Prise en charge de la diarrhée en milieu communautaire

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Absorption de l’eau et des électrolytes

La réabsorption de l’eau par l’intestin grêle, est due aux gradients osmotiques qui se produisent lorsque des électrolytes (et notamment le sodium) sont activement absorbés à partir de la lumière intestinale par les cellules épithéliales des villosités.
En effet plusieurs mécanismes sont nécessaires pour la pénétration de l’ion sodium dans la cellule :
9 L’ion seul peut être absorbé
9 Lié à l’absorption de l’ion chlorure
9 En échange de l’ion hydrogène
9 Lié à l’absorption de substances organiques telles que le glucose ou certains acides aminés. (voir figure1)
Le système Na+/K+ ATPase des membranes basolatérales, assure le transfert du sodium dans le liquide extra cellulaire. IL y a alors élévation de l’osmolarité ce qui provoque un flux d’eau et d’électrolytes de la lumière intestinale vers le liquide extra cellulaire.
Ces mécanismes sont à la base de l’utilisation des sels de réhydratation orale.

Sécrétion intestinale de l’eau et des électrolytes

La sécrétion est assurée par le système « ATPase Na+K+ dépendant » à travers les membranes basolatérales ou le chlorure de sodium est transporté du liquide extra cellulaire vers les cellules épithéliales au niveau des cryptes de l’intestin grêle.
IL y a passage de l’ion chlorure à travers la membrane luminaire des cellules cryptiques dans la lumière de l’intestin ; cela crée un gradient osmotique qui détermine un flux passif d’eau et d’électrolytes du liquide extra cellulaire vers la lumière de l’intestin par les canaux intra cellulaires (voir figure 1).

PHYSIOPATHALOGIE DES DIARRHEES

La survenue d’une diarrhée résulte d’interactions complexes entre l’agent pathogène et les cellules intestinales de l’hôte .Ces échanges entre l’agent extérieur et la cellule eucaryote procèdent d’une véritable communication, d’un langage, qui s’établit entre des récepteurs effecteurs cellulaires et des zones de contact du micro-organisme infectant ou des molécules sécrétées par celles-ci. [29]
Les infections intestinales peuvent provoquer une diarrhée par trois mécanismes
¾ Les diarrhées sécrétoires
¾ Les diarrhées à germes invasifs
¾ Les diarrhées virales.

Diarrhée sécrétoire

Elle est à l’origine d’un profond déséquilibre entre une sécrétion massive et une absorption dépassée, expliquant les pertes liquidiennes fécales dépassant 200ml /jour.
Le mécanisme est essentiellement entérotoxinogéne. Le germe responsable sécrète une toxine qui stimule l’adénylcyclase au niveau de l’entérocyte entraînant une augmentation de AMPcyclase ce qui induit une hypersécrétion de l’eau .Les selles sont riches en eau et en électrolytes.
Certaines sources d’Escherichia Coli et de Staphylocoque agissent par le même mécanisme.

Les diarrhées à germe invasif Prototype : shigelle, salmonelle

Elles sont à l’origine de la destruction des cellules de l’entérocyte. Le germe pénètre dans le colon, entraînant des lésions de la muqueuse. Cette agression se manifeste par des réactions inflammatoires, et d’ulcération de la muqueuse colique.
Elle se caractérise cliniquement par la dysenterie qui se manifeste par des selles peu abondantes, fréquentes mais aussi faites de glaires muco-vurulantes et de sang.
La déshydratation est due à des réactions inflammatoires de la muqueuse colique avec œdème et exsudation entraînant une incapacité du colon à assurer sa fonction de réabsorption.

Les diarrhées virales

Elles sont caractérisées par une altération minime de la bordure luminale de l’entérocyte.
Les virus se multiplient dans les cellules épithéliales matures de l’intestin grêle provoquant leur remplacement accéléré par les cellules cryptiques immatures déficitaires en disaccharidases et en Na+/K+ATPase.
Ce phénomène entraîne une diminution des capacités de l’absorption de l’eau et du sodium au niveau de l’intestin et un appel osmotique d’eau vers la lumière intestinale en raison de l’intolérance aux disaccharides.
Les capacités d’absorption des villosités sont suffisantes, pour assurer l’absorption de sodium, de d’eau et de glucose lors de la réhydratation orale.

