Principales préoccupations des adolescents

Principales préoccupations des adolescents

Le choix de traiter de la prévention du suicide des adolescents en milieu scolaire a été dicté par différentes envies. Premièrement, nous voulions approfondir une thématique que nous n’avions pas encore eu l’occassion de traiter durant notre cursus scolaire. Deuxièmement, nous souhaitions mieux comprendre la problématique du suicide à cette période-là de la vie afin de saisir les raisons pour lesquelles cette thématique reste actuellement encore taboue. Selon Duperrex et al. (2012), à ce jour, l’efficacité de la prévention du suicide en milieu scolaire n’est pas prouvée. Deux approches différentes existent : les opposants et les adhérents aux interventions en milieu scolaire. Les adhérents précisent que l’école est l’endroit le plus adéquat pour sensibiliser les adolescents, car ils y passent la plupart de leur temps. Les opposants, au contraire, déclarent que le suicide reste encore trop tabou et craignent qu’en parlant de ce sujet aux adolescents, ceci les incite à passer à l’acte. Ils pensent même que cela pourrait créer un effet de groupe et d’imitation autrement appelé « l’effet Werther ».

Nous avons, par la suite, décidé de nous pencher sur l’infirmière scolaire, dont le rôle et les missions sont encore trop peu connus dans notre pays. Elle dispose de compétences dans le dépistage, l’évaluation et l’orientation des jeunes à risque de suicide. Ce travail va donc nous permettre d’approfondir nos connaissances et nous donner des pistes d’actions sur la prévention du suicide des adolescents par l’infirmière scolaire.

Selon le document Stop Suicide (2012) « le suicide est rarement une recherche de la mort, il vise d’abord la fin d’une souffrance » (p.2). Précédant le suicide, il existe, selon Jeanneret, un certain nombre de crises qui ne sont pas visibles aux yeux de la société. Au premier plan apparaissent les crises régulières, en deuxième plan, les crises avec pensées suicidaires et pour terminer les crises avec menaces de suicide.

Le suicide n’apparaît alors qu’après ces diverses crises et il est considéré comme la pointe de l’iceberg (1982, cité dans Stop Suicide). Selon les chiffres de l’Office fédéral des statistiques (OFS) (2015), « entre 2009 et 2013, en Suisse, en moyenne 133 jeunes de moins de 30 ans ont mis fin à leurs jours chaque année ». Trente-deux d’entre eux avaient moins de 20 ans. L’OFS relève que 80% des suicides sont accomplis par des jeunes hommes dans cette tranche d’âge. Le suicide constitue la deuxième cause de mortalité des personnes âgées entre 15 et 20 ans. En Suisse, environ 5% des adolescents scolarisés ont fait une tentative de suicide contre environ 0.2% en Europe (Duperrex et al., 2012). A la lumière de ces différentes sources, nous nous sommes alors rendues compte que la problématique du suicide est encore plus complexe qu’imaginée. Ces chiffres démontrent également que le suicide des adolescents est une problématique en Suisse et qu’il y a encore de nombreux efforts à fournir au niveau de la prévention du suicide. Notre revue de littérature présentera dans un premier temps l’état des connaissances en abordant les sujets suivants : l’adolescence, la santé psychique à l’adolescence, les facteurs de risque, de protections et de vulnérabilité des adolescents, le processus suicidaire des adolescents, les chiffres suisses, le milieu scolaire et le rôle que l’infirmière scolaire peut jouer dans la santé mentale des jeunes. Dans un deuxième temps, nous développerons notre problématique afin de mettre en évidence la question de recherche précise en déterminant le contexte, la population et les interventions. Dans cette rubrique, nous établierons également l’objectif de ce travail. Dans un troisième temps, nous allons expliquer le cadre de référence qui est l’approche écologique de la prévention du suicide de White et Jodoin (1998) et le modèle de Bronfenbrenner (1979), qui a inspiré cette approche. La méthode arrivera alors dans un quatrième temps. Cette partie démontrera les bases de données sur lesquelles nous nous sommes appuyées pour la recherche de nos études. Les mots MeSH et les mots clefs utilisés seront également explicités. Les résultats de nos études seront ensuite décrits dans un nouveau chapitre. Nous avons décidé de les séparer en cinq thèmes distincts. Ces thèmes sont les suivants : les adolescents : leurs principales préoccupations et les facteurs influençant le risque de suicide ; les compétences et les besoins de l’infirmière scolaire dans la prise en charge du malêtre des adolescents ; le dépistage et évaluation du risque suicidaire en milieu scolaire ; les programmes de prévention ; la recherche d’aide et les ressources. Nous expliquerons également dans ce chapitre comment nous avons procédé pour mettre en évidence ces différents points. Finalement, nous terminerons avec la discussion et la conclusion. La discussion permettra d’interpréter nos résultats à l’aide de notre cadre de référence et de les confronter. Nous exprimerons un regard critique sur notre travail en identifiant nos limites et nous formulerons nos recommandations pour la pratique professionnelle. La conclusion permettra de mettre un point final à notre travail en relevant nos apprentissages effectués au cours de ce travail de Bachelor tant au point de vue professionnel que méthodologique. Les diverses perspectives d’approfondissement du sujet seront également démontrées.

Nous tenons à préciser que tout au long de notre travail, nous avons utilisé les termes « garçons », « filles » et non pas « hommes », « femmes » afin d’être plus en lien avec l’âge de nos sujets de recherche, les adolescents.

Etat des connaissances

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2017) définit l’adolescence comme « la période de croissance et de développement humain qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, entre les âges de 10 et 19 ans ». Coleman (2011) et Kail (2007) définissent la puberté comme une étape de vie compliquée. Cette phase inclut diverses modifications au niveau de l’évolution sexuelle et une activation importante de la croissance chez les jeunes. Celle-ci débute environ 2 ans plus tôt chez les filles que chez les garçons (Coleman, 2011 ; Kail, 2007, cités dans Blaser & Amstad, 2016). Graber, Nichols et Brooks-Gunn (2010) et Mendle, Turkheimer et Emery (2007) précisent encore que « les bouleversements anatomiques, physiologiques et hormonaux » recontrés lors de la puberté peuvent être sources de douleurs physiques. Les changements du corps peuvent également éveiller un mal-être, des insatisfactions et des préoccupations (Graber, Nichols & Brooks-Gunn, 2010 ; Mendle ; Turkheimer & Emery 2007, cités dans Blaser & Amstad, p.60).

Durant cette période de transition, les jeunes se sentent très vulnérables, ils sont dans une phase d’hésitation entre ne plus être un enfant et devenir un adulte (Blaser & Amstad, 2016). Oerter et Dreher (2008) mettent en évidence un nombre important de challenges dans le développement de l’adolescent comme : « se constituer un cercle d’amis, accepter les modifications corporelles liées à la puberté, acquérir les rôles de genre, entretenir des relations plus étroites, intimes, se détacher des parents, prendre des décisions concernant les choix d’une profession » (2008, cité dans Blaser & Amstad, p. 73). Il existe également d’autres défis qui sont le fait de « développer des représentations sur sa vie de couple et la famille, apprendre à se connaître et s’évaluer, développer et défendre ses propres conceptions du monde et attitudes, développer des perspectives d’avenir et des objectifs de vie » (2008, cité dans Blaser & Amstad, p. 73).

Stassen Berger relève que l’importance croissante du groupe de pairs, avec lequels les jeunes passent toujours plus de temps est aussi une caractéristique de l’adolescence (2012, cité dans Blaser & Amstad, 2016). Les jeunes commencent à s’intéresser aux relations amoureuses, à la sexualité et placent l’apparence au centre de leurs préoccupations (Bantuelle & Demeulemeester, 2008).

Un autre enjeu de l’adolescence est l’expérimentation des comportements adultes. Cette période de vie rime avec des apprentissages, des explorations et surtout la recherche de sa propre identité. Les adolescents acquièrent parfois de nouveaux comportements (consommation d’alcool, de drogues, rapports sexuels regrettés) qui peuvent être vus comme risqués à leur âge (Bantuelle & Demeulemeester, 2008). Plaumann, Busse et Walter indiquent que ces comportements à risque peuvent également arriver lors de stress important (2006, cité dans Blaser & Amstad, 2016).

Les enfants et les adolescents ont une perception différente de la santé que les adultes. Pour eux, être en mauvaise santé n’est pas lié au nombre de pathologies mais plutôt à une détérioration de leur bien-être (Bantuelle & Demeulemeester, 2008). L’auto-évaluation des adolescents concernant leur état de santé est donc un critère adéquat pour évaluer leur santé psychique. Ainsi, l’étude HBSC (health behaviour in school-aged children) a reporté en 2016, l’état de santé des élèves de 11 à 15 ans sous forme d’auto-évaluation. Nous avons relevé dans cette étude plusieurs points importants. La majorité des élèves, se considèrent en bonne ou en excellente santé (selon les âges : entre 91,2% et 94,1% pour les garçons et entre 86,9% et 92,8% pour les filles). L’étude s’est aussi penchée sur la satisfaction des jeunes face à la vie. Les résultats revèlent que la satisfaction était de moyenne à très élevée chez la plupart des élèves (selon les âges : entre 90,2% et 92,5% chez les garçons et entre 82,9% et 87,2% chez les filles) (Blaser & Amstad, 2016).

La santé psychique des adolescents, pour sa part, tient compte de multiples facteurs qui sont transmis par les parents, les pairs, l’école et les lieux d’apprentissages (Blaser & Amstad, 2016). D’après Bachmann et al., chez les filles les troubles psychiques sont plus fréquents que chez les garçons. En effet, 15% des filles contre 8% des garçons déclarent avoir eu des symptômes dépressifs allant de modérés à sévères (2015, cité dans Blaser & Amstad). L’étude de Hilti précise que « parmi les jeunes de 15 à 20 ans, près de la moitié des jeunes filles et environ un tiers des jeunes hommes indiquent avoir eu besoin d’aide pour cause de stress et nervosité » (2012, cité dans Blaser & Amstad, p.221). Dans les recherches de Bürli, Amstad, Duetz, Schmucki & Schibli, les troubles psychiques liés à l’adolescence les plus cités sont les troubles anxieux à 10,4%, les troubles antisociaux à 7,5 %, la dépression à 4,4% et les troubles hyperkinétiques (troubles déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) à 4,4% (2015, cité dans Blaser & Amstad). Ihle & Esser relèvent que les jeunes hommes ont plus tendance à développer des troubles hyperkinétiques, antisociaux et des troubles causés par l’abus de substances que les jeunes filles. Celles-ci ont alors plus tendance à développer des troubles liés à l’alimentation, des troubles psychosomatiques, dépressifs et anxieux (2002, cité dans Blaser & Amstad).

Il existe des facteurs protecteurs quant à la santé psychique des adolescents. Ayotte, Fournier et Riberdy (2009) et L’OMS (2005) les mettent en évidence dans leurs écrits. Pour commencer, il y a toutes les ressources personnelles : « une estime de soi positive, des habiletés de gestion du stress, de bons mécanismes de résolution de problèmes, un sentiment d’efficacité personnelle positif, des habiletés cognitives, la capacité à apprendre de ses expériences » (p. 61). Les deux auteurs ajoutent « des habiletés relationnelles (notamment l’aptitude à nouer des amitiés), le fait d’être affectivement lié à d’autres (parents ou autre adulte significatif), le fait d’être populaire auprès des pairs et la perception de soi comme une personne attrayante » comme étant des facteurs protecteurs personnels (Ayotte et al., 2009 ; OMS, 2005, cités dans Blaser & Amstad, 2016, p.61). De plus, Stassen Berger reporte que les bons résultats scolaires et le fait d’avoir des loisirs appréciés sont également des facteurs protecteurs (2012, cité dans Blaser & Amstad,).

D’autres ressources proviennent de l’environnement des jeunes, telles que le soutien social. Un soutien des parents et des proches perçu comme bon peut renforcer leur bien être et donc améliorer leur santé mentale (Colarossi & Eccles, 2003, cité dans Blaser & Amstad, 2016). D’ailleurs, McNeely et Falci (2004), Tomcikova et al., (2011) ont démontré une corrélation entre la consommation de drogues et le manque de soutien des adultes (2011, cité dans Eichenberger & Delgrande Jordan, 2017). Un autre exemple est qu’un soutien familial de bonne qualité peut diminuer l’effet d’une faible estime de soi, qui est un des facteurs de risque dans la suicidalité des adolescents (Sharaf, Thompson, & Walsh, 2009). Quant aux ressources liées à l’école, certaines composantes ont un effet sur le bien-être des élèves. Les auteurs apportent comme exemples une ambiance harmonieuse, un sentiment d’appartenance à l’école, des examens impartiaux et adaptés au niveau scolaire, un climat scolaire agréable simplifiant l’apprentissage (Blaser & Amstad, 2016).

