PRISE EN CHARGE DES MYCOSES CUTANEES SUPERFICIELLES

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Kรฉratinocytes

Les kรฉratinocytes constituent la partie majoritaire de lโ€™รฉpiderme et se rรฉpartissent en 4 couches (figure 3) :
๏‚ง La couche basale (stratum basale) : cโ€™est la couche la plus profonde, composรฉe dโ€™une seule rangรฉe de kรฉratinocytes cubiques ou cylindriques directement en contact avec la jonction dermo-รฉpidermique. Ces cellules sont attachรฉes ร  la membrane basale par des hรฉmi-desmosomes. Les cellules souches se multiplient par mitose. Ainsi, chaque kรฉratinocyte donne naissance ร  deux cellules filles, lโ€™une reste dans la couche basale pour se diviser et lโ€™autre monte progressivement dans la couche supรฉrieure, poussant les autres cellules vers la surface.
๏‚ง La couche รฉpineuse (Stratum spinosum) : cette couche contient de 8 ร  10 strates de gros kรฉratinocytes polyรฉdriques. Celles-ci renferment un rรฉseau de filaments intermรฉdiaires principalement des faisceaux de prรฉ-kรฉratines rรฉsistant ร  la tension, qui traversent le cytosol pour se rattacher aux desmosomes. Cโ€™est cette organisation qui procure rรฉsistance et flexibilitรฉ ร  la peau. Les cellules les plus superficielles sโ€™aplatissent progressivement en migrant vers la couche granuleuse supรฉrieure. On trouve dissรฉminรฉs parmi les kรฉratinocytes, des granules de mรฉlanine et des macrophagocytes intra-รฉpidermiques. Ces derniers sont particuliรจrement abondants dans cette couche de lโ€™รฉpiderme.
๏‚ง La couche granuleuse (Stratum granulosum) : cette couche est constituรฉe de 3 ร  5 couches de kรฉratinocytes aplatis en cours dโ€™apoptose (mort cellulaire), leur noyau et leurs organites se dรฉsintรจgrent partiellement entrainant lโ€™accumulation de granules de kรฉratohyaline et dโ€™autres granules lamellรฉs. La formation de kรฉratine est favorisรฉe par les granules de kรฉratohyaline dans la couche supรฉrieure tandis que les granules lamellรฉs contiennent un glycolipide impermรฉabilisant, qui contribue fortement ร  limiter la dรฉperdition de lโ€™eau dans les couches รฉpidermiques et retarde lโ€™entrรฉe de substances รฉtrangรจres.
๏‚ง La couche cornรฉe (Stratum corneum) : la couche cornรฉe est la couche la plus superficielle de l’รฉpiderme. Elle se compose de 20 ร  30 rangรฉes de cellules mortes, entiรจrement remplies de fibrilles de kรฉratine et empilรฉes les unes sur les autres. Au sein de cette couche, les cellules sont continuellement desquamรฉes et remplacรฉes par les cellules des couches plus profondes. Les cellules terminales ne se fragmentent donc pas ; et finissent par tomber de la surface de la peau. Ces couches multiples de cellules mortes permettent ร  la couche cornรฉe de protรฉger les couches les plus profondes contre les blessures et lโ€™invasion microbienne.
En rรฉsumรฉ, nous pouvons donc dire que les cellules naissent ร  la lame basale, se diffรฉrencient progressivement jusquโ€™ร  mourir au niveau de la couche cornรฉe, oรน elles sont alors รฉliminรฉes. Le renouvellement รฉpidermique dโ€™une peau saine se fait en 3 semaines ; ce temps est raccourci dans certains processus pathologiques.
Les kรฉratinocytes assurent trois grandes fonctions, en rapport avec des structures morphologiquement individualisables :
๏‚ง la cohรฉsion de lโ€™รฉpiderme en rapport avec le cytosquelette et les systรจmes de jonction des kรฉratinocytes entre eux,
๏‚ง une fonction de barriรจre entre les milieux intรฉrieur et extรฉrieur en rapport avec la diffรฉrenciation terminale des kรฉratinocytes en cornรฉocytes,
๏‚ง la protection contre les radiations lumineuses en rapport avec les mรฉlanosomes (CRICKX ,2005; Marieb et Hoehn, 2014; Tortora et Derrickson ,2017).

