Principes de fonctionnement des automates

Principes de fonctionnement des automates

Les valeurs de référence visent à décrire les différentes valeurs que peuvent prendre les résultats des tests de biologie médicale chez les sujets (humains ou animaux) en bonne santé d’un groupe d’individus définis. Un test biologique est, en médecine, un examen de biologie médicale dont le but est de compléter l’examen médical du patient et d’apporter des informations complémentaires. Ces examens sont prescrits dans un but de dépistage, de diagnostic ou de surveillance.

Dans les pays émergeants, les examens cliniques sont accompagnés de tests biologiques. En France en 1999, les consultations de médecine générale ont comporté une prescription d’examen complémentaire dans 17 à 22 % des cas, dont les trois quart sont des examens biologiques et un quart des examens d’imagerie, et ces résultats sont interprétés en fonction des valeurs de référence de leur population.

De plus en plus les pays en voie de développement effectuent les examens biologiques et l’interprétation des résultats de ces examens se fait selon les valeurs de référence qui dépendent d’une part de l’âge, du sexe ou de l’état physiologique de l’individu, des facteurs environnementaux et d’autre part de la méthode utilisée par le laboratoire. Les références des paramètres biologiques que les laboratoires utilisent proviennent des données récoltées en Europe ou en Amérique, et ces valeurs peuvent être différentes pour un autre type de population. Plusieurs études ont montré que le profil hématologique de la population caucasienne est différent de celui de la population Africaine. Des études menées sur la population Africaine par Yapo en Côte d’ Ivoire, Boum et Tantchou au Cameroun[10], Acker au Congo, Dulat C sur les français vivant au Mali ainsi que Castro et al sur les Afro Américains ont montré qu’il existe des différences significatives entre les valeurs moyennes de certains paramètres biologiques de l’Africain et de l’Européen. Ces différences seraient dues entre autres à des variations d’ordre nutritionnel et environnemental. Peu d’études ont fait l’objet de la connaissance de ces valeurs de référence hématologiques sur la population Africaine et singulièrement chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Si on tient compte de ces différences on ne doit donc pas transposer les valeurs de référence d’une population à une autre. C’est ainsi qu’au cours d’une étude coopérative internationale sur la transférabilité des valeurs de référence, Vincent-Viry et collaborateurs avaient conclu à la nécessité d’établir des valeurs de référence adaptées à l’origine géographique et prenant en compte le facteur ethnique en Afrique. L’établissement des valeurs de référence revêt une importance capitale pour une population donnée au double plan scientifique et diagnostique. En outre, avec le développement de médicament et de vaccin contre les maladies infectieuses en Afrique, il est indispensable d’évaluer l’efficacité et la tolérance des candidats dans des populations saines. Pour évaluer avec précision l’état de santé et les événements indésirables, des intervalles de référence cliniques dans la population cible sont nécessaires. La première tâche de tout biochimiste doit être l’établissement des valeurs de référence de sa population de travail, la valeur de référence étant celle obtenue par l’observation ou la mesure sur un individu de référence et sélectionné à l’aide de critères bien définis. Différentes études réalisées appuient cette idée.

Généralités sur l’hémogramme

Définition de l’hématologie

L’hématologie est la branche de la médecine qui étudie le sang et ses maladies (ou hémopathies). Elle étudie plus particulièrement les cellules sanguines dont l’origine est hématopoïétique (synthèse de ces cellules dans la moelle osseuse) et qui ont un rôle pour l’oxygénation, l’immunité et la coagulation, et étudie également certaines molécules plasmatiques que sont les facteurs de coagulation. L’exploration de l’hématopoïèse commence en routine par l’hémogramme qui est aussi appelé numération formule sanguine. Le premier terme est le plus approprié à l’analyse réalisée, car les deux versants quantitatifs et qualitatifs de l’étude sont inclus dans la terminologie « hémogramme ». En effet, l’hémogramme a pour but de quantifier (numération) et de qualifier (frottis sanguin érythrocytaire) les éléments figurés du sang [4]. Le sang est un milieu complexe qui est constitué d’une phase liquidienne appelée plasma dans laquelle se trouve en suspension des cellules appelées éléments figurés du sang (globules rouges, globules blancs et les plaquettes). Le plasma est constitué par de l’eau, des éléments minéraux et des substances organiques. Après coagulation, le plasma dépourvu de fibrinogène constitue le sérum. La réalisation d’un hémogramme est un examen simple, peu coûteux, standardisé et automatique. Son interprétation fine nécessite parfois l’appel à l’œil du cyto-hématologiste. L’hémogramme est de plus en plus réalisé par des automates.

