Problématique de la conservation des eaux et des sols

Les formations végétales

   Au Sénégal l’absence de reliefs importants et le développement limité du réseau hydrographique donnent aux facteurs climatiques un rôle prépondérant dans la répartition des paysages végétaux, riches de plus de 2200 espèces de plantes supérieures. (Atlas Sénégal 2007) la première conséquence est une disposition zonale des grands domaines phytogéographiques, interrompue parfois par quelques formations azonales dans les petites vallées sèches de l’intérieur et le long de la côte. La seconde qui intéresse la région de Thiès qui couvre notre zone d’étude est caractérisée par des paysages à transitions régulières, conformément à la croissance progressive des pluies du Nord au Sud. Partout apparaissent des paysages naturels boisés, formés d’arbustes épineux dans les régions les plus sèches, de peuplements arborés dans la zone soudanienne ou de formations forestières dans le domaine subguinéen. Dans le domaine soudanien est par excellence celui de la savane sous différentes physionomies. Les principales formations végétales rencontrées dans la Communauté Rurale de Mont Rolland sont témoins de sont appartenance dans ce domaine qui couvre toute la région de Thiès. Elles peuvent être divisées en plusieurs grandes parties dont les plus importantes sont:
=> Les parties basses qui sont occupées par des arbustes épineux et non épineux : Zizyphus mauritiana, Boscia senegalensis, Acacia senegal, Zizyphus maurritiana, Acacia seyal, Guiera senegalensis et de quelques grands arbres : Adansonia digitata, Borassus aethiopum, Khaya senegalensis, Ptérocarpus erinaceus(Baobab, Ronier, Celtis integrifolia, Acacia albida ).
• L’abondance des baobabs sur les versants de toute la région témoigne de la forte présence du calcaire en affleurement dans de nombreux endroits.
=> Les parties hautes, la végétation est moins dense et est essentiellement composée de Acacia ataxacaltha, d’Euphorbes et de baobab.
=> La forêt classées de Pout se prolonge dans la zone par sa partie sud sur près de 3500 ha.
C’est une savane arborée. Les espèces dominantes sont: Acacia albida, Adansonia digitata et le «nep nep», Guiera senegalensis avec un tapis herbacé peu fourni dominé par Cenchrus biflorus.

