PRINCIPES GENERAUX ET INSTRUMENTAUX DE LA COELIOSCOPIE ET COELIOCHIRURGIE

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Bases physiologiques [20]

Le pรฉritoine a plusieurs fonctions :
๏‚ท Sรฉcrรฉtion : le pรฉritoine secrรจte un liquide dโ€™environ 50ml, visqueux et abondant chez le nouveau-nรฉ et forme chez lโ€™adulte un film transparent. Ce liquide permet le dรฉplacement des viscรจres ร  lโ€™intรฉrieur de la cavitรฉ abdominale;
๏‚ท Rรฉsorption : cโ€™est une membrane semi-permรฉable qui a une surface comparable ร  celle de la peau pouvant rรฉsorber 8% du poids corporel (500ml/heure). Cette absorption concerne les liquides et les petites molรฉcules. la circulation pรฉritonรฉale se dirige vers le systรจme lymphatique infra diaphragmatique. La rรฉsorption est efficace au-dessus du foie et presque nulle au niveau du cul de sac vรฉsico-utรฉrin ou recto-vรฉsical ;
๏‚ท Dรฉfense : il joue un rรดle de dรฉfense contre les germes et les corps รฉtrangers quโ€™il peut phagocyter ou encapsuler par des cloisonnements adhรฉrentiels ;
๏‚ท Plastique : il a un pouvoir de rรฉgรฉnรฉration prodigieux se faisant de la superficie ร  la profondeur.
En cas dโ€™agression bactรฉrienne dans la cavitรฉ abdominale, plusieurs organes peuvent รชtre affectรฉs ร  lโ€™exemple du pรฉritoine (pรฉritonite) ; de lโ€™appendice (appendicite aigue) etc.
Chaque organe a une physiopathologie qui lui est propre.

PRINCIPES GENERAUX ET INSTRUMENTAUX DE LA COELIOSCOPIE ET COELIOCHIRURGIE [9]

