PRINCIPAUX ASPECTS SCINTIGRAPHIQUES DE LA THYROÏDE

Le métabolisme de l’iode

     L’iode est le constituant essentiel à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Une thyroïde ≪ normale ≫ en contient environ 10g, principalement sous forme organique puisque moins de 1% se trouve sous forme de iodure I-. L’apport iodé principal est l’alimentation (crustacés et poissons surtout, ou ajouté au sel de table). La quantité recommandée d’iode absorbé par jour dépend de l’âge ou de situations particulières comme la grossesse. Chez l’adulte, l’apport journalier optimal devrait être de 150 μg ; lors d’une grossesse les besoins augmentent à 200 μg/j. L’enfant, lui, devrait absorber entre 70 et 150 μg d’iode par jour. Il existe également une production endogène d’iode, par désiodation périphérique et intra-thyroïdienne des hormones thyroïdiennes. L’iode circule dans le plasma sous forme d’iodure. Et, est majoritairement éliminé par voie urinaire (60%). Le reste est capté au niveau du pole basal des thyrocytes ou par d’autres tissus à un moindre degré (glandes salivaires, muqueuse gastrique, placenta, glandes mammaires, etc).

Les Techniques de dosage

      Les méthodes d’évaluation de la fonction thyroïdienne ne cessent de s’affiner ; les premiers dosages étaient radio-immunologiques. Plus récemment sont apparues l’immunoenzymologie, l’immunochimi-luminescence et l’immunofluorescence, la radio-immunologie reste la méthode de référence. Le principe général de ces dosages consiste à :
– rendre antigénique la molécule à doser ;
– obtenir une liaison antigène-anticorps (mono- ou polyclonal) ;
– marquer l’antigène ou l’anticorps ;
– étudier l’équilibre entre molécules liées et libres, marquées et non marquées, et en déduire la concentration de la molécule à doser.
 Les dosages radio-immunologiques (RIA) :
Dans ces dosages, le marqueur est radioactif. La liaison antigène anticorps se fait sur un nombre de sites limité (méthode par compétition), ou sur un nombre de sites illimité (méthode radio-immunométrique). La méthode radio-immunométrique a une sensibilité supérieure à la méthode par compétition.
o Méthode immunométrique (Fig. 7 a) : Elle utilise deux anticorps reconnaissant deux épitopes de l’antigène à doser. L’anticorps 1 (AC1) accroché (coaté) sur la phase solide (tube) lie l’hormone. Un second AC (AC2) possédant un marqueur détectable (radioactif) se fixe dans un second temps, sur les seuls Ag liés à AC1 (les Ag non liés à AC1 sont éliminés par lavage avant la seconde incubation). Le signal final est proportionnel à la concentration de l’antigène. Pour obtenir une mesure absolue, on se réfère à des sérums tests (Sti) fournis par le fabricant et dont la concentration en Ag est connue. Ces sérums permettent de construire une courbe étalon. Le sérum inconnu (Sx) est mesuré et la concentrat ion inconnue (Cx) déduite par interpolation avec la courbe étalon.
o Méthode par compétition (Figure 7b). : Ce système met en compétition avec un anticorps unique deux antigènes: l’antigène à doser et un antigène analogue (traceur analogue) ajouté en excès et détectable (I125, lumière etc..). Ici, le signal mesuré est inversement proportionnel à la concentration de l’antigène à doser. Comme pour la méthode immunométrique, le fabricant fournit des sérums standard sur une gamme de concentration, permettant de définir une courbe étalon.
 Les autres méthodes : Ils sont fondées sur des réactions immunologiques non isotopiques et ont été proposées. Parmi les plus importantes :
– l’immunoenzymologie : le marqueur est une enzyme.
– La chimiluminescence : un anticorps monoclonal est marqué par un ester d’acridinium luminescent.
– L’enzymochimiluminescence : l’hormone est en compétition avec l’hormone marquée par de la peroxydase, l’oxydation de luminol par la peroxydase s’accompagne d’une émission lumineuse.
– L’immunofluorescence : de l’europium fixé sur l’anticorps et excité par une lumière déterminée émet un rayonnement de fluorescence.
Ces méthodes ne nécessitent pas de manipulation d’isotopes radioactifs et sont d’utilisation facile, utilisables par tous ; certaines sont plus précises que les méthodes isotopiques. Cependant, elles nécessitent de multiples appareils, aucune ne permettant la réalisation de l’ensemble du bilan thyroïdien. Par ailleurs, leur multiplicité elle-même rend plus difficile le contrôle de qualité. Les dosages radio-immunologiques restent donc la méthode de référence.