Mรฉlanocytes

Les mรฉlanocytes constituent la deuxiรจme grande population cellulaire de lโ€™รฉpiderme. Ils proviennent des crรชtes neurales et ne colonisent que secondairement lโ€™รฉpiderme oรน, ร  terme, ils sont exclusivement situรฉs dans la couche basale de ce dernier. Les mรฉlanocytes รฉmettent des prolongements dendritiques entre les kรฉratinocytes de la couche supรฉrieure รฉpineuse en crรฉant une unitรฉ de pigmentation. Chaque mรฉlanocyte est en relation avec environ 36 kรฉratinocytes (figure 4).
Leur fonction est la synthรจse des mรฉlanines : phรฉo-mรฉlanines et eu-mรฉlanines, dans des organites spรฉcialisรฉs, les mรฉlanomes qui sont ensuite phagocytรฉes par les kรฉratinocytes, qui vont les amener dans les couches superficielles de lโ€™รฉpiderme. Ce qui va permettre de pigmenter la peau (CRICKX ,2005).

Cellules de Langerhans

Les cellules de Langerhans, troisiรจme population cellulaire de lโ€™รฉpiderme, reprรฉsentent 3 ร  8 % des cellules รฉpidermiques. Elles appartiennent au groupe des cellules dendritiques prรฉsentatrices dโ€™antigรจnes aux lymphocytes T, transรฉpithรฉliales. En effet, les cellules de Langerhans sont dโ€™abord produites au niveau des organes hรฉmatopoรฏรฉtiques. Elles vont ensuite migrer vers lโ€™รฉpiderme ou elles capturent les exo-antigรจnes par la voie des endosomes, de les apprรชter et de les rรฉexprimer en surface avec les molรฉcules de classe II du complรฉment majeur dโ€™histocompatibilitรฉ (CMH). Les cellules de Langerhans migrent ensuite ร  travers lโ€™รฉpiderme et le derme vers les ganglions lymphatiques oรน elles prรฉsentent l’antigรจne aux lymphocytes T CD4+ qui jouent un rรดle essentiel dans lโ€™initiation et lโ€™amplification dโ€™une rรฉponse immune et adaptative (CRICKX, 2005).

Cellules de Merkel

Les cellules de Merkel constituent la quatriรจme population cellulaire de lโ€™รฉpiderme. Ce sont des cellules neuro-รฉpithรฉliales, dรฉrivant des cellules souches de lโ€™รฉpiderme fล“tal, qui ont des fonctions de mรฉcano-rรฉcepteurs et des fonctions inductives et trophiques sur les terminaisons nerveuses pรฉriphรฉriques et les 10
annexes cutanรฉes. Elles se localisent dans la couche basale de lโ€™รฉpiderme oรน elles se trouvent dispersรฉes ou regroupรฉes en amas appelรฉs corpuscules de Merkel (CRICKX, 2005; Tortora et Derrickson, 2017).