Spรฉcificitรฉs et contraintes de la coelioscopie

Paroi fermรฉe

Par dรฉfinition, la coelioscopie crรฉe un espace opรฉratoire sans ouvrir la paroi. La pression intra-abdominale (Pression-intra-abdominale) รฉtant physiologiquement nรฉgative, la cavitรฉ est donc virtuelle. ร‰carter sans ouvrir, c’est donc mettre la cavitรฉ en pression positive. Cette contrainte de paroi fermรฉe oblige le chirurgien ร  intervenir sur les tissus au travers de trocarts. Il effectue donc en permanence un transfert de force et d’รฉnergie de l’extรฉrieur vers l’intรฉrieur de la cavitรฉ abdominale. De cette particularitรฉ dรฉcoulent plusieurs contraintes ayant chacune leurs consรฉquences.
๏ƒ˜ Contraintes de pression
La pression positive rรฉalisรฉe par l’insufflation de gaz dans la cavitรฉ abdominale peut-รชtre responsable de complications mรฉdicales. Toutefois, si le fonctionnement de l’insufflateur est bien compris et bien utilisรฉ, et surtout, si le chirurgien connaรฎt la physiologie hรฉmodynamique et respiratoire, l’utilisation de la pression positive ร  bon escient peut devenir un facteur de sรฉcuritรฉ. En effet, les fonctions du gaz sont multiples. A savoir :
-Mise en tension de la paroi abdominale : ceci permet d’รฉloigner la paroi des gros vaisseaux lors de l’introduction des trocarts.
-Crรฉation de l’espace opรฉratoire par รฉcartement des structures les unes des autres : ceci gรฉnรจre la vision et apporte une plus grande sรฉcuritรฉ lors de l’application des รฉnergies รฉlectriques.
-Infiltration et dissection des plans par le gaz : cette propriรฉtรฉ appelรฉe barodissection est particuliรจrement intรฉressante car elle facilite souvent la reconnaissance des plans de clivage.
-Barohรฉmostase : grรขce ร  la pression positive rรฉgnant dans la cavitรฉ, il existe un tamponnement qui protรจge du saignement, mais qui peut aboutir ร  un saignement diffรฉrรฉ si une vรฉrification de l’hรฉmostase n’est pas rรฉalisรฉe ร  faible pression en fin d’intervention.
๏ƒ˜ Contraintes de vision
La vision laparoscopique rรฉputรฉe pour รชtre meilleure que la vue laparotomique est vantรฉe comme l’un des atouts majeurs de l’endoscopie. L’opรฉrateur devient capable, grรขce ร  l’endoscope, d’amener son oeil au niveau mรชme de la structure opรฉrรฉe et du champ d’action. Cet avantage important de la technique est aussi la principale source de complications puisque du mรชme coup, le Coeliochirurgien perd le contrรดle de l’espace situรฉ entre son oeil endoscopique (virtuel) et son oeil rรฉel.
Cette vision volontairement limitรฉe peut conduire ร  deux sortes d’accidents:
-des instruments peuvent รชtre laissรฉs sans contrรดle visuel dans la cavitรฉ et รชtre responsables d’actions non dรฉsirรฉes;
-lors de l’utilisation de l’รฉnergie monopolaire, cette vue limitรฉe peut รชtre responsable de couplages directs entraรฎnant des brรปlures inaperรงues.
En rรจgles de prรฉvention
-Ne jamais laisser d’instruments sans contrรดle visuel dans la cavitรฉ. Cela conduit ร  la rรจgle princeps de la Coeliochirurgie : chaque outil en place doit รชtre utilisรฉ. Cela revient ร  dire que sur chaque poignรฉe instrumentale, il doit y avoir la main de l’opรฉrateur ou de l’assistant. On retire donc de la cavitรฉ les instruments non utilisรฉs.
-Ne jamais actionner d’รฉnergie รฉlectrique lorsque la totalitรฉ des parties actives des รฉlectrodes n’est pas visualisรฉe sur l’รฉcran.
๏ƒ˜ Contraintes de manipulation
Lors de la manipulation de ses instruments ร  travers la paroi abdominale, le chirurgien doit lutter en permanence contre le point fixe pariรฉtal. Ce point fixe est responsable de la limitation des angles d’attaque des tissus et de la prรฉsence d’un point de force important. Ainsi, plus la partie de l’instrument supรฉrieure ร  la cavitรฉ est grande, plus le chirurgien est prรฉcis et plus la force appliquรฉe aux tissus est grande. ร€ l’opposรฉ, plus la partie extรฉrieure sera petite, plus la force appliquรฉe sera faible, plus l’imprรฉcision sera grande.
L’opรฉrateur doit distinguer les trocarts opรฉrateurs des trocarts d’exposition. Les trocarts opรฉrateurs doivent permettre ร  l’instrument d’atteindre le site opรฉratoire avec le maximum d’angles d’attaque possible. Ils ne doivent par ailleurs jamais รชtre plusieurs dans l’alignement de l’optique. Cette situation est mieux rรฉalisรฉe par la triangulation des trocarts opรฉrateurs avec le trocart porteur de l’optique et par la triangulation des trocarts opรฉrateurs entre eux (Fig. 4). Les trocarts opรฉrateurs sont placรฉs prรจs de la cible. ร€ l’opposรฉ, les trocarts d’exposition doivent รชtre loin de la cible et leur triangulation est moins essentielle. Cette situation est cependant de plus en plus difficile ร  gรฉrer compte tenu des multiples voies d’abord nรฉcessaires ร  la chirurgie endoscopique de plus en plus complรจte.
Par ailleurs, la fixitรฉ du trocart empรชche le chirurgien de produire les mouvements complexes de la main. Le meilleur exemple est donnรฉ par la suture. Pour le chargement du tissu par une aiguille au cours d’une laparotomie, le chirurgien rรฉalise un mouvement complexe de la main associant une rotation et une pronation.
La fixitรฉ pariรฉtale rend cette combinaison est possible. La suture endoscopique rรฉpond donc ร  des impรฉratifs diffรฉrents de ceux de la suture laparotomique.

