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Epidรฉmiologie : ampleur de la pandรฉmie dans le monde, en Afrique et au Cameroun
Dans le monde
Sur les 33 millions (30,6 โ 36,1 millions) de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 30,8 millions sont des adultes de plus de 15 ans et 2,3 millions des enfants de moins de 15 ans. De plus, 67% des personnes vivant avec le VIH en 2007, soit 22,0 millions (20,5 โ 23,6 millions), vivaient en Afrique
subsaharienne [36].
Globalement en 2007, le sida a occasionnรฉ 2 millions (1,8 โ 2,3 millions) de dรฉcรจs par rapport aux 1,7 millions (1,5โ 2,3 millions) enregistrรฉs en 2001. Sur les 2 millions de dรฉcรจs, 1,8 millions รฉtaient des adultes de plus de 15 ans et 270 000 des enfants de moins de 15 ans. Le sida est dรฉsormais responsable de 3% des dรฉcรจs chez les enfants de moins de 5 ans [41].
Bien que les ARV pรฉdiatriques soient maintenant gratuits et disponibles dans la plupart des pays, 700 000 enfants sur les 2,3 millions d’enfants touchรฉs par le VIH, ont un besoin urgent de traitement [40].
L’infection ร VIH pรฉdiatrique a pratiquement รฉtรฉ รฉliminรฉe dans les pays ร revenus รฉlevรฉs, du fait de la large disponibilitรฉ des services de prรฉvention, de dรฉpistage et de traitement du VIH qui ont contribuรฉ ร rรฉduire les taux de transmission mรจreโenfant ร moins de 2%, et accru le taux de survie des nourrissons infectรฉs par le VIH. Aujourd’hui plus de 80% de ces nourrissons vivent auโdelร de 6 ans [36]. Ce nโest pas encore le cas pour la plupart des pays en dรฉveloppement.
Quelques statistiques concernant les enfants vivant avec le VIH dans certaines rรฉgions du monde, en 2005 [36]:
Sur les 2,3 millions d’enfants de moins de 15 ans touchรฉs par le VIH :
– l’Amรฉrique Latine comptabilise 32 000,
– les Caraรฏbes 22 000,
– l’Amรฉrique du Nord et l’Europe 15 000,
– l’Afrique du Nord et le MoyenโOrient 31 000,
– l’Europe de l’est et l’Asie Centrale 6900,
– l’Asie et le Pacifique 170 000,
Le virus de l’immunodรฉficience humaine
Dรฉfinition du virus
Il a รฉtรฉ dรฉcouvert en janvier 1983 ร lโinstitut Pasteur de Paris par lโรฉquipe du professeur Jean Luc Montagnier, dans les ganglions dโun malade homosexuel atteint du syndrome dit des adรฉnopathies chroniques, il fut baptisรฉ lymphadenopathy associated virus (LAV) [52].
Le virus responsable du syndrome dโimmunodรฉficience acquise (SIDA) appartient ร la famille des Lentivirinae, au genre Lentivirus. Deux types de virus ont รฉtรฉ identifiรฉs ร nos jours : le VIHโ1 dont la rรฉpartition est mondiale et le VIHโ2 plus spรฉcifique de lโAfrique de lโOuest.
Le VIH a une grande variabilitรฉ gรฉnรฉtique dont tรฉmoigne lโexistence de plusieurs sousโgroupes diversement rรฉpartis dans le monde.
Ainsi, le VIHโ1 est classรฉ en 3 groupes distincts : M, N, O
โ le groupe M (majoritaire) : il regroupe jusquโร prรฉsent au moins 9 sous types dรฉsignรฉs de A ร J. Globalement au niveau mondial, ce sont les infections par le sous type C qui sont majoritaires et le sous type B est prรฉdominant en France.
โ le groupe O (outlier) : il est rare mais prรฉsent au Cameroun et au Gabon.
โ le groupe N : il a รฉtรฉ identifiรฉ au Cameroun.
Les VIHโ2 sont รฉgalement classรฉs en sous types gรฉnรฉtiques distincts de A ร G avec la prรฉdominance du sous type A dans la partie Ouest de lโAfrique. Il a une variabilitรฉ gรฉnรฉtique plus grande que celle du VIHโ1.
