Le diabète est un état d’hyperglycémie permanent résultant des facteurs génétiques et/ou environnementaux. Selon l’OMS, ce diagnostic est retenu lorsque la glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/l (soit 7 mmol/l) au moins lors de deux examens consécutifs.Le diabète est un problème majeur de santé publique à l’échelle planétaire. Son évolution est silencieuse et insidieuse jusqu’à l’apparition de complications lourdes de conséquences tant en terme de morbidité que de mortalité. Elle constitue la maladie métabolique la plus fréquente.La fréquence mondiale est de 246 millions et ce nombre devrait avoisiner les 400 millions d’ici 20 ans [1]. L’OMS prévoit que le nombre total atteint du diabète en Afrique passera de 10,4 millions en 2007 à 18,7 millions en 2025 si rien n’estfait [1]. Au Niger, la prévalence du diabète est estimée à 3,47% [1]. A Niamey, selon les médecins, il constitue la deuxième cause d’hospitalisation après le VIH et représente plus de 95% des consultations en médecine interne [2].
Historique du diabète sucré
1ersiècle avant jésus Christ : Arrêtée de Cappadoce décrit le diabète.
1815:Chevreul dose le sucre.
1869: Paul Langerhans décrit les îlots du pancréas endocrine.
1873: Bouchardât publie son régime.
1893: Minkowski et Von Mering attribuent au pancréas l’origine du diabète.
1900: Szobolew et Opie attribuent aux îlots de Langerhans la cause du diabète
1921-1922 : F.G. Banting et J.J.R Macleod reçoivent le prix Nobel pour la découverte de l’insuline et le partagent avec Ch. Best et J. Collip.
UNGAR, FRIEDMANN et SHAPIRO introduisent les biguanides dans la thérapeutique du diabète en 1954 [4,5].
Épidémiologie
Facteur de risque:
L’apparition d’un diabète est déterminée par une susceptibilité génétique et par des facteurs environnementaux. Le diabète de type 1 est le résultat d’un processus auto immun chez les individus génétiquement prédisposés. Cela mène à la destruction de la cellule beta de Langerhans du pancréas. Le caractère familial du diabète de type 2 est bien établi, bien que l’influence génétique soit forte dans le type 1.Les facteurs extérieurs sont surtout liés au mode de vie: alimentaire, surpoids/obésité et manque d’activité physique. Les autres facteurs de risque de complication sont : hypertension, hyperlipidémie, sédentarité et tabagisme [6].
Incidence et Prévalence:
Au niveau mondial, le nombre de diabétique était estimé à 366 millions en décembre 2011 et passera à 552 millions d’ici 2030 si rien n’est fait. L’essentiel de cet accroissement se produira dans les pays en développement [7]. En Finlande et en Angleterre, cette augmentation frappe surtout la tranche d’âge 0-4ans, tranche dont la prise en charge présente le plus de difficultés. On estime qu’il y aurait 14 à 16 millions de diabétiques aux USA, soit 5% de la population totale.La prévalence du diabète en Europe est estime à 4% de la population totale, soit 10 à 20% de la population de 60ans et plus. Au Niger, cette maladie qu’on croyait réservée aux pays riches est un problème de santé publique contrairement aux idées reçues. Depuis quelques années, les maladies infectieuses, telle que la fièvre jaune, l’infection au VIH, la tuberculose, le choléra ou le paludisme, n’ont plus le monopole dans le tiers monde. Les maladies cardiovasculaires, les cancers et le diabète se développent dans ces pays à une vitesse alarmante, selon l’organisation mondiale de la sante. En 2011, la prévalence du diabète était estimée à 8,3% de la population adulte [8].
Morbi-Mortalité :
Le diabète est une maladie chronique, invalidante et coûteuse en traitement qui, chaque année dans le monde tue plus de 4 millions de personnes et est responsable de plus d’un million d’amputations. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso font partie des pays les plus pauvres au monde et comptent parmi leur population déjà plus de 3% de personnes diabétiques. Le diabète représente déjà dans ces pays une cause majeure de décès, la première cause de cécité, de mise sous dialyse et représente 60% des amputations non traumatiques [8].
Définition et classification du diabète
Définition du diabète
Le diabète sucré est défini par une glycémie veineuse à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l (ou 7 mmol/l) à au moins deux reprises. Une glycémie veineuse à n’importe quelle heure de la journée supérieure ou égale à 2 g/l (11,1 mmol/l) accompagnée de signes cardinaux (asthénie, polyurie, polydipsie, amaigrissement).
Classification du diabète
Diabète de type 1(10 à 15 %)
Cette forme est la conséquence d’une maladie auto-immune qui détruit les cellules bêta des îlots du pancréas. La carence d’insuline qui en résulte nécessite le plus souvent l’administration quotidienne d’insuline exogène. La survenue d’un syndrome polyuro-polydipsique avec amaigrissement et asthénie chez un sujet jeune de moins de 30 ans et aussi une cétonurie associée à une glycosurie, permet d’affirmer son existence. Le plus souvent il n’y a pas d’antécédents familiaux de diabète type1 ; on retrouve un membre de la famille diabétique insulinodépendant qu’une fois sur dix.
Diabète de type 2 (85 à 90%)
Cette forme est caractérisée par des altérations de la sécrétion d’insuline et des anomalies de l’action de l’insuline sur ses tissus cibles : insulinoresistance. Son développement et son évolution associent des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux qui affectent à la fois la sécrétion et l’action de l’insuline sur les tissus. A l’opposé du type1, la découverte d’une hyperglycémie lors d’un examen systématique par exemple chez une personne de plus de 40 ans obèse ou ayant été obèse, ou présentant une surcharge pondérale à prédominance abdominale, avec fréquemment une hérédité du diabète de type 2, confirment l’existence d’un diabète de type 2.
Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel (DG) est définit comme un trouble de la tolérance glucidique diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse, quelle que soit son évolution dans le post-partum. Il concerne 1,5 à 6% de l’ensemble des grossesses et doit être dépisté avec le plus grand soin en raison de ses conséquences fœto-maternelles.
Autres types spécifiques du diabète
➤ Diabète Secondaire à une pancréatopathie :
• Pancréatectomie totale ou partielle ;
• Cancer du pancréas ;
• Hémochromatose ;
• Pancréatite chronique calcifiante.
➤ Diabète Secondaire à une endocrinopathie :
• Acromégalie ;
• Hypercortisolisme ;
• Phéochromocytome ;
• Hyperthyroïdie ;
• Hyperaldosteronisme.
➤ Diabètes iatrogènes :
Secondaires à certains médicaments tels que les glucocorticoïdes,les antihypertenseurs, les contraceptifs oraux, les antirétroviraux.
➤ Diabète par anomalies génétiques :
• Diabète de type MODY(MaturityonsetDiabètesoftheYoung)
Communément appelé diabète de la maturité, c’est-à-dire un diabète non insulinodépendant débutant chez un jeune, caractérisé par une hérédité autosomale dominante. Il s’agit d’un diabète de type 2 avant l’âge de 20 ans et souvent même avant l’âge de 10 ans.
• Diabète mitochondrial = syndrome MIDD
• Diabète néonatal transitoire ou définitif
• Syndrome Apex.
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Table des matières
1. INTRODUCTION
1.1. OBJECTIF GENERAL
1.2. OBJECTIF SPECIFIQUE
2. GENERALITES
2.1. HISTORIQUE DU DIABETE SUCRE
2.2. ÉPIDEMIOLOGIE
2.2.1. Facteur de risque
2.2.2. Incidence et Prévalence
2.2.3. Morbi-Mortalité
2.3. DEFINITION ET CLASSIFICATION DU DIABETE
2.3.1. Définition du diabète
2.3.2 Classification du diabète
2.3.2.1Diabète de type 1 (10 à 15 %)
2.3.1.1. Diabète de type 2 (85 à 90%)
2.3.1.2. Diabète gestationnel
2.3.1.3. Autres types spécifiques du diabète
2.4. LES COMPLICATIONS DU DIABETE
2.4.1. Les complications aiguës
2.4.2. Les complications chroniques mixtes
2.4.3. Les complications chroniques (dégénératives)
2.5. TRAITEMENT
2.5.1. Buts
2.5.2. Moyens et indications
2.5.3. L’activité physique
2.5.4. Les antis Diabétiques oraux
2.5.5. Les insulines
2.6. PIED DIABETIQUE
2.6.1. Rappel anatomique du pied
2.6.1.1. Ostéologie
2.6.1.2. Angéologie
2.6.1.3. Nerfs
2.6.2. Physiopathologie du pied diabétique
2.6.2.1. La neuropathie diabétique
2.6.2.2. La macro-angiopathie diabétique
2.6.2.3. Biomécanique
2.6.3. Facteurs déclenchant
2.6.4. Types de lésions
2.6.4.1. L’ulcère du pied diabétique (mal perforant)
2.6.4.2. Le pied de Charcot
2.6.4.3. L’infection du pied
2.6.4.4. Prévention
3. METHODOLOGIE
3.1. CADRE D’ETUDE
3.2. APERÇU SUR LE NIGER
3.2.1. Présentation du Niger
3.2.2. Démographie du Niger
3.2.3. Présentation de l’hôpital national de Niamey
3.2.3.1. Historique
3.2.3.2. Organisation
3.2.3.3. Ressources matériels
3.2.3.4. Présentation du pôle de médecine interne
3.2.3.5. Présentation du pavillon de la francophonie
3.2.3.6. Présentation du pôle d’hépato-gastro-entérologie
3.3. TYPE, PERIODE ET POPULATION D’ETUDE
3.4. ECHANTILLONNAGE
3.5. CRITERES D’INCLUSION
3.6. CRITERE DE NON INCLUSION
3.7. COLLECTE DES DONNEES
3.8. VARIABLES ETUDIEES
3.9. ANALYSE DES DONNEES
3.10. CONSIDERATION ETHIQUE ET DEONTOLOGIQUE
4. RESULTATS
5. DISCUSSION
6. CONCLUSION
7. RECOMMANDATIONS
8. REFERENCES
9. ANNEXES
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