Prise en compte des espaces verts dans le rapport affectif

La ville, cette entité qui regroupe de nombreux habitants, tous différents les uns des autres. La ville, celle qui inspire et qui attire. C’est cette ville qui, par ses avantages et ses problèmes, a vu naitre l’urbanisme. Le nombre de villes explose, ainsi que la population qui la compose. N’est ce pas une raison suffisante pour s’intéresser à la ville et à sa population ? Les personnes venant vivre en ville viennent chercher plus qu’un emploi, ils recherchent un cadre de vie, une atmosphère. Or, chaque individu est bercé par son histoire, les souvenirs qu’il a forgé, ses sentiments, ses émotions et perceptions de l’instant présent. Chaque individu est enclin à un rapport affectif avec ce qui l’entoure et entre autre avec l’environnement qu’il fréquente. Alors, quoi de mieux qu’étudier cette dimension affective lorsqu’on cherche à complaire à la population ? Satisfaire les citoyens en répondant au mieux à leurs attentes n’est-il pas l’objectif de bons nombres de professions ? C’est en tout cas le cas de l’aménagement du territoire qui va chercher à concilier besoins du territoire et attentes des individus qui le fréquentent. Benoit Feildel a cherché à montrer « dans quelle mesure et sous quelles conditions théoriques et pratiques la reconnaissance de la dimension affective de la relation de l’homme à son environnement, son rapport affectif à l’espace, depuis les mécanismes qui président à sa construction, à son évolution, jusqu’aux conséquences pratiques de ce lien qui unit l’homme à son environnement, constitue une donnée utile à la recherche des principes régulateurs de l’action en aménagement et en urbanisme. » (FEILDEL ,2014, p.65) . Que ce soit en milieu urbain ou rural, une certaine affection entre en compte, les hommes peuvent aimer, apprécier ou au contraire être repoussés par l’environnement qui les entoure. « l’aménagement de l’espace et de l’urbanisme, la prégnance de thématiques telles la qualité du cadre de vie, l’esthétique et l’ambiance lorsqu’il est notamment question du traitement des paysages urbains et naturels, des espaces publics, mais aussi le confort, le bien-être, la convivialité, lorsque l’on s’intéresse au vivre-ensemble et aux conditions d’habitabilité des espaces, le rapport à la mémoire dans les processus de patrimonialisation, le poids de l’ancrage territorial dans la localisation des ménages ou encore l’implantation des activités économiques, nous renseigne ainsi sur l’importance que potentiellement revêtent aujourd’hui les phénomènes liés à la sensibilité, aux émotions, aux sentiments, à l’affectivité des acteurs spatiaux de tous ordres. » (FEILDEL, 2014, p.66). Lorsqu’on s’intéresse à l’aménagement des territoires, il serait donc judicieux de comprendre avant tout, ceux qui les habitent. Autrement dit, Appréhender l’aménagement à partir du rapport affectif est un challenge à accepter.

LE RAPPORT AFFECTIF

LE RAPPORT AFFECTIF : UN SUJET DE RECHERCHE A DEVELOPPER

Ce sujet de recherche s’insère à la suite des différentes recherches qui ont été effectuées sur le thème du rapport affectif. Tout d’abord qu’est-ce-que le rapport affectif ? Il a été défini en 2000 par Béatrice Bochet de la manière suivante : « Le rapport affectif à la ville c’est l’état affectif complexe, riche en nuances et en propos, ayant pour origines non des sensations, mais des pensées, des désirs, des représentations, des émotions, des souvenirs, nos relations avec les personnes et les choses, d’une façon générale l’ensemble de l’aspect affectif de notre vie personnelle ». Elle a montré dans son mémoire de recherche qu’il existait un lien d’ordre affectif entre l’individu et l’environnement urbain : C’est le rapport affectif.