Principes d’ergonomie

Afin d’amรฉliorer son efficacitรฉ opรฉratoire, le Coeliochirurgien doit suivre certaines rรจgles.
-Mettre toutes les informations et celles nรฉcessaires sur l’รฉcran: il faut donc enlever de l’รฉcran la partie du champ opรฉratoire inutile et ne garder que les structures anatomiques opรฉrรฉes et les instruments utilisรฉs sur le moment.
Cela permet de se concentrer sur une รฉtape de l’intervention et de virtualiser ainsi les difficultรฉs. Cette attitude procure au chirurgien un avantage psychologique. En revanche, il ne faut jamais quitter les yeux de lโ€™รฉcran.
-Changer son optique de place pour avoir un accรจs visuel et technique adรฉquat : cet exemple est illustrรฉ par la mise de l’optique en sus pubien lors de l’accรจs ร  la bifurcation iliaque pour un curage lombo-aortique. La rรจgle ร  respecter est de ne jamais travailler ร  plus de 90ยฐ en dehors de l’axe de vue.
-Utiliser ses deux mains : la coelioscopie moderne a รฉtendu les indications opรฉratoires et impose la technique utilisant les deux mains. L’avantage majeur tient dans l’action concomitante et successive des deux outils (Fig.4). Cependant il faut, pour des raisons d’efficacitรฉ et de sรฉcuritรฉ, que le coelioscopiste apprenne ร  exposer avec les ciseaux pendant que la pince coagule, et ร  couper avec les ciseaux alors que la pince expose. Techniquement, un outil ne doit jamais รชtre inactif. La multiplication des fonctions ne rรฉside pas uniquement dans les qualitรฉs de l’instrument, mais dans les maniรจres de l’utiliser. C’est cette succession d’actions qui permet au chirurgien d’agir sur les tissus dans les meilleures conditions de vue et d’attaque instrumentale. C’est aussi prรฉvenir les complications.
-Optimiser l’utilisation des trocarts : d’une part en plaรงant autant de trocarts que de mains disponibles (en gรฉnรฉral, le trocart optique + trois trocarts opรฉrateurs) et d’autre part en ne condamnant pas de trocart opรฉrateur pour l’รฉcartement fixe des organes. Par exemple, si l’on a besoin de rรฉcliner le cรดlon gauche pour s’exposer pendant un temps suffisamment long de l’intervention, on aura recours ร  la fixation de ses franges graisseuses ร  la paroi par un point transpariรฉtal.
-Adopter une position ergonomique : en rรจgle gรฉnรฉrale, un muscle s’รฉpuise rapidement lorsqu’il est utilisรฉ ร  plus de 50 % de son amplitude d’action. Selon ce principe, il est donc prรฉfรฉrable de travailler autant que possible les coudes le plus proches du corps et les bras ร  l’horizontale ou vers le bas pour soulager les muscles de l’รฉpaule, en particulier lors des Coeliochirurgies longues. Pour ce faire, il est plus aisรฉ ร  un opรฉrateur de travailler en coelioscopie en รฉtant surรฉlevรฉ par une estrade.
-Ne pas utiliser de maniรจre excessive le lavage : ceci entraรฎne souvent des inconvรฉnients comme la perte de l’exposition, la perte du plan anatomique du fait d’une infiltration des tissus par l’eau (oedรจme), la perte de l’efficacitรฉ รฉnergรฉtique et finalement une perte de temps.

Equipe Coeliochirurgicale

๏ƒ˜ Anesthรฉsiste
La Coeliochirurgie nรฉcessite une interactivitรฉ entre l’anesthรฉsiste et le chirurgien. L’anesthรฉsiste peut par exemple retentir sur la vision chirurgicale par le bon endormissement et le bon relรขchement du malade (phรฉnomรจne identique ร  ce qui se passe lors d’une laparotomie). Le chirurgien peut intervenir sur des donnรฉes essentielles de l’homรฉostasie du patient telles que la capnie. Cela passe par la connaissance des appareils et leur utilisation optimale. Le pneumopรฉritoine est certainement le meilleur exemple de l’interdรฉpendance existant entre l’anesthรฉsiste et le Coeliochirurgien. Comme le pneumopรฉritoine permet la vision et donne les diffรฉrents avantages que nous avons dรฉcrits, la tendance du chirurgien est donc d’augmenter la PIA. L’anesthรฉsiste, au contraire, doit faire face ร  la compression des gros vaisseaux avec une diminution du retour veineux au coeur, ร  l’augmentation des rรฉsistances vasculaires pรฉriphรฉriques, ร  la diminution des dรฉbits rรฉgionaux et ร  l’augmentation des pressions pulmonaires. La tendance de l’anesthรฉsiste est donc de diminuer la pression intraabdominale (PIA).
๏ƒ˜ Infirmiรจre de bloc opรฉratoire
L’apport technologique considรฉrable autour de l’endoscopie lui confรจre un rรดle biomรฉdical. C’est en effet sur elle que les chirurgiens se dรฉchargent le plus souvent pour le choix, l’entretien et la connexion des appareils. C’est aussi elle qui assure la maintenance des petites pannes quotidiennes. Son intervention au niveau de la sรฉcuritรฉ est de plus en plus importante. Elle surveille le bon dรฉroulement de l’intervention, vรฉrifie les paramรจtres des diffรฉrents appareils, les modifie ร  la demande du chirurgien et s’assure de la constance des paramรจtres de sรฉcuritรฉ. Son rรดle dans la prรฉvention des complications est donc รฉvident. En fait, on peut dire que comme elle est responsable de la colonne de Coeliochirurgie, le Coeliochirurgien lui confie sa vue.