Principes de fonctionnement des automates

Deux procédés sont utilisés par les appareils de mesure
– La détection du volume des particules par variation d’impédance cette technique a été mise au point par COULTER. Le principe repose sur la détection de la charge électrique spécifique à chaque type de cellule. Les cellules sont mises en suspension dans un conducteur fluide. A leur passage à travers un orifice, elles provoquent des vibrations mesurables. Le nombre de vibrations indique le nombre de particules. Chaque particule est identifiée puisque l’amplitude de chaque vibration est proportionnelle au volume de la particule.
– La détection optique consiste à faire passer le sang dans un micro canal dont le très faible diamètre contraint les cellules à passer une par une. Ce micro canal est traversé transversalement par un faisceau lumineux. L’interaction comporte également une diffusion et une diffraction de la lumière dépendant de plusieurs paramètres dont la taille et la forme de la cellule. La lumière est essentiellement recueillie par une cellule photoélectrique et chaque variation d’intensité lumineuse est convertie en signal électrique.

Les paramètres de l’hémogramme 

L’hémogramme permet de mesurer le nombre absolu de cellules contenues par unité de volume de sang. Le compte rendu d’un hémogramme doit comprendre au minimum les valeurs
– de l’hémoglobine ;
– de l’hématocrite ;
– de la numération des érythrocytes ;
– des principales constantes érythrocytaires
U+2192.svg Volume Globulaire Moyen (VGM) ;
U+2192.svg Volume plasmatique Moyen (VPM) ;
U+2192.svg Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine (CCMH) ;
U+2192.svg Teneur Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine (TCMH) et
U+2192.svg Indice de distribution du globule rouge (IDR).
– de la numération des leucocytes avec établissement d’une formule détaillant le nombre de polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles, de monocytes et de lymphocytes (et d’éventuelles autres cellules circulantes) ;
– de la numération des plaquettes.
Les constantes érythrocytaires les plus utiles au praticien sont le Volume Globulaire Moyen (VGM) et la Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine (CCMH). Ces constantes sont utilisées en clinique pour classifier une anémie anémie normocytaire, microcytaire ou macrocytaire en fonction du VGM, anémie normochrome ou hypochrome en fonction de la CCMH.
Les réticulocytes ne font pas partie de l’hémogramme systématique. S’ils sont comptés, la communication du résultat en valeur absolue est à encourager. Cette valeur ne peut être appréciée qu’en tenant compte du taux d’hémoglobine. Les valeurs de la numération des différents types de leucocytes doivent être fournies sous forme de valeurs absolues. (Les pourcentages n’ont pas d’intérêt clinique et sont une source de confusion). Ils ne devraient plus figurer parmi les résultats rendus. Certains indices ou courbes de distribution, concernant les différentes cellules sanguines, fournis par les automates actuels apportent des informations complémentaires utiles au biologiste dans le cadre de l’analyse des résultats de l’hémogramme. Ils ne doivent pas, en dehors d’un contexte spécialisé, être systématiquement communiqués au praticien mais peuvent venir préciser le commentaire et la conclusion du biologiste qui doivent accompagner tout hémogramme.