Ce phรฉnomรจne de variabilitรฉ reprรฉsente lโun des obstacles majeur ร lโรฉlaboration dโun vaccin contre le VIH [52].
De plus la rรฉplication constante du VIH est considรฉrรฉe comme responsable de la disparition progressive des lymphocytes T CD4+, utiles dans la dรฉfense du systรจme immunitaire. Le dรฉficit immunitaire qui en rรฉsulte favorise au bout de plusieurs annรฉes lโรฉmergence dโinfections opportunistes et des complications multiples pouvant affecter tous les organes et qui dรฉfinissent le SIDA [3].
Cycle de rรฉplication du virus ร VIH
Le VIH attaque les cellules prรฉsentant ร leur surface des rรฉcepteurs
CD4. Ainsi le VIH peut infecter les lymphocytes T CD4+, les macrophages, les cellules dendritiques et les cellules microgliales cรฉrรฉbrales.
La rรฉplication virale a donc lieu dans divers tissus et se dรฉroule en plusieurs รฉtapes qui sont [52] [3] [29] :
รtape 1 : La fixation ou attachement
Cโest une รฉtape de reconnaissance entre les protรฉines de la surface virale gp 120 et les rรฉcepteurs CD4 de la cellule cible. Cโest une รฉtape au cours de laquelle gp 120 va changer de conformation aprรจs son union avec un rรฉcepteur CD4, il est attirรฉ par la suite vers un Corรฉcepteur prรฉsent ร cรดte de la molรฉcule CD4. Gp 120 est ainsi responsable de lโattachement.
Plus dโune dizaine de Corรฉcepteur ont รฉtรฉ identifiรฉs, mais les principaux sont CXCR4 pour les lymphocytes T CD4+ et CCR5 pour les macrophages.
รtape 2 : Fusion, pรฉnรฉtration et dรฉcapsidation
Lโunion de gp 120 avec le Corรฉcepteur libรจre la protรฉine gp 41 qui se fixe sur la membrane cytoplasmique. Puis la protรฉine gp 41 attire lโenveloppe virale vers la membrane cytoplasmique, et cette fusion se fait grรขce ร un peptide de fusion prรฉsent dans gp 41. La capside du VIH pรฉnรจtre alors dans le cytoplasme de la cellule et une fois ร lโintรฉrieur de la cellule, elle se dรฉsagrรจge pour libรฉrer 2 brins dโARN et les enzymes quโelle contenait.
รtape 3 : La transcription inverse et lโintรฉgration
Seul lโADN peut รชtre intรฉgrรฉ dans le gรฉnome de la cellule cible. Donc, dans le cas des Rรฉtrovirus qui ont pour gรฉnome lโARN et non lโADN, une opรฉration de retro transcription est nรฉcessaire pour convertir cet ARN viral en ADN viral. Cette retro transcription est rรฉalisรฉe par lโenzyme transcriptase inverse. LโADN final obtenu est bicatรฉnaire (double brin dont un brinโ qui servira de matrice pour la formation du second brin+). Il pรฉnรจtre ensuite dans le noyau cellulaire, selon un processus actif encore mal compris. Cet import nuclรฉaire constitue une particularitรฉ propre aux Lentivirus, qui sont capables dโinfecter des cellules dont le noyau est stationnaire (intact).
LโADN bicatรฉnaire est ainsi รฉtroitement associรฉ ร lโintรฉgrase et dโautres composants protรฉiques viraux et cellulaires, dans un complexe de prรฉโ intรฉgration. Ce complexe possรจde la capacitรฉ dโinteragir avec des รฉlรฉments de la membrane nuclรฉaire, pour la traverser et accรฉder ร la chromatine cellulaire. Sous lโeffet de lโenzyme intรฉgrase, lโADN sโintรจgre au hasard dans le gรฉnome de la cellule cible.
รtape 4 : La formation dโun ARN messager et lโรฉpissage
Les deux brins dโADN de la cellule sโรฉcartent localement sous lโeffet de lโARN polymรฉrase. Des bases azotรฉes libres du noyau viennent prendre la complรฉmentaritรฉ de la sรฉquence et polymรฉrisent en une chaine monobrin, lโARN messager.
Cet ARN messager est hรฉtรฉrogรจne [cโest ร dire constituรฉ dโune succession dโintrons (parties non codantes) et dโexons (parties codantes)] et doit subir une maturation pour รชtre lu par les ribosomes. Cette maturation passe par lโexcision des introns pour ne laisser que les exons.
รtape 5 : La traduction de lโARN
Cette รฉtape se traduit par la lecture de lโARN messager par les ribosomes du rรฉticulum endoplasmique rugueux. A chaque codon (groupe de 3 nuclรฉotides) de lโARN messager, le ribosome attribue un acide aminรฉ. Les diffรฉrents acides aminรฉs se polymรฉrisent au fur et ร mesure de la lecture. La synthรจse dรฉbutera par un codon initiateur AUG (AdรฉnineโUracileโGuanine) et sโachรจvera par un codon stop (UAA, UGA et UAG).
รtape 6 : Lโassemblage
Les polypeptides, une fois leur maturation terminรฉe dans lโappareil de Golgi, sortent sous forme de poly protรฉines de lโappareil et sont transportรฉes vers la membrane oรน elles rejoignent les glycoprotรฉines virales membranaires. Les ARN viraux rejoignent les protรฉines virales. Les protรฉines de structure sโassemblent pour former la capside et la matrice, englobant cet ensemble.
รtape 7 : Le bourgeonnement
La capside en sortant de la cellule infectรฉe arrache une partie de la membrane cellulaire ร laquelle ont รฉtรฉ prรฉalablement fixรฉes les protรฉines virales de surface gp 120 et gp 41.
รtape 8 : La maturation du virus
Une protรฉine virale coupe les liens qui unissent les diffรฉrentes protรฉines de structure (matrice, capside et nuclรฉocapside), pour que les virions soient infectieux. Les virions libรฉrรฉs dans le milieu intรฉrieur sont ainsi prรชts ร infecter de nouvelles cellules.
Transmission mรจreโenfant ou verticale
Cโest la principale voie de contamination de lโenfant. On estime ร 90% des cas les enfants infectรฉs par cette voie [48].
Transmission par voie sanguine ou transfusionnelle
Elle est estimรฉe ร 5% environ des modes de contamination pรฉdiatrique [48], les circonstances de contamination par cette voie รฉtant:
– la transfusion du sang souillรฉ, de liquides biologiques infectรฉs (lait) ou dโaccidents dโexposition ร ces liquides biologiques.
– lโutilisation de seringues et dโobjets souillรฉs contaminรฉs par du sang infectรฉ, les scarifications et lโexcision (en Afrique).
Le risque liรฉ ร ce mode de contamination a considรฉrablement diminuรฉ avec toutes les mesures de sรฉcuritรฉ prises au cours des transfusions, mรชme si un risque de contamination rรฉsiduelle demeure.
Transmission par voie sexuelle
Cette voie reprรฉsente environ 5% des modes de contamination pรฉdiatrique [48]. Les circonstances de cette contamination pouvant รชtre des viols, ou lโentrรฉe des enfants dans une vie sexuelle prรฉcoce les exposant au virus.
Manifestations cliniques
Les manifestations cliniques de lโinfection ร VIH ne sont pas stรฉrรฉotypรฉes. Elles sont analogues aux signes cliniques des affections courantes de lโenfant et varient selon le moment de la contamination et la forme รฉvolutive de la maladie [48].
Manifestations gรฉnรฉrales
– la fiรจvre : elle est constante, persistante ou rรฉcidivante. La tempรฉrature peut รชtre trรจs รฉlevรฉe et rebelle aux antipyrรฉtiques habituels. Elle accompagne frรฉquemment les autres manifestations cliniques.
– la stagnation et la cassure de la courbe pondรฉrale : elles sont des signes รฉvocateurs dโune infection probable ร VIH.
– lโamaigrissement : il peut รชtre prรฉcoce et sรฉvรจre. Il est la rรฉsultante des troubles de dรฉglutition, des vomissements, des diarrhรฉes et des infections frรฉquentes.
Manifestations respiratoires
Elles sont trรจs frรฉquentes dans 75% ร 80% des cas et souvent, ร lโorigine de la dรฉcouverte de la maladie. Elles se caractรฉrisent par une toux persistante, rebelle au traitement, une dyspnรฉe dโintensitรฉ progressive avec cyanose et agitation. Elles peuvent รฉgalement se rรฉvรฉler par des bronchoโpneumopathies ร rรฉpรฉtition dโallure banale.
Manifestations digestives
Elles sont frรฉquentes et se caractรฉrisent par un muguet buccal prรฉcoce, extensif vers lโoropharynx et lโลsophage, rรฉcidivant et rebelle aux traitements usuels. Il entraine une dysphagie, des vomissements ร lโorigine de la dรฉnutrition de lโenfant. Une parotidite chronique uni/bilatรฉrale est souvent rรฉvรฉlatrice de lโinfection ร VIH.
La diarrhรฉe compte parmi les autres manifestations digestives. Elle est rรฉcurrente ou chronique, liรฉe ร une infection entรฉrale ou ร une malabsorption. Elle est souvent rebelle aux thรฉrapeutiques usuelles.
Afin de prรฉvenir les diarrhรฉes et les contaminations par salmonelloses, il est nรฉcessaire de respecter certaines mesures dโhygiรจne relatives dโune part ร la conservation des aliments, dโautre part ร lโhygiรจne corporelle.
Manifestations lymphoรฏdes et hรฉmatopoรฏรฉtiques
Elles se caractรฉrisent par une poly adรฉnopathie touchant toutes les aires ganglionnaires, une hepatosplรฉnomรฉgalie et une anรฉmie pouvant nรฉcessiter une transfusion sanguine.
Manifestations cutanรฉes
Souvent de causes infectieuses, elles peuvent รชtre :
– Bactรฉrienne : impรฉtigo, furonculose, pyodermite
– virale: bouquet herpรฉtique, zona, varicelle maligne
– parasitaire : sarcoptique
– mycosique : candidose cutanรฉoโmuqueuse
– la cause maligne ร type de sarcome de Kaposi est rare chez lโenfant
Manifestations neurologiques
Elles sont frรฉquentes et se caractรฉrisent par des troubles de la succionโ dรฉglutition, les troubles du tonus et le retard du dรฉveloppement psychomoteur de lโenfant. Elles peuvent รฉgalement se rรฉvรฉler par des convulsions traduisant une atteinte encรฉphalitique par le cryptocoque, le toxoplasme ou le VIH.
Autres manifestations
Il peut sโagir des otites purulentes et des cancers (plus le lymphome que le sarcome de Kaposi).
Profil รฉvolutif
Contrairement ร lโinfection ร VIH chez lโadulte qui comporte 3 phases dont :
– la phase de primoโinfection
– la phase de latence
– la phase de SIDA maladie
Lโhistoire naturelle de lโinfection ร VIH pรฉdiatrique dรฉcrite dans la littรฉrature prรฉsente 3 formes รฉvolutives de lโinfection. Ce sont : les formes rapidement รฉvolutives (25โ30%), les formes ร รฉvolution lente (50โ60%), les formes ร รฉvolution trรจs lente (5โ25%) [48].
โข les formes rapidement รฉvolutives (progresseurs rapides) :
La contamination a lieu tรดt pendant la grossesse avant la mise en place du systรจme immunitaire de lโenfant dont lโinfection ร VIH entrave la maturation ultรฉrieure. Les manifestations cliniques surviennent prรฉcocement dรจs les premiers mois de la vie. Lโรฉvolution se fait vers le stade de SIDA et si le traitement nโest pas instaurรฉ, le dรฉcรจs surviendra avant un ร deux ans dโรขge.
โข les formes ร รฉvolution lente (progresseurs lents ou progresseurs intermรฉdiaires) :
La contamination a lieu pendant lโaccouchement ou au cours de lโallaitement maternel alors que le systรจme immunitaire nโa pas fini sa maturation. Les premiรจres manifestations cliniques surviennent plus ou moins prรฉcocement en fonction de la capacitรฉ du systรจme immunitaire ร contrรดler la multiplication virale.
