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Mission des CRINFP
Selon la réorganisation adoptée par l’INFP centralà Mahamasina Antananarivo, les CRINFP sont tenus de charger la formation professionnelle initiale et la formation continue des enseignants. Bien attendu, la réalisation de ces importantes missions devrait se conformer aux directives émanant de la maison –mère.
Le CRINFP d’Antsohihy
Pour mieux nous mettre en situation dans cette recherche nous jugeons nécessaire de prendre quelques informations relatives à la réalité du CRINFP d’Antsohihy, notre champ d’investigation.
Situation géographique
Le CRINFP d’Antsohihy se trouve dans la DREN SOFIA.
Ce centre régional se situe à Antsohihy, chef lieu de la région sur la route nationale
RN6, à 735 km de l’INFP.Il couvre une superficie de 1,6 ha et est délimité par :
– au Nord, la ville d’Antsohihy
– au sud, le lycée
– à l’Est, le camp militaire
– et à l’Ouest, l’aéroport.
Historique
Le CRINFP d’Antsohihy est ouvert en 1979 et fonctionnait en tant que FOFI. Il se transformait en CRPP entre les années 1986 et 2003.A partir de l’année 2004, il est connu sous la dénomination CRINFP.
Dès son ouverture, ce centre a formé 10 promotionsd’enseignants en tant que FOFI, 03 promotions d’élèves maîtres, 02 promotions d’ESS, 01 promotion d’Enseignants de Collège et une cohorte de 70 enseignants, sur la mallette pédagogique « enseigner le français ». De surcroit, sept directeurs s’y sont succédés pendant ces 22 ans de fonctionnement
Personnel du centre
Afin de mieux apparaître l’évolution de données statistiques relatives au personnel de ce centre de formation, nous allons voir la situation avant et après l’an 2008.
Réalité sur l’organisation
Selon les conjonctures et l’état futur souhaité, laméthodologie adoptée, les contenus à traiter, les personnes ressources nécessaires n’étaient pas toujours intégralement identiques d’une promotion à une autre. Malgré tout cela, ces différentes formations professionnelles initiales convergent tous aux champs pédagogique et didactique. Ainsi, afin d’avoir les particularités organisationnelles liées à ces différentes formations enseignantes, nous allons voir le cas de chaque promotion.
Organisation de la formation des Elèves –Maîtres
Critère de sélection
Le concours de recrutement des Elèves –Maîtres était ouvert à toute personne titulaire du BEPC ou CFEPCES jouissant la nationalité malagasy et âgée entre 18 et 43 ans au jour de la session.
– L’admissibilité : où les candidats inscrits et ayant remplis les conditions précitées participent aux épreuves écrites sur la matière Malgasy, Mathématique et Français.
– L’admission définitive : où les candidats admissibles sont appelés à subir des épreuves pratiques et orales.
Les candidats sélectionnés lors des épreuves écrites t pratiques sont accordés à suivre la formation des Elèves –Maîtres. Il est à noter qu e comme dans tous les concours, le nombre de places était strictement limité.
Spécialisation des Elèves –Maîtres
D’une manière pratique, un enseignant de l’Education Fondamentale du premier cycle devrait maîtriser la pratique pédagogique de tous les niveaux primaires. C’est pourquoi qu’on sanctionne du CFFP/EF1 à chaque stagiaire qui avait suivi avec succès la formation des Elèves –Maîtres. Devant ce principe, il semble paradoxal de vivre avec spécialisation des Elèves – Maîtres soit uniquement au CP ou CE ou encore au CM. De cette organisation, les stagiaires de 2007 ont été répartis comme suit : 37 enseignantresponsables de CP, 31 autres pour la CE et les 14 qui restent pour le CM.
Chacun de ces groupes d’enseignants reste borné sur l’élucidation du programme et la méthodologie cohérente pour enseigner le cours quilui est mis à sa disposition. Ce qui fait que, les autres cours lui semblent tous étrangers alors que Madagascar vivait d’une situation précaire face à l’insuffisance de la population enseignante.
Disciplines et volume horaire
Chaque stagiaire reçoit la formation pédagogique et didactique afférente à son groupe et à sa spécialité. Le fond de cette formation visetoutes les disciplines que le stagiaire doit enseigner à l’EPP. De surcroit, un perfectionnement sur la langue française en tant que langue et outil d’enseignement était organisé et réaliséarp l’équipe de l’alliance française.
Quant au volume horaire, les Elèves Maîtres travaillaient 5 jours sur 7 en raison de 7 heures par jour soit 35 heures par semaine. En totalité, la formation durait 36 semaines.