Environnement

Jusqu’ร  aujourd’hui, les Coeliochirurgies รฉtaient rรฉalisรฉes dans les salles conรงues pour les laparotomies. La forte pรฉnรฉtration des techniques laparoscopiques dans toutes les disciplines a imposรฉ une nouvelle rรฉflexion sur l’organisation de la salle d’opรฉration. En effet, les techniques laparoscopiques ont des spรฉcificitรฉs.
-Environnement technique encombrant mais trรจs important de par son implication dans la qualitรฉ de l’acte chirurgical.
-Nombreux acteurs actifs pendant l’intervention.
-Travail indirect sur un รฉcran, imposant une ergonomie du placement des chirurgiens.
-Travail ร  ventre fermรฉ et distendu ce qui modifie la hauteur du champ opรฉratoire et impose une installation spรฉcifique sur une table adaptรฉe. .
– ร‰volution de l’opรฉrateur au sein d’une connective spรฉcifique qui doit รชtre comprise pour un rรฉsultat optimal.

Salle d’opรฉration (Fig.5)

La salle d’opรฉration doit รชtre vaste et claire. La clartรฉ est indispensable ร  la surveillance du patient endormi. La couleur des tรฉguments est en effet l’un des paramรจtres ร  surveiller pour dรฉpister la survenue de troubles hรฉmodynamiques et respiratoires lors d’une laparoscopie. De plus, le travail ร  ventre fermรฉ impose dans certaines circonstances (les sutures par exemple) des manoeuvres dรฉlicates ร  l’extรฉrieur de l’abdomen. Ces manoeuvres imposent un รฉclairage adรฉquat du champ opรฉratoire. La taille de la salle est รฉgalement importante pour deux raisons: l’apport d’un matรฉriel supplรฉmentaire et l’agrandissement des espaces opรฉratoires. En effet, bien que les champs opรฉratoires soient les mรชmes que lors des techniques conventionnelles, les opรฉrateurs occupent un espace plus large lors de leur placement et sont assez souvent amenรฉs ร  se dรฉplacer autour du patient.

Placement des opรฉrateurs et des รฉcrans

Le placement des opรฉrateurs dรฉpend des indications et des habitudes. Cependant, les principes gรฉnรฉraux restent les mรชmes.
Lโ€™opรฉrateur se place entre les membres infรฉrieurs du patient รฉcartรฉs dans la position franรงaise. Dans celle dite amรฉricaine, le patient reste jambes serrรฉes, le chirurgien est ร  sa gauche (Fig. 7). Pour un travail confortable de longue durรฉe, l’opรฉrateur doit se tenir droit, les coudes le long du corps. L’axe de la vue doit correspondre ร  l’axe du travail et doit passer entre les deux mains. La vision endoscopique se faisant par un รฉcran, il faut disposer ce dernier de telle faรงon que cette rรจgle soit respectรฉe.

Position des trocarts

Le premier trocart de 5 ou de 10 mm (10 mm chez les enfants de plus dโ€™un an) est introduit dans la cavitรฉ abdominale au bord supรฉrieur de lโ€™ombilic sous contrรดle de la vue ยซ open coelioscopie ยป, aprรจs incision des diffรฉrents plans jusquโ€™au pรฉritoine, ou rarement par ponction avec lโ€™aiguille de VERESS.
La premiรจre technique, trรจs largement recommandรฉe chez lโ€™enfant, permet dโ€™รฉviter une plaie viscรฉrale et surtout vasculaire, telle quโ€™elle a รฉtรฉ dรฉcrite aprรจs insufflation premiรจre ร  lโ€™aiguille de VERESS et mise en place du premier trocart ร  lโ€™aveugle. En effet la faible distance entre la paroi et le rรฉtro-pรฉritoine ainsi que la paroi musculaire faible, augmentent le risque de plaie vasculaire chez lโ€™enfant et justifient pleinement lโ€™utilisation systรฉmatique dโ€™une open-coelioscopie.
Les autres trocarts sont positionnรฉs en fonction de lโ€™indication opรฉratoire.

Chariot instrumental

La plupart des chariots endoscopiques sont composรฉs par l’empilement de l’insufflateur, de la source lumineuse, de la camรฉra et parfois du systรจme de lavage-aspiration. L’รฉcran est en rรจgle, au sommet de la tour (Fig. 8). Le patient est reliรฉ au chariot par une sorte de ยซcordon ombilical ยป comprenant: le cรขble de CO2, le cรขble de la lumiรจre, le cรขble de la camรฉra et parfois un cรขble de lavage et un cรขble d’aspiration.