Deux types de progresseurs lents peuvent รชtre distinguรฉs :
– Les progresseurs lents avec manifestations cliniques prรฉcoces : Lโรฉvolution de la maladie se caractรฉrise par une stabilisation secondaire voire une disparition des signes cliniques. La progression vers le stade de sida se fait ร moyen terme (3โ5 ans);
– Les progresseurs lents avec manifestations cliniques tardives :
La maladie dรฉbute vers lโรขge de 7โ8 ans, et les manifestations cliniques sont analogues ร celles de lโadulte. Cโest dans ces formes que surviennent les complications cancรฉreuses (lymphome, sarcome de Kaposi).
โข Les formes ร รฉvolution trรจs lente (les non progresseurs) : ils vivent auโ delร de lโรขge de 8 ans.
Diagnostic de l’infection ร VIH pรฉdiatrique
Le diagnostic du VIH est ร la fois clinique et biologique [48].
Le diagnostic biologique de lโinfection ร VIH repose sur la mise en รฉvidence des anticorps du VIHโ1 ou du VIHโ2 (mรฉthodes indirectes) et sur la dรฉtection du virus, des particules virales ou de son gรฉnome (mรฉthodes directes).
Le diagnostic clinique quant ร lui est basรฉ sur un certain nombre de signes cliniques majeurs et mineurs.
Diagnostic clinique
Lโinfection ร VIH chez lโenfant peut se dรฉfinir par plusieurs symptรดmes cliniques. En lโabsence dโexamens biologiques, certains signes cliniques majeurs et mineurs permettent de lโรฉvoquer [45], ร savoir :
โ les signes majeurs : diarrhรฉe prolongรฉe dโun mois, fiรจvre prolongรฉe depuis plus dโun mois (intermittente ou constante), perte de poids ou retard de croissance staturoโpondรฉral, pneumonie sรฉvรจre ou rรฉpรฉtรฉe.
โ les signes mineurs : toux persistante existant depuis plus dโun mois, lymphadรฉnopathie gรฉnรฉralisรฉe chronique, candidose oropharyngรฉe, infection courante ร rรฉpรฉtition (otites, sinusites, pneumonies).
Lโassociation de deux signes majeurs plus deux signes mineurs est fortement รฉvocatrice de lโinfection ร VIH, de mรชme que lโassociation de trois ou quatre signes mineurs. Cette dรฉfinition clinique est surtout valable en zone tropicale oรน lโadulte et lโenfant de moins de 15 ans prรฉsentent des spรฉcificitรฉs [48].
Diagnostic biologique
Le diagnostic biologique du VIH se fait, selon lโรขge de lโenfant, par des mรฉthodes indirectes (recherche dโanticorps du VIHโ1 et du VIHโ2) ou par des mรฉthodes directes (mise en รฉvidence du virus, de fractions virales ou de son gรฉnome) [48].
Mรฉthodes indirectes
Elles sont basรฉes sur le pouvoir immunogรจne des protรฉines virales qui sont inductrices dโanticorps chez le sujet infectรฉ. Ces anticorps sont considรฉrรฉs comme des marqueurs de lโinfection par le virus et leur recherche se fait soit par des tests rapides, soit par des tests utilisant la mรฉthode ELISA.
De nombreuses mรฉthodes sont utilisรฉes pour le dรฉpistage mais nous nโen dรฉcrirons que quelquesโunes.
Tests de dรฉpistage
La dรฉtection des anticorps antiโVIH repose sur la rรฉalisation et la visualisation dโune rรฉaction Ag (antigรจne) โ Ac (anticorps) du sujet infectรฉ et les antigรจnes viraux produits au laboratoire. Les Ac dรฉtectรฉs par la majoritรฉ des tests appartiennent ร la classe des immunoglobulines (Ig) G. La dรฉtection combinรฉe des IgG, IgM et IgA pourrait augmenter la sensibilitรฉ des tests techniques [29].
Parmi les mรฉthodes de visualisation de la rรฉaction AgโAc actuellement dรฉcrites nous avons :
– les tests immunoenzymatiques de type ELISA (Enzym Linked Immuno Sorbant Assay) : cโest la technique la plus usuelle et toujours utilisรฉe en premiรจre intention pour la recherche des anticorps antiโVIH.
