PROBLEMATIQUE DE GESTION DES ESPACES PUBLICS PAR LES POUVOIRS LOCAUX

La notion de pouvoir local

    Pour mieux comprendre cette notion de pouvoir local, nous proposons d‟analyser tour à tour la notion de « pouvoir », de « local », avant de définir ces deux concepts. La notion de pouvoir local fait référence à la sociologie urbaine dans les années 70, mais aussi aux acteurs qui font la ville et exercent un pouvoir sur le milieu local. La notion de pouvoir dans les sociétés démocratiques, il y a quatre principaux pouvoirs. Le pouvoir économique détenu notamment par les grandes firmes qui cherchent à maximiser leurs profits financiers. Le pouvoir politique est détenu notamment par l‟Etat et les administrations étatiques. Le pouvoir central, est utilisé dans le cadre d‟un Etat-Nation unitaire. Ce pouvoir concerne le pouvoir exécutif incarné par le chef de l‟Etat, le gouvernement, et l‟administration centrale, chargés pour le premier de définir la politique de la Nation et pour les autres de traduire dans les faits par des actes concrets cette politique. Par conséquent, le concept de pouvoir régional ou local doit être pensé dans le cadre de la décentralisation qui n‟a de sens que si les collectivités locales sont dotées d‟institutions autonomes fortes, de pouvoir de décision dans des secteurs vitaux de la vie économique, sociale et culturelle sur le territoire régional, de corps autonomes de fonctionnaires aux compétences comparables à celles de l‟Etat dans les domaines d‟exercice de leurs fonctions. Le pouvoir des citoyens s‟exprime de différentes manières. Tout d‟abord, par des actes politiques : le vote, la participation à une association ou à un parti. Ensuite par des actes revendicatifs : grèves, manifestations, occupations de locaux. Le pouvoir médiatique joue lui un rôle essentiel dans la mise en scène des autres formes de pouvoirs. Il est à la fois un contre-pouvoir par rapport aux autres, en même temps qu‟il est leur « allié », en ce qu‟il sert de relais à leurs logiques. La notion de « local » revêt plusieurs définitions selon qu‟on se situe dans un champ d‟analyse précis. Le terme « local » est ce qui a rapport à un lieu. Le local naît quand les hommes occupent le lieu en tant qu‟acteurs. Dans le champ d‟observation choisi, la ville, l‟urbanisation, le “ local ” renvoie implicitement à la commune, à la collectivité locale instituée dans des limites administratives et territoriales précises. Son niveau selon Anne Catherine Poussaud s‟intéresse à des expériences que l‟on pourrait appeler de proximité, qui apparaissent dans des domaines tels que la lutte contre la pauvreté et l‟exclusion sociale, contre le déclin démographique et économique des territoires ruraux, contre le sous-développement des pays du sud, etc. Le terme proximité renvoie à une prise de responsabilité des problèmes qui affectent directement les populations concernées. Là le local s‟oppose au global qui est un niveau national. Et la politique de mise en œuvre des affaires nationales reste à la disposition du pouvoir central contrairement à celle locale dont la responsabilité est assurée par le pouvoir local. Le pouvoir local est défini par Rangeon comme la capacité, reconnue à des collectivités locales disposant d’une existence juridique propre, d’élaborer et de mettre en œuvre des décisions et des actions dans des domaines variés qui concernent directement la vie quotidienne de leurs habitants. C‟est une construction de l‟État. Son analyse se focalise principalement sur l‟étude du pouvoir et de l‟action des collectivités locales, en les replaçant dans un environnement local général plus vaste.