Coelioscopie sans gaz dite ยซ Gasless ยป

Cette procรฉdure se passe de gaz pour l’insufflation. Elle repose sur un laparolift, c’est-ร -dire sur un systรจme de traction pariรฉtale externe qui permet de crรฉer un espace intra-abdominal ร  pression atmosphรฉrique. Ceci รฉlimine par consรฉquent les problรจmes liรฉs ร  l’augmentation de la pression intraabdominale, ร  l’hypercapnie et ร  l’embolisation gazeuse. De plus, cela amรฉliore les paramรจtres cardiovasculaires avec une prรฉcharge et une postcharge diminuรฉes par rapport ร  l’utilisation de CO2 [18]. Alijani et al. ont dรฉmontrรฉ que le laparolift empรชchait la chute du dรฉbit cardiaque associรฉe avec le pneumopรฉritoine de CO2 et รฉtait associรฉ ร  une rรฉcupรฉration postopรฉratoire plus rapide des fonctions cognitives [2].

Insufflateur

La qualitรฉ du pneumopรฉritoine est essentielle ร  la conduite de la coelioscopie. Il est indispensable de possรฉder un insufflateur รฉlectronique capable de monitorer le dรฉbit en fonction de la PIA (Fig. 9).
Les donnรฉes actuelles de la physiopathologie hรฉmodynamique ont bien montrรฉ qu’au-delร  de 15 mm Hg les rรฉsistances vasculaires pรฉriphรฉriques augmentaient rapidement et que l’index cardiaque chutait chez lโ€™adulte. La PIA maximale est donc fixรฉe ร  10 mm Hg par l’opรฉrateur en pรฉdiatrie ; en fonction de cette pression, l’appareil va afficher des dรฉbits variant entre 0 et le dรฉbit maximal dรฉlivrรฉ par l’appareil. Les insufflateurs actuels prรฉsentent des dรฉbits de plus en plus importants.
-Le problรจme de l’hypothermie peut รชtre rรฉel en cas de dรฉbit รฉlevรฉ. Il est donc nรฉcessaire de monitorer la tempรฉrature corporelle des patients. Ce fait est majorรฉ par l’utilisation de quantitรฉs importantes de liquide de lavage si ce dernier n’est pas amenรฉ ร  la tempรฉrature de 37ยฐC. L’affichage de la consommation de gaz semble a priori inutile. Cependant, cette donnรฉe est certainement intรฉressante chez les enfants et en dรฉbut d’insufflation lors de toute coelioscopie [7].
En effet la matitรฉ prรฉ-hรฉpatique disparaรฎt dรจs l’insufflation de 0,3 1 de gaz. La persistance de cette matitรฉ doit immรฉdiatement faire รฉvoquer une insufflation prรฉ-pรฉritonรฉale.

Source lumineuse

๏ƒ˜ Type de source lumineuse
Les deux principaux types sont les halogรจnes et les xรฉnons. Ils se distinguent par la tempรฉrature des couleurs, diffรฉrence qui se traduit dans le rendu des couleurs qui tirent lรฉgรจrement sur le bleu pour le xรฉnon.
๏ƒ˜ Puissance
Le facteur dรฉterminant pour une bonne vision laparoscopique est reprรฉsentรฉ par la quantitรฉ de lumiรจre disponible ร  chaque endroit de la chaรฎne. La puissance de la source est donc le premier รฉlรฉment ร  considรฉrer.
Une lumiรจre dite froide abaisse ce rapport en produisant plus de lumiรจre, mais sans rรฉduire la production de chaleur ร  zรฉro. Ce fait implique un dรฉgagement de chaleur important, d’autant plus fort que la source est puissante.
๏ƒ˜ Rรฉgulation lumineuse
Un rรฉglage manuel par l’opรฉrateur permet de dรฉfinir de maniรจre fixe la puissance de la source lumineuse. Cependant, lors de l’utilisation des camรฉras vidรฉo, la vision de prรจs est gรชnรฉe par une lumiรจre trop importante, alors que pour la vision de loin, les images peuvent รชtre sombres. Pour pallier ce problรจme, la plupart des sources actuelles possรจdent une rรฉgulation lumineuse.

