PRINCIPAUX SUBSTANCES CONTENUES DANS LES HUILES VEGETALES

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PRINCIPAUX SUBSTANCES CONTENUES DANS LES HUILES VEGETALES

Vitamines liposolubles (A D K ET E)

Les vitamines sont des substances organiques à faible poids moléculaire, sans valeur énergétique, présentes dans l’alimentation en petite quantité (<1g/j), indispensables à la croissance, à la reproduction et au fonctionnement de l’organisme, qui ne peut pas les synthétiser lui-même. Elles doivent donc être fournies par l’alimentation. Les vitamines liposolubles désignent quatre familles de molécules présentant chacune une activité biologique propre : les vitamines A, D, E et K.
Ce sont des substances essentielles pour l’homme qui les fait entrer dans la catégorie des micronutriments, au même titre que les oligoéléments. En effet, l’observation de signes cliniques morbides sur des groupes d’hommes et d’animaux ayant une alimentation inadéquate a permis de définir les effets biologiques de chaque vitamine. Si les vraies carences restent rares dans les pays industrialisés, des statuts optimaux en vitamines liposolubles semblent prévenir du développement d’un grand nombre pathologies, telles que l’ostéoporose, les maladies oculaires, dégénératives et cardiovasculaires, ainsi que certains cancers [10].

La fonction anti oxydante de la vitamine E

La vitamine E protège in vivo les structures sensibles à l’oxydation : les lipides, essentiellement sous forme condensée (dans les membranes et les lipoprotéines) [11], les bases nucléotidiques des brins d’ADN [12] et des protéines [13]. Dans ce mécanisme de protection, la vitamine E (alpha-TOH) est oxydée sous une forme régénérable, la forme radicalaire chromane-6-oxyle alpha-TO*, par les espèces moléculaires oxydées préalablement formées, par exemple les radicaux acylperoxyle. Ce qui fait l’une des particularités importantes de la vitamine E, c’est la nature physiologiquement régénérable de alpha-TO*[14-15]. La vitamine E est utilisée dans différentes situations : pathologiques (thérapies curatives), environnementales (protection des structures de la peau). Il existe une relation directe entre les supplémentations en vitamine E (dans une gamme allant de moins de 50 mg/j à plus de 1 000 mg/j) et l’enrichissement en vitamine E du plasma, l’enrichissement en vitamine E des LDL et l’augmentation de la protection anti-oxydante des LDL [16].On observe par exemple que, statistiquement, une prise journalière de 200 mg de vitamine E augmente de 80 % la teneur plasmatique en vitamine E, de 60 % la teneur en vitamine E des LDL et d’environ 15 à 30 % la résistance à l’oxydation [16-17-18]. Un apport de 50 mg/j représente approximativement le seuil en deçà duquel la résistance à l’oxydation des LDL n’est pas sensiblement augmentée, alors que la teneur en vitamine E des LDL est augmentée de 20 % [16].Les études effectuées en dehors de toute supplémentation en vitamine E, c’est-à-dire dans des conditions où l’apport de vitamine E est strictement d’origine alimentaire montrent que le taux plasmatique de vitamine E n’est ni corrélé au niveau d’apport [19-20], ni à celui des LDL [21], et que la teneur en vitamine E des LDL n’est pas liée à la résistance à l’oxydation des LDL [22], l’absence de corrélation récemment confirmée sur une population culturellement très différente [23].Ces résultats suggèrent fortement que, dans le cas où une meilleure résistance à l’oxydation des LDL serait recherchée pour prévenir l’athérosclérose, seule la supplémentation en vitamine E à des niveaux d’apport supérieurs (voire largement supérieurs) à 50 mg/j pourrait être efficace.

