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Expression gรฉnรฉrale du modรจle
Soit une population de N individus ยซ i ยป, avec pour chacun ยซ j ยป concentrations. Ainsi Cij est la jรจme concentration de lโiรจme individu et est la variable dรฉpendante du modรจle. Lโexpression gรฉnรฉrale du modรจle sโรฉcrit de la faรงon suivante : Cij = f(ฮธ, xij, zi, ฮทi, ฮตij)
Oรน
ฮธ : le vecteur de p effets fixes du modรจle (valeur de population des paramรจtres PK, facteur dโinfluence des covariablesโฆ) : ฮธ = ฮธ1, ฮธ2,โฆ, ฮธp
xij : ensemble de variables indรฉpendantes ou explicatives : en pharmacocinรฉtique, il sโagit de la dose administrรฉe (Di) et le temps correspondant ร la jรจme concentration (tij) ;
zi : le vecteur des covariables (poids, รขge, sexe, crรฉatinineโฆ) pour lโindividu ยซ i ยป ;
ฮทi : les effets alรฉatoires interindividuels qui suivent une distribution normale de moyenne nulle et de matrice de variance-covariance ฮฉ constante ;
ฮตij : lโerreur rรฉsiduelle ou lโeffet alรฉatoire intra-individuel qui affecte la concentration ยซ j ยป de lโindividu ยซ i ยป. Cet effet alรฉatoire suit une distribution normale de moyenne nulle et de matrice de variance-covariance ฮฃ constante.
Une fois que le modรจle gรฉnรฉral est dรฉfini, lโรฉtape qui suit consiste ร estimer les paramรจtres du modรจle (i.e., ฮธ, ฮฉ et ฮฃ). Le principe de lโestimation prรฉsente une certaine analogie avec celui de la rรฉgression linรฉaire dans laquelle les paramรจtres (la pente et lโordonnรฉe ร lโorigine) sont estimรฉs ร partir des donnรฉes en se basant sur une mรฉthode ร moindres carrรฉs (ยซ least squares ยป en anglais). La diffรฉrence entre chaque paire de concentration observรฉe (Cobs) et prรฉdite (ฤ) donne la rรฉsiduelle (Cobs – ฤ). Les meilleurs paramรจtres correspondent ร ceux qui sont associรฉs ร une valeur la plus faible de la somme des carrรฉs des rรฉsiduelles dont lโexpression peut รชtre considรฉrรฉe comme une ยซ fonction objective ยป (ou ยซ objective function ยป en anglais). Chaque paire de paramรจtres est associรฉ ร une valeur de cette fonction objective (OFV) et la plus faible valeur correspond au meilleur ajustement des donnรฉes (ยซ best of fit ยป).
Cependant, pour les donnรฉes PK, cโest la mรฉthode de maximum de vraisemblance (ยซ maximum likelihood estimation ยป en anglais) qui est utilisรฉe. Dans cette mรฉthode, la fonction objective ร minimiser est รฉgale ร : OFV = -2 x Log(likelihoods of the data)
En raison de la complexitรฉ des modรจles PK, la recherche de la valeur minimale de lโOFV ne peut pas รชtre effectuรฉe par moyen algรฉbrique et lโapproximation numรฉrique est plutรดt utilisรฉe. Cela consiste ร chercher de faรงon itรฉrative les valeurs des paramรจtres minimisant cette fonction. Pourtant, la valeur absolue de la fonction objective nโest pas utile. Cโest sa valeur relative entre 2 ou plusieurs modรจles qui permettent de les classifier en termes de meilleur ajustement des donnรฉes. En outre, lโOFV suit une distribution de khi-2 (ฯ2) qui permet le recours ร ce test statistique pour faire une comparaison entre diffรฉrents modรจles.
Estimation bayรฉsienne des paramรจtres individuels
Les analyses de PK-pop permettent dโobtenir les paramรจtres de population. Un estimateur bayรฉsien utilise ensuite ces valeurs de population des paramรจtres (ainsi que leurs variances) et les donnรฉes individuelles (i.e., les concentrations observรฉes) pour gรฉnรฉrer des valeurs individuelles des paramรจtres en minimisant une fonction objective spรฉcifique. Dans NONMEM, cette รฉtape dโestimation est appelรฉe lโรฉtape de post hoc, dโ ยซ empirical Bayes ยป ou ยซ conditional estimation ยป. Pour un sujet donnรฉ, la fonction objective ร minimiser peut รชtre, de maniรจre simplifiรฉe, illustrรฉe de faรงon suivante :
oรน n est le nombre de concentrations observรฉes ; m est le nombre de paramรจtres PK ; ฯ est lโรฉcart-type des concentrations observรฉes et ฯ K,pop, lโรฉcart-type du Kรจme paramรจtre PK.
Les paramรจtres PK individuels (ฮธk) sont estimรฉs en minimisant cette fonction ร lโaide dโun algorithme mathรฉmatique. Autrement dit, on cherche ร obtenir lโรฉquilibre entre la dรฉviation des concentrations prรฉdites individuelles (ฤ) par rapport aux concentrations observรฉes (Cobs) et la dรฉviation de la valeur individuelle des paramรจtres ร estimer (ฮธk) par rapport ร sa valeur de population (ฮธk,pop).
Pour les individus ayant des donnรฉes trop รฉparses ou peu informatives pour le paramรจtre en question (e.g., les prรฉlรจvements sanguins aprรจs la phase dโabsorption ne renseignent pas sur les paramรจtres de lโabsorption), le second terme lโemporte sur le premier et doit รชtre minimisรฉ. Par consรฉquent, les valeurs individuelles des paramรจtres se rapprochent de la valeur de population. On parle donc de lโยซ ฮท-shrinkage ยป (un terme anglais pour rรฉtrรฉcissement de lโฮท). Lโรฉtendue du ยซ shrinkage ยป a des consรฉquences sur la fiabilitรฉ des valeurs individuelles des paramรจtres. Quand le shrinkage est important (e.g, supรฉrieur ร 20-30%), la reprรฉsentation graphique des paramรจtres individuels ou ยซ ฮท ยป versus une covariable peut masquer une vraie corrรฉlation, montrer une allure dรฉformรฉe ou indiquer une relation qui nโexiste pas. Egalement, lโexposition (AUC) calculรฉe ร partir de la formule ยซ Dose/CL ยป devient erronรฉe, ce qui rรฉduit, par exemple, le pouvoir de dรฉtecter une relation exposition-rรฉponse. Lโฮท-shrinkage peut รชtre dรฉterminรฉ par lโรฉquation suivante : ฮท-Shrinkage (%) = [ ] x 100%
Oรน ฯ est la variabilitรฉ interindividuelle du paramรจtre et SD est lโรฉcart-type des valeurs individuelles de ฮท estimรฉes par lโapproche bayรฉsienne et appelรฉes ยซ empirical Bayesian estimates ยป de lโฮท (EBEฮท). Le shrinkage de 0% correspond ร la situation oรน le modรจle est correctement choisi, les donnรฉes individuelles sont suffisamment abondantes et les valeurs estimรฉes des paramรจtres se confondent avec les valeurs rรฉelles. Le shrinkage de 100% est observรฉ quand les donnรฉes ne contiennent pas dโinformations en rapport avec les paramรจtres en question et les paramรจtres individuels prennent la valeur typique de population.
Lโฮท-Shrinkage est souvent corrรฉlรฉ avec un autre type de shrinkage qui est lโฮต-Shrinkage. Il correspond ร la situation oรน les IPRED se rรฉtrรฉcissent vers les concentrations observรฉes ou IWRES (les rรฉsiduelles individuelles pondรฉrรฉes ou ยซ Individual Weighted Residuals ยป en anglais) tendent vers 0 entrainant un sur-ajustment des donnรฉes (ยซ over-fitting ยป). Ce type de shrinkage se calcule de maniรจre suivante : ฮต-Shrinkage (%) = 1 โ SD(IWRES) oรน IWRES =0
Quand lโฮต-Shrinkage dรฉpasse 20-30%, le pouvoir de dรฉtecter lโinadรฉquation du choix du modรจle (ยซ model misspecification ยป en anglais) basรฉ sur les IWRES est diminuรฉ. Lโฮต-Shrinkage devient important quand le nombre dโobservations (ou donnรฉes de concentrations) est รฉgal ou infรฉrieur au nombre dโeffets alรฉatoires.
En rรจgle gรฉnรฉrale, plus la variabilitรฉ rรฉsiduelle est faible, plus les donnรฉes sont informatives et moins lโฮท-Shrinkage sera รฉlevรฉ. Un nombre รฉlevรฉ dโeffets alรฉatoires interindividuels et une forte variabilitรฉ de ceux-ci correspondent ร un ฮต-Shrinkage รฉlevรฉ.37,39
Evaluation dโun modรจle
Plusieurs approches sont utilisรฉes pour รฉvaluer un modรจle PK de population. LโOFV est gรฉnรฉralement utilisรฉe pour sรฉlectionner ou รฉliminer des modรจles pendant la phase prรฉcoce du dรฉveloppement du modรจle. Diffรฉrentes reprรฉsentations graphiques peuvent รฉgalement permettre de visualiser lโadรฉquation du modรจle. Par ailleurs, la prรฉcision des paramรจtres peut aussi รชtre un indicateur dโun modรจle appropriรฉ. Ensuite, pour discriminer entre diffรฉrents modรจles ยซ candidats ยป pour un modรจle final, des mรฉthodes basรฉes sur la simulation telle que le ยซ Visual Predictive Check ยป ou VPC peuvent รชtre utiles. En outre, pour des modรจles complexes, le ยซ boostrap ยป peut รชtre considรฉrรฉ.
Evaluation graphique
Diffรฉrents graphiques sont utilisรฉs40 :
– concentrations observรฉes versus concentrations prรฉdites individuelles (IPRED) ou de population (PRED)
– WRES (rรฉsiduelles pondรฉrรฉes ou ยซ Weighted Residuals ยป) ou IWRES versus temps ou PRED
– corrรฉlation entre ยซ Empirical Bayesian Estimates ยป (EBEs)
– EBE(s) versus covariables
– IPRED et PRED versus temps pour chaque individu
Prรฉcision des paramรจtres
NONMEM donne une prรฉcision associรฉe ร chaque paramรจtre estimรฉ. Elle peut รชtre exprimรฉe en SE ยซ Standard Error ยป (lโerreur standard) ou en intervalle de confiance (IC) : IC = Valeur du paramรจtre ยฑ SE
Un modรจle avec une mauvaise prรฉcision des paramรจtres est souvent sur-paramรฉtrรฉ (ยซ overparameterized modelยป en anglais). Le niveau de prรฉcision qui est acceptable dรฉpend de la taille des donnรฉes. Il est souvent de lโordre de < 30% SE pour les effets fixes et < 50% SE pour les effets alรฉatoires (SE pour les effets alรฉatoires sont en gรฉnรฉral plus grand que celui pour les effets fixes). Lโรฉvaluation de la prรฉcision est importante pour les paramรจtres dรฉcrivant lโeffet des covariables. LโIC pour le facteur dโinfluence dโune covariable contenant la valeur 0 pourrait indiquer que lโestimation de lโeffet de la covariable nโest pas fiable.37
ยซ Bootstrap ยป
Le bootstrap est une mรฉthode alternative ร lโestimation de la prรฉcision des paramรจtres par une technique de rรฉ-รฉchantillonnage (ยซ resampling ยป). Il consiste ร crรฉer ยซ x ยป bases de donnรฉes dont chacune contient le mรชme nombre de sujets que la base de donnรฉes initiale. Les sujets qui composent chaque base de donnรฉes sont tirรฉs au sort, un par un et avec remise, de la base initiale (i.e., le tirage permet de retrouver plusieurs fois le mรชme sujet dans la base de donnรฉes). Ensuite, chaque base de donnรฉes est analysรฉe avec le modรจle final et les ยซ x ยป valeurs de chaque paramรจtre sont rรฉcupรฉrรฉes. Si les paramรจtres sont prรฉdits avec une bonne prรฉcision, leur valeur est contenue dans l’intervalle choisi (souvent entre le 2,5รจme et le 97,5รจme centiles) et ne comprend pas la valeur 0.
ยซ Visual Predictive check ยป
Le modรจle final est utilisรฉ pour simuler de nouveaux datasets avec le mรชme schรฉma de posologie. Ensuite, les concentrations observรฉes, les centiles (e.g. 5%, 50% et 95%) des concentrations observรฉes, les mรชmes centiles des concentrations simulรฉes ainsi que leur intervalle de confiance (90%) sont reprรฉsentรฉs dans un graphique (Figure 6). Si le modรจle est correct, les centiles des concentrations observรฉes doivent se trouver ร lโintรฉrieur des intervalles de confiance correspondants.40
GENERALITES SUR LE CARBOPLATINE
Prรฉsentation
Le carboplatine est un mรฉdicament cytotoxique du groupe des alkylants appartenant structurellement ร la famille des dรฉrivรฉs de platine dont le chef de file est le cisplatine. Depuis son introduction en clinique en 1981, plusieurs รฉtudes ont permis de confirmer son utilisation comme une alternative au cisplatine dans le traitement de plusieurs tumeurs solides. En effet, en tant quโanalogue de deuxiรจme gรฉnรฉration du cisplatine, le carboplatine partage plusieurs propriรฉtรฉs structurales et pharmacologiques avec celui-ci. Pourtant, il est dรฉpourvu de la neurotoxicitรฉ et nรฉphrotoxicitรฉ dose-limitante que possรจde son prรฉcurseur. Ses caractรฉristiques lui permettent dโรชtre un candidat idรฉal pour la chimiothรฉrapie dโintensification de dose.
Structure chimique et activitรฉ pharmacologique
Les dรฉrivรฉs du platine sont des complexes de coordination du platine tรฉtravalent (platine II). En rรจgle gรฉnรฉrale, ils contiennent tous, en configuration ยซ cis ยป, deux groupements amines et deux ligands anioniques appelรฉs ยซ groupement partant ยป. Cependant, les deux amines et les deux ligands anioniques peuvent รชtre รฉgalement remplacรฉs respectivement par une diamine chรฉlatante ou dicarboxylate chรฉlatant.
La structure la plus simple parmi tous les dรฉrivรฉs est celle du cisplatine comportant deux groupements amines et deux atomes de chlore (Figure 7). Le carboplatine a une structure plus complexe constituรฉe de deux groupements amines et dโun groupement cyclobutane dicarboxylรฉ. Aprรจs lโadministration, les dรฉrivรฉs du platine subissent une hydrolyse spontanรฉe (non enzymatique) qui va se dรฉrouler successivement sur les deux ligands anioniques. Cette rรฉaction aboutit ร la formation dโun composรฉ parfaitement identique pour tous les dรฉrivรฉs, le ยซ diaquaplatine ยป qui constitue le mรฉtabolite actif. Il possรจde une activitรฉ cytotoxique et est responsable ร la fois de lโactivitรฉ anti-tumorale et des effets indรฉsirables. Cโest la stabilitรฉ du carboplatine vis-ร -vis de cette hydrolyse qui dรฉtermine les diffรฉrences en termes de propriรฉtรฉs pharmacocinรฉtiques et de profil de toxicitรฉ entre celui-ci et le cisplatine.
Mรฉcanisme dโaction cytotoxique
Les dรฉrivรฉs diaquaplatines sont des รฉlรฉments extrรชmement รฉlectrophiles qui, ร proximitรฉ de lโADN, vont former des liaisons covalentes avec diffรฉrentes bases, tout particuliรจrement avec lโazote 7 de la guanine (Figure 8). Cette rรฉaction est responsable de la formation de ponts intra- et inter-brins, ce qui va entraรฎner une distorsion de la double hรฉlice dโADN. Ces adduits vont perturber les phรฉnomรจnes de la rรฉplication et de la transcription de lโADN. En plus de son action directe sur lโADN, lโimplication dโautres รฉlรฉments cellulaires dans la cytotoxicitรฉ du carboplatine (et cisplatine) a รฉtรฉ aussi dรฉcrite : protection des adduits vis-ร -vis des phรฉnomรจnes de rรฉparation par les protรฉines de la famille high mobility group (HMG, en particulier HMGB1) et dรฉclenchement de lโapoptose par le systรจme mismatch repair (MMR) suite ร la reconnaissance des adduits.
Les dรฉrivรฉs du platine ont une activitรฉ cytotoxique cycle-dรฉpendante: ils perturbent les diffรฉrentes phases constituant le cycle de division cellulaire. Lโintensitรฉ de lโeffet cytotoxique correspond donc au produit concentration x temps (C ร t). Cette caractรฉristique sโoppose ร celle des anti-mรฉtabolites qui possรจdent une activitรฉ phase-dรฉpendante et nรฉcessitent une durรฉe dโexposition suffisante pour maximiser la probabilitรฉ dโexposer les cellules tumorales en ยซ phases sensibles ยป aux mรฉdicaments. Par consรฉquent, en termes de relation pharmacocinรฉtique-pharmacodynamie (PK-PD), lโAUC est le paramรจtre PK le plus pertinent pour le carboplatine. De plus, cela justifie les schรฉmas dโadministration (i.e., perfusion intraveineuse (IV) courte) adoptรฉs pour les dรฉrivรฉs de platine.44โ46
Propriรฉtรฉs pharmacocinรฉtiques
Le carboplatine nโest pratiquement pas absorbรฉ par voie orale. En clinique, il est donc administrรฉ en perfusion IV ou, dans certains protocoles, intrapรฉritonรฉale (IP)47,48. Aprรจs lโadministration, le platine se trouve dans le plasma sous trois formes: le platine liรฉ (tout particuliรจrement aux protรฉines plasmatiques), la molรฉcule du carboplatine libre et les produits de dรฉgradation contenant le platine dรฉcarboxylรฉ49. Les deux derniers composรฉs constituent ยซ le platine libre ou ultrafiltrable (UF) ยป. Le carboplatine se fixe de maniรจre irrรฉversible aux protรฉines plasmatiques. Par consรฉquent, la fraction liรฉe [i.e, le rapport (concentration liรฉe aux protรฉines / la concentration totale)] augmente au cours du temps car la forme liรฉe est รฉliminรฉe beaucoup plus lentement que la forme libre. Cette fraction liรฉe est dโenviron 24% pendant les quatre premiรจres heures aprรจs lโadministration IV et atteint 87% ร 24 heures50. Le profil dโรฉlimination du platine plasmatique total (libre + liรฉ) est presque superposable ร celui du platine UF pendant les 6 premiรจres heure aprรจs lโadministration51.
Lโexcrรฉtion se fait quasi-exclusivement par les reins. Environ 65%-70% de la dose totale est รฉliminรฉe sous forme inchangรฉe dans les urines pendant les 12-16 heures suivant lโadministration, et les 30%-35% restants, constituรฉs de platine liรฉ aux protรฉines plasmatiques et ainsi inactif, sont รฉliminรฉs lentement au cours des 5 jours suivants51โ53.
La pharmacocinรฉtique du carboplatine peut รชtre dรฉcrite par un modรจle bicompartimental dans lequel lโรฉlimination se fait ร partir du compartiment central. La clairance est proportionnelle ร la filtration glomรฉrulaire et le volume de distribution du compartiment central est corrรฉlรฉ avec le volume du liquide extracellulaire49. La clairance du platine ultrafiltrable (CLUF) est en moyenne de 107 mL/min avec une clairance rรฉnale de 81 mL/min et une clairance non-rรฉnale de 26 mL/min54.
Mรฉthodes analytiques appliquรฉes en pharmacocinรฉtique
La concentration du carboplatine peut รชtre dรฉterminรฉe par 3 types de mรฉthodes :
– La spectrophotomรฉtrie dโabsorption atomique (SAA)55,56 qui permet de dรฉterminer les concentrations de platine dans la matrice biologique. Il sโagit dโune mรฉthode antรฉrieurement dรฉveloppรฉe pour le cisplatine, qui peut sโappliquer au carboplatine, afin de dรฉterminer les concentrations UF, plasmatiques, mais รฉgalement urinaires ou encore tissulaires (aprรจs digestion des tissus). Les รฉchantillons en solution sont portรฉs ร une tempรฉrature progressivement croissante dans un four en graphite, permettant dโabord lโรฉvaporation de lโeau, puis lโatomisation des impuretรฉs et enfin, ร la tempรฉrature optimale de 2400ยฐC, lโatomisation du platine. Une longueur dโonde spรฉcifique au platine est ensuite dirigรฉe vers ces vapeurs atomiques, et la quantitรฉ de la radiation absorbรฉe est proportionnelle ร la concentration du platine.
– La spectrophotomรฉtrie de masse couplรฉe ร un plasma inductif (ICP-MS) 57,58 qui, comme la SAA, permet de dรฉterminer les concentrations de platine dans la matrice biologique. Le platine contenu dans les รฉchantillons est dโabord atomisรฉ et ionisรฉ dans une torche ร plasma ร trรจs haute tempรฉrature (7500-10000ยฐK59) et puis, sรฉparรฉ, dรฉtectรฉ et dosรฉ par le spectrophotomรจtre de masse.
– La chromatographie liquide de haute performance (HPLC) qui, moins utilisรฉe que les 2 mรฉthodes prรฉcรฉdentes, permet de dรฉterminer spรฉcifiquement les concentrations de la molรฉcule de carboplatine. LโHPLC peut รชtre en phase normale ou en phase inverse et il existe diffรฉrents types de dรฉtection : dรฉtection UV60,61, dรฉrivatisation post-colonne suivie dโune dรฉtection UV62,63, dรฉtection par liaison ร un groupement phosphorescent64, dรฉtection รฉlectrochimique65 ou dรฉtection ร barrettes de diode66. Depuis, la fin des annรฉes 1990, des techniques dโHPLC couplรฉes ร de la spectromรฉtrie de masse (LC-MS)67,68, couplรฉes ร une torche ร plasma (LC-ICP-MS)69,70, ou couplรฉes ร la spectromรฉtrie de masse en tandem (LC-MS-MS)71,72 ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉes permettant de baisser le seuil de dรฉtection.
Dans les รฉtudes PK, ce sont les paramรจtres PK de la forme libre ou ultrafiltrable (non liรฉ aux protรฉines plasmatiques) du carboplatine qui sont รฉtudiรฉs. Pour doser le platine ultrafiltrable, toutes les mรฉthodes analytiques sont prรฉcรฉdรฉes dโune phase de prรฉtraitement de lโรฉchantillon permettant dโobtenir lโultrafiltrat (Figure 9). Cependant, il est possible de doser le carboplatine dans le plasma (carboplatine plasmatique total) ou dans dโautres matrices.
Individualisation de doses
Le carboplatine est le seul mรฉdicament cytotoxique pour lequel le calcul de dose est basรฉ sur une valeur cible de lโAUC des concentrations plasmatiques ultrafiltrables (et non en mg/m2). La dose est dรฉterminรฉe par la relation : Dose= AUC cible x CLUF. Cette mรฉthode est adoptรฉe pour le carboplatine en raison ร la fois de sa fixation irrรฉversible aux protรฉines plasmatiques et de son รฉlimination quasi-exclusivement par filtration glomรฉrulaire. De plus, la corrรฉlation entre lโAUC du carboplatine et la pharmacodynamique a รฉtรฉ bien documentรฉe73โ75. Pour un protocole de chimiothรฉrapie donnรฉ, il est donc nรฉcessaire de dรฉfinir une AUC cible et de se donner le moyen de prรฉdire la clairance.
En gรฉnรฉral, une AUC cible est empiriquement choisie en fonction des chimiothรฉrapies concomitantes et de traitements antรฉrieurs73,76,77. Une AUC cible de 7 mg.min/mL est indiquรฉe dans les protocoles de carboplatine en monothรฉrapie chez les patients non prรฉtraitรฉs et 6 mg.min/mL en cas de prรฉtraitement. Chez les patients lourdement prรฉtraitรฉs ou en cas dโassociation avec dโautres molรฉcules myรฉlosuppressives (etoposide, cyclophosphamide ou vinorelbine), une AUC cible entre 3-5 mg.min/mL doit รชtre considรฉrรฉe52,78,79. En cas dโassociation avec le paclitaxel, lโAUC cible est de 6 mg.min/mL en raison dโune interaction pharmacodynamique entre le paclitaxel et le carboplatine (rรฉduction de lโincidence de thrombopรฉnie induite par le carboplatine)80โ82.
En raison de son รฉlimination principalement rรฉnale et de lโhรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ de la fonction rรฉnale, le carboplatine prรฉsente une variabilitรฉ interindividuelle importante dโordre pharmacocinรฉtique 83. Diffรฉrentes formules de prรฉdiction de la clairance ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉes dans lโoptique de rรฉduire cette variabilitรฉ en tenant compte des caractรฉristiques pertinentes des patients. Ces formules permettent donc lโindividualisation a priori de doses du carboplatine.
๏ Formule de Calvert 78
Dose de carboplatine (mg) = AUCcible (mg.min/mL) . (GFR + 25)
Oรน GFR (mL/min) : dรฉbit de filtration glomรฉrulaire (ยซ Glomerular Filtration Rate ยป en anglais). Cette formule est basรฉe sur lโobservation dโune forte corrรฉlation entre le GFR et la clairance rรฉnale du carboplatine. Le terme ยซ GFR + 25 ยป correspond ร la clairance du carboplatine qui est proportionnelle au GFR ajoutรฉe de 25 (sa clairance non-rรฉnale). Initialement, le GFR รฉtait dรฉterminรฉ par la mรฉthode isotopique qui consistait ร injecter par voie intraveineuse lโacide รฉthylรจnediaminetรฉtraacรฉtique marquรฉ au chrome 51 (51Cr-EDTA), une molรฉcule chimiquement stable รฉliminรฉe uniquement par filtration glomรฉrulaire. Cependant, lโutilisation de cette technique en pratique de routine est limitรฉe par diffรฉrentes raisons telles que la nรฉcessitรฉ de pouvoir disposer dโun centre de mรฉdicine nuclรฉaire, le coรปt de cette technique et la durรฉe dโhospitalisation supplรฉmentaire pour le patient.
Puisque la crรฉatinine, une molรฉcule endogรจne, est essentiellement รฉliminรฉe par la filtration glomรฉrulaire, le GFR peut donc รชtre estimรฉ en calculant la clairance de cette molรฉcule, ce qui permet de prรฉdire ensuite la clairance du carboplatine en routine. Il existe de diffรฉrentes formules de calcul de la clairance de la crรฉatinine (CrCL), mais les plus utilisรฉes sont:
๏ง Cockcroft-Gault84 :
CrCL (mL/min) = ( โ ) x 0,85 (si femme) [ รขge (annรฉes), poids (kg), crรฉatininรฉmie (mg/dL) ]
๏ง Jelliffe85 :
CrCL (mL/min) = [ ] x 0,9 (si femme) [ รขge (annรฉes), crรฉatininรฉmie (mg/dL) ]
๏ Formule de Chatelut 86
CLcarbo (mL/min) = [ รขge (annรฉes), poids (kg), crรฉatininรฉmie (ยตM), sexe =0 si homme et =1 si femme ]
Cette formule permet de prรฉdire directement la clairance du carboplatine ร partir des caractรฉristiques du patient sans avoir recours ร lโestimation du GFR. Elle a รฉtรฉ complรฉtรฉe pour tenir compte des patients obรจses pour lesquels le poids rรฉel est remplacรฉ par la moyenne arithmรฉtique du poids rรฉel et du poids idรฉal87. Une correction liรฉe au biais dรป ร la diffรฉrence dans la mรฉthode de mesure de la crรฉatininรฉmie a aussi รฉtรฉ proposรฉe88.
๏ Formule de Thomas 89
CLcarbo (mL/min) = 110.( ) .( ) .( ) .( ) . [ รขge (annรฉes), poids en (kg), crรฉatininรฉmie (ยตM), cystatine C (mg/L), sexe = 0 si homme et =1 si femme ]
Cette formule contient, en plus des caractรฉristiques prรฉsentes dans les autres formules prรฉcรฉdentes, le taux sรฉrique de cystatine C, petite protรฉine รฉliminรฉe par filtration glomรฉrulaire. Elle a รฉtรฉ considรฉrรฉe comme un nouveau marqueur de la filtration glomรฉrulaire meilleur que la crรฉatinine90,91. En effet, le taux de la crรฉatinine dans le plasma dรฉpend non seulement de la filtration glomรฉrulaire mais aussi de la masse musculaire du patient, ce qui rรฉsulte en une surestimation de la clairance chez les patients obรจses et dรฉnutris. De plus, elle est excrรฉtรฉe en petite quantitรฉ par sรฉcrรฉtion tubulaire qui augmente quand il y a une augmentation de la crรฉatininรฉmie, entrainant ainsi une surestimation du GFR chez les patients prรฉsentant une diminution modรฉrรฉe ร sรฉvรจre du GFR (< 50 mL/min)92. Contrairement ร la crรฉatinine, la cystatine C est รฉliminรฉe uniquement par filtration glomรฉrulaire, rรฉabsorbรฉe mais totalement catabolisรฉe par les cellules tubulaires proximales93. En outre, elle est produite par lโensemble des cellules de lโorganisme, ce qui avait permis dโespรฉrer dโen faire un marqueur idรฉal de la fonction rรฉnale93โ95 : son seul taux plasmatique ne nรฉcessitant aucune autre correction telle que poids, รขge, โฆ . Cependant, les travaux dans le domaine de la nรฉphrologie96 ont montrรฉ quโil fallait associer ร ce taux de cystatine C sรฉrique dโautres covariables (poids, รขge, sexe, albuminรฉmie …). En outre, dans lโรฉtude oรน la formule a รฉtรฉ dรฉveloppรฉe89, lโauteur a dรฉmontrรฉ que la cystatine C seule associรฉe au poids, ร lโรขge et au sexe nโa pas permis une meilleure prรฉdiction de la clairance du carboplatine que lโassociation de la crรฉatinine ร ces 3 covariables. En revanche, la combinaison des deux marqueurs (cystatine C et crรฉatinine) avec les autres 3 covariables a entrainรฉ une amรฉlioration significative de la prรฉdiction par rapport aux รฉquations basรฉes seulement sur 4 covariables (i.e., poids, sexe, รขge associรฉs ร la cystatine C ou la crรฉatinine). Cela montre que la cystatine C ne peut pas complรจtement remplacer la crรฉatinine. Cette รฉtude a รฉtรฉ rรฉalisรฉe sur un nombre relativement limitรฉ de patients (n=45) et a fait lโobjet dโune validation sur une population plus importante97.
Mรฉcanisme dโaction cytotoxique
Lโรฉtoposide est un cytotoxique phase-dรฉpendant qui a une activitรฉ inhibitrice sur une enzyme nuclรฉaire, la topo-isomรฉrase.
En raison de la structure en double hรฉlice de lโADN, lโouverture des deux brins lors des processus de transcription, de rรฉplication et de rรฉparation peut entrainer des contraintes topologiques. Les topo-isomรฉrases permettent de rรฉsoudre ce problรจme en ouvrant et refermant la liaison phosphodiester de lโADN permettant ainsi des transformations topologiques. Selon leur structure et mรฉcanisme dโaction, ces enzymes sont subdivisรฉes en type I (Topo I) et type II (Topo II). Topo I agit sur un seul brin de lโADN et Topo II, sur des deux brins.
Lโรฉtoposide agit en inhibant lโactivitรฉ de la topo II. Cette inhibition entraรฎne la stabilisation des sites de rupture des deux brins dโADN catalysรฉs par lโenzyme. Par consรฉquent, le passage de la cellule ร travers la phase S du cycle cellulaire est retardรฉ et le cycle sโarrรชte totalement ร la phase G2101,102. Cette nature ยซ phase-spรฉcifique ยป de la cytotoxicitรฉ de lโรฉtoposide a รฉtรฉ bien documentรฉe103.
Lโinteraction entre lโรฉtoposide et la topo II est rรฉversible et la dissociation du complexe ADN-topo II-รฉtoposide permettrait la rรฉparation de lโADN et de limiter la cytotoxicitรฉ du mรฉdicament 100. Cette hypothรจse pourrait expliquer lโeffet de la durรฉe dโexposition sur le degrรฉ de mort cellulaire in vitro104โ106 et lโinfluence du schรฉma thรฉrapeutique (administration continue) sur lโefficacitรฉ du traitement dans certains essais cliniques107โ110.
Propriรฉtรฉs pharmacocinรฉtiques
Lโรฉtoposide est trรจs peu soluble dans lโeau98. Quand il est administrรฉ par voie orale, sa demi-vie dโabsorption est de 0,2 – 0,4 heures111 et la concentration maximale (Cmax) est atteinte ร 0,5 โ 4,0 heures111โ113. La biodisponibilitรฉ se situe entre 40% et 90% avec une forte variabilitรฉ PK inter- et intra-individuelle100.
Le volume de distribution ร lโรฉtat dโรฉquilibre varie entre 3 et 21 L/m2.110,112,114 Les donnรฉes prรฉcliniques chez les souris ont montrรฉ une distribution importante dans les tissus de lโintestin, du foie et des reins comparรฉs ร dโautres tissus115. La pรฉnรฉtration de lโรฉtoposide dans le liquide cรฉrรฉbrospinal aprรจs lโadministration intraveineuse est trรจs variable, allant de ยซnon-dรฉtectableยป ร 2,5 ยตM ร 1 – 4 heures aprรจs la fin de la perfusion de 100 – 800 mg/m2 dโรฉtoposide116โ118.
Dans le plasma, lโรฉtoposide se fixe principalement ร lโalbumine et, de faรงon moindre, ร lโacide alpha-1 glycoprotรฉine acide. La fraction liรฉe est de 93-98% et dรฉpend des taux dโalbuminรฉmie et de bilirubinรฉmie. Elle diminue en cas dโhypo-albuminรฉmie et/ou augmentation de la bilirubinรฉmie119โ121.
Lโรฉtoposide est mรฉtabolisรฉ par le CYP3A4 et CYP3A5 dont lโexpression est rรฉgulรฉe par NR1I2 (ou ยซ pregnane X receptor ยป ou PXR) (Figure 11). En outre, la conversion de lโรฉtoposide en mรฉtabolites O-dรฉmรฉthylรฉs (catรฉchol and quinone) peut aussi รชtre catalysรฉe par la prostaglandine synthase (PTGS) ou la myรฉlopรฉroxidase (MPO). Ces mรฉtabolites sont des inhibiteurs de la topo-isomรฉrase II aussi puissants que la molรฉcule mรจre et peuvent gรฉnรฉrer davantage de stress oxydant. Enfin, lโรฉtoposide et ses mรฉtabolites peuvent รชtre biotransfomรฉs par la glutathion-S-transfรฉrase (GSTT1/GSTP1) et lโUDP-glucuronosyltransfรฉrase (UGT1A1) en mรฉtabolites inactifs122.
Aprรจs lโadministration intraveineuse, la dรฉcroissance des concentrations de lโรฉtoposide peut รชtre dรฉcrite comme un processus biphasique avec une demi-vie de distribution dโenviron 1,5 heures et une demi-vie dโรฉlimination terminale de 3 ร 12 heures. Lโรฉlimination de lโรฉtoposide se fait par excrรฉtion rรฉnale et par mรฉtabolisme hรฉpatique. La clairance plasmatique totale varie entre 33 et 48 mL/min [ou 16 ร 36 (mL/min)/m2] dont 30% ร 67% est reprรฉsentรฉ par la clairance rรฉnale. Les paramรจtres dโรฉlimination (la clairance et la demi-vie) sont indรฉpendants de la dose dans un intervalle de 100 ร 600 mg/m2. 114,123,124
Mรฉthodes analytiques appliquรฉes en pharmacocinรฉtique
Les concentrations plasmatiques de lโรฉtoposide sont dรฉterminรฉes par diffรฉrentes mรฉthodes analytiques telles que lโHPLC, chromatographie en phase liquide ร ultra-haute performance couplรฉe ร la spectromรฉtrie de masse (UPLC-MS) ou la chromatographie en phase liquide couplรฉe ร la spectromรฉtrie de masse (LC-MS). Un dรฉtecteur รฉlectrochimique, ร fluorescence, ร ultraviolet ou visible a รฉtรฉ utilisรฉ pour ces mรฉthodes de chromatographie liquide. En gรฉnรฉral, il sโagit de chromatographie en phase inverse avec une phase mobile contenant un tampon ou un mรฉlange de solvants organiques et dโeau. Lโรฉtalon interne le plus couramment utilisรฉ est le tรฉniposide mais dโautres composรฉs ont pu รชtre รฉgalement utilisรฉs (podophyllotoxine, phรฉnacetine, diphenylhydantoรฏne et lamotrigine). Lโรฉtoposide est habituellement extrait par extraction liquide-liquide, mais lโextraction en phase solide a รฉgalement รฉtรฉ dรฉcrite. En gรฉnรฉral, 100 ร 500 ยตL de plasma ou sรฉrum sont nรฉcessaires pour le dosage. Rรฉcemment, la dรฉtermination des concentrations de lโรฉtoposide ร partir dโune goutte de sang sรฉchรฉe (20 ยตL) a รฉtรฉ รฉgalement dรฉveloppรฉe. Il sโagit de concentrations sanguines totales qui doivent รชtre corrigรฉes par lโhรฉmatocrite pour obtenir les concentrations plasmatiques.125
Relation pharmacocinรฉtique-pharmacodynamique
Plusieurs รฉtudes rรฉalisรฉes dans les annรฉes 1990s ont mis en รฉvidence la relation entre la PK de lโรฉtoposide et la toxicitรฉ hรฉmatologique. Certaines dโentre elles ont dรฉmontrรฉ une corrรฉlation entre la concentration plasmatique ร lโรฉtat dโรฉquilibre (CSS) dโune perfusion IV de 72 heures ou de 14 jours et la neutropรฉnie126,127.
Dans dโautres รฉtudes, une corrรฉlation significative entre la concentration minimale ร 24 heures (Cmin,24h) et la neutropรฉnie ou la thrombopรฉnie a รฉtรฉ observรฉe. Dans lโรฉtude menรฉe par Grungberg et al.,128 lโรฉtoposide a รฉtรฉ administrรฉ par voie orale ร une dose 50 mg 2 fois par jour pendant 14 jours toutes les 4 semaines. Lโauteur a trouvรฉ que la valeur de Cmin,24h โฅ1,49 mg/L รฉtait associรฉe au nadir des granulocytes infรฉrieur ร 500/ยตL et Cmin,24h โฅ 1,98 mg/L, au nadir des plaquettes infรฉrieur ร 100 000/ยตL. Dans deux autres รฉtudes129,130 รฉvaluant une dose orale de 100 mg par jour dโรฉtoposide administrรฉ pendant 21 jours tous les 4 semaines, une corrรฉlation significative a รฉtรฉ observรฉe entre la neutropรฉnie et la moyenne de Cmin,24h aux jours 8, 15 et 22. La Cmin,24h > 0,3 mg/L รฉtait associรฉe ร une myรฉlosuppression plus sรฉvรจre. Miller et al.131โ133 ont montrรฉ รฉgalement quโune valeur de Cmin,24h supรฉrieure ร ce seuil รฉtait associรฉe ร une neutropรฉnie de grade 3 ou 4 chez les patients recevant 50 mg/m2/jour de lโรฉtoposide par voie orale pendant 21 jours toutes les 4 semaines. Cependant, dโautres รฉtudes nโont trouvรฉ aucune corrรฉlation entre les concentrations de lโรฉtoposide et la toxicitรฉ hรฉmatologique134โ136.
Enfin, une corrรฉlation entre lโAUC de lโรฉtoposide et la neutropรฉnie a รฉgalement รฉtรฉ dรฉmontrรฉe 137โ139. Dans lโune de ces รฉtudes137, un modรจle Emax (effet maximal)-sigmoรฏde a รฉtรฉ utilisรฉ pour dรฉcrire la relation entre lโAUC de lโรฉtoposide du jour 1 et la neutropรฉnie (en pourcentage de diminution du nombre absolu de neutrophiles) dans un schรฉma dโadministration de 100 mg/jour par voie orale pendant 15 jours. Lโauteur a dรฉfini une valeur seuil de lโAUC de 2 mg.min/mL au-dessus de laquelle une neutropรฉnie de grade 3 ou 4 a รฉtรฉ observรฉe. Certains travaux ont par ailleurs observรฉ une meilleure corrรฉlation entre les paramรจtres PK (AUC, Cmin,24h) de lโรฉtoposide libre (non liรฉ aux protรฉines plasmatiques) et la toxicitรฉ hรฉmatologique que ceux de lโรฉtoposide plasmatique totale140,141.
En ce qui concerne lโefficacitรฉ du traitement, un nombre limitรฉ dโรฉtudes ont montrรฉ une relation entre la PK et la rรฉponse tumorale ou la survie. Slevin et al.107 ont comparรฉ lโefficacitรฉ de deux schรฉmas dโadministration (perfusion IV de 24 heures de dose unique versus schรฉma habituel : perfusion IV de 2 heures pendant 5 jours consรฉcutifs) chez les patients atteints de cancer du poumon ร petites cellules. Ils ont observรฉ que la durรฉe dโexposition ร une concentration dโรฉtoposide > 1 mg/L รฉtait associรฉe ร lโactivitรฉ anti-tumorale. Dans une autre รฉtude oรน 100 mg dโรฉtoposide a รฉtรฉ administrรฉ per os pendant 21 jours toutes les 4 semaines, une diffรฉrence statistiquement significative (p=0,017) a รฉtรฉ observรฉe entre Cmin,24h moyenne des rรฉpondeurs et des non-rรฉpondeurs (0,37 mg/L versus 0,21 mg/L)130.
En 2008, You et al.142 ont dรฉmontrรฉ une corrรฉlation significative entre la clairance et lโAUC de lโรฉtoposide et la survie globale des patients atteints du cancer des poumons ร petites cellules. Lโรฉtoposide a รฉtรฉ administrรฉ ร une dose de 120 mg/m2 par perfusion IV de 30 min pendant 3 jours en association avec doxorubicine-ifosfamide ou des dรฉrivรฉs de platine. Lโauteur a observรฉ, par des analyses multi-variรฉes, que la clairance de lโรฉtoposide โค 2,22 L/h et lโAUC > 254,8 mg.h/L รฉtaient significativement et indรฉpendamment corrรฉlรฉes avec une survie globale plus longue.
Individualisation de doses
Plusieurs รฉtudes ont รฉtรฉ publiรฉes ร propos de lโindividualisation de dose de lโรฉtoposide basรฉe sur les caractรฉristiques des patients. En cas dโinsuffisance rรฉnale sรฉvรจre (clairance de la crรฉatinine โค 30 mL/min), une diminution de dose dโenviron 30% pourrait permettre de corriger lโaugmentation de lโAUC et dโobtenir un niveau dโexposition similaire aux patients avec une fonction rรฉnale normale143.
En cas dโinsuffisance hรฉpatique, il est important de tenir compte de lโimpact de lโalbuminรฉmie et de la bilirubinรฉmie sur la pharmacocinรฉtique de lโรฉtoposide. En effet, lโรฉtoposide se fixe principalement ร lโalbumine et il a รฉtรฉ montrรฉ que la bilirubine sรฉrique influence cette fixation, probablement, par dรฉplacement de la liaison. Une augmentation des concentrations libres de lโรฉtoposide a รฉtรฉ observรฉe chez les patients insuffisants hรฉpatiques en raison dโune diminution des sites de liaison due ร lโhypoalbuminรฉmie. En cas dโhyperbilirubinรฉmie chez ces patients, lโexposition ร lโรฉtoposide libre est รฉgalement augmentรฉ en raison de lโaugmentation de la fraction libre et la diminution concomitante de la clairance de lโรฉtoposide libre144โ146. Une rรฉduction de dose dโau moins 30% chez ces patients est essentielle pour prรฉvenir une augmentation de toxicitรฉ123.
En dehors de ces recommandations, une analyse PK-pop147 a รฉtรฉ rรฉalisรฉe pour รฉvaluer lโeffet de diffรฉrentes covariables sur les paramรจtres PK de lโรฉtoposide total et libre. Une formule a รฉtรฉ รฉtablie associant la clairance plasmatique totale de lโรฉtoposide au taux dโalbuminรฉmie, au taux de protรฉine totale, ร la crรฉatininรฉmie, au poids et ร la prรฉsence ou non de mรฉtastases hรฉpatiques. La clairance de lโรฉtoposide libre รฉtait nรฉgativement corrรฉlรฉe ร la crรฉatininรฉmie mais, par contre, ne dรฉpendait pas du taux de protรฉinรฉmie ou dโalbuminรฉmie. Ce modรจle de PK-pop indique que la fonction rรฉnale est le seul facteur ร prendre en compte pour le choix de dose, au moins chez une population de fonction hรฉpatique normale147.
Le TDM a รฉtรฉ beaucoup รฉvaluรฉ pour lโadministration orale rรฉpรฉtรฉe de lโรฉtoposide en raison de la forte variabilitรฉ de lโexposition due ร sa faible biodisponibilitรฉ100. Cependant, son schรฉma dโadministration en perfusion continue sur plusieurs jours facilite aussi la mise en place de cette pratique. Ratain et al.126 ont รฉtรฉ le premier ร รฉvaluer lโintรฉrรชt de lโadaptation de dose de lโรฉtoposide (administrรฉ en perfusion continue de 72 h) basรฉe sur la Css ร 24 h aprรจs le dรฉbut de la perfusion. La dose a รฉtรฉ augmentรฉe de 375 ร 459 mg/m2/jour sans augmenter la toxicitรฉ, ce qui pourrait se traduire en une augmentation de lโeffet antitumoral. Joel et al.148 ont รฉvaluรฉ le TDM chez 2 cohortes de patients atteints du cancer du poumon ร petites cellules recevant lโรฉtoposide en monothรฉrapie en perfusion continue sur 5 jours, toutes les 3 semaines. La premiรจre cohorte (15 patients) a dรฉbutรฉ le traitement par lโรฉtoposide ร 2 ยตg/mL, avec une escalade de dose ร 3 ยตg/mL pour les cycles 3 et 4 et ร 4 ยตg/mL pour les cycles 5 et 6 (si la toxicitรฉ est tolรฉrable). La seconde (34 patients) a commencรฉ ร 3 ยตg/mL, avec une escalade de dose ร 4 et 5 ยตg/mL aux cycles 3 et 5 respectivement. Les concentrations de lโรฉtoposide ont รฉtรฉ monitorรฉes ร 18 heures et 66 heures aprรจs le dรฉbut de la perfusion pour permettre lโadaptation de dose. Les auteurs ont observรฉ que la variabilitรฉ interindividuelle รฉtait significativement rรฉduite et que dans la seconde cohorte, la distribution des grades de neutropรฉnie du premier cycle รฉtait beaucoup plus proche de la distribution Normale par rapport aux autres รฉtudes de lโรฉtoposide en monothรฉrapie de leur รฉtablissement.
En 1993, Strรถmgren et al.149 ont dรฉveloppรฉ une stratรฉgie de prรฉlรจvements limitรฉs pour estimer lโAUC de lโรฉtoposide par une rรฉgression linรฉaire multiple. Lโรฉtoposide a รฉtรฉ administrรฉ ร la dose de 100 mg/m2 en perfusion IV de 90 min en association avec le carboplatine. LโAUC รฉtait corrรฉlรฉe avec les concentrations ร 5 min, 4 h et 21 h aprรจs la fin de la perfusion. Ensuite, la mรฉthode a รฉtรฉ prospectivement รฉvaluรฉe et la prรฉcision de lโestimation รฉtait de 13,4%, 10,8%, et 9,0% pour le modรจle ร un, deux, et trois temps de prรฉlรจvement respectivement. En 1999, Tranchand et al.150 ont รฉvaluรฉ et validรฉ lโestimation des paramรจtres PK de lโรฉtoposide par lโapproche bayรฉsienne ร partir de 3 prรฉlรจvements (ร la fin de la perfusion, 5 h et 24 h aprรจs le dรฉbut de la perfusion). Lโestimation de la clairance a รฉtรฉ associรฉe ร un faible biais (-1,72%) et une bonne prรฉcision (environ 16%).
Ciccolini et al.151 ont รฉvaluรฉ un TDM basรฉ sur une analyse bayรฉsienne pour lโรฉtoposide administrรฉ en perfusion continue pendant 5 jours chez 25 patients (47 cycles). Lโanalyse bayรฉsienne a รฉtรฉ rรฉalisรฉe au jour 2 ร partir de 3 concentrations (1h, 12h et 24 h aprรจs le dรฉbut de la perfusion) et des valeurs de population des paramรจtres obtenus dโune population de rรฉfรฉrence (14 patients sans aucune adaptation de dose). La dose a รฉtรฉ adaptรฉe aux jours 4 et 5 selon les valeurs individuelles de paramรจtres pour atteindre une Css cible. Ils ont montrรฉ que la Css รฉtait dans lโintervalle de ยฑ15% de la Css cible dans 77% des cycles par rapport ร seulement 36% chez la population de rรฉfรฉrence. La comparaison des rรฉsultats cliniques entre les 2 groupes de patients pourrait permettre dโรฉvaluer lโintรฉrรชt du TDM. Malheureusement, elle nโa pas รฉtรฉ effectuรฉe dans cette รฉtude.
Indications
Les indications les plus courantes seront prรฉsentรฉes dans cette partie selon le thรฉsaurus Oncomip (version 2009, 2013, 2014 et 2016) et le thรฉsaurus des chimiothรฉrapies de lโInstitut Claudius-Regaud (Version 2017).
๏ผ Uro-gรฉnital
๏ถ Cancer testiculaire :
o En association avec la blรฉomycine et le cisplatine (protocole BEP), perfusion IV de 100 mg/m2/jour pendant 5 jours tous les 21 jours pendant 3 cycles pour les patients de bon pronostic et 4 cycles pour ceux de pronostic intermรฉdiaire. Ce protocole peut รชtre prรฉcรฉdรฉ par lโadministration du taxol et suivi de celle de lโoxaliplatine au jour 10 (protocole T-BEP-Oxali) pour les patients qui ne rรฉpondent pas suffisamment au 1er cycle de BEP.
o En association avec lโifosfamide et le cisplatine, perfusion IV de 75 mg/m2/jour pendant 5 jours (traitement de 2รจme ligne) tous les 21 jours, protocole VIP.
o En association avec le carboplatine (AUC=6 mg.min/mL), en perfusion IV de 100 mg/m2/jour pendant 5 jours tous les 21 jours.
๏ถ Tumeur germinales mรฉtastatiques rรฉfractaires ou en rechute :
o Intensification Motzer (protocole TICE) : en association avec le carboplatine, perfusion IV (dโune heure) 3 jours de suite pendant 3 cycles prรฉcรฉdรฉs par 2 cycles de paclitaxel et ifosfamide.
๏ผ Pneumologie
๏ถ Cancer du poumon ร petites cellules :
o En association avec le carboplatine (AUC=5 ou 4 mg.min/mL), perfusion IV de 2 heures de 100 ร 120 mg/m2/jour pendant 3 jours tous les 21 jours pendant 3 ร 6 cycles.
๏ผ Hรฉmatologie
๏ถ Lymphome de Hodgkin :
o En association avec le cyclophosphamide, la doxorubicine, la vincristine, la blรฉomycine et la procarbazine, perfusion IV de 200 mg/m2/jour pendant 3 jours tous les 21 jours ; protocole BEACOPP.
๏ถ Lymphomes non-Hodgkinien (lymphomes T, lymphomes digestifs, complication neurologique ou sujets > 75 ans) :
o En association avec le rituximab, le cyclophosphamide, la doxorubicine et en remplacement de la vincristine, perfusion IV de 100 mg/m2 au jour 1 tous les 21 jours ; protocole (R)-CHVP.
๏ถ Lymphomes cรฉrรฉbraux :
o En association avec le rituximab, la vincristine, le mรฉthotrexate et la procarbazine, perfusion IV de 100 mg/m2/jour au jour 1 (+/- jour 3) tous les 28 jours ; protocole R-MPVA +/- VP16.
๏ถ Lymphomes agressifs en rechute
o En association avec le rituximab, le carboplatine (AUC=5 mg.min/mL), lโifosfamide, en perfusion IV de 100mg/m2/jour pendant 3 jours tous les 21 jours ; protocole (R)-ICE.
๏ถ Lymphome de Burkitte :
o En association avec la cytarabine, perfusion IV de 2 heures de 200mg/m2/jour du jour 2 au jour 5 du cycle ; protocole CYVE.
๏ถ Maladie de Castelman :
o En association avec le rituximab, en perfusion IV de 120 mg/mยฒ au jour 1 (+/- jour 2 dans les formes sรฉvรจres) puis 100 mg/m2 per os aux jours 11, 18 et 25 ; protocole R-VP16.
๏ถ Syndrome dโactivation macrophagique :
o En monothรฉrapie, perfusion de 150 mg/m2 pendant 2 jours.
๏ผ Sarcomes
๏ถ Sarcome dโEwing :
o En association avec la vincristine, lโifosfamide, la doxorubicine, perfusion IV de 2 heures de 150 m/m2/jour pendant 3 jours consรฉcutifs tous les 21 jours ; protocole VIDE.
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Table des matiรจres
Revue bibliographique
I. INDIVIDUALISATION DE DOSES DES MEDICAMENTS CYTOTOXIQUES
I.A. Rationnel
I.B. Mรฉthode conventionnelle
I.C. Adaptation a priori de dose basรฉe sur les caractรฉristiques des patients
I.D. Mรฉthode de dose-test
I.E. Suivi thรฉrapeutique pharmacologique (TDM)
I.E.1. Contraintes ร la rรฉalisation du TDM des cytotoxiques
a). Difficultรฉ dโรฉtablir lโintervalle thรฉrapeutique cible
b). Difficultรฉ analytique
c). Schรฉma dโadministration particulier
I.E.2. Stratรฉgie de prรฉlรจvements limitรฉs pour lโestimation de lโAUC
a). Rรฉgression linรฉaire multiple
b). Pharmacocinรฉtique de population et analyse bayรฉsienne
II. PRINCIPE DE PHARMACOCINETIQUE DE POPULATION ET ANALYSE BAYESIENNE
II.A. Approches en deux รฉtapes
II.B. Modรฉlisation non linรฉaire ร effets mixtes
II.B.1. Modรจle de structure
II.B.2. Modรจles statistiques
a). Variabilitรฉ interindividuelle
b). Variabilitรฉ rรฉsiduelle
c). Variabilitรฉ inter-occasion (IOV)
II.B.3. Modรจle de covariables
II.B.4. Expression gรฉnรฉrale du modรจle
II.C. Estimation bayรฉsienne des paramรจtres individuels
II.D. Evaluation dโun modรจle
II.D.1. Evaluation graphique
II.D.2. Prรฉcision des paramรจtres
II.D.3. ยซ Bootstrap ยป
II.D.4. ยซ Visual Predictive check ยป
III. GENERALITES SUR LE CARBOPLATINE
III.A. Prรฉsentation
III.B. Structure chimique et activitรฉ pharmacologique
III.C. Mรฉcanisme dโaction cytotoxique
III.D. Propriรฉtรฉs pharmacocinรฉtiques
III.E. Mรฉthodes analytiques appliquรฉes en pharmacocinรฉtique
III.F. Individualisation de doses
III.G. Indications
IV. GENERALITES SUR LโETOPOSIDE
IV.A. Prรฉsentation
IV.B. Structure
IV.C. Mรฉcanisme dโaction cytotoxique
IV.D. Propriรฉtรฉs pharmacocinรฉtiques
IV.E. Mรฉthodes analytiques appliquรฉes en pharmacocinรฉtique
IV.F. Relation pharmacocinรฉtique-pharmacodynamique
IV.G. Individualisation de doses
IV.H. Indications
Travaux personnels
Objectifs
I. ANALYSES PHARMACOCINETIQUES DU CARBOPLATINE
I.A. Apport du TDM dans la maรฎtrise de lโAUC du carboplatine
I.A.1. Article nยฐ1
I.B. Estimation de la clairance ultrafiltrable ร partir des concentrations plasmatiques totales
I.B.1. Article nยฐ2
I.C. Rรฉsultats complรฉmentaires
I.C.1. Evaluation prospective de lโรฉquation de rรฉgression linรฉaire aux cycles 2 et 3
I.C.2. Comparaison entre diffรฉrentes mรฉthodes dโadaptation de doses
I.C.3. Bรฉnรฉfice du TDM sur la rรฉponse et la toxicitรฉ du protocole TICE
I.D. Discussion
II. ANALYSE PHARMACOGENETIQUE DE LโOTOTOXICITE DU CARBOPLATINE
II.A. Introduction
II.B. Matรฉriels et mรฉthodes
II.B.1. Dรฉtermination du gรฉnotype des patients
II.B.2. Evaluation auditive et dรฉfinition des paramรจtres auditifs
II.B.3. Analyses statistiques
II.C. Rรฉsultats
II.C.1. Description de lโรฉvaluation auditive
II.C.2. Analyses statistiques
II.D. Discussion
III. ANALYSES PHARMACOCINETIQUES ET PHARMACOGENETIQUES DE LโETOPOSIDEย
III.A. Article nยฐ 3
III.B. Discussion
Conclusion gรฉnรฉrale et perspectives
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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