Prise en charge décentralisée des enfants infectés par le vih

L’infection à VIH est une maladie virale, infectieuse et chronique transmissible par voie sexuelle, sanguine et materno-fœtale, due au virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH1 et VIH2) [1,2]. Elle pose un véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale, avec un impact socio-économique considérable surtout en Afrique au sud du Sahara qui reste ainsi la région la plus touchée avec 25,8 [23,5-26,1] millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en 2014. Elle concentre 66% des nouvelles infections dans le monde [3].

La transmission mère-enfant (TME) du VIH contribue largement à la transmission du VIH. Dans le monde, 240 000 enfants [210 000–280 000] ont été nouvellement infectés par le VIH en 2014, contre 580 000 [530 000–640000] en 2001. L’infection des nourrissons entraîne une maladie chronique dont ils souffriront toute leur vie, raccourcissant ainsi potentiellement leur espérance de vie. Ceci constitue également un coût important sur le plan humain, social et économique.

Le taux de transmission mère-enfant du VIH varie de15 à 45%. Toutefois, des interventions efficaces permettent de ramener ces taux à des niveaux inférieurs à 5%. C’est ainsi que la communauté mondiale s’était engagée à accélérer les progrès en matière de prévention de la transmission mèreenfant (PTME) par une initiative visant à l’éliminer en 2015 [4]. L’élimination de la transmission mère-enfant du VIH permettra d’améliorer un large éventail d’aspects de la santé de la mère et de l’enfant tout en contribuant directement aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier aux OMD 4 et 5, qui visent respectivement à réduire la mortalité de l’enfant et à améliorer la santé maternelle, ainsi qu’à l’OMD6, qui vise à enrayer la propagation du VIH .

Actuellement dans le monde, la mortalité due au VIH /SIDA est de 7.7% chez les enfants de moins de 5ans [6]. En Afrique, l’infection à VIH est l’une des principales causes de mortalité et de morbidité chez le nourrisson et l’enfant [7]. Sans interventions pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH (PTME), le risque s’élève de 30% à 40% chez un enfant né d’une mère infectée dans le contexte africain. Les autres 60% à 70% d’enfants, bien que n’étant pas infectés par le VIH ont un risque de mortalité 2 à 5 fois supérieur en comparaison aux enfants nés d’une mère non infectée [6]. Ce phénomène est une conséquence directe de la maladie VIH de leur mère.

Au Sénégal, même si la prévalence du VIH est inférieure à 1 % [8,9], Concernant la transmission du VIH de la mère à l’enfant, les risques de contamination sont plus importants en fin de grossesse et pendant l’accouchement par voie basse, (jusqu’à 40 % de risque en l’absence de prise en charge) mais un traitement de la mère et de l’enfant et la pratique éventuelle d’une césarienne peuvent ramener ce chiffre à 1 %. Le risque de transmission au cours de l’allaitement est quant à lui estimé à 25 % en l’absence de tout traitement de la mère et/ou de l’enfant [6]. Le programme PTME a débuté sa phase pilote à Dakar en 2000. Au terme, de cette phase, il est ressorti la faisabilité d’une bonne prise en charge des femmes enceintes séropositives avec une réduction du taux de transmission de moins de 5%. Par la suite, une évaluation de cette expérience a recommandé l’extension du programme dans les 11 régions d’antan du Sénégal. C’est ainsi que pour toucher le maximum de femmes, le programme est passé à l’échelle en 2004 par une décentralisation jusqu’au niveau des districts. Le programme permet à la femme enceinte de bénéficier du test de dépistage du VIH gratuitement et de protéger son enfant contre le VIH par une prise en charge médicale précoce [11]. Avec cette décentralisation, si les objectifs en matière d’élimination de la transmission mère-enfant seront atteints, cela contribuera à réduire la mortalité de l’enfant et à améliorer la santé maternelle, ainsi que de l’OMD 6, qui vise à enrayer la propagation du VIH .

