Conséquences physiopathologiques
a)-Agitation : choc et bas débit cérébral, importance de la douleur et degré de l’acidose métabolique.
b)-Choc : en cas de brûlures graves et sa composante initiale est l’hypovolémie ; ces brûlures provoquent une fuite plasmatique considérable et constitution du troisième secteur.
c)-Troubles de l’hémostase : par un syndrome de consommation de facteurs de coagulation ; avec chute du TP, du facteur V et du fibrinogène ainsi qu’une thrombopénie. Dans la genèse de ces troubles, mise ne circulation de facteurs procoagulants par destruction tissulaire, phénomènes de thrombose péri œsophagienne.
d)-Troubles de l’équilibre acido-basique : acidose importante par ingestion d’acide fort, le pH est un bon indice de l’importance de l’absorption des ions H+, l’acidose peut être majorée par l’état de choc, il n’y a pas de corrélation entre pH et importance de l’intoxication par les bases.
Paraclinique
Selon la littérature, les examens paracliniques sont demandés en fonction de la gravité : électrocardiogramme, radiographie pulmonaire, gazométrie artérielle, ionogramme sanguin. Et la fibroscopie digestive est systématique avant la 6ème heure (9) (11) (12) (19) (20) (23). Dans cette étude, les examens paracliniques recommandés ont été orientés par la symptomatologie clinique présentée par les patients. Malgré les prescriptions des médecins, 7.69% ont fait la radiographie pulmonaire et l’examen biologique standard (tableau n°12) ceci à cause des problèmes de moyen financier. 42.31% des patients ont bénéficié d’une endoscopie digestive dont seules cinq cas ont été faits entre la 24 et la 48ème heure. Les six autres sont dus être faits après 48heures car : Soit le carnet de rendez-vous est plus chargé et les patients devaient attendre 3 à 4 jours plus tard, Soit l’endos copiste a du arrêter soudainement son examen endoscopique en cours pour différer à un autre jour parce que le patient était non coopérant ou une crise douloureuse intense empêchait le malade de respirer ou une hémorragie abondante venant de l’estomac empêche l’endos copiste de visualiser l’estomac et le duodénum. Selon la topographie de la lésion caustique, on a pu isoler :
– trois cas de patients qui avaient des lésions oeso-gastro-duodénales.
– un cas dont la muqueuse œsophagienne était intact alors que la lésion gastrique est au stade IIIa.
Ceci pour dire que les lésions caustiques par l’acide fort étaient variables. Tout le tractus digestif supérieur pouvait être atteint. L’œsophage et l’estomac surtout le fundus étaient les plus concernés (18) (20) (21) (22) (23) (24). L’œsophage était indemne du fait du temps de passage rapide et la nature de muqueuse œsophagienne. L’épithélium œsophagienne est pavimenteux stratifié, donc épais avec des glandes à mucus tandis que celle de l’estomac est plus mince avec un épithélium unistratifié cylindrique (25). La région antropylorique est le site de prédilection des lésions de brulure du fait d’un spasme pylorique réflexe entrainant une stase de produit acide dans le pylore (25). Mais ce site était rare dans notre cas. Dans tout le cas, la quantité, la concentration de l’acide, la présence ou non d’aliment au moment de l’ingestion, la position du patient au moment et juste après l’ingestion et la durée de persistance du produit dans l’estomac influaient sur la gravité des lésions (19) (23) (24) (25) (26).
Formation continue du personnel de santé
Même si la fréquence d’ingestion de caustique reste 2.50% des intoxiqués, la vigilance est la règle. La conduite à tenir en urgence doit être maîtrisée. Et un protocole thérapeutique doit être codifié à chaque stade de lésion caustique. La formation continue arrive à point nommé pour réactualiser les connaissances sur cette intoxication et de renforcer la maîtrise et les capacités techniques. Les médecins surtout l’interne de garde, infirmiers du service de toxicologie clinique et les endoscopistes sont les plus concernés. Et surtout il faudrait une meilleure collaboration entre les services concernés notamment avec le service d’endoscopie.
CONCLUSION
L’eau de batterie constitue l’acide le plus incriminé en cas d’ingestion de caustique à Madagascar. L’ingestion d’acide se voit surtout dans les milieux socioéconomiques défavorisés et particulièrement chez le sexe masculin ayant fait une tentative d’autolyse. Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique. La prise en charge est multidisciplinaire engageant les médecins urgentistes, la médecine de travail et de toxicologie, le réanimateur, l’endoscopiste et la chirurgie digestive. C’est aussi un problème de santé publique car ce sont les sujets jeunes qui sont concernés et par conséquent, l’Etat doit prendre des mesures pour améliorer la condition vie socio-économique et culturelle des malgaches ainsi que des mesures préventives pour diminuer les facteurs de risque favorisant à l’ingestion de ces produits caustiques.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITERATURE
1-Rappels de connaissance sur les produits caustiques
1-1-Définition
1-2-Types
1-3-Caractéristiques des principaux produits
1-4-Classification
2-L’ingestion de produit caustique
2-1-Physiopathologie
2-2-Circonstance de survenu
2-3-Facteurs favorisants
2-4-Clinique
2-5-Endoscopie
2-6-Prise en charge et conduite à tenir en urgence
2-7-Evolution et pronostic
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
1-Objectifs de l’étude
2-Méthode et matériels d’étude
2-1-Méthode
2-2-Matériels d’étude
2-2-1-Critères d’inclusion
2-2-2-Critères d’exclusion
2-2-3-Paramètres d’étude
3-Les résultats
3-1-Fréquence
3-2- Aspect épidémiologiques
3-3-Les antécédents
3-4-Tableau clinique
3-5- Examens complémentaires
3-6- Prise en charge initial
3-7- Gravité
3-8-séjour d’hospitalisation
3-9- Issu des patients
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE ET DISCUSSION
1-Fréquence
2-Aspect épidémiologique
2-1- Age
2-2 – Sexe
2-3- concernant l’intoxication
3-Clinique
4- Paraclinique
5- Aspect quantitatif et qualitatif de la prise en charge initial
SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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