Jonction dermo-รฉpidermique

La jonction dermo-รฉpidermique comme son nom l’indique sรฉpare l’รฉpiderme du derme. La complexitรฉ de sa structure et son importance fonctionnelle en font une zone ร  part entiรจre. Quatre zones sont classiquement distinguรฉes, de lโ€™รฉpiderme vers le derme :
๏‚ง La membrane plasmique
๏‚ง La Lamina lucida
๏‚ง La Lamina densa
๏‚ง La zone fibrillaire
La jonction dermo-รฉpidermique assure dans la peau plusieurs fonctions fondamentales :
๏‚ง support mรฉcanique pour lโ€™adhรฉsion de lโ€™รฉpiderme au derme ;
๏‚ง dรฉterminer la polaritรฉ des kรฉratinocytes basaux, lโ€™organisation spatiale des kรฉratinocytes et donc la structure de lโ€™รฉpiderme ;
๏‚ง barriรจre sรฉlective permettant le contrรดle des รฉchanges molรฉculaires et cellulaires entre les deux compartiments.
Cette zone dermo-รฉpidermique joue รฉgalement un rรดle fondamental au cours de la rรฉ-รฉpidermisation, lors de la cicatrisation cutanรฉe. Elle sert, au travers des glycoprotรฉines qui la constituent (principalement les laminines), de support pour lโ€™adhรฉsion et la migration des kรฉratinocytes (Dรฉmarchez, 2020).

Derme

Le derme est un tissu conjonctif fibro-รฉlastique composรฉ de cellules et d’une matrice intercellulaire. Cette derniรจre est formรฉe de protรฉines fibreuses (collagรจne, รฉlastine, rรฉticuline) et d’un gel interfibrillaire composรฉ de protรฉoglycanes, de glycoprotรฉines, de sels et d’eau. Le derme comprend aussi d’importantes ramifications vasculaires, un vaste rรฉseau nerveux et des annexes cutanรฉes. Il est arbitrairement divisรฉ en deux rรฉgions anatomiques : la zone papillaire et la zone rรฉticulaire (CRICKX, 2005; Prost-Squarcioni, 2006).

Hypoderme

Lโ€™hypoderme, appelรฉ encore tissu sous-cutanรฉ, est situรฉ sous le derme. Il est composรฉ dโ€™un tissu conjonctif lรขche contenant des adipocytes et des fibres de collagรจne. Il comprend deux parties : une partie superficielle, le pannicule adipeux formรฉ de lobules dโ€™adipocytes, et une partie profonde ou couche fibreuse qui est reliรฉe au derme par du tissu conjonctif dense, les ligaments cutanรฉs. Lโ€™hypoderme est richement vascularisรฉ. Cette propriรฉtรฉ permet la capture rapide de mรฉdicaments injectรฉs ร  son niveau. Il contient รฉgalement des rรฉcepteurs sensitifs encapsulรฉs, les corpuscules de Vater-Pacini. Lโ€™hypoderme permet grรขce ร  ses cellules, les adipocytes, le stockage et le relargage des graisses en fonction des besoins de lโ€™organisme. Elle permet dโ€™amortir les chocs, et constitue un tissu isolant (Marieb et Hoehn, 2014; Gรฉrard Tachdjian, 2016).

Film hydrolipidique

La fonction de barriรจre de la peau rรฉside principalement dans la couche cornรฉe de lโ€™รฉpiderme. Elle repose sur la prรฉsence de kรฉratinocytes (ou cornรฉocytes) intรฉgrรฉs dans une matrice riche en lipides. Une autre classe de lipides est รฉgalement sรฉcrรฉtรฉe ร  la surface de l’รฉpiderme. Au contact de l’environnement, ces lipides interagissent avec l’eau, formant le film hydrolipidique. Le film hydrolipidique, une รฉmulsion dโ€™eau et de graisse, a un pH acide qui diffรจre selon les parties du corps : il est de 4 pour le cuir chevelu, 5 pour le visage, et de 6,5 au niveau des plis. Il est composรฉ ร  partir du mรฉlange de sรฉbum, produit par les glandes sรฉbacรฉes, de sueur, produite par les glandes sudoripares, de produits issus de la kรฉratinisation รฉpidermique, de substances bactรฉriennes et de substances exogรจnes (cosmรฉtiques, saletรฉs) (Thibodeau, 2015).
La quantitรฉ et la composition du film hydrolipidique varient selon les parties du corps, mais รฉgalement en fonction de facteurs exogรจnes (humiditรฉ de lโ€™air, saison) et endogรจnes (stress, maladie) (Sรฉgard C. 2015; Serra et Veggetti, s. d.). Ce film permet de former une premiรจre barriรจre protectrice avant lโ€™รฉpiderme. Il crรฉe un environnement parfait pour permettre lโ€™action des enzymes intervenant dans la desquamation de lโ€™รฉpiderme, ou encore la rรฉparation de la couche cornรฉe de lโ€™รฉpiderme lorsquโ€™elle est abรฎmรฉe. Il participe รฉgalement ร  la souplesse de la peau (Sรฉgard C, 2015; Serra et Veggetti, s. d.)..2. Glandes sudoripares
Le corps humain possรจde trois ร  quatre millions de glandes sudoripares. Les cellules de ces glandes sรฉcrรจtent la sueur, dans les follicules pileux ou directement sur la surface de la peau via des pores. Les glandes sudoripares sont divisรฉes en deux types principaux en fonction de leur structure et de leur type de sรฉcrรฉtions, les glandes sudoripares eccrines et apocrines (Tortora et Derrickson 2017; Martini 2009).