La restauration

   Elle occupe une place assez importante dans l‟activité commerciale de la commune. En effet, on y trouve plusieurs restaurants, fast-food, gargotes, dibiteries, points de vente de « café Touba », tanganas, etc. Cette activité est aussi bien pratiquée par les femmes que les hommes provenant d‟horizons divers. La restauration mobilise une frange importante des femmes qui s‟adonnent à la préparation et à la vente d‟aliments divers pendant les heures de repas (petit déjeuner, déjeuner, et dîner). Considérée comme le secteur qui rapporte plus de ressources financières aux populations de Grand Dakar, la restauration est également créatrice d‟emplois et joue un rôle de premier plan dans les relations sociales, car les locaux de restauration constituent des lieux de rencontre et d‟échanges entre les différentes couches de la population. Ce développement anarchique des restaurants de rue révèle une insuffisance de cantines pour les activités commerciales et d‟espaces pour le développement d‟activités artisanales et économiques. Cette ainsi que le développement des activités économiques dans l‟espace public (chaussée et trottoirs) devienne de plus en plus nombreuses en contradiction des règles fixées par l‟Etat (Code de l‟Urbanisme)

CONSEQUENCES LIEES A L’OCCUPATION ANARCHIQUE DES  ALLEES

· Difficulté de circulation : La difficulté de circulation aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons et tous ceux qui empruntent la rue. L’occupation des Allées inclus aussi du trottoir oblige les piétons à empiéter sur la chaussée traditionnellement réservée aux automobilistes « l‟occupation anarchique de la voirie pose des problèmes d‟urbanisme et de mobilité », fait remarquer Alioune Diagne de la Direction de la lutte contre les encombrements, du Ministère de l‟Habitat. La chaussée est donc très encombrée, entraînant de nombreux accidents de circulation.
· Manque de contrôle : Généralement dans les grands pays du Nord (France, USA, Allemagne etc.), les espaces publics sont contrôlés et entretenus. Mais ici, on constate que la municipalité qui devrait s’en occuper est « inexistante » donnant libre cours à une occupation anarchique. Elle s‟y intéresse que quand il s‟agit de collecte de taxes.
· La pollution et les nuisances sonores : Dans les grandes villes, un des plus grands problèmes qui se posent est celui de la pollution dans toutes ses formes. La pollution, sous ses multiples formes, est également visible dans les Allées. En effet tous ceux qui occupent les Allées produisent d’importantes quantités de déchets commerciaux et artisanaux. Il faut noter aussi la dégradation du cadre de vie, de la beauté des Allées destinées à l‟épanouissement. On rencontre presque partout aux abords des allées des eaux sales déversées par les restaurants de rues qui bouchent les tuyaux publics. Il faut ajouter à tout cela les nuisances sonores causées par les tenanciers de buvettes, les vendeuses, les mécaniciens, les soudeurs…etc. qui rendent l’environnement bruyant.
.La perte de l’objectif des Allées : Les Allées sont des espaces d‟épanouissement pour les populations c’est-à-dire des lieux de repos, de divertissement. Mais aujourd’hui on constate qu’ils sont devenus des points d’exercice d’activités commerciales, des parkings pour des autos et motos, et aussi de lieux d‟ateliers de travail etc. La majorité des vendeurs (39) non pas d‟autorisation de la mairie pour s‟installer dans les Allées. Ils viennent occuper illégalement l‟espace public. Certains d‟entre eux avancent même qu‟ils ont tenté à mainte reprise d‟avoir une autorisation. (29) des vendeurs sur nos enquêtés ont bénéficié d‟un permis d‟occupation de la part de la mairie. Donc ces derniers pensent qu‟ils ont dans leur droit et contestent le comportement des agents municipaux au moment de leur faire déguerpir. Qu‟ils ont une autorisation au non tous les vendeurs (69) payent des taxes soient journaliers soient des abonnements mensuelles. Selon l’un des responsables municipaux, les prélèvements dans « les Allées sont des taxes directes. C’est de l’argent liquide, qui chaque jour va à la caisse de la mairie » Cela amène plusieurs des répondants à voir les Allées comme une source de revenu pour la Mairie de Grand Dakar. Ils affirment aussi que ces espaces, par opposition à la rue, ne constituent pas un « fardeau » pour la mairie car ils sont «rentables». Selon cette logique, les acteurs perçoivent les espaces publics comme une source de revenu importante pour remplir les caisses de la Mairie. La Mairie a des inspecteurs chargés de procéder à la collecte des « djouti »24 auprès de tous les vendeurs installés dans les Allées.

