La desserte médicale : une répartition inégale selon les zones.
L’analyse de la desserte en postes de santé dans la commune en fonction du découpage en zonages (cf. PIC Ziguinchor, pp 22-23) fait ressortir des inégalités entre les différentes zones (voir tableau). La desserte moyenne par postes de santé dans la ville de Ziguinchor est de 18 423 habitants. Ces différences observées sont importantes et varient considérablement autour de cette moyenne.
Le tableau montre que la desserte en postes de santé dans la zone 1 (15 918 habitants par poste de santé), la zone 2 (6 335 habitants par poste de santé) et la zone 3 (16 652 habitants par poste de santé) est inférieure à la desserte moyenne. Par contre, les zones 4 et 5 avec comme respectivement 29 568 habitants par poste de santé et 28 379 habitants par poste de santé enregistrent une desserte largement supérieure à cette moyenne. Ainsi, les zones 1, 2 et 3 sont mieux desservies en postes de santé que les zones 4 et 5.
L’offre de soins dans la commune de Ziguinchor est assez satisfaisante si l’on se réfère aux normes établies par le ministère et l’OMS qui proposent un poste de santé pour 5 000 à 10 000 habitants en milieu urbain.
Cependant, cette desserte moyenne est une statistique globale qui cache d’importantes disparités entre les unités administratives (NIANG, A. 1997). A une échelle plus fine, on remarque que la desserte varie considérablement dans l’espace.
En s’intéressant à notre zone d’étude, les postes de santé couvrent une population estimée à 49 187 habitants sur l’ensemble des six structures sanitaires (Figure 6), soit une desserte moyenne de 8 197 habitants par poste (PIC Ziguinchor, 2012). Ce qui répond parfaitement aux normes de l’OMS. La desserte médicale est alors bien établie.
L’accessibilité aux structures de santé
PICHERAL (1984), définit l’accessibilité comme étant la traduction d’une possibilité de recourir aux institutions de santé (op.cit.). Elle est fonction du couple distance/temps donc de l’éloignement de l’établissement de soins et de la longueur du trajet à parcourir. JOSEPH et al. (1984), affirment que l’accessibilité relève directement de la proximité physique et peut se mesurer à l’aide d’une unité de longueur (cours de Mme A, N, DIENE, 2013, UE 501 A). Ces différentes définitions proposées par les auteurs renvoient à l’accessibilité potentielle, qui est un indicateur de santé, mais ne détermine pas à elle seule le recours effectif aux soins (A, NIANG, 1997). Les dimensions sociale, économique, culturelle et psychologique interviennent également.
L’indicateur d’accessibilité aux soins de santé primaires (IASSP) ou encore appelé l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (IAPL) utilisé par le ministère de la santé et de l’action sociale du Sénégal est le Rayon Moyen d’Action. Cet indicateur d’accessibilité mesure donc la distance moyenne théorique parcourue par la population d’une localité donnée pour atteindre une structure de Santé. La norme retenue par le ministère est d’une distance inférieure ou égale à cinq (5) kilomètres d’un poste de santé.
Dans la commune de Ziguinchor en général et dans la zone d’étude en particulier, l’accessibilité aux soins ne se pose plus véritablement en termes de distance. Le RMA semble être satisfaisant si l’on se réfère aux normes du ministère (cf. figure 5). La population a accès au service de santé dans une distance inférieure ou égale à 5km.
Les principales pathologies recensées dans la zone d’étude
Les pathologies les plus fréquentes sont les infections respiratoires aigües, le paludisme, la diarrhée, la dermatose et les douleurs abdominales surtout chez les enfants. Elles sont liées en grande partie au manque d’hygiène. Le tableau ci-dessous présente la prévalence de cinq (5) maladies les plus fréquentes recensées dans les quatre (4) postes de santé visités.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
I. LA PROBLEMATIQUE
1.1 Contexte et justification
1.2 Position du sujet
1.3 Intérêt pour la géographie
II. QUESTIONS DE RECHERCHE
2.1 Objectifs de recherche
2.2 Hypothèses de recherche
III. ANALYSE DES CONCEPTS
IV. METHODOLOGIE
1. La revue documentaire
2. La collecte des données
a. Les données sanitaires
b. Les données démographiques
3. L’échantillonnage
4. La cartographie
5. L’observation directe
6. L’analyse de contenu
7. Analyse et traitement des données
8. Difficultés rencontrées
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
I. Situation géographique
II. Un site difficile à aménager
III. Les ressources en eau
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES HUMAINES
I. Ziguinchor, une ville à croissance spatiale rapide : une progression urbaine en plusieurs étapes
II. Une ville soumise à une croissance démographique galopante
III. L’habitat : un centre et des périphéries
1. Le quartier Boudody-Escale, un centre bien équipé en infrastructures
2. Santhiaba, un quartier très peuplé
3. Les quartiers Belfort, Tilène et les deux Kandé : « quartiers dits spontanés et restructurés »
IV. Les activités économiques
1. L’agriculture périurbaine
2. Le commerce
V. Les infrastructures sociales de bases
1. L’accès à l’eau potable, une desserte couvrant inégalement l’espace
2. L’accès à l’électricité, un réseau inégalement distribué
3. L’offre de soins publique, une ville bien couverte en structures sanitaires
4. La desserte médicale : une répartition inégale selon les zones
5. L’accessibilité aux structures de santé
6. Les principales pathologies recensées dans la zone d’étude
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS ET RISQUES SANITAIRES
CHAPITRE III : ZIGUINCHOR ET SES DECHETS MENAGERS
I. La gestion des ordures ménagères : des moyens modestes, des réponses multiples
1.1 Les populations et leurs déchets, un véritable casse-tête
1.2 Les dépôts sauvages, un mode privilégié d’expression des populations ?
II. La gestion des eaux usées, une ville dépourvue de réseaux d’assainissement pour les eaux usées domestiques
2.1 La gestion des eaux usées ménagères, des pratiques individuelles
2.2 La gestion des eaux vannes (eaux issues des WC), des réponses individuelles
2.3 La gestion des eaux pluviales, un réseau inégalement réparti
CHAPITRE IV : LES RISQUES SANITAIRES
I. Les risques liés aux ordures ménagères
II. Les risques liés aux eaux usées
III. Perception sur la gestion des déchets
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : L’ETAT DE SANTE DES POPULATIONS DE LA COMMUNE DE ZIGUINCHOR
CHAPITRE V : LE TABLEAU PATHOLOGIQUE
I. Les pathologies liées au manque d’hygiène
1.1 Les Infections Respiratoires Aiguës (IRA)
1.2 Le Paludisme
1.3 Les Douleurs abdominales
1.4 Les Dermatoses
1.5 La Diarrhée
II. Les autres pathologies
CHAPITRE VI : PATHOLOGIES ET SAISONNALITE
I. Pathologies et saisons
II. Pathologies et mois
Conclusion Partielle
CONCLUSION GENERALE
1. La commune de Ziguinchor et son site
2. La commune de Ziguinchor et ses déchets ménagers
3. La commune de Ziguinchor et son état de santé
BIBLIOGRAPHIE
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