Ces recherches ont débuté en 1999, c’est un sujet qui suscite la curiosité depuis peu mais qui est de plus en plus présent. En effet, la définition précédente a été vue et revue par de nombreux autres chercheurs qui se sont penchés sur la question. C’est un sujet qui intrigue car il introduit une notion peu connue et peu comprise qui tend à lier une personne aux lieux qu’elle fréquente. Il a été démontré qu’il existait un lien qui n’était pas juste d’ordre fonctionnel entre un individu et son environnement. Ces recherches en relation avec les sentiments, les émotions sont donc relativement récentes, cependant, leurs intérêts ont été prouvés par de nombreux chercheurs qui appuient le fait que l’étude du rapport affectif est nécessaire dans le domaine de l’aménagement et de l’urbanisme. En effet, un rapport affectif positif à la ville et sa prise en compte dans les aménagements urbains amènent à la création d’un projet urbain susceptible d’être approuvé plus facilement par les habitants.

Le rapport affectif est ce qu’on pourrait qualifier d’échange entre un individu et le lieu qu’il fréquente. C’est la relation d’ordre affectif qui s’établit entre ces deux entités à la suite d’expériences, de souvenirs qui forgent auprès des hommes la représentation affective qu’ils ont de l’espace. Les caractéristiques propres à l’homme et propres aux lieux interviennent dans le développement de ce lien affectif. Ce rapport affectif peut être traité dans différents cas : par exemple le rapport affectif à son espace de vie, son habitat, ou encore le rapport affectif aux espaces publics, c’est sur ce dernier point que cette étude va se concentrer. Le rapport affectif entre un individu et un lieu peut plus ou moins se comparer avec les rapports entre deux individus. En effet, ces liens de l’ordre des affects, des sentiments, des émotions peuvent être interprétés positivement si on apprécie le lieu ou la personne, ou bien négativement si au contraire il n’y a pas d’attachement. Cependant, lorsqu’on parle d’affectif, peut-on parler d’amour, comme on le ferait envers une personne ? « À la source de la difficulté de la compréhension du rapport affectif à la ville, le verbe « aimer » est problématique, il ne peut être circonscrit de façon claire et renvoie tout aussi bien aux affects, lorsqu’on évoque l’amour porté à une personne, qu’à l’hédonique lorsque l’on affirme aimer le chocolat. Parle-t-on alors de la même chose ? » (Martouzet, et al., 2014). Bien que ces notions soient proches, Denis Martouzet explique que le verbe « aimer » n’est pas employé de la même manière dans les deux cas. On ne peut pas les confondre, en tout cas, il est difficile de cerner le caractère affectif du rapport à la ville. La raison prend souvent le dessus et le rapport affectif est difficile à saisir. C’est cependant, une thématique importante à traiter et à intégrer dans les projets d’aménagement du territoire.

LE RAPPORT AFFECTIF : UN PHENOMENE SUBJECTIF A CHAQUE INDIVIDU

Le rapport affectif à l’espace est de l’ordre de l’intime, il dépend des caractéristiques de chaque individu : ses souvenirs, son expérience, ses sentiments… Ce rapport est donc subjectif à chacun, et il évolue en même temps qu’évolue l’expérience humaine. Les facteurs personnels induisent un rapport subjectif à la ville. Béatrice Bochet ainsi que Benoit Feildel et d’autres ont montré dans leurs travaux que les faits inhérents à chacun jouaient un rôle important dans ce lien aux lieux. Que ce soit des souvenirs, des expériences, des émotions, des sentiments, des perceptions, ou encore des représentations, la part d’affectif de l’individu influence le rapport à l’espace. Le rapport affectif découle donc de déterminant relatif à l’individu. Cependant, il ne faut pas oublier que l’homme est influençable. De nombreux acteurs peuvent modifier ce rapport affectif à l’espace par le biais d’images ou de représentations qui semblent irréfutables.