L’insuffisance d’infrastructures et d’équipements

    La plupart des vendeurs questionnés ont soulevé le manque de magasins et de cantines adéquates et bon état. Les Allées n‟ont pas prévu des infrastructures marchandes pour les vendeurs ce qui entraine une occupation anarchique de son espace servant à une activité commerciale en général. Un problème d‟aménagement et de répartition se pose dès lors dans les espaces publics. Ce problème se justifie aussi par les différents modes d‟occupation des Allées. Ces modes d‟occupation jugées précaires, sont menées de façon illégale, entrainant un chamboulement de table, d‟étalage, de kiosque, de tablier etc. « Cette situation irrégulière les expose souvent, aux opérations de déguerpissement ou de nettoyage par la municipalité »33 En effet, la CGD ne dispose pas d‟une gamme suffisante d‟infrastructures et d‟équipements pour satisfaire le besoin de ses habitants en matière de commerce. Constitués en grande partie de personnes sans aucune solution, ils demandent aux autorités municipales d‟être plus clément à leur endroit en leur construisant des locaux pour la vente.

CONCLUSION

   Cette recherche se donnait comme défi d’étudier le phénomène d’occupation des espaces publics dans les villes du Sud, et les allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aidara de la CGD, a été choisi comme terrain d’étude. Elle proposait spécifiquement d’effectuer un diagnostic sur l‟occupation des allées ; d‟étudier les facteurs à la base de cette occupation ; et d’analyser les contraintes liées à la gestion par les pouvoirs locaux. La crise socio-économique a poussé les populations dans diverses activités informelles. Ainsi les allées CCSA de GD sont devenues pour bon nombre de citadins le principal lieu d’exercice de leurs activités, le détournant ainsi de sa fonction et de son usage premier qui est un espace d‟épanouissement, de repos. Les Allées constituent une ressource entrepreneuriale exploitée sous différentes formes par de très petits entrepreneurs, aussi bien par des gens d’affaires que par de simples citoyens provenant des couches défavorisées. On note aussi le poids important de l‟exode rural dans cette occupation en effet plus de la moitié des occupants sont issus hors de la région de Dakar et ils sont constitués d‟hommes et de femmes avec toutes les catégories d‟âges confondues. La population manque de connaissance sur la fonction des Allées. Elle les prend pour des sites de travail ou ignore totalement leur rôle. Même ceux qui les trouvent comme des espaces de détente, de repos les utilisent à d‟autres fins. Donc il ne s‟agit pas totalement de mauvaise perception de ces espaces par les occupants mais d‟un manque de contrôle et de régulation par les pouvoirs locaux. Les difficultés liées à la maîtrise de la dynamique urbaine et de la gestion de l’espace urbain, justifient l’occupation des espaces publics. La collecte des données, leur analyse et interprétation ont permis de constater que le phénomène est dû à la situation économique et une mauvaise politique de gestion et d‟organisation par les pouvoirs locaux. Ainsi le Ministère du Renouveau Urbain, de l‟Habitat et du Cadre de Vie a obtenu, dans le cadre du Programme Spécial Villes vertes (PRO-HIMO), des fonds, afin de financer les travaux d‟aménagement paysager des Allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aidara à Grand Dakar. Dans le cadre de son programme d‟amélioration du cadre de vie, le ministre Diène Farba Sarr a lancé les travaux évalués à plus de 600 millions de Fcfa et vont durer 9 mois pour faire retrouver aux allées leur beauté d‟antan. Ce projet s‟inscrit dans le prolongement naturel de la place de l‟Obélisque Cette nouvelle politique, motivée par le souci du bien-être économique, social et environnemental va offrir des avantages considérables à toutes les couches de la population, a indiqué le directeur du Cadre de vie et des espaces verts urbains, Abdoul Aziz Diop. Diène Farba Sarr a dès lors, invité les habitants de Niarry Tally et des quartiers environnants à plus de civisme et à un changement de comportement face à ce qu‟il appelle la chose publique « Nous devons agir ensemble, main dans la main, pour relever le défi de l‟amélioration du cadre de vie de nos populations insistant cependant sur le suivi, l‟entretien de l‟ouvrage et la sensibilisation des populations » Ainsi une bonne gestion des Allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aidara de Grand Dakar faudra se baser sur la coordination des actions de la collectivité locale et des règles de l‟urbanisme, la promotion d‟un partenariat financier pour réaliser de grands projets d‟aménagement, et la nécessité d‟une gestion de proximité renfermant tous les doléances de la population.

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
CONTEXTE
JUSTIFICATION
LES OBJECTIFS DE RECHERCHE
L’objectif général
Les objectifs spécifiques
Les hypothèses de recherche
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE DE GRAND DAKAR
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE
I- Historique et localisation
I.1- Aperçu historique
I.2- Localisation
II- Cadre physique
II.1- Climat
II.2- Relief
III- Cadre humain
III.1- Caractéristiques démographiques
III.2- Répartition socioprofessionnelle de la population
III.3- Répartition ethnique et religieuse
III.4- Mouvements de la population
CHAPITRE II : ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
II.1-L’ECONOMIE
II.1.1-Le commerce
II.1.1.1 Le marché de Grand Dakar
II.1.1.2- Les autres structures de commerce
II.1.2- L‟artisanat
II.1.3- La restauration
II.1.4 Le service bancaire
II.2- L’EDUCATION
II.3 LA SANTE
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE LA DYNAMIQUE D‟OCCCUPATION ANARCHIQUE DES ALLEES CCSA
CHAPITRE I : LA GOUVERNANCE
I Contexte national favorable à l’informel
II Les activités du secteur informel
. Les prestations de services
. La production de marchandises
III Processus d’urbanisation de Grand Dakar
CHAPITRE II : DIVERSITE D’OCCUPATION DES ALLEES
I DIVERSITE DES CATEGORIES D’OCCUPANT
a. Les commerces de la rue
b. Les points de services
c. Les ateliers de production artisanale
d. Des entreprises établies
II LA DIVERSITÉ DES FORMES D’OCCUPATION
a. Aérienne
b. Ambulante
c. Mobile
d. Semi-sédentaire
e.Sédentaire
CHAPITRE III : LES OCCUPANTS
I Répartition selon le lieu de naissance, le sexe, l’âge
1. Analyse selon le lieu d‟origine
2. Analyse selon le sexe
3. Analyse selon l‟âge
II Dynamique d’occupation des Allées CCSA
1. Analyse des activités du secteur informel dans les Allées
2. Analyse selon les raisons d‟occupation
3. CONSEQUENCES LIEES A L‟OCCUPATION ANARCHIQUE DES ALLEES
TROISIEME PARTIE : PERCEPTION ET POLITIQUES DE GESTION DES ALLEES CCSA
CHAPITRE I : PERCEPTION DES ALLEES PAR LES OCCUPANTS
1. Présentation des Allées Cheikhna Cheikh Sidaty Aidara
2. Analyse de la perception des Allées par les occupants
3. Un espace de création d’emplois
4. Source de revenu pour la municipalité
5. Conception sur les espaces publics
CHAPITRE II : POLITIQUE DE GESTION DES ALLEES
1. Les acteurs de la gestion urbaine
a. La municipalité
b. Politique de sommation
2. LES CONTRAINTES
a. Les pouvoirs locaux
b. La population
c. Les partenaires techniques et financiers
e. L‟insuffisance d‟infrastructures et d‟équipements
f. Les solutions préconisées
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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