LES ETIOLOGIES DES DIARRHEES

Les principales causes des diarrhées sont infectieuses. Les autres causes peuvent être diététiques ou médicamenteuses.

Origine infectieuse

Les virus

Les diarrhées virales représentent 50% à 80% des diarrhées aiguës de l’enfant dans les pays développés.
Le rotavirus est le virus le plus fréquemment responsable, mais d’autres agents viraux existent :
Adénovirus, coronavirus, astrovirus, entérovirus sont parfois retrouvés.
Le rotavirus sévit de façon endémique avec une recrudescence en hiver .Sa contagiosité est extrême ce qui explique la grande fréquence des épidémies qu’il provoque.
Les diarrhées d’origine virale sont habituellement abondantes et aqueuses, et souvent précédées ou accompagnées de fièvres et de vomissement.
Adénovirus
Parmi les 47sérotypes connus d’Adénovirus, seuls les Adénovirus de type entérique correspondant aux sérotypes 40 et 41 sont responsables de diarrhée aiguës chez l’enfant. L’évolution naturelle de cette infection est peu connue cependant elle semble se caractériser par une durée prolongée du syndrome diarrhéique (environ10jours) accompagnée de fièvre et, contrairement au rotavirus, peu ou pas de vomissements.
Astrovirus
II n’existe pas à l’heure actuelle d’examens fiables, de routine, permettant de connaître la fréquence réelle des diarrhées aiguës à Astrovirus chez l’enfant .Cependant les études par ammuno-enzymologie utilisant les anticorps monoclonaux et les recherches par microscopie électronique semblent indiquer que la fréquence des infections intestinales à Astrovirus chez l’enfant serait bien supérieure à celle estimée.
Calicivirus
Les calcivirus sont des virus à ARN sans enveloppe qui ont été décrits pour la première fois en 1972 au cours d’une épidémie en milieu scolaire à Norwalk dans l’Ohio .Ces virus sont transmis par l’homme, les animaux domestiques ou par contamination de l’eau et des fruits de mer. La diarrhée est très souvent accompagnée de signes ORL ou respiratoires.

Les Bactéries

Les diarrhées d’origine bactérienne représentent plus de 97% des diarrhées dans les pays en voie de développement.
Les principaux germes en cause sont les suivant :
Campylobacter : ce sont des germes entero-invasif, et parfois entérotoxigéne, les Campylobacter les plus souvent mis en cause sont C.jejuni et C.coli qui causent de fréquentes diarrhées aiguës chez l’enfant. Les campylobaters ont un pic estivo-automnal et sont parfois responsables d’épidémies dans les collectivités .L ‘infection se manifeste habituellement par une diarrhée glairo-sanglante fébrile accompagnée de vomissements et de douleurs abdominales intenses.
Salmonelles : Ce sont des germes entero-invasif au niveau du colon et de l’iléon. Certaines souches agissent par la sécrétion de toxine.
Les souches les plus souvent mises en causes sont S.typhi murium, S.Enteridis, S.Virchow . Elles sont habituellement responsables de diarrhées invasives souvent très fébriles. La diarrhée est parfois précédée, voire remplacée, par un iléus trompeur à l’origine d’une constipation.
Escherichia Coli : ils sont classés en fonction de leur mécanisme d’action
• Escherichia Coli entérotoxigénes : agissent par leur capacité d’adhérence à l’entérocyte. Lorsqu’elles sont fixées, ces bactéries sécrètent une enterotoxine qui stimule l’adènyl ou la guanyl cylase membranaire qui augmente la sécrétion intestinale. Ils entraînent une diarrhée d’allure toxinique.
• Escherichia Coli entéro-pathogènes : entraînent, après adhésion à l’entérocyte, des modifications ultra structurales et une diminution des activités enzymatiques. IIs sont parfois à l’origine d’épidémies de diarrhée infantile.
• Escherichia Coli entero-hémorragiques : ont un tropisme particulier pour le colon. Ils entraînent des colites hémorragiques responsables de diarrhée sanglante. Certains d’entre eux produisent des vérotoxines mises en cause dans le syndrome hémolytique et urémique
• Eschérichia Coli entéro-invasifs : Ils envahissent et détruisent les cellules épithéliales intestinales, surtout dans la portion distale du grêle et du colon .Ils entraînent une diarrhée d’allure invasive. Shigelles : elles sont invasives parfois entérotoxigenes .Les shigelles les plus souvent mises en cause sont : shigelle sonnei, shigelle flexneri. Elles sont habituellement responsables de syndromes dysentériques fébriles sévères. L’existence de signes neurologiques (convulsions, obnubilation) ou d’une hyponatrémie sévère est évocatrice
Yersinia enterocolitica : entéro-invasif, l’infection survient plus fréquemment sur les terrains débilités ou chez les enfants porteurs d’une hémoglobinopathie. Une yersinose peut aussi se manifester sous la forme de douleurs abdominales pseudo appendiculaires en rapport avec une adénite mésentérique.
Toxines du staphylocoque : toxine thermostable pouvant être responsable d’une toxi-infection alimentaire, la Diarrhée toxinique apparaît 2à 4heures après l’ingestion d’un aliment suspect.

