Principes de réhabilitation d’une friche industrielle

Friche industrielle : Entre histoire et patrimoine

Une empreinte industrielle à l’échelle de la région 

La Bourgogne était une terre de passage où de nombreuses civilisations ont vécu une période de l’histoire. Le passé de ce territoire est très riche au niveau culturel, religieux, historique, politique. L’histoire économique de la Bourgogne se fonde sur l’agriculture et la sylviculture. Terre d’élevage, la Bourgogne est réputée pour sa viande charolaise, ses volailles, son fromage mais aussi pour ses régions viticoles qui ont donné naissance à des crus de renommée mondiale. Cette région dispose d’atouts majeurs qui s’appuient sur des filières économiques reconnues et se caractérise grâce à un tissu dominant de PME/PMI présentes sur tout le territoire. La Bourgogne possède également des richesses industrielles dont le complexe sidérurgique du Creusot – Montceau-les-Mines qui se développent au XIXème siècle. Ces biens industriels étaient connus audelà des frontières de cette région et représentaient l’identité, la fierté des populations, des travailleurs.

Le Creusot : Une ville-usine transformée par la dynastie Schneider

Située dans le département de Saône-et-Loire, la ville du Creusot a été dirigée et façonnée pendant plus d’un siècle par la très paternaliste famille Schneider. L’origine de cette ville remonte à 1782, où les ingénieurs de Louis XVI implantent près de Montcenis la Fonderie Royale de canons pour la Marine, puis peu après, la Cristallerie de la Reine. Cependant ce sont les deux frères Schneider, Adolphe et Eugène, qui ont façonné une dimension mondiale au Creusot à partir de 1836. Les années 1900 ont achevé l’image de la ville qui est devenue une véritable ville suscitant l’admiration et l’ébahissement des voyageurs de passage. L’apport des frères Schneider a été un essor fondamental pour le développement du Creusot. Ils ont apporté pendant des décennies, des réalisations sociales pour la majorité en avance sur l’époque. L’ouvrier creusotin vivait dans un monde séparé, il était surprotégé, souvent replié sur lui-même. Les Schneider avaient une idéologie paternaliste où l’éducation et la religion primaient. On pouvait remarquer l’éclairage des rues grâce à l’électricité en 1897, une grande innovation à l’époque. La vie des habitants du Creusot a été bouleversée. Ils ne sont plus paysans comme leurs ancêtres, ils n’ont plus du tout le même métier. Cette transformation s’explique par la nette domination du secteur de l’industrie sur cette commune, on trouve au Creusot une des usines les plus modernes et les plus remarquables de son époque. En effet, après l’installation des usines Schneider, le village du Creusot devient un des premiers centres de sidérurgie et de métallurgie du monde. On pouvait compter 10000 ouvriers, mineurs, chargeurs, forgerons, puddleurs, trieuses de charbon, ce qui représentait un pôle d’activité important. Les Schneider ont tellement été impliqués dans la vie du Creusot qu’en 1856, la ville a failli changer de nom pour porter celui de « Schneiderville ».

Cette ascension au sommet ne s’est pas fait sans encombre. Il y a eu plusieurs mouvements de grève dont celle de 1870 qui préconisait la paix sociale. Le développement, l’implantation des usines de sidérurgie ont fait la fortune du Creusot, mais la désindustrialisation entraînera sa chute définitive en un certain déclin dès 1984. Lorsque l’on s’aventure aujourd’hui dans cette ville, on remarque une ville tout à fait calme. La plaine des Riaux, où l’histoire a commencé, est devenue un jardin, classé monument historique, où les vestiges des hautsfourneaux se font dévorer par une nature luxuriante. Partout où le regard se pose, l’architecture rappelle les Schneider : le château de la Verrerie, l’Hôtel-Dieu, les églises Saint-Eugène, Saint Henri… On a du mal à concevoir l’activité débordante d’une ville d’une puissance industrielle mondiale. La renommée du Creusot repose également sur l’impressionnant MarteauPilon, une imposante machine-outil de forge mis au point par l’ingénieur François Bourdon. Haut de 21 mètres, pesant 100 tonnes, cet unique mastodonte de grande précision est installé près des quatre fours de l’usine du Creusot en 1877. A l’âge d’or de cette ville, les habitants vivaient au rythme du marteau-pilon, qui était le plus puissant du monde, un vrai symbole de la suprématie de l’industrie creusotine. Depuis 1969, il repose au milieu d’un rond-point éloigné du centre-ville tel une « petite Tour Eiffel ».

Blanzy-Montceau, la formation d’un bassin minier

Si l’utilisation du charbon de terre dans le bassin de Blanzy remonte bien au-delà du XVIème siècle, le dernier quart du XVIIIème marque la fin de l’exploitation en surface, sur les points d’affleurement de cette ressource minérale. A l’exploitation en carrières se substitue une extraction souterraine, par le creusement de puits et de galeries. La mutation des techniques est suivie d’une mutation de l’organisation avec la création de concessions, ce qui a permis d’entreprendre une exploitation plus rationnelle, mais aussi soumis par un fort contrôle du pouvoir royal. Durant ces années 1830, plusieurs autres concessions ont été délimitées et exploitées par de petites compagnies minières. Celles-ci sont peu à peu reprises par la société exploitant la concession de Blanzy. Au second rang des compagnies minières françaises en 1837 derrière la compagnie des mines d’Anzin (bassin minier du Nord Pas-de-Calais) sur le plan de la production, au quatrième rang en 1898 (5,25% de la production nationale), puis neuvième rang en 1913. Les mines de Blanzy vont même atteindre la position du troisième producteur national juste après la Première Guerre Mondiale pour finalement rétrograder à la dixième en 1927 (4,2% de la production nationale). La compagnie employait 590 mineurs en 1844, près de 1 000 en 1855, 7 200 en 1900, 10 000 dans les années 1920, pour revenir à 8 000 à partir de 1930. Fondé en 1857, le puits Saint-Claude se trouvant à Blanzy cesse toute activité en 1882. Le site est actuellement le siège du musée de la Mine. Les gisements prometteurs en charbon découvert justifient dès 1829 le déplacement du siège de la compagnie vers le Montceau, dès lors (et pour plus de 150 ans) cœur du bassin de Blanzy. L’exploitation houillère va alors se développer considérablement. Peu à peu un schéma urbanistique se met en place, lié à l’implantation de populations ouvrières. En 1856 la commune de Montceau-les-Mines est créée. Léonce Chagot en est le premier maire .

A la découverte d’un vrai patrimoine : Montceau-lesMines

La naissance de Montceau est liée au charbon. C’est en 1814 que la découverte des premiers gisements va amener le fonçage des premiers puits de mine. Montceau est donc née grâce au charbon mais aussi à la volonté d’une famille : les Chagot. En 1818, cette famille d’origine parisienne décide d’exploiter les richesses de Montceau et du Creusot, Jean François Chagot acquiert le Creusot et Blanzy. En 1826, il vend le Creusot mais garde ses droits sur Blanzy. En 1833, son fils Jules Chagot fonde la première société minière, c’est alors le commencement d’une exploitation sérieuse. Le 24 juin 1856 naît officiellement la commune de Montceau-les-Mines. A sa création, la ville s’étend sur 1640 ha et compte 2 206 habitants, principalement des ouvriers.

Introduction sur le capital industriel répertorié sur cette ville

Montceau-les-Mines est née grâce au charbon, le capital industriel lié à cette activité minière était à l’image des volontés de la famille Chagot. Lorsque les Mines de Blanzy décident de focaliser l’exploitation houillère sur le territoire de Montceau, elles implantent une nouvelle direction d’exploitation vers 1829, entre les puits et le canal du Centre, voie de communication stratégique pour l’écoulement de la production. Ces ateliers vont former un pôle d’attraction, tout en gardant une distance raisonnable sur les installations non industrielles. En 1846, la compagnie va construire les ateliers centraux qui vont comporter de vastes bâtiments en brique  belge, abritant forge, ateliers d’ajustage, chaudronnerie et charronnerie… Un des derniers bâtiments rappelant l’âge d’or de l’exploitation minière est le Lavoir des Chavannes. Celui-ci fut construit à partir de 1923 pour les Houillères de Blanzy, sur les plans des ingénieurs du cabinet Considère, Pelnard-Caquot et Cie. Il est composé de 8 lignes de traitement entrées en service entre 1927 et 1930, le lavoir est alors l’une des plus puissantes usines de traitement de produit minéral en Europe, avec une capacité avoisinant les 1 000 tonnes par heure. Ce lavoir se situe au cœur d’un réseau ferré électrifié à écartement normal créé en 1927 et cela pu profiter à l’approvisionnement en charbon brut depuis les divers puits d’extraction et à l’expédition du charbon traité via le réseau PLM (puis SNCF). Ce réseau privé électrifié, encore partiellement en service en l’an 2000, est le seul de ce type encore conservé en France. Ce système d’expédition est accompagné d’un port fluvial sur le canal du Centre. Le Lavoir des Chavannes est arrêté depuis novembre 1999, c’était pour les ouvriers un emploi sûr avec un salaire plus que raisonnable mais c’est aussi un ensemble emblématique de l’exploitation industrielle du charbon dans le bassin minier. Ce patrimoine industriel est visible de loin, occupe une place importante dans le paysage des bords du canal du centre. Il se situe dans le prolongement de la centrale thermique de Lucy. Les installations se répartissent sur un périmètre de 32 ha sur plusieurs niveaux, pour une emprise au sol de 8 000 m². Il fut classé en 2000 à l’inventaire des monuments historiques mais en l’absence de projet concret de reconversion, il se détériore un peu plus de jour en jour. Cependant, un nouveau projet concernant ce Lavoir vient d’être déposé. Après la création par la communauté urbaine de trois voiesécoles pour la formation aux métiers du ferroviaire, l’Etat va apporter un soutien majeur d’un montant de 6,1 millions d’euros. Ce chantier va être le grand bénéficiaire du programme des investissements d’avenir, annoncé par le premier ministre, pour accompagner l’innovation industrielle du projet de la grappe d’entreprise Mecateamcluster. Ce groupe d’entreprises a vu jour dans le territoire communautaire dans le but de joindre les PME spécialisées dans la conception ou la maintenance des engins ferroviaires et de chantiers. Dès le printemps 2015, le groupe Mecateamcluster avec l’aide de grands groupes comme la SNCF ou Eiffage Rail, va proposer une plateforme ferroviaire unique en France, qui va être reliée au réseau national, avec des ateliers, des bureaux et des salles de formation. Ce projet va atteindre la somme de 25 millions d’euros. On pourra compter sur la participation financière des entreprises partenaires et au soutien de la communauté urbaine, de la Région Bourgogne et de l’Union européenne.

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Table des matières

Introduction
I. Friche industrielle : Entre histoire et patrimoine
A. Une empreinte industrielle à l’échelle de la région
A.1. Le Creusot : Une ville-usine transformée par la dynastie Schneider
A.2. Blanzy-Montceau, la formation d’un bassin minier
B. A la découverte d’un vrai patrimoine : Montceau-les-Mines
B.1. Introduction sur le capital industriel répertorié sur cette ville
B.2. L’histoire d’un monument industriel : La centrale thermique de Lucy
B.3. L’arrêt de fonctionnement : une destruction envisagée de cet héritage industriel?
C. Principes de réhabilitation d’une friche industrielle
C.1. La politique de réhabilitation
C.2. L’importance du diagnostic
C.3. Vers une sauvegarde ou un renouveau ?
II. Diagnostic du territoire
A. Un territoire en régression ?
A.1. La démographie en déclin
A.2. Un problème entre l’offre et la demande au niveau du logement
A.3. Aucun futur pour les nouvelles générations ?
B. Une économie toujours viable ?
B.1. Une économie qui n’arrive pas à oublier l’ère minière ?
B.2. Vers une tertiarisation du tissu économique ?
B.3. Le chômage : Un problème sans solutions ?
C. Un territoire ouvert et accueillant ?
C.1. Un réseau de transport bien rodé
C.2. Une diversification en termes d’équipements
C.3. Le tourisme pas totalement exploité ?
D. Entre l’environnement et la politique, une commune partagée
D.1 L’environnement
D.1.1. Un patrimoine naturel
D.1.2. Ressources naturelles
D.1.3. Risques et nuisances
D.2 La politique
III. Se projeter vers le futur tout en gardant une trace du passé
A. Un territoire partagé entre enjeux et objectifs
A.1. Sauvegarder le patrimoine
A.2. Créer de l’emploi de manière stratégique
A.3. Dynamiser l’attrait touristique de la ville
B. Description d’un site à fort potentiel
B.1. Un site à ne pas négliger
B.2. Repartir de zéro ?
B.3. Elargir notre vision
C. Une proposition répondant aux attentes, se projetant vers le futur sans oublier ses fondamentaux
C.1. Noué le passé avec l’avenir
C.1.1. Entretenir une présence industrielle au sein de la ville
C.1.2. Sauvegarde du patrimoine
C.1.3. Proposer une installation de demain : le parc de rechargement pour voitures électriques
C.2. Création d’un pôle attractif, mixte, vivant
C.2.1. Un espace fait pour le touriste et pour le montcellien
C.2.2. Améliorer l’accessibilité aux piétons et aux cyclistes
C.2.3. Dynamique de jour comme de nuit
C.3. Mettre en avant la nature dans une ville minière
C.3.1. Valorisation des atouts paysagers existants
C.3.2. Former une continuité dans la trame verte
C.3.3. D’une exploitation minière à un développement des activités nautiques
Conclusion
Bibliographie
Index des sigles
Lexique
Annexe

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