Les techniques utilisées

   Plusieurs techniques sont utilisées afin de réussir toutes ces activés de protection des sols et de leur restauration ainsi que la maitrise de l’eau. Elles sont réalisées en fonction des réalités écologiques locales, des moyens financiers et humains de la perceptivité des populations. Ces techniques vont des dispositifs antiérosifs en passant par l’éducation environnementale.
− les dispositifs antiérosifs : Il est remarqué que l’érosion des sols peut être hydrique ou éolienne, donc la lutte dans chacun des cas se fera avec des techniques différentes. Pour l’érosion hydrique, nous pouvons citer entre autres :
 Cordons pierreux : ce sont des alignements de blocs de cuirasses suivants les courbes de niveaux à la limite des zones cultivées ou de parcours et sur les bassins versants des collines. Ils servent à ralentir les écoulements d’eau provoquant ainsi une infiltration et un dépôt de sédiments.
 Fosses de rétention : ce sont des fosses rectangulaires à dimensions variables, réalisées perpendiculairement à la pente, pour la rétention d’une partie de l’eau de ruissellement. sa profondeur est généralement de 1 m et sa largeur est laissée à l’appréciation des populations.
 Bassin de collecte et de stockage : il s’agit de creuser le lit d’un bas-fond ou d’une mare et d’ériger un barrage à l’aide d’un mortier pour retenir l’eau. A partir de ce barrage, sont construit des gabions en pierres pour élever le seuil du barrage. son rôle est donc de conserver les eaux d’écoulement.
 Croissant lunaire, demi -lune ou écaille de poisson : Il est constitué d’une fosse, en amont plus un bourrelet en terre battue confectionné avec le sable issu de creusage et placé à un mètre en aval de la fosse. Il est réalisé perpendiculairement à la pente. Son rôle est d’emmagasiner le maximum d’eau pour favoriser l’infiltration réduisant ainsi la vitesse de ruissellement et la quantité d’eau ruisselée.
 Tranché à ciel ouvert : ce sont des tranchées creusées perpendiculairement au versant, au sens du ruissellement et en amont des cordons de pierres isohypses où la pente est forte. Elles ont une profondeur de 30 à 40 cm avec une largeur de 20 cm. Elles jouent un rôle important dans l’infiltration de l’eau.
A côté de ces ouvrages mécaniques de lutte contre le ruissellement, la population utilise aussi des ouvrages biologiques. Cette technique n’a pas été mentionnée dans l’enquête mais la population nous la l’a appris. Ce sont des végétaux plantés en renforcement des ouvrages mécaniques. Ces techniques ont surtout comme objectif de limiter l’ensablement au bas des pentes. A cet effet, elles favorisent l’infiltration par rendement de l’eau et la reconstitution du couvert végétal permettant la fixation du sol par les racines, la protection de ce dernier contre l’intensité des gouttes de pluie et la production de l’humus qui joue un rôle important dans la stabilité structurale du sol. Ces végétaux peuvent être plantés en amont, en aval ou à l’intérieur des ouvrages mécaniques. On peut également les planter isolément suivant les courbes de niveau. Ces ouvrages ont aussi comme but de bien gérer le ruissellement de l’eau afin de permettre la regénération de la flore sur les collines. Les espèces les plus utilisés sont : Ana cardium occidentale, Jatropha curcas, ainsi que des plantes fruitières comme le manguier. S’agissant de la lutte contre l’érosion éolienne, plusieurs techniques existent mais celle que nous allons expliquer est la mieux utilisée par la population.
 Les haies vives : ce sont des plantations linéaires mono ou pluri spécifiques disposées autour des verges, champs de culture ou parcelles de reboisement. L’espacement des plantes est 0,5 m. Elles peuvent aussi jouer le rôle de filtre, favoriser une répartition uniforme des eaux de ruissellement et le dépôt de matériaux transportés. Les espèces les plus utilisées sont : Euphorbia Balsamiphéra, Acacia laeta ou Acacia holosericea etc.
− Education environnementale : L’éducation environnementale est faite par des techniciens de l’Etat ou des ONG en association avec l’Etat. Le but est de permettre aux populations cibles de mieux comprendre les différentes techniques entreprises au niveau de leur terroir et une meilleure appropriation des techniques afin d’obtenir de leur part une grande implication dans l’exécution des activités.

Impacts sur la réhabilitation en eau

   La zone d’étude regorge beaucoup de points d’eau à l’exemple du lac Tanma. Mais à la suite de la sécheresse des années précédentes et l’action de l’érosion hydrique, beaucoup d’entre eux ont tari. La disparition de ces points d’eau a eu des conséquences sévères sur les activités économiques. Néanmoins, les aménagements antiérosifs réalisés dans les villages comme Mont Rolland, Sambaye Karang, Fouloum, Khaye Dagua etc. ont joué un rôle important dans la réhabilitation du lac Tanma, une maitrise de l’eau avec les cuvettes de captages d’eau mais surtout un accès facile. D’après l’enquête 59% des ménages accèdent facilement à l’eau grâce à la réalisation des ouvrages. Toutefois le taux d’abstinence qui est de 41% laisse planer le doute : est ce qu’il ya réellement impact ?