Lieux de stage pratique
L’alternance de théorie –pratique était adoptée à al formation des Elèves –Maîtres. Pendant que le groupe A suivait les cours intra –mu ros, le groupe B consolidait son savoir – faire à l’aide de stage pratique et vice –versa. Ai nsi, pour mieux faciliter les suivis de ces stagiaires, les responsables du CRINFP les affectaient aux EPP de proximité du centre de formation favorisant l’accessibilité. Au total, 22 EPP recevaient les Elèves –Maîtres effectuant leur stage pratique.
Modules et mode d’évaluation certificative
Pour être sanctionné du CFFP/EF, les Elèves –Maîtres doivent subir avec succès chacune des épreuves suivantes :
– Epreuves écrites sur les disciplines : Malagasy, Mathématique et Français ;
– Epreuves pratiques où le stagiaire mène sa classe sur une discipline littéraire et scientifique.
– Elaboration et présentation du projet éducatif.
Bourse des Elèves –Maîtres
La bourse des Elèves –Maîtres était fixée 40.000 Ariary par mois. Ils étaient aussi dotés, au début de la rentrée, une somme de 100.000Ariary à titre de frais d’installation. Le paiement des bourses a été ponctuel à partir du deuxième mois de la rentrée.
Constitution des dossiers de recrutement
Deux mois avant la fin de la formation, le centre procède déjà à la constitution des dossiers de recrutement des formés en qualité d’Instituteur auxiliaire, Echelle III, 1er Echelon. Les dossiers complets étaient déposés au secrétariadont le responsable tâcherait de les faire parvenir à l’INFP central. Et, cette dernière entit é s’occupait de l’acheminement de ces dossiers de recrutement auprès de notre Ministère.
Organisation de la formation des ESS
Modalité de sélection
Tous ceux qui voulaient être candidats au recrutement des ESS devraient être de nationalité malagasy et titulaires du diplôme Baccalauréat de l’enseignement secondaire ; avoir 43 ans, au plus, le jour du concours et résider dans la région où appartient la CISCO demandée.
La sélection s’est faite en deux temps, tels que :
– L’admissibilité où les responsables procèdent à l’examen de dossiers parvenus à l’INFP Central.
– L’admission définitive où les candidats pré –sélectionnés participent à un test écrit. Les candidats déclarés admis définitivement sont appelés à suivre la formation auprès
du CRINFP. Il est à noter que l’équilibre entre l’option littéraire et scientifique fait partie intégrante aux conditions de sélection des ESS
Spécialisation des ESS
Selon la loi 2008.011 du 17 juillet 2008, portant la réorganisation de l’orientation du système éducatif malagasy, l’Education Fondamentaledu premier cycle s’étend à une durée de 7 ans. Ainsi, dans la perspective de mettre en place cette réforme d’une manière progressive, 20 CISCO seulement ont été fixées parnotre ministère comme champ d’expérimentation dont Antsohihy en fait partie.
Et, pour avoir des ressources humaines qui seraient capables de mener la situation d’enseignement/apprentissage significative aux classes 6ème et 7ème Année du primaire, notre ministère lançait le recrutement et la formation des Enseignants Semi -Spécialisés aux CRINFP.
Modalité de formation et d’évaluation
La formation des ESS alternait les cours intra –mur os et extra –muros. Pendant le regroupement au centre, les stagiaires suivaient des cours théoriques se rapportant sur un modéré renforcement académique, sur des techniquespédagogiques et didactiques ayant comme ossature l’application de l’APS.
Tandis que lors des formations extra –muros, les fu tures enseignants semi –spécialisés essayaient de mettre en pratique leurs acquis théoriques sur la classe mise sous leur responsabilité. Les stages pratiques avaient une durée totale de 6 semaines
A propos de l’évaluation certificative, l’obtention de CFF/ESS dépendrait au succès vis –à –vis de chacune de :
– L’épreuve écrite se rapportant sur les disciplinesconformes à l’option du formé.Il est à signaler qu’un même sujet est soumis aux candidats de toute l’étendue de la grande Île
– L’épreuve pratique où l’on évalue le candidat surla qualité de sa préparation, de son animation et de son évaluation.
– L’élaboration et la présentation du projet éducatif.
Modules de formation et volume horaire
Les ESS travaillaient 5 jours sur 7 en assumant 8 heures par jour soit 40 heures par semaine. Pourmieux enrichir notre information à pro pos des modules et volumes horaires de formation, nous allons nous concentrer sur le tableau suivant.