Camรฉra vidรฉo

Les premiรจres camรฉras coelioscopiques ont rรฉellement fait leur apparition entre 1984 et 1986. Elles รฉtaient alors d’une sensibilitรฉ faible, de l’ordre de 20 lux et d’une dรฉfinition modeste, de l’ordre de 150000 pixels. Depuis lors, elles ont subi de nombreuses รฉvolutions.
En simplifiant, une camรฉra est dรฉfinie par les donnรฉes suivantes :
-La nature du capteur : toutes les camรฉras actuelles sont รฉquipรฉes de capteurs charge couple device (Charge couple device). Ce sont des systรจmes รฉlectroniques qui transforment l’image rรฉelle (photons) en image รฉlectronique interprรฉtable sur un รฉcran.
-La sensibilitรฉ qui est traduite en lux : le nombre de lux est inversement proportionnel ร  la sensibilitรฉ de la camรฉra. Ainsi, une camรฉra de 10 lux possรจde une sensibilitรฉ meilleure qu’une camรฉra de 15 lux. Autrement dit, moins une camรฉra possรจde de lux, moins elle nรฉcessite de lumiรจre pour l’obtention d’une image correcte.
-La dรฉfinition d’une camรฉra : elle s’exprime en nombre de pixels, ce qui donne la dรฉfinition du capteur et qui se traduit par le nombre de points constituant l’image. Plus le capteur possรจde de pixels, plus la dรฉfinition de l’image est grande. On peut รฉgalement exprimer la dรฉfinition des camรฉras en nombre de lignes horizontales sur l’รฉcran. Une camรฉra mono CCD de qualitรฉ doit avoir une rรฉsolution supรฉrieure ร  300 lignes, un tri CCD peut avoir une rรฉsolution supรฉrieure ร  600 lignes.
-Le rapport signal/bruit : le signal vidรฉo produit par la camรฉra peut prรฉsenter un ยซ bruit ยป, qui se prรฉsente comme du grain sur l’image. Il est plus important dans les rรฉgions sombres ou rouges, ce qui est malheureusement souvent le cas en laparoscopie. Le rapport signal/bruit (rapport signal bruit /signal to noise radio), exprimรฉ en dรฉcibels, mesure la quantitรฉ de bruit. Plus ce rapport est รฉlevรฉ, plus le bruit est faible.
-La rรฉgulation : certaines camรฉras sont รฉquipรฉes d’un systรจme permettant la vision en faible lumiรจre. Ces systรจmes fonctionnent par l’augmentation automatique du gain de la camรฉra, ce qui est au prix de la dรฉtรฉrioration de la qualitรฉ de l’image.
-L’objectif : la plupart des camรฉras sont livrรฉes avec des objectifs de 20 ร  40 mm de longueur focale. Habituellement, avec une optique de 110ยฐ, un objectif de 3S mm permet d’obtenir une image plein รฉcran.

Instruments opรฉratoires

Ils doivent rรฉpondre aux critรจres essentiels qui sont robustesse, fiabilitรฉ, prรฉcision, ergonomie, facilitรฉ d’entretien. De plus, ce matรฉriel doit servir les diffรฉrentes fonctions utiles aux opรฉrateurs: palpation, prรฉhension, section, dissection, suture, destruction et hรฉmostase.
๏ƒ˜ Ciseaux coelioscopiques (Fig. 12)
Ce sont des instruments micro chirurgicaux assez fragiles.
Beaucoup de ciseaux acceptent une connexion monopolaire. Il faut cependant savoir que la coagulation porte les ciseaux ร  trรจs haute tempรฉrature et est responsable d’un รฉmoussage plus rapide. Plusieurs formes de ciseaux existent. Les ciseaux droits possรจdent deux mors actifs. Ces modรจles sont les plus efficaces dans la dissection. Il existe cependant des modรจles possรฉdant un mors fixe, qui permet des dissections plus fines notamment lorsque l’une des structures dissรฉquรฉes est vulnรฉrable.

Vue d’ensemble; b. ciseaux ouverts; c ciseaux fermรฉs.