DEFINITION DE L’INFECTION A VIH

L’infection à VIH/SIDA est une maladie infectieuse chronique causée par le virus de l’immunodéficience humaine qui appartient à la famille des retroviridae. Ce virus attaque de façon préférentielle, les cellules du système immunitaire. En l’absence de traitement antirétroviral, la quasi-totalité des sujets infectés par le virus de l’immunodéficience acquise (VIH) évolue vers le sida (syndrome de l’immunodéficience acquise), ultime expression clinique de la destruction progressive du système immunitaire.

EPIDEMIOLOGIE DE L’INFECTION A VIH

Dans le monde

Avec plus de 34 millions de décès à ce jour, le VIH continue d’être un problème majeur de santé publique. En 2014, 1,2 [1-1,5] million de personnes sont décédées d’une cause liée au VIH dans le monde. En fin 2014, on comptait environ 36,9 [34,3-41,4] millions de personnes vivant avec le VIH, dont 2 [1,9-2,2] millions de nouvelles infections, contre 3,4 millions [3,3 millions– 3,6 millions] en 2001. Les nouvelles infections au VIH parmi les enfants ont diminué de 58% depuis 2001. En 2014, 240000 enfants [210 000–280 000] ont été nouvellement infectés par le VIH, contre 580 000 [530 000–640000] en 2001. On estime actuellement, que seulement 51% des personnes infectées par le VIH connaissent leur statut. En 2014, environ 150 millions enfants et adultes dans 129 pays à revenu faible ou intermédiaire ont, selon les informations disponibles, bénéficié des services de dépistage du VIH. Toujours en 2014, plus de 14,9 millions de personnes vivant avec le VIH étaient sous thérapie antirétrovirale (TAR) au niveau mondial, dont 13,5 millions dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces 14,9 millions de personnes représentent 40% [37%-38%] des 36,9 [34,3-41,4] millions de personnes qui vivent avec le VIH dans ces pays. Au premier semestre de l’année 2015, plus de 15,8 millions de personnes vivant avec le  VIH étaient sous thérapie antirétrovirale (TAR) au niveau mondial.

● Décès liés au sida
Les décès liés au sida ont chuté de 35% depuis le pic de 2005. En 2014, 1,5 million de personnes [1,4 million–1,7 million] sont décédées de causes liées au sida dans le monde, contre 2,4 millions [2,2 millions–2,6 millions] en 2005.

En Afrique subsaharienne

L’Afrique subsaharienne, où 25,8 [23,5-26,1] millions de personnes vivaient avec le VIH en 2014, est la Région la plus touchée. Elle concentre également près de 70% des nouvelles infections dans le monde. Dans cette zone, comme partout ailleurs, il y a une féminisation de l’infection à VIH ; les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont jusqu’à huit fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que les hommes. Les rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples y demeurent le facteur de transmission du VIH le plus important.

L’utilisation de drogues injectables apparaît comme un facteur de plus en plus considérable dans la transmission du VIH en Afrique subsaharienne.

En Afrique australe
Elle est la partie du continent la plus touchée. La prévalence y est très élevée : 25,9% au Swaziland, la plus haute prévalence chez l’adulte dans le monde. Avec 5,6 millions de PVVIH, l’Afrique du sud a le nombre le plus élevé de personnes infectées, mais cette incidence a chuté chez les femmes de 15 à 24 ans de 5,5% en 2003-2005 à 2,2% en 2005-2008[14].

En Afrique de l’Est
Région touchée en premier par l’épidémie, sa prévalence reste stable (6,5 à 7% en Ouganda, 3% au Rwanda, 5% au Kenya).