Il est à signaler que les volumes horaires que nous allons présenter sur le tableau ci-dessous concernent seulement les cours intra –muros . Et, comme tous les horaires officiels, ils ne sont pas à l’abri de l’entrave due aux réalités du terrain
Volet organisationnel sur la formation continue
Après avoir décrit les données quantitatives sur laformation continue, il nous est arrivé maintenant le moment de présenter quelques léments du volet organisationnel y afférents.
Organisation liée au dispositif FRAM
La quasi –totalité de formation relative à ce dispo sitif s’organise, se déroule et s’évalue au niveau des réseaux de proximité d’enseignants. Il s’agit d’une structure de réflexion et de concertation qui cherche à promouvoir la solidarité professionnelle entre collègues, dont le but suprême est la prise en charge par le groupe de sa propre progression professionnelle en vue d’améliorer qualitativement et quantitativement les résultats de l’enseignement / apprentissage.
Intégration obligatoire aux réseaux
Un réseau est un regroupement de tous les enseignants du primaire : fonctionnaire, contractuel et privé œuvrant dans des écoles d’une zone géographique assez limitée. Il devrait constituer de 5 à 25 enseignants provenant des écoles avoisinantes. Malgré, cette intégration obligatoire aux réseaux, l’évaluation certificativesur ce dispositif ne concerne que des ENF.
Modalité de formation
Le manuel de procédure stipulant la mise en œuvre d e ce dispositif prévoit quatre modalités différentes telles que :
– L’autoformation où l’enseignant se forme selon sa p ropre possibilité.
– La co–formation où les enseignants se forment mutue llement lors du regroupement au réseau
– L’hétéro –formation : il s’agit d’une formation inter –réseaux où il y a une personne ressource invitée à résoudre le problème ommunc.
– La formation en présentiel où les formés seront appelés au CRINFP pour suivre la formation sur les langues : Malagasy, Français et A nglais.
La réalité du terrain ainsi que l’évènement national empêchaient la réalisation de cette quatrième modalité.
Fonctionnement du réseau
Le cadre conceptuel régissant ce dispositif prévoyait que pour pouvoir fonctionner avec autonomie, chaque réseau :
– Elit son facilitateur
– Elabore son planning de travail
– Met à jour son cahier de bord
– Fixe la date et lieu de regroupement.
– Réalise le regroupement prévu en dehors des jours colaires
CADRE CONCEPTUEL DE REFERENCE ET ILLUSTRATION METHODOLOGIQUE
CADRE CONCEPTUEL DE REFERENCE
Notre recherche va s’appuyer sur deux concepts fondamentaux : le concept de « formation » et le concept de « motivation ». De ces « noyaux durs » nous ajoutons les concepts de « besoin », de « compétence» et de « développement». Ainsi, notre document de base regroupe le « Formateur d’adulte » œuvre de Jean Paul MARTIN et Emile SAVARY et la « Psychopédagogie Expérimentale» production de Avner ZIV et Jean Marie DIEM.
Le Concept de « formation »
Guy Avanzini définit la formation comme «une activité menée en vue de conférer au sujet une compétence qui, d’une part, précise et limitée et, d’autre part prédéterminée c’est-à-dire dont l’usage est prévu avant la formation et amène à la suivre 5 »
Le même auteur complète cette définition en disant: « la formation est un temps d’arrêt pour capitaliser ses acquis, formaliser se démarches, confronter ses idées à celles des experts, enrichir ses méthodes au contact d’autres praticiens6 »
Toujours dans le domaine de définition de ce concept, Pierre GOGUELIN précisait que : « Former évoquer une intervention profonde et globale, entrainant chez « le sujet »un développement dans les domaines intellectuel,physique ou moral, ainsi qu’un changement dans les structures correspondant à ces domaines, d e telle sorte que ce développement ne soit plus un ajout plaqué sur la structure existante, mais soit intégré dans de nouvelles structures.7 »
Parmi ces définitions, nous choisissons celle de MARTIN et SAVARY stipulée dans l’introduction, qui nous paraissent très claires, détaillées et mieux accessibles pour traiter l’étude sur la formation des enseignants qui nous intéresse.
Ainsi, pour mieux décortiquer ce concept fondamental, nous jugeons pertinent d’expliciter quelques concepts y afférents.