Rôle de la vitamine k dans le maintien de la résistance osseuse

La vitamine K joue un rôle essentiel dans le maintien de la résistance osseuse par l’activation de la protéine enzymatique, protéine Gla (protéine MGP), un inhibiteur de calcification exprimé dans le tissu vasculaire ainsi que dans l’os et le cartilage. Dans le squelette, cette protéine agit pour prévenir la calcification des vaisseaux sanguins, des tissus mous et des cartilages [24]. Enfin, la protéine S est une autre protéine dépendant de la vitamine K impliquée dans le renouvellement osseux. Elle est sécrétée par les ostéoblastes, mais son rôle reste imparfaitement élucidé.

Rôle de la vitamine D

La prévalence de la maladie atopique (MA) a augmentée dans le monde au cours des dernières décennies, en particulier dans les pays industrialisés. La MA est une maladie inflammatoire chronique de la peau caractérisée par une peau sèche et prurigineuse et une hyper sensibilité immunologique aux allergènes [25]. Le développement de la MA est étroitement associé à des facteurs environnementaux et alimentaires comme le pollen, la poussière domestique, les acariens, certains aliments et les additifs alimentaires [26]. Des études nutritionnelles indiquent que la supplémentation avec les acides gras oméga-3, la vitamine D et la vitamine E sont bénéfiques pour réduire les symptômes de la MA et les preuves croissantes d’épidémiologie et clinique montrent que la carence en vitamine D peut être impliquée dans l’étiologie de la MA [27-28]. Les déséquilibres dans les sous-populations de lymphocytes T auxiliaires (Th1 / Th2) dans l’immunité cellulaire contribuent au développement de la MA, et les infections bactériennes cutanées les plus fréquentes sont associées à la MA. Les sources diététiques les plus courantes de la vitamine D3 (cholecalciferol) sont le flétan, le maquereau, l’anguille, le saumon, le foie de bœuf et les jaunes d’œufs, tandis que les champignons exposés à la lumière du soleil en période de croissance sont riches en vitamine D2 (ergocalciferol) [29]. La référence alimentaire actuelle de la consommation de vitamine D est de 600 UI par jour entre 1 et 70 ans et 800 UI par jour chez les adultes de plus de 70 ans [30]. Les zones géographiques présentant une faible exposition aux rayons ultra-violet (UV) ont une prévalence plus élevée de la MA. La supplémentation orale en vitamine D a eu un effet favorable sur les symptômes de la MA chez les enfants pendant les mois d’hiver [31]. Byremo et al. ont suggéré que le climat influe sur la prévalence de la MA et que la MA est exacerbée chez les adultes et les enfants pendant l’hiver lorsque la vitamine D est sous produite. Les rayons solaires ont également été signalés pour avoir un effet antibactérien contre Staphylococcus aureus colonisé dans la peau [32]. L’apport en vitamine D résulte d’une combinaison de consommation alimentaire et d’exposition au soleil. Mais la forme la plus biologiquement active de la vitamine D, la 1,25-dihydoxyvitamine D3 (1,25 [OH] 2-D3) est produite par hydroxylation de 25-OH -D3 dans le rein. Une étude des taux sériques de 25-OH-D3 et du risque de MA a démontré que les effets cellulaires de la vitamine D sur l’immunité innée et adaptative étaient déclenchés par l’activation enzymatique de la vitamine D [33]. La vitamine D dans le système immunitaire inné a amélioré les défenses antimicrobiennes en induisant l’expression du peptide antimicrobien cathelicidine [34].
Malgré les données probantes à l’appui de l’utilisation de suppléments de vitamine D pour la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, aucune méta-analyse n’ayant fourni de conclusions définitives dans ce domaine n’a été signalée. Le but de cette dernière étude était d’effectuer une revue systématique et une méta-analyse de toutes les études contrôlées de la vitamine D pour traiter la MA afin d’élucider l’efficacité de la vitamine D pour atténuer les symptômes de la MA.