๏ƒ˜ Pinces
Elles permettent la prรฉhension, la prรฉsentation, la dissection et รฉventuellement la coagulation des tissus. Elles sont le plus souvent atraumatiques mais il faut distinguer plusieurs types de pinces (Fig.13).
-Plates fines : issues de la microchirurgie, elles sont peu traumatiques mais tiennent peu les tissus. Ce sont les meilleures pinces de dissection.
-Grip : spรฉcialement conรงues pour la chirurgie endoscopique en gynรฉcologie, elles sont considรฉrรฉes comme atraumatiques car leur prise est forte mais fine, รฉvitant le traumatisme des saisies itรฉratives.
-Fenรชtrรฉes : spรฉcialement conรงues pour la manipulation des anses intestinales, elles permettent une utilisation dans tous les gestes y compris la manipulation des aiguilles.
-ร€ biopsie : elles ont รฉtรฉ peu ร  peu remplacรฉes par les autres pinces.
-ร€ extraction : pinces de 5 ou 10 mm, spรฉcialement conรงues pour l’extraction transpariรฉtale des piรจces opรฉratoires.
-Babcock : rรฉplique des Babcock laparotomiques, elles sont conรงues pour la manipulation des intestins.
-ร€ clip : elles peuvent รชtre rรฉutilisables ou ร  usage unique. Les clips sont le plus souvent en titane, mais il existe des pinces pour les clips rรฉsorbables.
-ร€ suture mรฉcanique : elles sont rotatives avec poignรฉe-pistolet et linรฉaire (Endo-GIAMerlin@, ELC-Ethicon@). Leurs extrรฉmitรฉs actives peuvent รชtre de diffรฉrentes longueurs. La plus couramment utilisรฉe est celle de 30 mm. Comme pour la laparotomie, le choix de la taille des agrafes dรฉpend de l’รฉpaisseur des tissus. Pour dรฉterminer celle-ci, une Endogauge-Merlin@ peut รชtre introduite dans le trocart. Ces pinces ร  usage unique sont rechargeables pour permettre plusieurs agrafages, รฉventuellement de tailles diffรฉrentes, au cours de la mรชme intervention. Il existe deux types de chargeurs : blanc, ou vasculaire (taille de l’agrafe fermรฉe: 1 mm), et bleu (taille de l’agrafe fermรฉe: 1,5 mm).

Systรจme de lavage-aspiration (Fig.15)

En Coeliochirurgie, l’aspiration รฉquivaut ร  la compresse laparotomique. Elle est en particulier indispensable dans le traitement coeliochirurgical des pรฉritonites et dans dโ€™autres indications. En gรฉnรฉral, le tuyau d’aspiration prรฉsente un diamรจtre de 8-10 mm et se connecte ร  une poche de recueil avec filtre elle-mรชme branchรฉe sur l’aspiration centrale du bloc. Une dรฉpression de l’ordre de -0,6 bar est habituellement suffisante.
Par ailleurs, l’eau assure plusieurs rรดles qui sont: la vision, l’hydro-dissection, la protection des tissus, l’hรฉmostase (eau ร  45 ยฐC), la prรฉvention des adhรฉrences et la rรฉanimation (rรฉabsorption pรฉritonรฉale). En pratique, l’appareil dรฉlivrant l’eau doit avoir une pression d’injection รฉlevรฉe de l’ordre de 1 bar. Le liquide utilisรฉ doit รชtre peu agressif pour les cellules pรฉritonรฉales soumises au pneumopรฉritoine. Dans ce contexte, l’utilisation d’un solutรฉ isotonique est prรฉfรฉrable.

Canule ร  componction. b. canule ร  aspiration-lavage de 5 et 10 mm

Moyens d’extraction des piรจces opรฉratoires

L’extraction de piรจces opรฉratoires infรฉrieures ร  5 ou 10 mm ne pose aucun problรจme dans les trocarts correspondants. Les piรจces kystiques sont aspirรฉes (en rรฉduisant ร  l’extrรชme la contamination pรฉritonรฉale) et placรฉes dans un sac endoscopique avant extraction sans contamination pariรฉtale. Les piรจces solides jusqu’ร  3 ou 4 cm sont รฉgalement ensachรฉes et amenรฉes ร  la paroi oรน elles sont morcelรฉes dans le sac sous vision directe. Les piรจces solides (testicules ou autre gonade le plus souvent) de plus de 4 cm sont extraites par agrandissement d’une incision abdominale, par colpotomie ou par morcellation intra-abdominale ร  l’aide d’un morcellateur manuel ou motorisรฉ.