 Les Parasites

Giardia lamblia
Giardia lamblia est un des parasites intestinaux les plus largement répandus, pouvant affecter l’être humain à tous les âges .L’infection s’acquiert par voie orofécale à partir d’eau contaminée, aliments, mains insuffisamment lavées ou chez les nourrissons vivant en collectivité .Les manifestations cliniques de l’infection à Giardia peuvent varier du portage asymptomatique jusqu’au tableau de malabsorption chronique sévère. L’infestation massive et aiguë à Giardia peut donner des épisodes brutaux de diarrhée aiguë mais aussi des épisodes de selles liquides plus marqués sur un fond de diarrhée chronique.
Cryptosporidies
Cryptosporidium est un protozoaire de petite taille initialement décrit comme agent pathogène chez les animaux .II se localise puis se multiplie au niveau de la bordure en brosse des entérocytes où il peut produire des altérations structurales très importantes .Sa présence peut être révélée en microscopie électronique ou par marquage par des anticorps monoclonaux.
Chez l’homme, son rôle pathogène a d’abord été mis en évidence chez les sujets immunodéprimés ; les épisodes de diarrhées aiguës à répétition chez les enfants, présentant un déficit immunitaire avec atrophie villositaire ou infectés par le VIH, sont fréquemment dus à une colonisation du tube digestif par des cryptosporidies.

Diarrhées infantiles non infectieuses

diarrhées associées à une infection extra digestive

Une accélération modérée du transit intestinal plus qu’une véritable diarrhée est fréquemment constatée au cours d’une infection extra digestive, notamment ORL. Cette diarrhée est de type moteur.

Erreurs diététiques

Il peut s’agir d’une erreur de reconstitution du lait des biberons, d’une utilisation excessive de farines ou d’une diversification de l’alimentation mal conduite.

Causes médicamenteuses

Des selles molles peuvent apparaître lors de l’utilisation de certaines
thérapeutiques, notamment les antibiotiques, sans qu’il soit généralement nécessaire d’interrompre le traitement .Les colites pseudomembraneuse après antibiothérapie liée au Clostridium difficile sont exceptionnelles en pédiatrie.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic de la diarrhée repose sur l’examen clinique .Les examens complémentaires sont fonction des données cliniques mais aussi de l’état de la gravité de la déshydratation.