Rôle de la vitamine A

La vitamine A est une vitamine liposoluble qui présente des rôles importants dans différents tissus de l’organisme. Elle est présente sous sa forme active, le rétinol, uniquement dans les aliments d’origine animale, comme les œufs, le fromage ou le beurre mais c’est surtout dans le foie qu’elle est très présente comme dans l’huile de foie de morue ou le foie d’agneau [35].
La vitamine A est dans l’organisme sous d’autres formes : rétinal, acide rétinoïque et rétinyl phosphate.
Elle circule dans notre corps grâce à une protéine de transport la RBP. On estime les besoins en vitamine A à 0,75-0,90 mg par jour (soit environ 5 000 UI par jour) [36].
Une carence en cette vitamine entraîne la cécité crépusculaire (héméralopie), si elle se prononce elle aboutit à une cécité définitive [33].
La vitamine A est impliquée dans le maintien de l’intégrité des surfaces épithéliales, dans l’immunité, la reproduction ou encore dans la croissance et le développement [37]. En dehors de son rôle dans la vision, la vitamine A agit principalement par l’intermédiaire de son métabolite l’acide rétinoïque (AR) qui, en se liant a des récepteurs nucléaires, régule l’expression de gènes dans les tissus cibles.
Il est bien connu que les rétinoïdes, et en particulier l’AR, jouent un rôle capital dans le développement du système nerveux central mais aussi dans le cerveau adulte. Récemment encore, des données provenant de plusieurs études mettent en évidence l’implication de la voie de signalisation des rétinoïdes dans l’étiologie de la maladie d’Alzheimer [38].K Borago oficinalis Maintien de la résistance osseuse

Les acides gras essentielles polyinsaturées

Les acides gras essentielles (AGE) polyinsaturées sont des précurseurs voie métaboliques assez complexes menant à la synthèse de types particuliers de molécules « signaux » appelées prostaglandines (ou PG) [39]. Certaines prostaglandines exercent des fonctions biologiques très diverses (seconds messages d’hormones, métabolisme des os, des muscles et des vaisseaux sanguins) mais d’autres, comme la PGE2, sont nocives car elles sont responsables de l’introduction de processus inflammatoires (rhumatismes, goutte…) et immunosuppresseurs (maladies auto-immunes…) [40].
Il est possible de stimuler la production de bonne PG tout en inhibant la synthèse de la PGE2.
Parmi les deux principaux groupes d’acides gras essentiels, on a aussi cliniquement démontré que les AGE w3 sont très utilisés pour :
– La prévention des maladies cardio-vasculaires (par diminution du risque d’hypertension) ;
– La diminution de la concentration des graisses sanguines ;
– Les patients souffrants de diabète;
– La stimulation de l’activité cérébrale (le cerveau est l’organe qui est le plus riches en AGE w3).
Les AGE des groupes w6 quant à eux sont surtout impliqués dans la réduction du taux sanguin de mauvais cholestérol.
Enfin, la combinaison des deux types d’AGE joue un rôle très important dans la gestion des phénomènes inflammatoires et contribuent à stimuler le système immunitaire.
Les huiles végétales sont en outre très riches en vitamines, et notamment en vitamine A, D, E, et K, dont leur importance a été précédemment démontrée.

Huiles végétales et nutrition

Les huiles végétales riches en acides gras polyinsaturés, dont certains doivent impérativement être fournis par l’alimentation.
Comme pour les lipides saturés (aussi appelés « mauvaises graisses », principalement d’origine animal), les AGE ont une fonction de réserve énergétique et de stockage spécifiques requises pour le bon fonctionnement de l’organisme (structure et métabolisme des membranes de toutes nos cellules, stimulant de l’immunité, action anti-inflammatoire ….)
L’organisme sain assure en général une régulation fine du métabolisme des AGE. Malheureusement, notre alimentation et un mode de vie occidental privilégient beaucoup trop les AGE w6 au détriment w3 [41].
De tels carences et/ou déséquilibre peuvent être à l’origine de nombreuses complications métaboliques et de maladies parfois chroniques et sévères.
Ou trouver les AGE du groupe W3
Les huiles végétales que nous privilégions dans notre alimentation traditionnelle (arachide, tournesol, olive) sont très pauvre en w3, contrairement aux huiles de poissons mais aussi aux huiles végétales telles que celles de rose musquée de colza, de chanvre, de lin ou de noix [42]. Ainsi les huiles d’olives ne contiennent que de 7,7% d’AGE, dont seulement 0,7% du groupe w3. L’huile végétale de rose musquée quant à elle renferme près de 80% d’AGE, avec un rapport w6/w3 de 1/1. Présent dans notre alimentation en quantité nettement insuffisante, il est donc très important d’opter pour l’ingestion d’huiles végétales de première qualité, riches en AGE du groupe w3 et d’équilibre. Ainsi, nos apports en acides gras polyinsaturés pouvant prévenir activement de nombreuses pathologies.
Il est évident pour tous qu’une bonne alimentation est avant tout équilibrée. Il est alors impératif de profiter des éléments contenus dans les huiles végétales afin de satisfaire les besoins en bons lipides et en vitamines.