Au contraire, d’autres facteurs peuvent contribuer au mal-être des adolescents. Selon Egles et Collègues (1997), les facteurs de risque reliés à l’émergence de troubles psychiques chez les jeunes sont : « statut socio-économique bas, mère active professionnellement pendant la première année de vie, faible niveau d’éducation des parents, famille nombreuse vivant dans un très petit logement, différence d’âge de plus de 18 mois avec la sœur ou le frère suivant » (cité dans Blaser & Amstad, 2016, p.72). Les auteurs rajoutent les facteurs de risque suivants pouvant aussi mener à un trouble psychique, comme le fait d’avoir une mère célibataire, un père autoritaire, le décès de la mère, des disputes au sein de la famille, des parents ayant des problèmes avec la loi, des maladies psychiatriques ou physiques des parents, un contact insuffisant avec les pairs. (1997, cité dans Blaser & Amstad, 2016).

Approche écologique de la prévention du suicide par White et Jodoin (1998) 

Ce modèle s’inspire du travail de Bronfenbrenner (1978) sur l’approche écologique. L’approche écologique prend en compte les aspects qui améliorent l’évolution de la personne. Cette approche, qui est un modèle d’intervention et d’analyse, se base sur les relations entre les personnes en bonne ou en mauvaise santé et leur environnement social proche ou éloigné (Kerspern, Déchanez, & Scrima, 2017).

Dans le modèle de Bronfenbrenner (1978), les difficultés liées à la santé sont observées comme des problèmes d’adaptations et ne sont, par conséquent, pas associées à une maladie. Il permettra l’évolution des compétences personnelles, collectives et améliorera le développement d’un environnement adapté à la santé de la personne (Kerspern et al., 2017) Cette approche se forme de cinq couches : l’ontosystème, le microsystème, l’exosystème, le macrosystème et le chronosystème, toutes mises en lien les unes avec les autres.

L’ontosystème englobe toutes les « caractéristiques individuelles innées ou acquises, des états, des compétences et des ressources d’un individu ou d’un groupe » (Kerspern et al., 2017, p.15). Dans notre travail, nous pouvons donner l’exemple de l’estime de soi, qui est un facteur personnel de l’adolescent, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Le microsystème comprend les « endroits assidûment fréquentés par la personne qui y expérimente des activités, des rôles, des interactions, lieux dans lesquels l’individu a une participation active et directe » (Kerspern et al., 2017, p.16). Dans notre revue, nous parlons effectivement du contexte scolaire et familial Le mésosystème n’est pas un système en soi mais c’est « l’intersection entre l’onto et le microsystèmes ». Il consiste en « l’ensemble des liens et processus qui prennent place entre différents microsystèmes » (Kerspern et al., 2017, p.19). L’étude de Sharaf et al. (2009) met en lien le soutien familial et l’estime de soi, une corrélation qui est reprise dans notre sujet.

L’exosystème inclut les « lieux non fréquentés par le sujet, dont les activités et décisions influencent ses propres activités et rôles ». Dans plusieurs de nos études, les services de santé auxquels sont adressés les adolescents sont pris en compte (Kerspern et al., 2017, p.18). Le macrosystème contient les « ensembles des croyances, des valeurs, des normes, des idéologies, des comportements valorisés ou pas dans la société » tels que par exemple les comportements à risque, les normes et valeurs des pairs auxquels ils appartiennent (Kerspern et al., 2017, p.19). Finalement, le chronosystème prend en compte le temps en englobant «la connaissance de l’histoire des systèmes qui est essentielle à la compréhension du présent ». Il peut être illustré par l’historique des expériences (Kerspern et al., 2017, p.20). L’analyse d’une situation à l’aide de ce modèle va permettre « de comprendre le comportement actuel d’un individu ou d’une communauté par plusieurs systèmes environnementaux » (Kerspern et al., 2017, p. 13). En conclusion, d’après Kerspern et al. (2017), l’approche de Bronfenbrenner sert à accroître les facteurs protecteurs et les ressources. Il aide à reconnaître les facteurs défavorisants et à diminuer les faiblesses des individus.

Il existe plusieurs paramètres durant la période de l’adolescence, qui rendent les jeunes plus vulnérables à la tentative de suicide et au passage à l’acte. L’approche écologique de White et Jodoin (1998) illustrée ci-dessous démontre que divers facteurs, qui découlent de l’expérience humaine et des conditions sociales, peuvent influencer ce phénomène. Selon ce modèle inspiré de Bronfenbrenner (1978), la personne est au centre de cercles qui représentent la famille, les amis, la culture, la société, la communauté et l’environnement. Le suicide ou les comportements suicidaires semblent découler de ces différents points. Cette approche contient quatre types de facteurs : les facteurs prédisposants, contribuants, précipitants et protecteurs. Les trois premiers facteurs cités ci-dessus augmentent le risque suicidaire tandis que les facteurs de protection le diminuent. Chacun de ces facteurs est séparé en trois couches qui comprennent les facteurs individuels, familiaux et environnementaux. Cependant, les facteurs précipitants dépendent seulement de l’âge de la personne (OIIQ, 2007).

Facteurs prédisposants 

Ils augmentent la vulnérabilité et la fragilité de la personne à risque. Premièrement, nous pouvons citer les différents facteurs individuels, qui sont les tentatives de suicide antérieures, les problèmes de santé mentale et de consommation de substances illicites, les traits de caractère, l’orientation sexuelle, les problèmes de santé au niveau physique et le manque de capacités à régler les problèmes. Deuxièmement, il y a les facteurs familiaux comme des comportements suicidaires ou un suicide dans l’environnement proche de l’individu, les problèmes psychiatriques et de dépendances au sein de la famille, les traumatismes ou l’abandon durant l’enfance, l’exclusion des pairs, les conflits dans le réseau proche ainsi que des difficultés relationnelles dans la famille. Troisièmement, les facteurs environnementaux comprennent, par exemple, le mythe selon lequel le suicide est toléré, les stéréotypes, la société individualiste ou l’absence de lois régissant sur les armes à feux (OIIQ, 2007).

Facteurs contribuants 

Ils se constituent d’événements qui peuvent favoriser le risque de suicide. Leurs facteurs individuels sont les suivants : les consommations excessives de stupéfiants, les idées suicidaires préalables, la solitude, le fait de s’interdire de demander de l’aide et l’aggravation de l’impulsivité. Arrivent ensuite les facteurs familiaux qui englobent le divorce parental, les disputes familiales, le manque de soutien familial, le décès d’un proche et l’accès facile à des moyens pour se suicider. Et finalement, dans les facteurs environnementaux, nous pouvons retrouver des éléments tels que l’indisponibilité des services d’aide lors de situations difficiles, le manque de suivi dans les soins, l’inexistance d’associations sociales et les lois sur les armes à feu (OIIQ, 2007).

Facteurs précipitants 

Ceux-ci peuvent agir comme des facteurs déclencheurs à des comportements suicidaires, ce sont des événements de la vie quotidienne qui peuvent encore faire augmenter la probabilité du passage à l’acte. Chez les adolescents, nous pouvons distinguer les séparations amoureuses, les mauvais résultats scolaires, le harcèlement sous toutes ses formes, les désaccords familliaux et avec les amis comme facteurs précipitants. Les médias y contribuent également en parlant souvent du suicide (OIIQ, 2007).

Facteurs protecteurs 

Mais parmi tous ces facteurs qui augmentent le risque suicidaire, il existe également des facteurs de protection. L’adolescent suicidaire est souvent en perted’espoir et en manque de confiance, il est donc judicieux de les utiliser et de les connaître afin qu’il puisse faire face à ses difficultés. Différents facteurs individuels y jouent un rôle : être capable de rechercher de l’aide, pratiquer des activités plaisantes, se connaître et se faire confiance, être en bonne santé, avoir un sens à sa vie, se sentir en sécurité et apprécié et être capable de se constituer un cercle d’amis. Les facteurs familiaux comprennent les bonnes relations dans la famille, un milieu scolaire favorable, une certaine ouverture des membres de la famille, une famille et des pairs sur qui le jeune peut compter. Les facteurs environnementaux réunissent entre autres les structures d’aide à proximité, la participation à des activités gratifiantes et les programmes de prévention du suicide dans les milieux tels que le milieu scolaire (OIIQ, 2007).