Glandes eccrines

Les glandes sudoripares eccrines sont des glandes simples, tubulaires et torsadรฉes. Elles sont distribuรฉes dans la plupart des rรฉgions du corps, et spรฉcialement au niveau du front, des paumes et des plantes des pieds. La partie sรฉcrรฉtrice de ces glandes est principalement localisรฉe au niveau du derme profond. Le canal excrรฉteur traverse le derme et l’รฉpiderme et se termine par un pore ร  la surface de la peau. Elles sont actives dรจs la naissance et sรฉcrรจtent en permanence une sueur claire inodore, incolore, plus ou moins acide (pH 4 ร  6,8 (approximativement 600 ml par jour) constituรฉe principalement d’eau avec quelques ions (principalement Na + Cl-), d’urรฉe, d’ammoniaque, dโ€™acides aminรฉs, de glucose et d’acide lactique. La principale fonction de ces glandes est de rรฉguler la tempรฉrature corporelle via l’รฉvaporation. La sueur produite fait partie du film hydrolipidique, elle rรฉgule le pH cutanรฉ, contrรดle le dรฉveloppement de la flore saprophyte et contribue ร  l’hydratation cutanรฉe par apport d’acide lactique (Tortora et Derrickson, 2017; Martini, 2009).

Glandes apocrines

Les glandes sudoripares apocrines sont รฉgalement des glandes simples, tubulaires et torsadรฉes mais elles possรจdent des canaux et une lumiรจre plus large que les glandes eccrines. Elles sont prรฉsentes essentiellement au niveau des creux axillaires, de l’aine, des arรฉoles des seins et au niveau de la barbe des hommes mais ne commencent ร  fonctionner qu’ร  la pubertรฉ. La portion sรฉcrรฉtrice de ces glandes sudoripares est situรฉe au niveau du derme profond ou de la couche supรฉrieure du tissu sous-cutanรฉ, et leur canal de sรฉcrรฉtion s’ouvre dans un follicule pileux. Les glandes sudoripares apocrines apparaissent laiteuses ou blanches, contiennent les mรชmes composants que les glandes eccrines en plus de lipides et de protรฉines. La transpiration sรฉcrรฉtรฉe par les glandes apocrines n’est par odorante. Cependant, quand elle interagit avec les bactรฉries de la peau, ces derniรจres en mรฉtabolisent les composants. Ce qui donne ร  la transpiration cette odeur musquรฉe qui est souvent considรฉrรฉe comme l’odeur corporelle. Elles sรฉcrรจtent รฉgalement de la sueur lors des activitรฉs sexuelles (Revuz, 2009).

Ongles

La face cutanรฉe dorsale de chaque doigt et de chaque orteil, forme une annexe trรจs spรฉcialisรฉe, lโ€™ongle qui a des fonctions multiples : protection, plan fixe de contre-pression dans la sensibilitรฉฬ pulpaire tactile, prise fine, rรดle agressif ou esthรฉtique. Les diffรฉrentes parties de l’ongle sont : la racine cachรฉe, qui est recouverte par le repli unguรฉal proximal, et la tablette unguรฉale visible, reposant sur le lit de l’ongle qui est une zone รฉpidermique ne comportant que les couches germinative et รฉpineuse (Serra et Veggetti, s. d.; CRICKX, 2005).

Physiologie de la peau

Fonctions de la peau

Fonction protectrice

๏‚ง Barriรจre chimique
La barriรจre chimique est formรฉe par les sรฉcrรฉtions de la peau et la mรฉlanine. Bien que la surface de la peau (sa couche cornรฉe) foisonne de bactรฉries (plus de 200 genres diffรฉrents), le faible pH des sรฉcrรฉtions cutanรฉes retarde leur multiplication. De plus, le dermicide contenu dans la sueur et les substances bactรฉricides du sรฉbum รฉliminent bon nombre de bactรฉries. Les cellules de l’รฉpiderme sรฉcrรจtent aussi un antibiotique naturel appelรฉ dรฉfensine humaine (ou peptide hBD-2), qui perfore la paroi bactรฉrienne et la transforme en passoire. Lorsque la peau est blessรฉe, les kรฉratinocytes libรจrent de grandes quantitรฉs de peptides protecteurs appelรฉs cathรฉlicidines, qui empรชchent l’infection de la plaie par les streptocoques du groupe A avec une remarquable efficacitรฉ (Doutre, 2009; Schrรถder et Harder, 2006; CRICKX, 2005; Marieb et Hoehn, 2014).
๏‚ง Protection mรฉcanique
La peau oppose une rรฉsistance souple aux traumatismes directes ou par tractions. Ces fonctions mรฉcaniques dรฉpendent principalement du derme dont lโ€™armature collagรจne est extensible jusquโ€™ร  un certain point tandis que les fibres รฉlastiques permettent le retour ร  la position antรฉrieure. Les cellules adipeuses de l’hypoderme constituent une protection qui absorbe les chocs, protรฉgeant les tissus musculaires et les fascias (les tissus fibreux qui entourent les muscles) situรฉs en dessous (CRICKX, 2005; Schrรถder et Harder, 2006).
๏‚ง Protection microbiologique
La couche cornรฉe de l’รฉpiderme et son manteau acide protecteur forment une barriรจre contre les bactรฉries et les champignons. Deux types de cellules ont des fonctions protectives du point de vue immunologique :
๏ƒ˜ les macrophages intra-รฉpithรฉliaux alertent le systรจme immunitaire de la prรฉsence des microbes dangereux et potentiellement envahissant en les reconnaissants et en les modifiants ;
๏ƒ˜ les macrophages du derme phagocytent les bactรฉries et les virus qui arrivent ร  traverser lโ€™รฉpiderme (Doutre, 2009; Schrรถder et Harder 2006; CRICKX, 2005; Marieb et Hoehn, 2014).

Maintien de la tempรฉrature corporelle

Lโ€™organisme doit maintenir une tempรฉrature interne constante ร  37ยฐC. Cโ€™est ร  cette tempรฉrature que les rรฉactions enzymatiques au sein des cellules sโ€™effectuent de faรงon optimale. De faรงon physiologique, la tempรฉrature interne est un peu plus รฉlevรฉe le soir que le matin ; elle varie autour de 37ยฐC ยฑ0,5ยฐC. Des mรฉcanismes rรฉgulateurs interviennent pour maintenir cette homรฉostasie (CRICKX, 2005).
๏‚ง Thermolyse
Lorsque la tempรฉrature du corps s’รฉlรจve en rรฉponse ร  un milieu oรน la tempรฉrature est รฉlevรฉe ou ร  la chaleur dรฉgagรฉe par l’exercice, les glandes sudoripares eccrines produisent plus de sueur. En s’รฉvaporant ร  la surface de la peau, la sueur contribue ร  abaisser la tempรฉrature corporelle, car รฉtant principalement composรฉe d’eau, elle permet d’รฉvacuer de grandes quantitรฉs de chaleur. De plus, les vaisseaux sanguins du derme se dilatent. Par consรฉquent, une plus grande quantitรฉ de sang circule dans le derme, et comme le sang transporte la chaleur produite par les cellules, il s’ensuit une plus grande dรฉperdition de chaleur par l’organisme (CRICKX 2005; Tortora et Derrickson 2017).
๏‚ง Thermogรฉnรจse
Lorsque la tempรฉrature du milieu environnant est basse, on observe les phรฉnomรจnes contraires. En effet, la production de sueur par les glandes sudoripares eccrines diminue et le corps conserve ainsi sa chaleur. De plus, les vaisseaux sanguins du derme de la peau se contractent (leur diamรจtre devient plus petit), ce qui diminue lโ€™irrigation sanguine dans la peau et rรฉduit la dรฉperdition de chaleur par l’organisme (CRICKX, 2005; Tortora et Derrickson, 2017).

Fonction sensorielle

La peau est un organe sensoriel majeur. Les trois compartiments de la peau, l’hypoderme, le derme et l’รฉpiderme (sauf la couche cornรฉe), sont innervรฉs. Des fibres motrices innervent les vaisseaux, le muscle arrecteur du poil et les glandes sudoripares dans le derme. De plus, du fait de sa position, la peau se comporte comme un rรฉcepteur majeur de l’organisme qui rรฉpond ร  des stimuli mรฉcaniques ou thermiques. Cette propriรฉtรฉ est due ร  la prรฉsence d’un grand nombre de rรฉcepteurs sensitifs. Ils se prรฉsentent sous forme de terminaisons nerveuses libres (rรฉcepteurs non encapsulรฉs) ou de structures plus complexes incluant des capsules conjonctives (rรฉcepteurs encapsulรฉs) (Serra et Veggetti, s. d.; Leroy-Malherbe, 2018).

Protection contre les UV

La peau protรจge contre les effets nocifs du soleil, dus aux rayons ultra-violets (U.V.). Cette protection est assurรฉe par la couche cornรฉe dont le pigment mรฉlanique, รฉlaborรฉ par les mรฉlanocytes et transfรจrรฉ aux kรฉratinocytes, absorbe une partie de l’รฉnergie photonique U.V. En effet, le nombre trรจs รฉlevรฉ de liaisons prรฉsentes dans ce polymรจre dโ€™indole (eu-mรฉlanine) et dans des produits intermรฉdiaires dรฉrivรฉs de lโ€™oxydation de la tyrosine confรจre ร  la mรฉlanine son pouvoir absorbant des rayonnements. Par ailleurs, il existe dโ€™autres molรฉcules รฉpidermiques endogรจnes, ร  part la mรฉlanine, qui assurent la photoprotection, telles que lโ€™acide urocanique qui a une faible activitรฉ filtrante anti-UVB (CRICKX, 2005; Abdayem et Haftek, 2018; Pillon, 2016).

Fonction mรฉtabolique

La peau participe ร  la synthรจse de la vitamine D qui est essentielle ร  la croissance et ร  la santรฉ osseuse. La synthรจse de la vitamine D requiert lโ€™activation dans la peau dโ€™une molรฉcule qui est le cholesterol prรฉcurseur par les ultraviolets du soleil. Des enzymes du foie et des reins modifient ensuite la molรฉcule activรฉe, pour finalement produire le calcitriol, la forme la plus active de la vitamine D. Le calcitriol est une hormone qui favorise lโ€™absorption du calcium ร  partir des aliments du systรจme digestif, lequel diffuse ensuite vers le sang. En favorisant lโ€™absorption intestinale du calcium et du phosphore et en stimulant la minรฉralisation osseuse, la vitamine D joue un rรดle important dans le maintien de lโ€™homรฉostasie phosphocalcique. Un dรฉficit en vitamine D a pour consรฉquence des troubles de croissance chez lโ€™enfant (rachitisme) et une augmentation du risque de fractures chez lโ€™adulte (ostรฉomalacie) (CRICKX, 2005).

Le sรฉbum

Le sรฉbum procure au poil sa souplesse et sa flexibilitรฉ, et lui donne un aspect luisant. Il rend la peau, dans une certaine mesure, impermรฉable ร  l’eau, et il agit comme un agent bactรฉricide et antifongique, empรชchant l’infection. Il prรฉvient aussi le dessรจchement et le craquellement de la peau, en particulier de celle exposรฉe ร  la chaleur et au soleil. L’activitรฉ de ces glandes s’accroรฎt ร  la pubertรฉ ; elle est moindre aux รขges extrรชmes, rendant la peau des nourrissons et des personnes รขgรฉes exposรฉe aux consรฉquences d’une humiditรฉ excessive (macรฉration) (Ross et Wilson s. d.; Rizzo, 2015).

Composition chimique du sรฉbum

Le sรฉbum est un milieu complexe. A lโ€™origine, le sรฉbum est constituรฉ de cires (26%), de triglycรฉrides (57%) et de squalรจne (12%). ร€ ce sรฉbum, s’ajoutent les lipides d’origine รฉpidermique de type stรฉrols (1,5%), cรฉramides, esters de stรฉrols (3 %). La proportion relative de ces divers composants est variable, notamment en fonction de la taille des glandes sรฉbacรฉes (Revuz, 2009).

Mรฉcanisme de la sรฉcrรฉtion sรฉbacรฉe

Les cellules basales, qui sont au contact du tissu conjonctif, forment une assise de cellules cubiques. Ces cellules quittent la couche basale, se chargent de gouttelettes lipidiques, augmentent de volume et deviennent polyรฉdriques. Le noyau dรฉgรฉnรจre petit ร  petit avant de disparaรฎtre, puis la cellule รฉclate ainsi que son contenu lipidique. Les dรฉbris cellulaires et le contenu lipidique forment le sรฉbum qui est libรฉrรฉ dans le canal excrรฉteur de la glande sรฉbacรฉe qui rejoint le canal pilo-sรฉbacรฉ. Il s’agit dโ€™une sรฉcrรฉtion holocrine. Le sรฉbum remonte le long du poil dans le canal pilo-sรฉbacรฉ jusqu’ร  la surface de la peau (figure 6) (CRICKX, 2005).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA PEAU ET SES ANNEXES
I.1. Histologie de la peau
I.1.1. ร‰piderme
I.1.1.1. Kรฉratinocytes
I.1.1.2. Mรฉlanocytes
I.1.1.3 Cellules de Langerhans
I.1.1.4. Cellules de Merkel
I.1.2. Jonction dermo-รฉpidermique
I.1.3. Derme
I.1.4. Hypoderme
I.1.5. Film hydrolipidique
I.1.6. Annexes cutanรฉes
I.1.6.1. Follicule Pilo-Sรฉbacรฉ
I.1.6.1.1. follicule pileux
I.1.6.1.2. Glandes sรฉbacรฉes
I.1.6.2. Glandes sudoripares
I.1.6.2.1. Glandes eccrines
I.1.6.2.2. Glandes apocrines
I.1.6.3. Ongles
I.2. Physiologie de la peau
I.2.1. Fonctions de la peau
I.2.1.1. Fonction protectrice
I.2.1.2. Maintien de la tempรฉrature corporelle
I.2.1.3. Fonction sensorielle
I.2.1.4. Protection contre les UV
I.2.1.5. Fonction mรฉtabolique
I.2.2. Le sรฉbum
I.2.2.1. Composition chimique du sรฉbum
I.2.2.2. Mรฉcanisme de la sรฉcrรฉtion sรฉbacรฉe
I.2.2.4. Rรฉgulation hormonale
CHAPITRE II : LES MYCOSES CUTANEES SUPERFICIELLES
II.1. Dรฉfinition des mycoses cutanรฉes superficielles
II.2. Agents responsables
II.2.1. Dermatophytoses
II.2.2. Candidoses
II.2.3. Malassezioses
II.3. Classification
II.3.1. Dermatophytoses
II.3.1.1. Dermatophytie de la peau glabre
II.3.1.1.1. Dermatophytie circinรฉe
II.3.1.1.2. Intertrigos dermatophytiques
II.3.1.1.3. Kรฉratodermies palmoplantaires
II.3.1.2. Dermatophytoses unguรฉale
II.3.1.3. Teignes
II.3.2. Candidoses
II.3.2.1. Intertrigos candidosiques
II.3.2.2. Pรฉrionyxis et onyxis candidosique
II.3.3. Malassezioses
II.3.3.1. Pityriasis versicolor
II.3.3.2. Dermite sรฉborrhรฉique
II.4. Facteurs favorisants
CHAPITRE III : DIAGNOSTIC DES MYCOSES CUTANEES SUPERFICIELLES
III.1. Diagnostic des dermatophytoses
III.1.1. Prรฉlรจvement
III.1.1.1. Squames
III.1.1.2. Poils et cheveux
III.1.1.3. Ongles
III.1.2. Examen direct
III.1.2.1. Techniques
III.1.2.2. Rรฉsultats
III.1.2.2.1. Squames et ongles
III.1.2.2.2. Cheveux et poils
III.1.2.2.2.1. Teigne endothrix
III.1.2.2.2.2. Teignes endo-ectohrix
III.1.3. Culture
III.1.3.1. Milieu dโ€™isolement
III.1.3.2. Milieux dโ€™identification
III.1.4. Identification
III.2. Diagnostic des candidoses
III.2.1. Prรฉlรจvement
III.2.2. Examen direct
III.2.3. Culture
III.2.4. Identification
III.2.4.1. Identification du genre
III.2.4.1.1. Test de blastรจse
III.2.4.1.2. Test de chlamydosporulation
III.3. Malassezia furfur
III.3.1. Lumiรจre de wood
III.3.2. Scotch test
III.3.3. Examen direct
III.3.4. Culture
CHAPITRE IV : PRISE EN CHARGE DES MYCOSES CUTANEES SUPERFICIELLES
IV.1. Rappels sur les molรฉcules utilisรฉes dans le traitement des mycoses cutanรฉes superficielles
IV.1.1. Antifongiques systรฉmiques
IV.1.1.1. Grisรฉofulvine
IV.1.1.2. Dรฉrivรฉs imidazolรฉs
IV.1.1.2.1. Kรฉtoconazole
IV.1.1.2.2 Itraconazole
IV.1.1.2.3. Fluconazole
IV.1.1.3. Terbinafine
IV.1.2. Antifongiques locaux
IV.1.2.1. Dรฉrivรฉs imidazolรฉs
IV.1.2.2. Terbinafine
IV.1.2.3. Ciclopirox olamine
IV.1.2.4. Amorolfine
IV.2. Traitement actuel des mycoses superficielles
IV.2.1. Dermatophytoses
IV.2.1.1. Teignes
IV.2.1.1. Epidermophytie
IV.2.1.2. Les intertrigos
IV.2.1.3. Dermatophytoses unguรฉales
IV.2.1.4. Dermatophyties particuliรจres
IV.2.2. Candidoses cutanรฉes
IV.2.2.1. Intertrigos
IV.2.2.2. Onyxis et pรฉrionyxis candidosique
IV.2.3. Malassezioses
IV.2.3.1. Pityriasis versicolor
IV.2.3.2. Dermite sรฉborrhรฉique
CONCLUSION
REFERENCES

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