Etude quantitative

Numération des globules rouges
Pour les mesures quantitatives sur les globules rouges et leur contenu, la quantité de globules rouges présente dans un échantillon de sang peut être appréciée par trois paramètres; le nombre de globules rouges, l’hématocrite et le taux d’hémoglobine. En pratique ces trois paramètres sont déterminés simultanément car ils permettent de calculer les constantes érythrocytaires. Le globule rouge ou hématie est une cellule anucléée ayant la forme d’un disque biconcave, mesurant entre 7et 8 μ m de diamètre contenant de l’hémoglobine. Après coloration par la technique de May Grunwald Giemsa (MGG), le globule rouge apparait en microscopie optique comme un disque coloré en rose ou en orangé présentant une dépression centrale claire. Le globule rouge assure le transport de l’oxygène des poumons vers les tissus et le gaz carbonique des tissus vers les poumons. La durée de vie moyenne est de 120 jours. Tous les globules rouges ont sensiblement la même taille, la même forme, la même coloration et ne contiennent pas d’inclusion intra cytoplasmique. Toute modification de ces critères traduit un phénomène pathologique. La numération peut s’opérer manuellement à l’aide d’une cellule appelée hématimètre, de plus en plus elle est automatisée grâce à des compteurs automatiques. Le nombre de globules rouges varie en fonction de l’âge et du sexe de l’individu.
U+2192.svg Hématocrite
Il représente le volume occupé par les globules rouges dans un volume sanguin donné, prélevé sur anticoagulant. Il est obtenu manuellement par centrifugation rapide. Sa valeur est calculée de plus en plus par les automates à partir du volume globulaire moyen. L’hématocrite varie en fonction de l’âge et du sexe.
U+2192.svg Taux d’hémoglobine
On dose l’hémoglobine dans un échantillon de sang par diverses méthodes, notamment celle du cyan-méthémoglobine dans laquelle l’hémoglobine et tous ses dérivés sont transformés par un réactif à base d’acide cyanhydrique en cyan-méthémoglobine qui est dosé sur un spectrophotomètre à 540 nm. Les résultats sont exprimés par 100 ml de sang.
U+2192.svg Volume et contenu des globules rouges
Le contenu des globules rouges dépend de la quantité d’hémoglobine synthétisée au cours de l’érythropoïèse et du volume de l’hématie. On les apprécie essentiellement par le calcul de l’indice de distribution des globules rouges et des constantes dites de Wintrobe volume globulaire moyen (VGM), concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCHM), teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH).

Méthodologie 

Cadre et lieu d’étude

C’est dans le cadre d’une étude de cohorte longitudinale qui s’intitule « Facteurs de l’hôte et du parasite qui influencent la susceptibilité au paludisme infection et maladie pendant la grossesse et la petite enfance à Ouélessébougou et à Bamako au Mali», que nous avons voulu faire une étude sur les paramètres de l’hémogramme afin d’établir les valeurs de référence dans cette population. Notre étude s’est déroulée à Ouélessébougou dans le cercle de Kati, région de Koulikoro. La ville de Ouélessébougou est située approximativement à 80km au sud de Bamako, capitale du Mali, sur la route nationale Bamako-Sikasso N°7 (RN7). La population est estimée à 50.335 habitants en 2012 (Enquête RGPH 2009). Elle abrite un centre de santé de référence, un centre de recherche clinique basé au Centre de Santé Communautaire et où se déroule depuis 2008 des études cliniques sur le paludisme et d’autres maladies infectieuses. Il y existe une clinique privée, deux officines de pharmacie et deux dépôts de vente de médicaments. Le district compte 14 aires de santé. En 2008, dans la ville de Ouélessebougou le taux d’incidence du paludisme clinique chez les moins de cinq ans était de 1,99 épisodes/enfant/an et le taux d’incidence du paludisme grave selon les critères de l’OMS était d’environ 1-2% dans cette tranche d’âge pendant la saison de transmission.