En Afrique de l’Ouest
La situation y est stable, mais on note d’importantes disparités. La prévalence est inférieure ou égale à 2% au Bénin, au Burkina-Faso, en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, en Sierra Leone. Elle est en baisse de plus de 25% en Côte d’Ivoire (prévalence : 3,4%), stable au Nigeria (prévalence : 3,6%). La prévalence est stable : 5,3% au Cameroun, > 2% en RDC; en baisse : 4,7% en RCA et 5,2% au Gabon.

Ampleur et évolution de l’infection à VIH au Sénégal 

Au Sénégal, les premiers cas de VIH /SIDA ont été déclarés à l’OMS en 1986. L’évaluation de l’étendue et de la progression de l’épidémie à VIH au Sénégal repose sur un système de surveillance sentinelle continue mis sur pied depuis 1989 avec l’appui de l’OMS.

L’épidémie du VIH au Sénégal est de type concentré, avec une prévalence faible inférieure à 1% (0,7 %) dans la population générale mais élevée, supérieure à 5% chez les personnes à risque telles que les professionnelles du sexe (PS) (18,5% – 19,8 %), les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) (21,4% – 21,8%), les Usagers de Drogue Injectable (UDI) (9,4%). Elle se caractérise aussi par une féminisation avec une prévalence de 0,4 % chez les hommes et 0,9 % chez les femmes avec une sex-ratio femme /homme de 1,6. [4]. Cependant, il faut noter d’importantes disparités dans la distribution de l’épidémie selon les régions (figure2). En effet, Il ressort de l’EDS-MICS, 2010- 2011 que les régions les plus touchées sont les régions du Sud et du Sud Est : Kolda (2,4%), Kédougou (1,7%), Tambacounda (1,4%), Sédhiou (1,1%), Kaolack (1,1%), Ziguinchor (1%)..Cependant, un dispositif national de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) est établi passant par une meilleure prise en charge médicale avec les antirétroviraux (ARV).

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Table des matières

INTRODUCTION
1-DÉFINITION
2-EPIDEMIOLOGIE DE L’INFECTION A VIH
2-1-Dans le monde
2-2-L’Afrique subsaharienne
2-2-1- Afrique austral
2-2-2- Afrique de l’Est
2-2-3- Afrique de l’ouest
2-3-Ampleur et évolution de l’infection à VIH au Sénégal
3-RAPPELS SUR L’INFECTION A VIH/SIDA
3-1-Agents pathogènes
3-2-La structure du VIH
3-3-La réplication virale
3-3-1-Tropisme du virus
3-3-2-Les étapes de la réplication virale
3-3-3-Les réponses immunes à la réplication virale
4-DIAGNOSTIC ET CLASSIFICATION DE L’INFECTION A VIH CHEZ LES ENFANTS
4-1-Diagnostic clinique de présomption
4-2- Classification clinique pédiatrique
4-3- Diagnostic biologique
4-3-1-Tests virologiques
4-3-2-Tests sérologiques
4-4- Classification immunolohique
5- PRISE EN CHARGE CHEZ L’ENFANT
5-1- Prise en charge des infections opportunistes
5-1-1-Traitement des infections opportunistes
5-1-2-Prévention des infections opportunistes
5-2-Traitement de l’infection à VIH par les ARV
6-PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE-ENFANT
6-1-Histoire de la PTME
6-2- Passage à l’échelle au niveau national
6-3- Transmission mère-enfant
6-3-1-Mécanismes biologiques de la transmission mère-enfant
6-3-1-1-Transmission in utero
6-3-1-2-Transmission intra partum
6-3-1-3-Tranmission post partum
6-3-2- Facteurs favorisants la TM
6-3-2-1- Facteurs infectieux
6-3-2-2-facteurs obstétricaux
6-4-Prévention de la TME
6-4-1- Les étapes de la PTME
6-4-1-1-Dépistage
6-4-1-2-suivi de la grossesse
6-4-1-3-Pendant l’accouchement
6-4-1-4-Aprés l’accouchement
6-4-2-les différentes situations cliniques rencontrées lors de la PTME
CONCLUSION

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