L’Ingénierie de formation
L’ingénierie de formation est donc « un ensemble de démarches méthodologiques articulées. Elles s’appliquent à la conception de systèmes d’actions et de dispositifs de formation pour atteindre efficacement l’objectif fixé »
Ainsi « l’ingénierie de formation comprend l’analyse de besoin de formation, la conception de projet formatif, la coordination et contrôle de sa mise en œuvre et l’évaluation des effets de la formation9 »
A propos de la formation des enseignants qui nous intéresse l’ingénieur de formation était obligé d’articuler les deux grandes phases suivantes :
– Primo, la phase l’investigation où les techniciens du MEN et ceux de l’INFP :
Analysaient l’écart entre le niveau global ou le profil d’entrée et le profil de sortie des E.M., des ESS, des E.C., ainsi que des enseignants ciblés par le dispositif FRAM et dispositif Mallette Conçoivent le programme ou les modules de formation correspondant au profil de sortie de chacune de ces promotions
– Secundo, la phase de mise en œuvre où les formateur s du CRINFP :
Réalisaient les formations selon les modalités, lesvolumes horaires prévus et les contraintes des réalités sur terrain
Evaluaient les formations en respectant les modalités et les critères fixés lors de la phase d’investigation.
L’ingénierie de formation englobe donc les stratégies adoptées et les activités menées pour concevoir, réaliser et évaluer un projet de formation.
Projet de formation
Selon Marc DENNERY, le projet de formation est un « ensemble de modules ou de stages de formation destiné à une population importante et répondant à un besoin précis d’une organisation (généralement accompagnement d’un changement important). Un projet de formation conduit par un chef de projet qui, seul ou avec une équipe, analyse les besoins de formation, définit le cahier de charges de la formation, conçoit les programmes (pédagogiques, organise le suivi de formation et évalue les resultats10 »
Un projet de formation est donc un plan de formation conçu et qui sera mis en pratique et évalué en vue d’une réponse des besoins étudiéspréalablement. De ce fait, avant sa mise en place respective, il y avait de projet de formation des E M, des ESS et des EC, sur le dispositif FRAM et Mallette.
Dispositif de formation
Le dispositif de formation est : « un ensemble de moyens mobilisés de façon coordonnée pour assurer à des personnes l’accès à u n savoir, un niveau de qualification et leur permettre de développer leurs compétences sociales et professionnelles11 ».
De ce fait « construire un dispositif, c’est en fonction d’un be soin, combiner plusieurs moyens, mobiliser différents acteurs et prévoir uneinstance de régulation ».
Le dispositif de formation se situe dans la phase de mise en œuvre parlant de l’ingénierie de formation. C’est pourquoi qu’il :
– Mobilise les acteurs et toutes les personnes concernées
– Rassemble les moyens matériels et pédagogiques
– Organise les moyens selon les principes relatifs au temps, à l’espace aux modalités.
– Prévoit un pilotage pour la régulation.
Dimensions de formation
La formation a deux dimensions, l’une est personnelle et l’autre institutionnelle
La dimension personnelle
En tant que processus personnel, la formation vise à provoquer des transformations, des changements et des effets sur des personnes.
La formation est donc une action d’auto-transformation plus ou moins guidée, stimulée, facilitée par l’action de formateur
Citons par exemple l’auto –formation de nos enseign ants qui se réalise à l’aide de contact personnel d’une personne ressource, de consultation de bibliothèques, de visite du CRP et du travail autonome sur le livret d’auto –fo rmation.
La formation à dimension personnelle vise donc à mo difier les pratiques des personnes, leurs façons d’agir au travail ou dans l a vie en générale. On n’apprend pas nécessairement pour savoir mais pour faire mieux ouautrement.
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Table des matières
INTRODUTION
PREMIERE PARTIE :DE LA DESCRIPTION DE LA SITUATION A L’ILLUSTRATION METHODOLOGIQUE
1- Détermination du champ de recherche
2- Prise de connaissances surles formationsprofessionnelles initiales
3- Prise de connaissances sur les formations professionnelles continues
4- Cadre conceptuel de référence et illustration méthodologique
DEUXIEME PARTIE :DE L’ANALYSE ET DE L’INTERPRETATION DES DONNÉES A LA VERIFICATION DES HYPOTHESES
5- Faiblesse de la motivation intrinsèque des formés
6- Prépondérance de la motivation extrinsèque des formes
7- Dysfonctionnements sur l’organisation de formation
8- Synthèse sur la vérification des hypothèses
TROISIEME PARTIE : DE L’EFFORT DEJA ENTREPRIS A L’APPORT PERSONNEL
9- Efforts déjà entrepris par L’INFP et CRINFP
10- Solutions d’ordre institutionnel
11- Solutions d’ordre pédagogique
12- Solutions d’ordre organisationnel
CONCLUSION GENERALE
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