Sacs coelioscopiques

Appelรฉs ยซ Endobags ยป en anglais, les sacs coelioscopiques sont utilisรฉs en routine pour retirer de maniรจre ยซ propre ยป soit directement ร  travers la paroi soit au travers d’un trocart, des masses abdominales telles que les vรฉsicules biliaires, les appendices, les kystes ovariens, les myomes utรฉrins, les ovaires, les trompes, les grossesses extra-utรฉrines ou les ganglions lymphatiques. Ainsi, lors de la manipulation et l’extraction de la piรจce opรฉratoire, ils protรจgent la cavitรฉ pรฉritonรฉale et la paroi de la contamination bactรฉrienne (appendicite, pyosalpinx), chimique (vรฉsicule biliaire, kyste dermoรฏde), trophoblastique (grossesse extra-utรฉrine) ou tumorale (myome, endomรฉtriome, adรฉnopathies mรฉtastatiques, cancer ovarien mรฉconnu). Les endobags peuvent รชtre soit tissรฉs, soit en plastique. Les seconds prรฉsentent l’avantage par rapport aux premiers d’รชtre non poreux et semblent donc prรฉfรฉrables dans la majoritรฉ des situations pour les raisons รฉnoncรฉes ci-dessus [9].
Deux principes d’endobag (Fig. 16) existent: le sac libre et le panier.
– Le sac libre est prรฉ-conditionnรฉ afin d’รชtre introduit par un trocart de 10-12 mm et libรฉrรฉ directement dans la cavitรฉ pรฉritonรฉale. Il peut รชtre sorti par l’ouverture pariรฉtale de n’importe quel trocart, qui pourra รชtre agrandie si besoin. Ce systรจme est le moins onรฉreux mais nรฉcessite un peu plus d’adresse de manipulation de la part de lโ€™opรฉrateur.
– Le panier, quant ร  lui, est introduit par un trocart de 10-12 mm. Il possรจde en gรฉnรฉral un collet mรฉtallique qui s’ouvre et se ferme de maniรจre rรฉversible en actionnant un tracteur externe. L’extraction se fait par le mรชme trocart aprรจs avoir fermรฉ le collet et resserrรฉ le fil du goulot du sac en tirant sur son tracteur externe (Fig. 17). Certains auteurs ont proposรฉ l’utilisation d’un extracteur (Fig. 18) qui agit ร  la maniรจre d’un spรฉculum transpariรฉtal ร  trois valves permettant un retrait plus facile du sac sous contrรดle de la vue et minimisant la nรฉcessitรฉ de s’agrandir au niveau de l’incision pariรฉtale aponรฉvrotique et cutanรฉe.
๏ƒ˜ Scalpel endoscopique et morcellateurs
Pour faciliter l’extraction de piรจces opรฉratoires d’origine utรฉrine, il existe plusieurs situations oรน le Coeliochirurgien, s’il dรฉsire terminer l’intervention en coelioscopie sans convertir en laparotomie ou en voie vaginale, pourra recourir ร  la technique de morcellation coelioscopique (Fig. 19).
Le morcellateur รฉlectrique est en gรฉnรฉral constituรฉ d’une lame cylindrique tournante, couplรฉe ร  un moteur, introduite par le trocart de 12 mm. Une pince de Museux de 10 mm introduite ร  travers le cylindre agrippe la pรฉriphรฉrie de la masse et l’amรจne au contact de la lame, rรฉalisant la dรฉcoupe progressive d’une carotte de tissu.

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Table des matiรจres

PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET REVUE DE LA LITTERATURE
I. HISTORIQUE DE LA COELIOSCOPIE
II. BASES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES
1. Bases anatomiques
2. Bases physiologiques
III. PRINCIPES GENERAUX ET INSTRUMENTAUX DE LA COELIOSCOPIE ET COELIOCHIRURGIE
1. Spรฉcificitรฉs et contraintes de la coelioscopie
2. Environnement
3. Gaz
4. Insufflateur
5. Systรจme de vision
6. Instrumentation
7. Prรฉvention des adhรฉrences et produits anti-adhรฉrentiels
IV. COELIOSCOPIE DE Lโ€™ENFANT
1. Consรฉquences respiratoires
2. Consรฉquences cardio-vasculaires
3. Modifications rรฉnales
4. Contres indications
5. Cas particulier de lโ€™enfant drรฉpanocytaire
6. Lโ€™anesthรฉsie
V. PRINCIPES THERAPEUTIQUES
1. Autres techniques de vidรฉochirurgie
2. Indications
3. Abord coelioscopique
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
METHODOLOGIE
I. CADRE Dโ€™ETUDE
1. Description des lieux
2. Personnel
3. Activitรฉs du service
II. PATIENTS ET METHODES
1. Patients
1.1 Critรจres dโ€™inclusion
1.2 Critรจres de non inclusion
1.3 Population dโ€™รฉtude
2. Mรฉthodologie
2.1 Type dโ€™รฉtude
2.2 Pรฉriode dโ€™รฉtude
2.3 Sources de donnรฉes
2.4 Paramรจtres รฉtudiรฉs
2.5 Analyse des donnรฉes
RESULTATS
1. Donnรฉes Socio- รฉpidรฉmiologiques
2. Donnรฉes diagnostiques
3. Donnรฉes thรฉrapeutiques
4. Donnรฉes รฉvolutives
DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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