LE LIEU COMME SUPPORT DU RAPPORT AFFECTIF

Dans sa recherche, Béatrice Bochet a abordé l’idée des aménités du lieu. Ce sont les « charmes » du lieu, ce qui est agréable pour les sens. Dans ce sens, les aménités d’un lieu seraient entre autres à l’origine du rapport affectif entre celui-ci et un individu. L’espace, par ses composantes et ses caractéristiques, donne à l’homme l’opportunité de ne pas être indifférent. Que ce soit positivement ou négativement les composantes de l’espace influent sur le rapport affectif. En outre, selon Solène Polleau, il semblerait que la complexité du lieu agisse sur les liens affectifs entre un individu et ce lieu. Un lieu complexe développe ce rapport affectif. En outre, on parle de la relation de l’homme à la ville mais on peut également invoquer l’inverse: La ville aime-t-elle les hommes ? « On ne peut pas interroger la ville, lui tendre le micro, il est simplement possible d’observer les conséquences de ce qu’est la ville pour les personnes et ce qu’elle leur fait, ce qui ne permet pas d’en induire la nature de la relation. » (Denis Martouzet, 2014, p.4) Dans son exercice de thèse, Nathalie Audas a classé 6 catégories de prises affectives. Ce terme rejoint celui d’affordance donné par James J. Gibson dans The Ecological Approach to Visual Perception (1979). Ces termes peuvent être définis comme étant ce qu’offre le lieu, ses caractéristiques, ses points d’accroche. Ce sont des éléments sur lesquels les individus peuvent « s’accrocher » afin de créer leur rapport affectif ou des éléments sur lesquels les urbanistes peuvent « s’appuyer » pour leurs actions afin d’inclure la notion affective dans les propositions d’aménagement. Nathalie Audas a décelé six catégories de prises affectives : Ces prises peuvent être matérielles ou immatérielles et encouragent un certain attachement ou au contraire détachement de l’espace.

➤ Le délassement/la relaxation/l’amusement/la distraction : « Les lieux qui réunissent une dimension de détente et de loisirs génèrent une relation affective positive dans laquelle les émotions, les sentiments et les humeurs associées présentent des connotations relatives au bien-être et au plaisir. » (AUDAS, 2011, p.444). Les individus apprécient en effet les espaces propices à la relaxation qui leur permettent de ressentir un certain bien-être.
➤ La praticité/la fonctionnalité : « La fonction pratique d’un lieu qui permet à de nombreux individus de pouvoir l’apprécier en tant qu’elle répond à un besoin fonctionnel. » (AUDAS, 2011, p.444). Un espace pratique permet aux individus de se libérer de nombreuses contraintes et est ainsi souvent très apprécié.
➤ L’originalité/la spécificité : Les individus apprécient également les lieux qui se démarquent par leur originalité et leur image parfois artistique ou du moins peu courante.
➤ L’inattendu/l’imprévisible/la nouveauté : Les individus sont « attirés par la nouveauté quelles que soient les catégories sociales, l’âge ou le sexe des individus car elle aiguise les curiosités et le désir d’être surpris, de rencontrer l’inattendu, l’imprévisible. » (AUDAS, 2011, p.444). L’effet de surprise est souvent très apprécié car il amène à une réflexion pour les curieux.
➤ patrimoniale/l’authenticité : « La symbolique et la valeur patrimoniale que dégagent l’histoire d’un lieu font ainsi partie des critères d‘évaluation affective positive. » (AUDAS, 2011, p.444). L’histoire d’une ville et son patrimoine sont des symboles forts de l’évolution de celle-ci, ils sont souvent très respectés et appréciés.
➤ La diversité/l’animation : « La possibilité de pouvoir se divertir, d’observer ou de participer à l’animation d’un lieu constitue un autre facteur tendant à favoriser une appropriation affective positive d’un lieu. » (AUDAS, 2011, p.444). La possibilité de se « changer les idées », de se divertir est signe de bien-être pour la population.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Le cadre théorique de l’étude
1 – Le rapport affectif
2 – Le végétal en ville
3 – Intérêt de la recherche pour les aménageurs
Partie 2 : approche méthodologique de l’étude
1 – Evolution de la réflexion : L’intérêt de cette étude
2 – Le choix du terrain
3 – La méthode d’enquête
Partie 3 : Les résultats de la recherche
1 – Les résultats obtenus lors de l’enquête
2 – La végétation : catégorie de prises affectives en ville ?
3 – Conclusion sur les hypothèses
4 – Retour critique et limites de cette étude
Conclusion de l’étude
Bibliographie

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