Le complexe AgโAc est rรฉvรฉlรฉ grรขce ร la fixation dโune enzyme et ร lโadjonction dโun substrat incolore qui est transformรฉ en un produit colorรฉ sous lโaction de lโenzyme.
– la technique directe ou sandwich : cโest un test trรจs sensible et permet la dรฉtection de tous les anticorps antiโVIH quelle que soit leur spรฉcificitรฉ.
– la technique par compรฉtition : les Ac antiโVIH de lโรฉchantillon ร tester entrent en compรฉtition avec les Ac du conjuguรฉ (sรฉrum antiโVIH marquรฉ par une enzyme). Ce test donne moins de faux positifs et est plus simple ร rรฉaliser. Par contre, il ne permet pas de rรฉvรฉler avec la mรชme sensibilitรฉ tous les types dโAc prรฉsents dans le sรฉrum du sujet infectรฉ.
Tests de confirmation
Les tests de dรฉpistage peuvent donner des rรฉsultats faussement positifs. Ce qui amรจne en gรฉnรฉral au cours du diagnostic biologique ร lโutilisation de deux tests de principes diffรฉrents: un premier test trรจs sensible et un deuxiรจme trรจs spรฉcifique [48].
Ainsi, le Western Blot ou immunotransfert est aujourdโhui, la technique de rรฉfรฉrence pour la confirmation dโune sรฉropositivitรฉ VIH. Cette technique de transfert par capillaritรฉ de lโADN sur nitrocellulose a รฉtรฉ dรฉcrite en 1975 par SOUTHERN E.M. Dโoรน Southern Blot. Plus tard, elle fut appliquรฉe aux protรฉines dโoรน lโappellation Western Blot [44].
Cโest une technique rรฉalisable par des laboratoires de rรฉfรฉrence.
Lโimmunofluorescence est รฉgalement une technique de confirmation efficace. Elle utilise une substance fluorescente (isothiocyanate de fluorescรฉine). Elle est trรจs sensible mais difficile ร standardiser, susceptible dโinterprรฉtation erronรฉe, de prรฉparation dรฉlicate et se prรชte mal au dรฉpistage de routine [48].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’INFECTION PAR LE VIH/SIDA CHEZ L’ENFANT, PRISE EN CHARGE AU CAMEROUN, SOURCES DE FINANCEMENT ET AUTEURS DU SYSTEME D’APPROVISIONNEMENT
Chapitre 1: Gรฉnรฉralitรฉs sur l’infection par le VIH/SIDA
1. Historique de la lutte contre le VIH/sida au Cameroun
2. Epidรฉmiologie: ampleur de la pandรฉmie dans le monde, en Afrique et au Cameroun
2.1. Dans le monde
2.2. En Afrique
2.3. Au Cameroun
3. Le virus de l’immunodรฉficience humaine
3.1. Dรฉfinition du virus
3.2. Cycle de rรฉplication du virus ร VIH
3.3. Modes de transmission du virus chez l’enfant
3.3.1. Transmission mรจreโenfant ou verticale
3.3.2. Transmission par voie sanguine ou transfusionnelle
3.3.3. Transmission par voie sexuelle
4. Manifestations cliniques
4.2. Manifestations respiratoires
4.3. Manifestations digestives
4.4. Manifestations lymphoรฏdes et hรฉmatopoรฏรฉtiques
4.5. Manifestations cutanรฉes
4.6. Manifestations neurologiques
4.7. Autres manifestations
5. Profil รฉvolutif
6. Diagnostic de l’infection ร VIH pรฉdiatrique
6.1. Diagnostic clinique
6.2. Diagnostic biologique
6.2.1. Mรฉthodes indirectes
6.2.1.1. Tests de dรฉpistage
6.2.1.2. Tests de confirmation
6.2.2. Mรฉthodes directes
6.2.2.1. La PCR
6.2.2.2. Lโisolement par culture cellulaire
6.2.2.3. Lโantigรฉnรฉmie P24
7. Les initiatives dโaccรจs aux antirรฉtroviraux dans le monde
7.1. Lโinitiative ACCESS ou accelerating access initiative (AAI)
7.2. Lโinitiative โ3 by 5โ
7.3. Lโinitiative UNITAID
Chapitre 2 : Prise en charge de l’infection par le VIH chez les enfants au Cameroun
2.1. Critรจres d’รฉligibilitรฉ au traitement antirรฉtroviral chez l’enfant
2.1.2. Bilan d’orientation thรฉrapeutique
2.1.3. Bilan prรฉโthรฉrapeutique
2.1.4. Indications d’initiation du traitement antirรฉtroviral
2.1.5. Choix de la thรฉrapie antirรฉtrovirale
2.1.6. Suivi du patient sous traitement antirรฉtroviral
2.1.7. Indications de changement de traitement
2.1.8. Suivi psychosocial
2.1.9. Suivi nutritionnel
2.2. Classes thรฉrapeutiques et mรฉcanismes d’action des mรฉdicaments antirรฉtroviraux pรฉdiatriques disponibles au Cameroun
2.2.1. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
2.2.1.1. Les inhibiteurs nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse
2.2.1.2. Les inhibiteurs non nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse
2.2.2. Les inhibiteurs de protรฉase
2.3. Les effets secondaires, les particularitรฉs et la posologie des molรฉcules antirรฉtrovirales pรฉdiatriques
2.4. Protocoles thรฉrapeutiques en vigueur au Cameroun et recommandations dโutilisation
2.4.1. Premiรจre ligne
2.4.2. Deuxiรจme ligne
Chapitre 3: Sources de financement et acteurs du systรจme d’approvisionnement en antirรฉtroviraux pรฉdiatriques
3.1. Sources de financement
3.2. Acteurs du systรจme d’approvisionnement
3.2.2. CENAME
3.2.3. CAPR
3.2.4. CTA, CTAff et UPEC
3.2.5. Groupes techniques rรฉgionaux (GTR)
3.2.6. Comitรฉ national de lutte contre le SIDA (CNLS)
3.3. Description du circuit de distribution des antirรฉtroviraux au Cameroun
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
Chapitre 1: Cadre d’รฉtude et objectifs de lโรฉtude
1. La CENAME
1.1. Situation gรฉographique de la CENAME
1.2. Prรฉsentation de la CENAME
1.3. Personnel de la CENAME
1.4. Objectifs de la CENAME
2. Objectifs de lโรฉtude
2.1. Objectif gรฉnรฉral
2.2. Objectifs spรฉcifiques
Chapitre 2: Matรฉriel et mรฉthode
2.1. Matรฉriel
2.1.1. Fiches de stock de la CENAME
2.1.2. Bon de commande de la CENAME
2.1.3. Bon de livraison et factures de la CENAME
2.1.4. Registre des entrรฉes
2.1.5. Registre des recettes et mรฉdicaments
2.1.6. Fiche de retour au fournisseur 63
2.1.7. Logiciel informatique
2.2. Mรฉthode
Chapitre 3: Processus de gestion des ARV a la CENAME
3.1. Quantification des besoins et รฉlaboration des commandes
3.2. Acquisition
3.3. Stockage
3.4. Distribution des mรฉdicaments antirรฉtroviraux pรฉdiatriques
3.5. Contrรดle des stocks
Chapitre 4 : Rรฉsultats
4.1. Rรฉsultats de lโexploitation des fiches de stock de la CENAME
4.1.1. Mรฉdicaments ARV pรฉdiatriques distribuรฉs par la CENAME de 2007 ร 2009 au Cameroun
4.1.2. Mรฉdicaments ARV distribuรฉs au CAPR Centre par la CENAME
4.1.3. Les mรฉdicaments ARV pรฉdiatriques les plus commandรฉs a la CENAME
4.2. Rรฉsultats recueillis au niveau du CNLS
4.2.1. Liste des formations sanitaires prenant en charge les PVVIH/SIDA et le nombre dโenfants par formation sanitaire
4.2.2. Evolution de la consommation dโARV pรฉdiatriques par protocole (poids des protocoles en pourcentage) de 2007 ร 2009
4.2.3. Evolution de la file active des enfants sous ARV au Cameroun
4.2.4. Prise en charge pรฉdiatrique par rรฉgion
4.2.5. Rรฉpartition des dรฉpenses dans la lutte contre le SIDA par axe Stratรฉgique
CHAPITRE 5 : Discussion
CONCLUSION
LISTE DES ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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