Arguments cliniques à visée étiologique [28] Contexte épidémiologique

• Diarrhée durant la saison sèche, plus fréquemment à rotavirus.
• Diarrhée durant la saison des pluies, souvent bactérienne.
• Diarrhée de séjour ou de retour d’Afrique du Nord et Tiers Monde.
Facteurs alimentaires
Erreurs alimentaires ou toxi-infections alimentaires, exemple : diarrhée aiguë révélant une allergie aux protéines du lait de vache (diarrhée de sevrage ou de début d’allaitement artificiel).
Degré de la fièvre
Quasi absente dans les diarrhées à colibacilles pathogènes, élevée dans les salmonelloses et les shigellose surtout lorsqu’elles s’accompagnent d’une diffusion systémique.
La présence de sang rouge dans les selles évoque surtout les salmonelles, shigelles et campylobacter.
L’existence d’une rhino-pharyngite associée confirme l’intérêt de l’examen O.R.L systémique.
Les signes cliniques d’infection urinaire étant souvent au second plan, l’examen cytobactériologique des urines peut être nécessaire.
Signes digestifs associés
Douleurs abdominales : elles témoignent d’une gastro-entérite. Vomissements : ils sont associés à la diarrhée d’origine virale ou celle induit par un mécanisme toxique.
Signes cliniques de déshydratation
Le tableau ci-dessous permet de distinguer ceux qui sont en faveur d’une déshydratation extracellulaire et dont la prédominance suggère une perte prédominante de sodium, et ceux qui sont en faveur d’une déshydratation intracellulaire, et dont la prédominance suggère une perte d’eau prédominante .Très souvent, les deux sont associées.
A noter que la mise en évidence d’une persistance du pli cutané est parfois difficile chez les nourrissons âgés de 6 à 24 mois et avec une grosse panicule adipeuse. II faut la recherche avec attention en saisissant entre les doigts une bonne épaisseur de peau et tissu sous-cutané.

PRISE EN CHARGE DE LA DIARRHEE 

Le bilan de la mortalité infantile liée à la diarrhée peut être considérablement allégé par des thérapies qui revêtent une importance capitale, tels que le traitement de la déshydratation par les sels de réhydratation orale (ou par voie intraveineuse en cas de collapsus, de vomissements ou de trouble de conscience) et les liquides disponibles à domicile, l’allaitement, le maintien de l’alimentation, l’utilisation sélective d’antibiotiques et un supplément en zinc.
Ces nouvelles recommandations élaborées par l’UNICEF et OMS en collaboration avec l’United States agency for the développement (USAID), et des experts du monde entier, prennent en compte les nouvelles données de la recherche tout en s’appuyant sur les recommandations antérieures.

PRISE EN CHARGE DE LA DESHYDRATATION CHEZ L’ENFANT DIARRHEIQUE

La déshydratation est le premier risque, le plus grave à la phase initiale de la diarrhée, celle qui entraîne le plus de décès. Le jeune enfant est particulièrement exposé : le nourrisson ingère et rejette quotidiennement120ml/kg de liquide, soit une fois et demie sa masse sanguine .En situation de diarrhée, les pertes peuvent augmenter de façon massive, concernant également les sécrétions digestives habituellement réabsorbées (200 ml/KG).
Certains enfants nécessitent de ce fait parfois prés de 300 ml/kg pour compenser leurs pertes. Dans ces cas, la moindre erreur de prise en charge, la survenue de vomissement, de fièvre, peuvent entraîner en quelques heures une déshydratation grave.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a défini trois niveaux d’intervention pour une diarrhée aiguë chez les jeunes enfants :
ƒ Une augmentation des apports liquides en l’absence de déshydratation.
ƒ Une réhydratation en quelques heures par solution de réhydratation orale en cas de déshydratation modérée.
ƒ Une réhydratation par voie intraveineuse associée à la voie orale en cas de déshydratation grave.

La réhydratation par voie orale 

Elle sera presque toujours tentée dans un premier temps, même en cas de vomissements, car ils cèdent habituellement après l’absorption de petites quantités de solutés gluco-électrolytiques. De plus, quelle que soient la gravité de la diarrhée et sa cause, les anthérocytes conservent toujours un pouvoir potentiel d’absorption du sodium et de l’eau.
Différents types de solutés peuvent être prescrits, soit préparés extemporanément soit à partir de produits délivrés dans le commerce
.Le soluté est offert au nourrisson par biberon ou cuillère en petites quantités répétées, toutes les 15 – 30minutes pendant les 6 premières heures, puis toutes les 3heures.

Les bases physiologies de la réhydratation orale 

Le principe de la réhydratation orale est que les liquides et les électrolytes perdus pendant la diarrhée peuvent être remplacés par les solutions administrées par la bouche et absorbées par l’intestin.
La base scientifique repose sur la conclusion que le sodium et certaines molécules dérivées des aliments comme le glucose sont bien dans leur transport actif à travers la membrane muqueuse de l’intestin grêle .Ainsi la présence de glucose, de galactose et d’amino acides neutres, de quelques disaccharides et de quelques dipeptides stimulent et accentuent le rythme d’absorption du sodium par l’intestin grêle .Etant donné que l’eau suit passivement les molécules de sodium à travers la membrane muqueuse,l’absorption d’eau par l’intestin grêle est aussi renforcée dans le même temps.
Pour uniformiser la thérapie, faciliter la distribution et simplifier les instructions relatives à la préparation et à l’utilisation, l’OMS et UNICEF depuis plus de 28 ans ont recommandé l’utilisation d’une formule unique de solution de Sels de Réhydratation par voie Orale (SRO à base de glucose pour traiter ou prévenir la déshydratation due à la diarrhée. Quelle qu’en soit l’étiologie (y compris le choléra), et pour tous les malades quelque soit leur âge.

Actualisation des solutions de sels de réhydratation par voie orale 

Au cours des 20 dernières années, de nombreuses études ont donc été entreprises pour développer une formule de SRO améliorée qui soit efficace et sûre pour traiter ou prévenir la déshydratation dans tous les types de diarrhées quelle qu’en soit l’étiologie, et en même temps permettre de réduire le volume des selles et la durée de la diarrhée par rapport à la formule standard de SRO. Une des approches utilisées a consisté à réduire l’Osmolarité de la solution de SRO pour éviter les effets négatifs de l’hypertonicité de cette solution sur l’absorption de liquides .C’est ainsi qu’en 2002 l’OMS en collaboration avec l’UNICEF et l’USAID ont lancé la nouvelle formule de SRO, en remplacement de la formule dite standard recommandée par l’OMS et l’UNICEF depuis 1978.

la réhydratation par voie intraveineuse

La réhydratation intraveineuse est aujourd’hui réservée :
• aux enfants refusant de boire ou vomissant ; on peut éventuellement tenter une réhydratation par gavage gastrique continu mais il faut savoir passer rapidement à la voie veineuse en cas d’échec ;
• aux déshydratations supérieures à 10%du poids du corps ;
• aux déshydratations graves avec collapsus et troubles de la conscience.
• En cas de collapsus, le traitement commence par une perfusion de 20ml/Kg/poids en 30minutes puis 70ml /Kg en 3 heures en utilisant des solutés de type Ringer Lactate, seuls ou associés à du chlorure de sodium à 0,9% du soluté glucosé.

REALIMENTATION

Intérêt de la réalimentation précoce 

La nécessité d’une alimentation précoce, voire très précoce 4 heures après le début de la réhydratation n’est plus à discuter
.L’alimentation précoce maintient ou améliore l’état nutritionnel sans aggraver le syndrome diarrhéique.
La crainte est que la diarrhée soit aggravée par l’alimentation, non pas par un effet direct, mais du fait de la mal digestion ou absorption qu’entraîne l’accélération du flux digestif et les lésions muqueuses .Les aliments non digérés et en particulier les glucides pourraient agir en attirant l’eau vers la lumière intestinale , aggravant la diarrhée .Cette malabsorption des glucides peut être prouvée par la présence de sucre dans les selles acides, qui montre que le tube digestif n’est pas capable d’absorber les aliments ingérés.
Au contraire, l’alimentation a un effet positif .On l’a vu, la présence de glucose ou d’amidon permet d‘absorber du sodium, donc de l’eau .II en est de même pour certains acides aminés .La réparation de la muqueuse est favorisée par l’alimentation, et en particulier la présence d’acides aminés comme la glutamine ; l’entérocyte utilisant beaucoup plus de glutamine pour ses métabolismes que de glucose, seul offert par les SRO actuelles. La privation de nutriments, comme l’utilisation des SRO pendant plusieurs jours, peut avoir pour conséquence la diarrhée grave rebelle chez le nourrisson, cercle vicieux ou le défaut d’apports caloriques ne permet pas la réparation de la muqueuse qui ne permet pas l’absorption des nutriments.

Modalités de la réalimentation

Réalimentation du nourrisson au sein

L’allaitement maternel permet de diminuer le nombre d’épisodes diarrhéiques par la sécrétion d’IgA spécifiques des pathogènes de l’environnement de la mère, et qui lors des épisodes résiduels favorise la guérison par des facteurs anti-infectieux (lysozyme) et de croissance de la muqueuse .La poursuite de l’allaitement couplée à la prise des SRO, est donc conseillée en cas de diarrhée du petit nourrisson.

Réalimentation chez l’enfant non allaité

Les modalités précises de réalimentation en l’absence d’allaitement maternel doivent tenir compte de l’âge, de l’alimentation reçue préalablement et de la gravité de l’épisode diarrhéique. Celle-ci est évaluée à partir de l’état d’hydratation.
• Elle est considérée comme faible pour moins de 5% de déshydratation (peu ou pas de signe)
• Elle est considérée comme modérée lorsque la déshydratation est de 6 à 9%(plus de trois signes : irritabilité, yeux cernés, sécheresse muqueuse, soif, pli cutané lent, fréquence respiratoire supérieure à 40 bat/ mn.
• Elle est considérée comme sévère au-delà de 10%, un pli cutané, absence de larmes et d’urines.
Avant l’âge de 6 mois, c’est à dire tant que l’enfant a une alimentation exclusivement lactée :
Si le nourrisson était préalablement nourri à un lait hypoallergénique « HA », il faut poursuivre celui-ci et éviter d’introduire pendant la période de diarrhée des protéines entières du lait de vache,
Si le nourrisson est alimenté avec une préparation pour nourrisson classique :
• En cas de déshydratation minime (<5%), le traitement se limite à l’administration de SRO (10 ml/kg après chaque selle) et poursuite du lait habituel sans interruption obligatoire de l’alimentation de ce lait.
• En cas de déshydratation modérée (6-9%), après 2 à 4h de réhydratation par SRO (50 à 100 ml /Kg), reprise de l’alimentation en poursuivant l’administration de SRO soit avec le lait habituel, soit, surtout chez le nourrisson de moins de 4 mois, avec un lait pauvre en lactose ou de sensibilisation aux protéines lactées est grand. L’utilisation d’un lait pauvre en lactose : AL110 ou d’un hydrolysat extensif peut alors se justifier.
• En cas de déshydratation sévère (>10%) ou prolongée ou de diarrhée entéro-invasive, glairo-sanglante il est plus volontiers d’utiliser un hydrolysat extensif de protéines pendant 2 à 3 semaines, puis de revenir au lait habituel. La réalimentation se fait également au bout de 4à 6 heures de réhydratation.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMEIER PARTIE
CHAPITRE I: Definitions
I. DEFINITION
1.1 : Diarrhée aqueuse aigue
1.2 : Diarrhée persistante
1.3 : Diarrhée chronique
1.4 : La dysenterie
II.
PHYSIOLOGIE INTESTINALE NORMALE
2.1 :Rappel des mouvements de l’eau au niveau de l’intestin
2.1.1 : L’équilibre sécrétion-absorption de l’eau au niveau de l’intestin- « le cycle entéro-systémique de l’eau »
2.1.1.1 : Absorption de l’eau et des électrolytes
2.1.1.2 : Sécrétion intestinale de l’eau et des électrolytes
III.
PHYSIOPATHALOGIE DES DIARRHEES
3.1 : Diarrhée sécrétoire
3.2 : Les diarrhées à germe invasifs
3.3 : Les diarrhées virales
IV.
LES ETIOLOGIES DES DIARRHEES
4.1 : Origine infectieuse
4-1.1 : Les virus
4.1.2 : Les bactéries
4. 1.3 : Les parasites
4.2 : Diarrhées Infantile Non Infectieuses
4.2.1 : Diarrhées associées à une infection extradigestive
4.2.2 : Erreurs diététiques
4.2.3 : Causes médicamenteuses

