Depuis que les hommes ont pris conscience de la diffรฉrence entre les deux genres, les femmes sont exposรฉes tout au long de leur vie, ร des violences physiques, sexuelles et psychologiques, souvent subis dans le silence comme si cโรฉtait une fatalitรฉ, voire mรชme dรฉniรฉes par les victimes elles mรชme. Les violences sexuelles constituent ainsi un phรฉnomรจne majeur de plus prรฉsent qui dรฉtruit les jeunes filles dans le monde entier, plus particuliรจrement dans les pays pauvres et sous dรฉveloppรฉs. Sur le plan international, un rapport de lโOMS datant de 2014 souligne que 14% des femmes et 5 ร 10% des hommes dans le monde rapportent avoir connu des violences sexuelles pendant leur enfance. Ce genre de violence se prรฉsente sous plusieurs aspects dans la sociรฉtรฉ et ce dans tous les pays. Elles touchent les mineures dans 56,4% des cas, et se rencontrent surtout chez les adolescents. Les รฉtudes depuis lโannรฉe 2000 relรจvent que le nombre de victimes augmente dโannรฉe en annรฉe.
Madagascar nโest pas ร lโabri de ce phรฉnomรจne. Nous entendons presque tous les jours par le biais des mรฉdias des violences sexuelles quโendurent les femmes et surtout les enfants, mรชme au sein de leur propre foyer. Ces violences regroupent entre autre le viol, la prostitution forcรฉe, le harcรจlement sexuel et bien dโautres formes. Mais dans la prรฉsente รฉtude, nous nous focaliserons plus particuliรจrement sur le viol intrafamilial qui implique un membre de la famille de la victime, chose intรฉgrante devant unes sociรฉtรฉ rรฉprimant les actes incestueux. Raison pour la quelle ce travail intitule ยซPrise en charge des mineurs victimes de viols intrafamilial: cas du centre ยซ VONJY ยป au Centre Hospitalier Universitaire de Gynรฉco-Obstรฉtrique de Befelatanana (CHUGOB) ยป.Le centre vonjy CHUGOB est des associations et centre qui ลuvrent pour lโenfance. Elle a pour vocation de prendre en charge les enfants victimes de violences sexuelle peu importe la catรฉgorie sociale de la famille. Le centre a pour mission de rรฉaliser une visite mรฉdicale, dโouvrir poursuite judiciaire de lโauteur et de promouvoir lโaccompagnement psychosocial de lโenfant victime de violence sexuelle pour une nouvelle vie familial selon leurs droits. Lโassociation lutte aussi contre la marginalisation de lโenfant dans la famille, la communautรฉ et de la sociรฉtรฉ.
PRESENTATION DE LIEU DโETUDE
Au niveau international (cas de France)
Lโinceste est un flรฉau qui reste encore un tabou en France. Pourtant, selon une รฉtude de lโinstitut Harris Interactive, quatre millions de Franรงais se disent victimes dโinceste (dont des attouchements ou des agressions sexuelles de la part dโun proche parent), soit 6% de la population. Lโinceste est une dure rรฉalitรฉ dont le traumatisme laisse souvent des marques ร vie, pour les victimes.
Dโaprรจs Isabelle Aubry, prรฉsidente fondatrice de lโAssociation Internationale des victimes de lโInceste (AIVI) : ยซ en 2009, il y avait deux millions de victimes dโinceste dans leur sondage Ipsos ยป. Cela signifie selon elle que ยซ la parole se libรจre ยป. Les victimes ne cachent plus et osent affronter leur douleur. Isabelle Aubry avance un autre chiffre, tout aussi inquiรฉtant : ยซ 75% des agressions sexuelles sur mineur interviennent dans le cadre familial alors quโon a lโimpression que le danger vient de lโextรฉrieur. Mais non, il est au sein de la famille ยป. Elle ajoute aussi que ยซ 27% de Franรงais connaissent au moins une victime dโinceste ยป.
Il serait ainsi primordial de prendre en charge des mesures plus concrรจtes pour en finir avec ce flรฉau. Selon la recherche, le quotidien des personnes victimes dโinceste est stigmatisรฉ ร vie que ce soit au niveau de la santรฉ, des รฉtudes ou travail. Une victime sur deux tente de se suicider au moins une fois dans sa vie. Les traumatismes peuvent tuer mรชme cinquante ans aprรจs les faits.
La prรฉsidente de lโAIVI affirme quโ: ยซil y a des mesure ร prendre. On a fait un plan cancer, un plan diabรจte, un plan autisteโฆIl faut donc faire un plan inceste ยป. Grรขce ร lโaction de son association, lโAssemblรฉe nationale vient de vote lโinsertion de lโinceste dans le code pรฉnal, qui en avait รฉtรฉ retirรฉ aprรจs la Rรฉvolution franรงaise.
Au niveau nationalย
En raison de la dรฉtรฉrioration de la structure familiale, le phรฉnomรจne de lโinceste commence ร se rรฉpondre sur le territoire malgache. La rรฉalitรฉ frรฉquente dโInceste ร Madagascar sโest accrue, selon les statistiques du centre vonjy ร la maternitรฉ de Befelatanana et ceux du Fonds de Nations Unies pour lโenfance (UNICEF). Durant lโannรฉe 2015, les responsables du centre ont enregistrรฉ huit cas dโincestes. Cependant, le mรชme nombre de cas est enregistrรฉ entre le mois de janvier et de mai 2016. Au total, les cas dโInceste reprรฉsentent 8% des viols enregistrรฉs dans le centre vonjy. Pour lโheure, le gouvernement malgache est impuissant face ร ces cas de viols et dโincestes. ยซ La dรฉchรฉance de la relation entre le mari et la femme peut รชtre ร lโorigine de ces actes ยป.
De nombreux textes internationaux ratifiรฉs par Madagascar consacrent le droit ร la protection de lโenfant : garรงon et fille, en particulier la CDE et ses protocoles facultatifs. La CDE affirme dans son article 19 obligations pour lโEtat partie de protรฉger les enfants contre ยซ โฆtoute forme de violence, dโattente ou de brutalitรฉs physiques mentales, dโabandon ou de nรฉgligence, de mauvais traitement ou dโexplication, y compris la violence sexuelle, pendant quโil est sous la garde de ses parents ou de lโun dโeux, de son ou ses reprรฉsentants lรฉgaux ou de toute autre personne ร qui il est confiรฉ ยป. La convention ajoute que ยซ ces mesures de protection doivent comprendre, selon quโil conviendra, des procรฉdures efficaces pour lโรฉtablissement de programme sociaux visant ร fournir lโappui nรฉcessaire ร lโenfant et ร ceux ร quโil est confiรฉ, ainsi que pour dโautre formes de prรฉvention, et aux fins dโidentification, de rapport, de renvoi, dโenquรชte, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de lโenfant ยป, et ยซ comprendre รฉgalement, selon quโil conviendra, des procรฉdures dโintervention judiciaire ยป.
Au niveau local
Pour la ville dโAntananarivo et ses pรฉriphรฉries, la maternitรฉ de lโHรดpital Universitaire de Gynรฉcologie-Obstรฉtrique de Befelatanana (CHUGOB) accueille tous usagers recherchant des services liรฉs ร lโaccouchement ou des soins ร lโaccouchement ou des soins obstรฉtricaux et gรฉnรฉsiques, y compris les victimes de violences sexuelles.
Le CHUGOB
Le Centre Hospitalier Universitaire de Gynรฉco-obstรฉtrique de Befelatanana (CHUGOB) fut construit en 1957. Actuellement, il est dirigรฉ par le professeur ANDRIAMPANALINARIVO HERY Rakotovao qui conduit prรจs de 230 personnels en janvier 2015 dont 46 mรฉdecins, 89 paramรฉdicaux, 3 assistantes sociaux, 30 agents administratifs, 32 agents dโappui, 21 ECD et 9 ELD repartie dans les divers services : le service dโaccouchement, de rรฉanimation, dโobstรฉtrique, de rรฉanimation nรฉonatale, de grossesse ร risque, de gynรฉcologie et des consultations externes et de planification familiale sans oubliรฉ les services administratifs, financiรจres et social.
Service social
Le service social actuel est assurรฉ par trois salariรฉs. Leur principales attributions au sein de lโhรดpital sont le suivi des lettres dโengagement, la prise en charge des nรฉcessiteux tant sur le plan matรฉriel que sur les conseils, les sensibilisations en matiรจre de bonne pratique de santรฉ (hygiรจne corporelle, nutrition du nourrisson, espacement des naissances et Planification Familiale). Mais aussi en matiรจre juridique, lโencouragement ร enregistrer les naissances ainsi que des comportements indiquรฉs pour une mรจre (amour maternelle, considรฉration de son enfant, soins et attention qui sโen suit). Sโy ajoute enfin la prise en main des VVS qui sโest renforcรฉ par lโouverture du centre ยซ VONJY ยป fournissant des soins particuliers aux enfants victimes de ces violences sexuelles instaurรฉes aux seins de lโรฉtablissement hospitalier.
Centre ยซ vonjy ยป
Le Centre vonjy dโAntananarivo, est le premier centre de prise en charge intรฉgrรฉe des enfants victimes de violence sexuelle ร Madagascar, il a รฉtรฉ officiellement inaugurรฉ le 4 Mars 2015 au sein de lโHรดpital Universitaire de Gynรฉcologie-obstรฉtrique de Befelatanana.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : Cadrage contextuel, conceptuel et mรฉthodologique
Chapitre 1 : Prรฉsentation du lieu
Chapitre 2 : Repรจres thรฉorico-conceptuel et mรฉthodologie de la recherche
Partie II : Application des choix thรฉoriques sur terrains
Chapitre 4 : Gรฉnรฉralitรฉ sur les enfants victimes de viol, le profil type de lโauteur et les causes du viol intrafamilial.
Chapitre 5 : Les impacts du viol aux victimes et les impacts de lโintervention du centre vonjy aux enfants victimes de violence sexuelle.
Partie III : Approche prospective de la rรฉsolution de la problรฉmatique
Chapitre 6 : Analyse bilan et discussion
Chapitre 7 : Recommandation du travailleur social
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES