Les mycoses superficielles surtout de la peau des ongles et du cuir chevelu sont très fréquentes, et très handicapantes et ont été rapportées dans le monde entier. Selon une étude réalisée de janvier 2011 à décembre 2015 à l’hôpital Aristide le Dantec (CHU) de Dakar, la prévalence des mycoses superficielles était de 34,2% avec une moyenne d’âge de 31 ans. Elles étaient plus retrouvées chez les femmes (70,3%) que chez les hommes (29,7%) [27]. Elles sont une des conséquences de la dépigmentation et du parasitisme fongique au niveau de la peau, des muqueuses, des viscères, du système nerveux central,du squelette [3]. Les affections mycosiques font aussi partie des pathologies courantes en officine et dont la prise en charge peut aller d’un simple conseil à une consultationspécialisée.
La peau et les phanères
La Peau
Définition
La peau est l’organe le plus externe de l’organisme qui a un rôle d’information et de protection et permet aussi une connexion directe avec le système nerveux central [29].
Structure de la peau
La peau est un organe complexe et est formée de trois strates à partir de l’extérieur :
➤ Une partie superficielle externe qui constitue l’épiderme ;
➤ Une partie intermédiaire plus épaisse, le derme ;
➤ Une partie interne qu’on appelle l’hypoderme [29].
L’Epiderme
L’épiderme est la couche superficielle de la peau. Il est constamment renouvelé et le temps de renouvellement est de quatre semaines. L’épiderme est un épithélium pavimenteux stratifié et kératinisé formé de quatre couches :
– La couche basale la plus interne qui produit les kératinocytes ;
– La couche épineuse ;
– La couche granuleuse ;
– La couche cornée la plus externe : les kératinocytes qui naissent à la couche basale migrent vers la surface en subissant des modifications et en fabriquant des protéines (kératine) : c’est kératinisation [47].
Le Derme
Il est composé de cellules, essentiellement les fibroblastes, et d’une matrice extracellulaire constituée de molécules fibreuses (collagène et élastine) baignant dans une substance amorphe nommée substance fondamentale (glycoprotéines de structure, protéoglycanes et glycosaminoglycanes). Le derme joue un rôle fondamental dans le développement et la croissance de l’épiderme ainsi que dans sa différenciation. Il contient de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques contrairement à l’épiderme et permet la nutrition de celui-ci. Il diffuse aussi des fibres nerveuses des récepteurs sensoriels, des follicules pileux, des glandes sébacées et des glandes sudoripares. Le derme intervient dans la régulation de l’inflammation par les mastocytes quiassurent le stockage et le transport de l’histamine [47].
Physiopathologie
Le dermatophyte pénètre plus facilement dans l’épiderme en cas de lésion cutanée. Le parasitisme débute par l’adhérence d’une spore aux cornéocytes. La spore germe, donne des filaments à croissance centrifuge qui pénètrent puis se multiplient dans la couche cornée grâce à la production d’enzymes protéolytiques formant ainsi une lésion circulaire érythématosquameuse. La zone active se trouve en périphérie et le centre guérit progressivement. Antigènes, cytokines et facteurs chimiotactiques induisent une réponse inflammatoire et une réponse cellulaire spécifique. La symptomatologie clinique exprime cette réaction, elle dépend doncdu terrainimmunitaire de l’hôte mais aussi de l’espèce de champignon incriminé : moinsil est adapté à l’homme, plus la réaction inflammatoire est importante [6 ,32].
Facteurs favorisant
Les principaux facteurs favorisant les dermatophyties sont :
✓ La chaleur, l’humidité, en particulier au niveau des pieds (vêtements en tissus synthétiques ou chaussures en matières plastiques empêchant l’évaporation);
✓ La macération (plis inguinaux, espaces inter-orteils) ;
✓ Les traumatismes locaux, l’occlusion des plis, l’immunodépression et le diabète ;
✓ Le mode de vie (sports pratiqués), la profession (agriculteurs, éleveurs de bovins, maîtres-nageurs) ;
✓ Les microtraumatismes : onyxis des pieds chez les sportifs, pachydermie de la paume des mains chez le travailleur manuel ;
✓ Les facteurs hormonaux : la plupart des teignes du cuir chevelu guérissent à la puberté [17].
Formes cliniques
Herpès circiné
L’herpès circiné, est la forme typique des dermatophytoses de la peau glabre. Les lésions réalisent des placards arrondis ou polycycliques ; l’atteinte est unique ou multiple avec une bordure très évocatrice concernant surtout les régions découvertes avec un prurit parfois intense d’évolution centrifuge avec guérison centrale (Figure 4) [5].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. Peau et phanères
I. 1 Peau
I. 1.1. Définition
I.1.2 Stucture de la peau
I .1.2.1Epiderme
I.1.2.2 Derme
I.1.2.3.Hypoderme
I.1.3 Annexes cutanées
I.1.3.1Glandes sudoripares
I.1.3.2 Glandes sébacées
I.1.4 Rôles de la peau
I.1.4.1 Protection
I.1.4.2 Thermorégulation
I.1.4.3. Information
I .1.4.4 Elimination
I.1.4.5. Absorption
I.1.4.6. Endocrinien
I.2 Phanère
I.2.1 Définition
I.2.2 Ongles
I.2.3Poil
II. Mycoses
II.1 Définition
II.2 Dermatophytoses
II.2.1 Agents pathogènes
II.2.2 Mode de contamination
II. 2.3 Physiopathologie
II.2.4 Facteurs favorisant
II.2.5 Formes cliniques
II.2.5.1 Herpès circiné
II.2.5.2 Intertrigos
II.2.5.3Lésions palmaires et plantaires
II.2.5.4.Teignes du cuir chevelu
II.2.5.5 Onychomycoses
II.3. Malassezioses
II.3.1 Définition
II.3.2 Formes Cliniques
II.3.2.1 Pityriasis versicolor
II.3.2.2 Dermite séborrhéique
II.3.2.3 Pityriasis capitis
II.4. Candidoses
II.4.1 Agents pathogènes
II.4.2 Physiopathologie
II.4.3 Facteurs favorisant
II.4.4 Formes cliniques
II.4.4.1. Intertrigos candidosiques
II.4.4.2 Candidoses digestives
II.4.4.3 Onyxis et péri-onyxis
II.4.4.4Candidoses génito-urinaires
II.4.4.5 Candidoses systémiques
II.4.4.6 Candidoses invasives et disséminées
II .5 Cryptococcoses
II.5.1 Agents pathogènes
II.5.2 Facteurs favorisant et mode de contamination
II.5.3 Manifestations cliniques
II.5.3.1. Atteinte pulmonaire
II.5.3.2. Atteinte neuroméningée
II.5.3.3. Atteinte cutanée
II.5.3.4. Atteinte osseuse
II.5.3.5. Forme disséminée
II.6. Autres mycoses
III. Traitement de quelques mycoses
III.1. Dermatophytoses de la peau glabre
III.1.1. Epidermophyties circinées
III.1.2. Intertrigos
III.2 Teignes du cuir chevelu
III.3. Onychomycoses
III.4 Levuroses
III.2.2. Candidoses unguéales
III.2.3 Candidoses buccales
III.2.4 Candidose vulvo-vaginale
III.3. Malassezioses
III.4 Cryptococcose
DEUXIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE OFFICINALE DES MYCOSES
I.OBJECTIFS
I.1.Objectif général
I.2. Objectifs spécifiques
II. Cadre de l’étude : Région de Dakar
II.1. Situation géographique
II.2 Aspects climatiques
II.3. Aspects démographiques
II.4. Aspects socioéconomiques
II.5. Situation sanitaire
III. Méthodologie
III.1 Type et période d’étude
III.2 Population d’étude
III.3 Protocole d’échantillonnage
III.3.1 Unité de sondage
III.3.2 Méthode de sondage
III.3.3 Unité statistique
III3.3.1 Critère d’inclusion
III.3.3.2 Critère de non inclusion
III.4. Outils de collecte de données
III.5. Analyse des données
IV. Résultats
IV.1 Taux de réponses
IV.2 Statut officinal des pharmaciens enquêtés
IV.3 Connaissances des pharmaciens sur les mycoses
IV.3.1 Sur la définition
IV.3.2 Sur les différents types de mycose
IV.4. Nombre quotidien de cas de mycose
IV.5. Fréquences des mycoses
IV.6. Prise en charge officinale des mycoses
IV.9. Importance du rôle du pharmacien
V. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexes questionnaire d’enquête