HUILE DE CAPARA PROCERA : PRINCIPALES OPPORTUNITES

Le genre Carapa, de la famille des meliaceae, a été décrit pour la première fois par Aublet en 1775, dans Neotropics [43]. Celui-ci contient à peu près 27 espèces dont 16 seraient d’origine africaine. Une dernière espèce, le Carapa akuri, de caractéristiques proches du C. procera du Bénin a été retrouvée en Guyane [44]. Les noms des espèces proviennent pour la plupart de leur lieu d’occurrence.
L’arbre de Carapa procera (figure 7) peut atteindre jusqu’à 45 m de hauteur avec un fût court, un tronc droit et cylindrique de diamètre évalué entre 40 et 60 cm[45]. Les premières branches cylindriques sont habituellement obtenues à partir d’une hauteur de 20m . Celles-ci sont pourvues d’écorces grisâtres et lisses sur des jeunes pousses tandis qu’elles sont facilement détachables sur des espèces adultes. Les feuilles terminales sur les branches ont à peu près 80 cm de long avec des folioles de 6-18 cm.
Carapa procera est une espèce présente dans toutes les forêts d’Afrique tropicale au niveau de l’équateur, du rift d’Albertine (Ouganda, Rwanda) à l’Est, jusqu’au Sénégal et au Mali à l’Ouest [46]. Carapa procera est phanérogame appartenant à:
 L’embranchement des Angiospermes,
 Classe des dicotylédones,
 Sous classe des dialypétales,
 Série des disciflores,
 Sous série des Diplostemones,
 Ordre des térébinthales,
 Sous ordre térébinthales,
 Famille meliacées,
 Genre Carapa [47].

Usages et composition biochimique

Ses usages sont multiples et ses axes d’intervention diversifiées tel qu’en thérapie, en cosmétique et divers usages.

En thérapeutique

En Afrique de l’Ouest, l’huile de Carapa procera revêt une importance traditionnelle. Elle est très appréciée par les populations autochtones pour ses propriétés surtout médicinales, insecticides et insectifuges. Elle est particulièrement recommandée en dermatologie pour soigner les douleurs ostéo-articulaires et les piqûres d’insectes, mais aussi pour traiter le cheptel contre les parasites. Au-delà de ces usages traditionnels, un insecticide à base d’huile de carapa mélangé aux huiles de neems (Azadirachta indica) et de Mpeku (Lanneamicro carpa) est dorénavant utilisé au Mali pour le traitement des cultures de coton biologique [48].
Les graines de Carapa procera sont exploitées intensivement dans « Ethnopharmacy Afrique de l’Ouest » pour le traitement de plusieurs pathologies, y compris l’inflammation.
De ces propriétés thérapeutiques, on peut souligner aussi l’activité anti-falciforme des anthocyanines utilisée dans le traitement de la drépanocytose en République démocratique du Congo [49].
La drépanocytose est un trouble sanguin à vie qui se caractérise par des érythrocytes. Ces derniers prennent une forme anormale, rigide et faucille [49-50].Les molécules d’Hb S polymérisent pour former une longue masse intracellulaire cristalline de fibres qui provoquent la déformation de l’érythrocyte en forme de disque biconcave dans une forme de faucille. Les conséquences de ce défaut sont l’anémie hémolytique et les lésions tissulaires provoquées par le blocage des vaisseaux sanguins par les cellules falciformes. Les complications peuvent être graves et comprennent une croissance retardée, des attaques périodiques de douleur et des dysfonctionnements d’organes progressifs menant dans la plupart des cas à une espérance de vie beaucoup réduite [51]. Malheureusement, toutes les thérapies actuellement proposées sont assez coûteuses. Elles ont des facteurs de risque associés à l’utilisation clinique [52-53]. Par conséquent, il existe un besoin pour des traitements plus définis et efficaces pour la maladie. Des extraits de plantes ont été utilisés dans la médecine africaine pendant des décennies pour traiter de diverses affections [54-55].
Au cours d’une enquête ethnobotanique, on a signalé que Carapa procera (connu sous le nom vernaculaire de « touloucouna », nom de Sénégal) est traditionnellement utilisé par les peuples indigènes pour traiter le paludisme (décoction de l’écorce), les vers (décoction des feuilles et des racines) La toux et les affections respiratoires (décoction d’écorce) [56]. Puisque la famille Méliacée présente des propriétés anti-falciforme, on peut donc supposer par chimio taxonomie que Carapa procera pourrait inhiber le falciformation des globules rouges et la formation radicaux oxygénés dans les érythrocytes fœtus.
Pour autant, cette plante n’a pas encore fait l’objet d’études scientifiques pour ses propriétés anti-falciforme.
L’aptitude des extraits méthanoliques, d’anthocyanines et d’acides organiques à présenter de telles propriétés pharmacologiques peut représenter une explication rationnelle de l’utilisation de cette espèce de plante médicinale comme agent antisalissure. La combinaison d’approches ethno-pharmacologiques et chimio taxonomiques nous a permis de détecter l’activité anti-falciforme dans Carapa procera, une espèce végétale non précédemment signalé comme anti-falciforme dans la pharmacopée congolaise. D’autres études impliquant le profil chimique des fractions actives sont en cours.

En cosmétique

L’huile de Carapa est réputée pour calmer les douleurs musculaires, articulaires ou rhumatismes. Elle est aussi utilisée pour traiter de nombreux problèmes de peau, notamment les psoriasis. Elle est traditionnellement appliquée en friction, massage ou encore utilisée pour préparer du savon du fait de son indice de saponification élevé. Très riche en composés insaponifiables actifs, cette huile obtenue de manière artsisanale se révèle être un allié précieux pour les peaux atopiques (psoriasis, eczéma) et les cuirs chevelus [57].

Autres usages

L’huile est également utilisée pour ses propriétés chimiques. Les indigènes l’utilisent comme solvant pour l’extraction des certains colorants naturels avec lesquels ils peignent leur peau. Elle peut également être utilisée pour enduire des meubles en bois ou de petits objets, ce qui les protège des parasites et nourrit le bois. La pulpe des graines est également un bon appât pour pêcher les poissons végétariens des fleuves. En plus de l’utiliser pour s’éclairer (lampe à huile), les habitants de la forêt et les caboclos confectionnent un savon médicinal à partir de l’huile brute, de cendres de bois et des résidus des peaux de cacao [58].

Composition biochimique

Les graines de Carapa sont composées d’environ 74% de chair et 26% de tégument [59]. La chair contient 56% d’huile liquide, d’apparence jaune transparent. Cette huile se solidifie à des températures inférieures à 25°C [60].
Les propriétés anti-inflammatoires de l’huile de Carapa procera seraient dues à la présence des acides gras insaponifiables qui sont solubles dans la fraction insaturée de l’huile. L’alcaloïde limmonoidique appelé andirobine est également impliqué dans les propriétés de l’huile. Sept limmonoides ont été identifiés dans des études physico-chimiques [58].
L’huile fraîche contient environ 9% de glycérine, principalement de l’oléine et de la palmitine [61] (tableau 2).

Détermination de l’indice d’acide ou d’acidité

Définition et principe

Quand il s’agit d’huiles fluides, l’acidité est le pourcentage des acides libres, exprimé en acide oléique. L’indice d’acide (I.A.) correspond à la teneur en acides gras libres contenus dans l’huile. Cette caractéristique rend compte de l’état de dégradation d’une huile dans la mesure où les acides gras libres sont des produits de dégradation et plus particulièrement d’hydrolyse des triglycérides, constituants majoritaires de l’huile. C’est la quantité de KOH en milligrammes nécessaire pour neutraliser l’acidité contenue dans 1 g de corps gras.

Mode opératoire

Dissoudre 5,00 g d’huile dans 25 ml d’un mélange à volume égaux d’éthanol à 96 pour cent et du cyclohexane.
Le solvant (éthanol/cyclohexane) doit être neutralisé au préalable par l’hydroxyde de potassium 0,1 M ou l’hydroxyde de sodium 0,1 M en présence de 0,5 ml de solution de phénolphtaléine
Après dissolution, titrez par l’hydroxyde de potassium 0,1 M ou l’hydroxyde de sodium 0,1 M. Si la préparation a été chauffée pour dissoudre la substance à examiner, maintenez la température à environ 90°C pendant le titrage. Le titrage est terminé lorsque la couleur rose persiste pendant au moins 15s (n mn de réactif titrant).

Expression des résultats

Soit V le volume de solution titrant,
L’indice d’acide est donné par la formule : IA= indice d’acide
V : volume de KOH versé (mL)
PE : prise d’essai (g)
C : concentration de KOH

Interprétation des résultats (indice d’acide)

Une huile de bonne qualité doit présenter une acidité nulle ou faible, on ne saurait tolérer que celle-ci dépasse 2% en acide oleique, correspondant à un indice d’acide d’environ 4 mg d’hydroxyde de potassium / g.

Détermination de l’indice de peroxyde

Définition et principe

On entend par indice de peroxyde d’un corps gras, le nombre de microgrammes d’oxygène actif contenu dans un gramme de produit capable d’oxyder l’iodure de potassium avec libération d’iode. Cet indice permet de prévoir une détérioration ultérieure des qualités organoleptiques de l’huile mais ne renseigne absolument pas sur le passé oxydatif de l’huile. En industrie , c’est durant le raffinage (désodorisation) que sont exclus les composés volatils ou non, responsables des mauvaises odeurs d’une huile et c’est pourquoi un corps gras fraîchement raffiné, en général, a un indice de peroxyde inférieur à 1 meq/kg d’huile. Mais il n’est pas rare de trouver des huiles ayant des indices supérieurs à 10 meq/kg et qui ne présentent pas de défauts sensoriels.

Mode opératoire

Dans une fiole conique de 250ml à bouchon rodé, introduire 5,00 g de la substance à examiner (mg). Ajouter 30 ml d’un mélange de 12 ml de chloroforme et de 18 ml d’acide acétique glacial. Agiter jusqu’à dissolution de l’échantillon et ajoutez 0,5 ml de solution saturée d’iodure de potassium. Agiter pendant exactement 1 mn, puis ajouter 30 ml d’eau. Titrer par le thiosulfate de sodium 0,01 M ajouté lentement, sans cesser d’agiter énergiquement, jusqu’à ce que la coloration jaune ait presque disparu. Ajouter 5 ml de solution d’amidon. Continuez le titrage en agitant énergiquement jusqu’à disparition de la coloration (n1 ml de thiosulfate de sodium 0,01 M). Effectuer un essai à blanc dans les mêmes conditions (n2 ml de thiosulfate de sodium 0.01 M). Le titrage de l’essai à blanc ne doit pas consommer plus de 0,1 ml de thiosulfate de sodium 0,01 M.

Expression des résultats

Soit V le volume de solution titrant, L’indice de peroxyde est donné par la formule IP= IP= indice de peroxyde
V1= volume de thiosulfate versé dans l’essai
V2= volume de thiosulfate versé dans l’essai à blanc
m= prise d’essai en gramme

Interpretation des résultats (péroxyde)

En général, une matière grasse présente un goût de rance lorsque l’indice de peroxyde atteint de 100 à 320, ce qui correspond de 10 à 20 millimolécules de peroxydes /Kg

Etude de stabilité

La stabilité oxydative des huiles dépendra en particulier de leur teneur et de leur composition en acides gras insaturés (AGI). Ainsi, les huiles les plus insaturées seront les moins stables à l’oxydation, et ce d’autant plus que le nombre de doubles liaisons sur les acides gras est élevé. Ainsi, l’huile de tournesol (plus de 85 % d’AGI dont 60 % d’AGPI) sera plus oxydable que l’huile de colza (environ 90 % d’AGI dont 20 à 30 % d’AGPI) ou l’huile de tournesol oléique (environ 90% d’AGI dont moins de 10% d’AGPI). Cette stabilité sera également dépendante de la teneur en tocophérols dans l’huile (dont vitamine E), susceptibles d’exercer une action protectrice anti-oxydante [68].
Pour étudier la stabilité de l’huile de Carapa procera, nous l’avons exposée au soleil, et à l’air libre pendant une durée de trois (03) mois.
Les indices ont été déterminés une fois par mois et comparés aux indices d’une même huile de Carapa procera conservé à 25°C à l’abri de la lumière et pour une même durée.

Conservation des échantillons

La conservation a été fait selon deux méthodes : un échantillon est conservé à l’air libre avec exposition au soleil, et un deuxième à 25°C à l’abri de l’air et de la lumière. (Voir photos)
On détermine les indices à t0 correspondant à la date d’extraction et d’exposition de l’huile. Puis, trois mois après on détermine les indices pour les deux échantillons.
L’évolution des indices au cours du temps devra nous permettre de savoir l’influence des conditions de conservation sur la qualité de l’huile et ainsi donner des propositions et des recommandations concernant la méthode optimale d’extraction, de traitement et de conservation de l’huile d’amande de Carapa procera.

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Table des matières

I DEFINITION ET COMPOSITION DES HUILES37
I.1 Définition d’une huile
I.2 Définition d’une huile végétale
I.2.1 Composition des huiles végétales
I.3 Définition d’une huile animale
I.4 Définition d’une huile minérale
I.5 Autres types d’huiles
I.5.1 Huile moteur
I.5.2 Huile alimentaire
II PRINCIPAUX SUBSTANCES CONTENUES DANS LES HUILES VEGETALES
II.1 Vitamines liposolubles (A D K ET E)
II.1.1 La fonction anti oxydante de la vitamine E
II.1.2 Rôle de la vitamine k dans le maintien de la résistance osseuse
II.1.3 Rôle de la vitamine D
II.1.4 Rôle de la vitamine A
II.2 Les acides gras essentielles polyinsaturées
II.3 Huiles végétales et nutrition
III HUILE DE CAPARA PROCERA : PRINCIPALES OPPORTUNITES
III.1 Usages et composition biochimique
III.1.1 En thérapeutique
III.1.2 En cosmétique
III.1.3 Autres usages
III.1.4 Composition biochimique
III.2 Perspectives de developpement
I Objectif
II MATERIEL ET METHODE
II.1 Matériel
II.1.1 Matière végétale
II.1.2 Matèriel de laboratoire
II.1.3 Réactifs utilisés
II.2 Méthodes
II.2.1 Extraction de l’huile à partir des graines de Carapa procera
II.3 Etude des indices caractéristiques
II.3.1 Détermination de l’indice d’acide ou d’acidité
II.3.2 Détermination de l’indice de peroxyde
II.4 Etude de stabilité
II.5 Conservation des échantillons
III RESULTATS
III.1 Pourcentage de perte par rapport à la noix
III.2 Rendement d’extraction
III.3 Détermination des indices de qualité
III.3.1 Variation de l’indice d’acide des deux types d’échantillons
III.3.2 Variation de l’indice de peroxyde des deux types d’échantillons
IV DISCUSSION

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