CONCLUSION

   La réalisation de ce travail a suscité un certain nombre de difficultés notamment dans l’analyse en profondeur de certains aspects car la mobilité n’était pas facile à cette période du fait que certains villages sont enclavés par les ravins. Il faut noter aussi que certaines n’acceptaient pas de nous donner des informations du fait tout simplement qu’on ne les rémunérait rien car elles pensaient que c’est un projet lucratif. Néanmoins ce travail nous a permis de constater que la dégradation des sols avait pris des proportions inquiétantes dans la communauté rurale de Mont-Rolland, mais que les techniques de luttes adoptées par la population sont particulièrement efficaces. Les aménagements de conservation des eaux et des sols constituent des moyens appropriés et très créatifs. Ils ont permis de mettre à la disposition des populations, installées dans des zones fragiles et à faibles activités économiques, des solutions de sortie de crise. En effet, l’érosion avait provoqué un affaissement des terrains, la dégradation des berges et un faible approvisionnement des nappes souterraines provoquant d’une infiltration insuffisante des eaux de pluies. Lors des fortes averses, les particules de sable sont transportées par l’eau de pluie à travers le ruissellement par voies ravines. Néanmoins, les ouvrages mécaniques et biologiques mis en place ont participé à la diminution du transport de particules, à la revitalisation progressive des collines et à une infiltration importante des eaux de pluie en amont. En fait, il y a une diminution du ruissellement et une réalimentation de la nappe phréatique. La réalisation des aménagements antiérosifs influe fortement sur les activités économiques qui se déroulent aux alentours des localités ciblées notamment, le maraîchage, l’arboriculture, l’élevage, et vente d’eau minérale. Ces ouvrages antiérosifs semblent être insuffisants par rapport à l’espace du plateau de Thiès qui a des effets directs sur l’environnement Montrollandais. ADT/GERT ainsi que les élus locaux doivent donc œuvrer davantage pour les aménagements antiérosifs. Ainsi une mise en place d’ouvrages simples, à caractère reproductible et compatible avec les moyens financiers et techniques des exploitants s’avère nécessaire. En effet, il est prouvé que l’impact positif de ces ouvrages influe largement sur la vie économique et sur toutes les autres activités inhérentes des populations. Donc ces acquis doivent être pérennisés afin de promouvoir le développement et l’optimisation des ressources humaines.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET FACTEURS PHYSIQUES ET CLIMATIQUES DU MILIEU
PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE
I. LE RELIEF ET LES SOLS
I.1. Le relief
I. 2 Les sols
II. Le RESEAU HYDROGRAPHIQUE ET LA VEGETATION
II.1. Hydrographie
II.2. Hydrologie : les ressources en eaux souterraines
II.3. Les formations végétales
CHAPITRES II : LES FACTEURS CLIMATIQUES
I. LA POSITION DES DONNEES ET LE RESAU DE POSTES
II. ENVIRONNEMENT BIOPHYSIQUE
II.1. La nature du climat
II.2. Facteurs climatiques
a) Les vents
a-1) Les vents d’est
a-2) Les vents d’ouest
b) Les autres éléments du climat
III. LE REGIME PLUVIOMETRIQUE ET SA VARIABILITE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MONT ROLLAND
III.1. Le régime pluviométrique de la station de station Thiès
III.2. Le régime pluviométrique à la station de Mbour
III.3. La variabilité de la pluviométrie
DEUXIEME PARTIE : CADRE SOCIO-ECONOMIQUE ET STRATEGIQUE D’ADAPTATION A LA DEGRADATION DE LA ZONE
CHAPITRE I : LE CADRE SOCIAL
I. LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE
I.1. Evolution de la population
I.2. La répartition de la population
I.3. La situation Matrimoniale
I.4. Niveau d’instruction et catégories socioprofessionnelles
II. LES ACTIVITES ECONOMIQUES
II.1. L’agriculture
a) Les équipements agricoles
b) Les activités agricoles
II.2. Elevage
II.3. Arboriculture
CHAPITRE III : LES STRATEGIES D’ADAPTATION
I. LA NATURE DES SOLS
II. LES TECHNIQUES UTULISES
III. LA REALISATION DES OUVRAGES ANTIEROSIFS
IV. Les impacts de ces ouvrages antiérosifs réalisés
IV.1. La perception de la population sur les impacts
IV.2. Impacts sur le sol
IV.3. Impacts sur la végétation
IV.4. Impacts sur l’accès à l’eau
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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