Eléments de la séméiologie scintigraphique

– L’appréciation des dimensions de la glande ;
– La qualité de la répartition topographique de l’isotope dont découle l’homogénéité ou l’hétérogénéité, de l’imprégnation isotopique, notion concernant plus particulièrement l’hyperplasie multinodulaire.
L’hétérogénéité peut relever de zones hypofixantes, dont la topographie et la superposition éventuelle avec les nodules palpables seront précisées, ou de plages hyperfixantes ;
– Les données topographiques : identification des différentes variétés d’ectopie thyroïdiennes, telles que le prolongement endothoracique ou goitre médiastinal.
 Image thyroïdienne normale : La distribution de l’isotope est homogène. Les deux lobes sont généralement symétriques et réalisent l’aspect classique « en papillon » dont chacun des lobes constitue l’aile, et l’isthme le corps. De nombreuses variantes peuvent s’observer.
 Images thyroïdiennes anormales : Les anomalies scintigraphiques peuvent concerner, les dimensions, la topographie, la tonalité de l’image. La multiplication des incidences peut s’avérer nécessaire pour déceler ou interpréter une anomalie.
– Le nodule thyroïdien : On distingue selon l’aspect du nodule, comparé a celui du reste de la glande (figure 13) :
 le nodule « hypofixant » (dit «froid») qui correspond à une aire d’hypofixation relative allant à l’extrême jusqu’à l’absence totale de fixation ;
 le nodule « isofixant », ne s’individualisent par aucune différence de tonalité par rapport au reste de l’image ;
 et le nodule « chaud », zone d’hyperfixation en regard du nodule, marquée par une densité nettement plus marquée des signaux, allant à l’ extrême jusqu’au nodule « à fixation élective » pour lequel la zone nodulaire est la seule plage de fixation.

Signes cliniques communs à toutes les thyrotoxicoses

      Amaigrissement : Il peut être parfois rapide et important. Il domine au niveau des muscles proximaux. Il dépend essentiellement de la cause de l’hyperthyroïdie. Manifestations cardio-vasculaires: Cliniquement, on note une tachycardie permanente, éventuellement accompagnée de dyspnée au moindre effort et de palpitations. La pression artérielle systolique peut se trouver élevée. La palpation révèlera une hyperpulsatilité des gros vaisseaux. L’auscultation des vaisseaux peut révéler des souffles systoliques, artériels diffus. Sur le plan cardiaque, l’état peut se résumer en un mot : hyperkinétisme. En effet, associés à la tachycardie, on note une augmentation du débit cardiaque, un accroissement de la consommation d’oxygène et une accélération de la vitesse circulatoire avec pour conséquence une baisse de la différence artério-veineuse en oxygène et du taux d’extraction tissulaire de l’oxygène.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPELS ANATOMO-HISTOLOGIQUES DE LA GLANDE THYROÏDE
I-1 Anatomie
I-2 Histologie
II. PHYSIOLOGIE
II-1 Le métabolisme de l’iode
II-2 Biosynthèse des hormones thyroïdiennes
II-2-1 La captation de l’iodure
II-2-2 L’organification (oxydation) de l’iode
II-2-3 synthèse et stockage de la thyroglobuline
II-2-4 la libération des hormones thyroïdiennes
II-3 Distribution et métabolisme des hormones thyroïdiennes
II-4 La régulation de la synthèse des hormones thyroïdiennes
II-4-1 La régulation centrale
II-4-2 Le rôle de l’iode dans la régulation
II-4-3 Les autres modulateurs de l’activité thyroïdienne
II-5 Les rôles des hormones thyroïdiennes
II-5-1 Effets sur les métabolismes
II-5-2 Effets spécifiques au niveau des différents tissus
III. LES MOYENS D’EXPLORATION
III-1 Etude Clinique
III-1-1 L’interrogatoire permet de déterminer
III-1-2 L’examen clinique
III-2 La biologie
III-2-1 Les Techniques de dosage
III-2-2 Bilan fonctionnel
III-2-3 Bilan immunologique
III-2-4 Bilan des cancers thyroïdiens
III-2-5 Dosages divers
III-3 Imagerie
III-3-1 l’Échographie thyroïdienne
III-3-2 La scintigraphie
III-3-3 Radiographie du thorax (de face et de profil)
III-3-4 Scanographie et imagerie par résonance magnétique
III-4 Cytologie thyroïdienne
IV. PATHOLOGIE THYROÏDIENNE
IV-1 Les Hyperthyroïdies
IV-2 Les hypothyroïdies
IV-3 Les thyroïdites
IV-4 Les goitres
IV-5 Les Cancers thyroïdiens
NOTRE ETUDE
V. CONTEXTE
V-1 lieu d étude
V-2 Matériels et méthodes
V-2-1 Equipement du labo chaud
V-2-2 La gamma camera
V-2-3 Patients
V-2-4 Méthodes
VI. RESULTATS
VI-1 selon l’âge
VI-2 selon le sexe
VI-3 selon le motif d’orientation
VI-4 l’aspect scintigraphique
VI-5 Iconographie
VI-5-1 Les images thyroïdiennes normales
VI-5-2 Les images thyroïdiennes anormales
VII. DISCUSSION
VII-1 Du point de vue épidémiologique
VII-2 Du point de vue clinique
VII-3 Sur le plan de l’imagerie
VII-3-1 Les nodules thyroïdiens
VII-3-2 Les goitres
VII-3-3 Aspect scintigraphique normal
VII-3-4 La scintigraphie après traitement chirurgical
VII-3-5 Carte blanche
VIII. CONCLUSION
IX. BIBLIOGRAPHIE

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