U+2192.svg Présentation de la commune
‐ Historique
Le village de Ouélessébougou a été fondé au 18ème siècle par un cultivateur du nom de Wéressé. Avec les déformations linguistiques ce nom est devenu Wélessé d’où l’appellation Ouélessébougou « la case de Wélessé ». La tradition bambara reste très vivace et est illustrée par la légende de Djitoumou Balla personnage légendaire qui a semble t’il résisté à la maladie et à la mort « Balla sabali, Balla tounoubali autrement dit le Moussa qui ne meurt pas et qui ne disparaît pas ». Ce qui explique toute la place et l’importance accordée à la médecine traditionnelle.
‐ Situation géographique
Située à 80 km au sud de Bamako sur la route nationale N°7 (RN-7), Le District sanitaire de Ouélessébougou couvre une superficie de 11 066 km². Il est situé sur la rive droite du fleuve Niger, et est limité par les cercles de Bougouni, Yanfolila, Kangaba, Koulikoro et le District de Bamako.
– Population
La population totale de la zone est estimée à 230 698 habitants avec une densité de 21 Habitants/Km², le taux d’accroissement est de 3,6%, le taux de mortalité maternelle est de 464/100 000 naissances vivantes, l’indice synthétique de fécondité est de 6,6, la proportion des femmes excisées est de 85% (EDSM IV 2012). Les autochtones sont les bambaras et ils sont majoritaires. Ils cohabitent avec les Malinkés, les Peuls les Sarakolés et de plus en plus les Dogons, ces derniers constituent une colonie transférée par l’administration.
‐ Infrastructures
Education La politique « un village, une école ou CED » a conduit à une prolifération d’écoles (publiques et privées). Santé Le district de Ouélessébougou constitue le 1er niveau de la pyramide sanitaire ; à ce niveau, nous distinguons le 1er échelon constitué par les CSCOM (14 CSCOM) et le 2ème échelon constitué par le CSRéf.
‐ Activités socio-économiques et culturelles
L’agriculture et l’élevage constituent les principales activités. Le maraîchage occupe surtout les faunes. L’artisanat et le commerce sont également développés. En 2012, l’unité de laiterie a produit 372 671 litres de lait frais, 80 à 120 litres de Yaourt par jour et 140 à 160 litres de lait caillé par jour. La pêche est pratiquée le long du fleuve Niger. Elle est l’activité principale des Bozos, Somonos et d’autres ethnies riveraines du fleuve. Elle reste très artisanale et souffre énormément des problèmes de conservation et de transport .

Conclusion 

Nous avons constaté dans notre étude que les valeurs des paramètres de l’hémogramme aussi bien chez les femmes enceintes que les enfants de moins de 5 ans étaient différentes de celles de la population occidentale et même Africaine. Ces données fournissent des valeurs de référence spécifiques à notre population d’étude, qui peuvent être utilisées pour guider la gestion des patients et l’interprétation des résultats de la recherche clinique et qui peuvent potentiellement améliorer la qualité des soins cliniques offerts aux patients. Il est important de connaître l’origine de ces différences, qui peuvent être d’ordre héréditaire, génétique ou même environnemental. Il a été observé dans notre étude que le taux d’hémoglobine, d’hématocrite et de plaquettes diminuait avec l’âge de la grossesse par contre le nombre de globule blanc était proportionnel à l’âge de la grossesse d’une part chez les femmes enceintes et d’autres part chez les enfants on a observé que le taux d’hémoglobine, d’hématocrite, et du volume globulaire moyen diminuait avec l’âge alors que le nombre de globule blanc et le nombre de plaquettes augmentait par contre le nombre de globule rouge variait très peu avec l’âge.

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Table des matières

1. Introduction 
2. Objectifs  
2.1. Objectif général
2.2. Objectifs spécifiques
3. Généralités sur l’hémogramme  
3.1. Définition de l’hématologie
3.2. Principes de fonctionnement des automates
3.3. Les paramètres de l’hémogramme
3.3.1 Etude quantitative
3.3.1.1 Numération des globules rouges
3.3.1.2. Numération des globules blancs
3.3.1.3. Numération des plaquettes
3.3.2. Etude qualitative
4. Méthodologie 
4.1. Cadre et lieu d’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Période d’étude
4.4. Population d’étude
4.5. Consentement, Enrôlement et Recrutement des participantes
4.6. Critères d’inclusion de la cohorte
4.7. Critères de non inclusion
4.8. Taille de l’échantillon
4.9. Organisation du travail
4.10. Critères d’inclusion de l’étude
4.11. Variables mesurées
4.12. Considérations éthiques
4.13. Gestion et analyse des données.
5. RESULTATS  
6. Discussion 
7. Conclusion

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