V DIAGNOSTIC
5.1 : Arguments Cliniques à visée étiologique
5.2 : Examens complémentaires des selles
5.2.1 Examen bactériologiques des selles
5.2.1.1 : La coproculture
5.2.1.2 : La recherche de Toxines
5.2.2 : Examens parasitaires des selles
5.2.3 : Examens virologiques
CHAPITRE II : Prise en charge de la diarrhée
I : Prise en charge de la déshydratation chez l’enfant diarrhéique
1.1:la réhydratation par voie orale
1.1.1 : Les besoins physiologies de la réhydratation Orale
1.1.2 Actualisation des solutions de sels de réhydratation par voie orale
1.2:La Réhydratation par voie intraveineuse
II : REALIMENTATION
2.1 Intérêt de la réalimentation précoce
2.2 : Modalités de la réalimentation
2.2.1 : Réalimentation du nourrisson au sein
2.2.2 : Réalimentation chez l’enfant non allaité
2.2.3 ; Supplément en Zinc
2.2.4 : Probiotiques
III : TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
3.1 : Les médicaments anti diarrhéiques
1 Les Ralentisseurs du transit
2 Les Anti Sécrétoires
3. Les Absorbants
3.2 : Les antiseptiques
3.3 : Les traitements étiologiques
CHAPITRE III : Prise en Charge de la diarrhée En Milieu Communautaire
I Stratégie de Prise en Charge Intégrée des maladies de l’enfant(PCMIE)
II : L’approche de la Prise en charge Intégrée des maladies de l’enfant
II.1 : Evaluation Clinique de la diarrhée
2.1.1: Recherche des Signes de Déshydratation chez l’enfant
2.1.1.1 Interroger
2.1.1.2 Examiner
2.1.2 : Déterminer le degré de déshydratation et choix d’un plan de Traitement
2.1.3 : Recherche des Signes Associés ou des Complications
2.1.3.1 La dysenterie
2.1.3.2 La diarrhée Persistante
2.1.3.3 La fièvre
2.1.3.4 Les convulsions
2.1.3.5 La carence en Vitamine A
II.2 Traitement de la Diarrhée et de la déshydratation
2.2.1 Plan de Traitement A ou Traitement de la diarrhée sans déshydratation
2.2. 2 Plan de traitement B ou Traitement de la déshydratation
2.2.3 Plan de Traitement C ou Traitement de la déshydratation
CHAPITRE IV : Place de la diarrhée dans les maladies  Infento juvénile dans le monde et au Sénégal
I Dans le Monde
II Dans les pays de en voie de développement
III Au Sénégal
3.1 Prévalence de la diarrhée au Sénégal en fonction des caractéristiques Socio démographique.
3.2 Morbidité de la diarrhée au cours des dernières années de 2003 à 2006
3.3 fréquence de la Diarrhée en Milieu hospitalier Pédiatrique de Dakar

3.4 Mortalité de la diarrhée de la diarrhée de 2OO3 à 2006
3 .5 Place de la diarrhée dans la mortalité Infento juvénile au Sénégal
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL 
CHAPITRE I
; BUT ET OBJECTIFS
I : BUT
II : Objectif Général
III. Objectif Spécifiques
CHAPITRE II: CADRE, POPULATION D’ETUDE ET METHODE
I : CADRE D’ETUDE
1.1 Aspects Géographiques
I.2: Aspects Socio économiques
I.3 : Situation Sanitaire
1.3.1 : Organisation du Système de Santé
1.3.2 : Les Infrastructures Sanitaires
1.3.3 : Les Ressources Humaines
II : Population d’étude
III : Méthodes
3.1 Type d’étude et démarche Générale
3.2 Echantillonnage
3.3 Plan de mise en ouvre
3.3.1 Recrutement et formation de l’équipe de terrain
3.3.2 Collecte des données
3.3.3 Exploitation des données
CHAPITRE III:RESULTATS
I : Caractéristiques Socio Economiques des Personnes enquêtés
II : Sexe, Age, Pesée, Vaccination, Alimentation de l’Enfant
III : Fréquence de la Diarrhée
IV : Prise en Charge de la Diarrhée
V : Prévention de la Diarrhée

CHAPITRE IV : DISCUSSION
I .Fréquence de la Diarrhée
II. Facteurs Associées à la Diarrhée
1 Age de l’enfant
2 Sexe de l’enfant
3 Niveau d’instruction de la mère
4 Activité Génératrice de revenus
5 Diarrhée et pesée à la naissance
6 Diarrhée, Allaitement et Diversification Alimentaire
7 Hygiène des Ménages
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIQUE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *