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Le système éducatif de Madagascar
Historique de l’Education à Madagascar :
Afin de mieux appréhender la situation actuelle du système éducatif à Madagascar, un bref rappel historique relatif s’avère nécessaire.
La Période Précoloniale
Les écoles existaient déjà à Madagascar avant la colonisation. Elles doivent leur implantation et leur essor aux missionnaires1. Il est à noter que dans le dernier quart du XIXème siècle, l’obligation scolaire pour les enfants de 7 à 15-16 ans avait été décrétée. Cependant, seul un nombre très limité d’enfants a eu accès à cette éducation scolaire.
La Période Coloniale
Madagascar ayant été annexé par la France en 1896, différentes écoles ont été mises en place dans la colonie. Ces écoles avaient avant tout pour objectif la formation d’agents d’exécution pour l’administration coloniale, d’agriculteurs et d’ouvriers destinés à travailler pour la mise en valeur de la colonie ; la réussite scolaire signifiait alors principalement l’assurance de postes dans la fonction publique.
La Première République (1960 – 1972)
A partir du début des années 60, le système éducatif sous la Première République se caractérise par une conservation/reproduction du système hérité de la colonisation : en le développant pour l’enseignement primaire, en créant un enseignement secondaire plus élaboré, en mettant en place un enseignement supérieur. Réputé pour sa qualité, l’enseignement dispensé dans les écoles (y compris dans les universités), était très sélectif, puisque les études secondaires longues et l’enseignement supérieur étaient réservés à une minorité. Cependant, si le système a fourni au pays le personnel et les cadres nécessaires au nouvel État, il n’était adapté ni à la culture malgache ni aux besoins de la population, mais plutôt fortement inspiré du modèle français. Le gouvernement néocolonial a poursuivi et continué à mettre en place la formation d’agents permettant avant tout le fonctionnement de l’administration au profit de l’ancienne métropole. La fonction enseignante a été encouragée et valorisée car le personnel était encore peu nombreux. Cependant, ce système éducatif sélectif, élitiste et inadapté sera finalement à l’origine de la contestation populaire de mai 1972 qui a entraîné la chute de la Première République.
La Deuxième République (1972 – 1992)
Après une période transitoire de 1972 à 1975, il faudra attendre la naissance de la Deuxième République, en 1975, pour que l’enseignement à Madagascar connaisse une rupture avec le système hérité de la période coloniale. Ainsi, après l’option de la voie socialiste, une loi portant sur le cadre général du système d’éducation et de formation à Madagascar est adoptée 2 . La politique éducative sera basée sur les principes de la démocratisation, la décentralisation et la malgachisation du système éducatif à travers une politique d’utilisation de la langue malgache tout au long de la scolarité. Le pays a été, en effet, un des premiers à reconnaître le rôle primordial d’un enseignement de base dispensé au plus grand nombre et, depuis les années 60 et 70, le gouvernement a progressivement étendu la couverture d’un réseau d’écoles primaires publiques à la grande majorité des 11 000 fokontany ou quartiers que compte le pays. Cette démarche a permis une croissance rapide mais également non maîtrisée du secteur, accompagnée d’une détérioration de la qualité. Le nombre d’écoles a fortement augmenté de même que celui des élèves à tous les niveaux. Le nombre d’enseignants formés de façon satisfaisante n’a pas suivi, pas plus que celui du matériel didactique, ni celui des auxiliaires pédagogiques, sans compter les actions de suivi assez rares. Durant cette période, le modèle de réussite restait la possibilité de se faire embaucher par l’Administration.
La dégradation du système traduisant l’échec total de la politique éducative s’est fait sentir à partir de 1982. En 1987, un Programme National pour l’Amélioration de l’Enseignement (PNAE I) ayant pour objet le redressement de la qualité est élaboré. C’est un programme issu des différentes études menées à partir de 1984. La mise en œuvre du PNAE I s’est effectuée en partant de l’échelon central du système (réformes structurelles, formation des enseignants, mise en place d’institutions diverses, études et recherches…). Malgré la distribution de matériels didactiques et autres manuels, le programme a eu très peu d’impacts sur les établissements scolaires et les élèves à la base du système.
La Troisième République (1992 – 2002)
En dépit de l’amorce de libéralisme par les chantres du socialisme malgache, les événements de 1991-1992 ont conduit à l’avènement de la 3ème République. En 1995 une nouvelle loi portant sur l’orientation générale du système d’éducation et de formation à Madagascar est adoptée3. Selon la Constitution de la République de Madagascar de 1998, qui reste toujours en vigueur jusqu’à l’heure actuelle, en son article 23 : « L’Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L’enseignement primaire est obligatoire pour tous ». La politique de malgachisation est révisée : la langue d’enseignement primaire est le malgache avec l’apprentissage du français ; celui-ci redevient la langue d’enseignement dans le secondaire. Le redéploiement des effectifs enseignants, qui avait pour but de faire la répartition équitable des enseignants dans toute l’île, en milieu rural en particulier, a été amorcé depuis la IIIème République.
Le PNAE II est alors mis en place. Il s’agit d’un programme qui fera largement appel à la Coopération internationale et bilatérale. Parmi les autres innovations notons la création dans le cadre du PNAE II, d’une structure de partenariat dans les EPP, dénommée « Partenariat pour le développement de l’Ecole primaire publique » (PADEPP) 4 . Ce PADEPP a pour mission de responsabiliser et d’impliquer la communauté locale dans la prise en charge de l’Ecole sur le plan matériel, humain et financier. En outre, d’importantes avancées ont été réalisées en matière de politique éducative à travers le transfert des ressources publiques de l’enseignement supérieur vers l’enseignement primaire depuis 1995. De plus, contrairement à d’autres pays à faibles revenus, à Madagascar les filles ont un taux de scolarisation égal à celui des garçons, même s’il existe des disparités dans les régions et si l’écart ne commence à être sensible que dans certaines disciplines technologiques et dans l’enseignement supérieur. Pourtant, dans la vie active, les femmes sont moins présentes dans l’appareil politique et dans les échelons supérieurs de la gestion publique et privée.
La période actuelle (du 6 mai 2002 à ce jour)
La majorité du personnel du Ministère de l’Enseignement est restée en surnombre dans les structures bureaucratiques des grandes et petites villes de Madagascar. Les enseignants sont toujours en nombre insuffisant dans les écoles. On juge que les efforts portant sur le programme de redéploiement pendant la décennie 1990 n’ont pas abouti aux résultats voulus et qu’il faut trouver une nouvelle stratégie pour fournir un nombre suffisant d’enseignants dans les écoles. Par ailleurs, bon nombre d’écoles sont fermées en brousse, une situation non seulement due à l’insécurité mais aussi à l’insuffisance d’enseignants.
Par ailleurs, pour renforcer l’institution scolaire et pour impliquer davantage la totalité de la communauté dans le soutien de l’école, le PADEPP a été transformé en 2002 en Fiarahamiombon’Antoka Ho Amin’ny Fampandrosoana Ny Sekoly (FAF) que l’on peut traduire par collaboration/solidarité pour le Développement de l’Ecole5 ; la loi de 1995 restant encore en vigueur. Le FRAM continue alors à exister à côté du nouveau FAF sans que les membres de ces deux comités comprennent clairement leurs nouvelles fonctions.
Enfin, alors que la pauvreté et les autres facteurs socio-économiques affectent la fréquentation scolaire, la demande d’enseignement reste toujours très élevée dans la quasi-totalité du pays.
L’offre d’éducation continue à répondre assez mal à cette demande si l’on en juge le manque continuel d’enseignants. Ensuite la production des services éducatifs est entravée par une mauvaise allocation des ressources entre les écoles.
Les autres défis restent l’inadaptation du calendrier scolaire au rythme des travaux agricoles, l’absence d’une école à proximité, le taux élevé de redoublement et l’incapacité des enfants à faire des progrès scolaires satisfaisants. Le gouvernement vient d’engager un travail d’analyse diagnostic et de concertation avec les parties concernées, visant au développement du secteur éducatif qui comprendra l’élaboration de mesures pour pallier les problèmes d’insuffisance d’enseignants et le défi de la qualité des programmes scolaires.
Cadre Juridique :
Dans l’article 24 de la constitution Malagasy :
« L’Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L’enseignement primaire est obligatoire pour tous. »
La loi n° 2008-011 du 17 juillet 2008 modifiant certaines dispositions de la loi n°2004-004 du 26 juillet 2004 portant orientation générale du Système d’éducation, d’Enseignement et de la Formation à Madagascar.
L’expansion de l’économie formelle à Madagascar repose principalement sur la disponibilité de travailleurs ayant une durée de scolarisation plus élevée. Une faible qualification de la population ne permet pas, en effet, d’augurer un volume plus important d’investissement. La durée moyenne de scolarisation des adultes est de 4,4 ans en 2001, ce qui situe Madagascar parmi les pays avec une très faible qualification des adultes alors qu’il apparait que les pays qui ont plus de 6 années de scolarisation des adultes, montre un montant nettement plus élevé d’investissement.
Ainsi l’extension de la durée de scolarisation est plus que nécessaire et l’enseignement fondamental de 9 ans est déjà fixé par la loi, même si les profils et les objectifs d’apprentissage restent à établir.
Cependant, le coût unitaire de l’enseignement secondaire est très élevé, c’est-à-dire, presque 3 fois le coût du primaire pour le secondaire 1er cycle et, 6 fois pour le second cycle. Par ailleurs, le système actuel accentue les disparités sociales car les plus pauvres ont peu de chance d’accéder au collège.
Par rapport à cette situation, le M.E.N propose comme alternative l’extension du primaire dans le sens de la mise en place d’un enseignement fondamental de 9 ans, comme défini dans la nouvelle loi d’orientation de l’éducation à Madagascar.
Il est aussi important de mentionner que l’organisation du niveau d’enseignement primaire et secondaire varie selon les pays. Les différents pays définissent la structure de leur système en fonction de la durée de l’enseignement obligatoire et des objectifs du curriculum. Madagascar figure parmi les rares pays à disposer d’un système d’enseignement primaire court de 5 ans.
Cela nous mène à un contexte de plan international, l’EPT.
Education Pour Tous
Définition :
Le mouvement de l’Éducation Pour Tous est un engagement mondial de donner une éducation de base de qualité à tous les enfants, les jeunes et les adultes.
Tout le monde s’accorde à dire que l’École doit évoluer :
• pour rendre les apprentissages plus adaptés aux intérêts des élèves et de la société ;
• pour mieux préparer les élèves à la poursuite des études et à l’insertion dans la vie active ;
• pour mieux articuler les composantes cognitive, affective, sociale et culturelle des apprentissages;
• pour garantir une meilleure adéquation des apprentissages et des évaluations aux épreuves internationales ;
• pour réduire l’écart entre élèves forts et élèves faibles (notion d’équité), tout en maintenant la qualité des apprentissages.
Objectifs
Les enfants en âge de rentrer à l’école doivent être scolarisés à 100% en 2015
Stratégies
Le nouveau système de l’éducation primaire mis en place doit permettre aux enfants de lire, calculer mais il doit aussi leur permettre d’acquérir d’autres connaissances qui leur seront utiles pour leurs études ultérieures, entre autres, aimer apprendre, esprit critique, ouverture d’esprit. L’éducation fondamentale du deuxième cycle ou collège a pour objectif de former à avoir les compétences nécessaires pour entrer dans le monde du travail ou poursuivre le niveau supérieur de leurs études.
Cette réforme est centrée sur la réorientation et la restructuration du curriculum et les conditions d’enseignements.
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Table des matières
Introduction générale
PARTIE 1 : CADRE GENERAL ET THEORIQUE
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU MEN ET THEORIES
1. Historique
2. Missions et objectifs
3. Organigramme
4. Principe global du fonctionnement institutionnel du MEN
5. Le système éducatif de Madagascar
5.1 Historique de l’Education à Madagascar
5.1.1 La période précoloniale
5.1.2 La période coloniale
5.1.3La première république
5.1.4 La Deuxième république
5.1.5 La Troisième république
5.1.6 La période actuelle
5.2 Cadre juridique
6. Education Pour Tous
6.1Définition
6. 2 Objectifs
6.3 Stratégies
7. L ’approche Communautaire
8. Le fonctionnalisme
9. Décentralisation et Déconcentration
9. 1 La décentralisation administrative ou déconcentration
9. 2 La décentralisation fonctionnelle ou délégation
9.3 La décentralisation politique ou dévolution
9.4 La décentralisation structurelle ou privatisation
10. Relation entre approche communautaire et déconcentration, décentralisation
CHAPITRE2 : LA SITUATION ACTUELLE DE L’EDUCATION MALAGASY
1. Les différentes activités et difficultés rencontrées au niveau des STD et de la Communauté Locale
1.1 Dans le cadre Administration et Financière
1. 2 Dans le cadre gestion pédagogique
1.3 Dans le cadre social et environnemental
2. Les principaux facteurs de difficultés dans la mise en oeuvre de l’EPT
Partie II : RESULTATS DES ENQUETES
CHAPITRE 3 : POPULATION CIBLES
1. Les Services Techniques Déconcentrés du MEN
2. Les Différentes partenaires (FAF, FRAM, PTA)
CHAPITRE 4 : RESULTATS DES ENQUETES
1. Liste des personnes ressources rencontrées (STD)
2. Les différents constats d’après l’enquêtes
Partie III : LES ACQUISITIONS ET PROPOSITION DE SOLUTIONS
CHAPITRE 6 : LES ACQUISITIONS PROFESSIONNELLES DU TRAVAILLEUR SOCIALE
CHAPITRE 6 : PROPOSITION DE SOLUTIONS
1. Renforcement des structures FRAM/FAF
2. Refonte au niveau du système de communication et de gestion des informations
3. Renforcement des capacités des agents des services déconcentrés
4. Recommandations et résultats attendus
4. 1 Recommandations générales
4. 2 Tableau plan d’action
5. Implications et Résultats attendus
5.1 Nouvelle matrice de responsabilités à chaque niveau
5. 1.1 Au niveau central
5.1 .2 Au niveau de la DREN et du CISCO
5.1.3 Au niveau de la Communauté locale (FRAM, FAF, Fokontany)
CHAPITRE 5 : VERIFICATION DES HYPOTHESES
1. Les structures existantes ont besoin d’être renforcer
2. Les acteurs locaux ont besoin d’être redynamiser
3. La recherche de partenariat avec le secteur privé
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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