Argumentation du devis de recherche 

Ce travail consiste en une revue de littérature qui permet de recenser des savoirs actuels sur une thématique en relevant également certaines lacunes et des recommandations pour la pratique (Lambelet, 2015). Ainsi, grâce à notre travail, nous mettons en évidence des connaissances au sujet de la prévention du suicide de l’adolescent en y identifiant l’implication de l’infirmière scolaire, ceci dans le but de transférer ces connaissances dans la pratique.

Etapes de réalisation 

Premièrement, après acquisition de notre thématique : « Recensement et efficacité des programmes de prévention du suicide de l’enfant et de l’adolescent », nous avons identifié divers sujets se rapportant à celle-ci : l’adolescence, le suicide et les termes s’y rapportant, la prévention du suicide en milieu scolaire, l’infirmière scolaire, les facteurs protecteurs, les facteurs de risque, l’épidémiologie, la prévention en Suisse. Nous avons ensuite entamé des recherches documentaires sur notre sujet et nous avons lu divers articles, livres, pages Internet afin de nous informer au mieux et de savoir comment cibler notre PICO, explicité ci-dessous.

Après l’élaboration de notre question, nous avons commencé nos recherches d’articles avec nos mots MeSh et mots-clés en utilisant diverses banques de données. Nous avons retenu six articles dont un de devis qualitatif, trois quantitatifs, un mixte et une revue systématique. Par la suite, les articles sélectionnés ont été analysés à l’aide de deux grilles de lecture, une grille de résumé et une critique, selon leur devis (qualitatif ou quantitatif/mixte). Ces grilles sont tirées des travaux de Fortin (2010, 2016) et de Loiselle (2007). La grille de résumé nous permet de synthétiser les éléments importants des études par chapitres (introduction, méthodes, résultats, discussion). La grille critique, elle, permet d’évaluer si l’article est bien structuré et si son contenu est compréhensible.

Pour la suite de l’analyse, nous avons mis en évidence les aspects importants des six grilles de résumé et nous les avons reportés sur des feuilles de couleur par article. Des thèmes principaux ont ensuite été identifiés et les éléments relevés ont été classés selon ceux-ci. Cette démarche nous a permis une analyse plus structurée des résultats et de répondre à la problématique à travers divers thèmes. Une théorie adaptée a ensuite pu être définie et utilisée comme cadre théorique pour mieux interpréter les divers résultats. Finalement, nous avons débuté la rédaction de notre travail.

Banques de données 

Nous avons utilisé les bases de données suivantes : CINAHL complete, PubMed, Google Scholar. Lorsque les études n’étaient pas disponibles en version complètes sur CINAHL complete ou PubMed, nous les avons trouvées en écrivant leur titre dans la barre de recherche de Google Scholar.

Mots MeSH et mots-clés 

Afin de trouver des articles pertinents, nous avons déterminé divers termes MeSH (Medical Subject Headings) ou mots-clés (tableau 1). Ceux-ci ont été traduits à partir de la plateforme Internet Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale).

Conclusion

Cette revue de littérature nous a permis de développer et d’acquérir diverses compétences telles que la recherche d’articles plus précise dans les banques de données, une meilleure structuration de nos textes dans les grilles de résumé et nos résultats. De même, les analyses des études sélectionnées nous ont aidé à approfondir notre regard critique. L’utilisation des banques de données nous paraît à présent plus accessible pour nos prochaines recherches infirmières Dans nos futurs postes d’infirmières, nous serons également amenées à effectuer des recherches selon l’Evidence Base Nursing. C’est pour cela, que les compétences acquises au long de ce travail vont nous être utiles .

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Table des matières

Introduction
Etat des connaissances
Problématique 
Question de recherche
Objectif de recherche
Cadre théorique
Théorie
Approche écologique de la prévention du suicide par White et Jodoin
(1998)
Facteurs prédisposants
Facteurs contribuants
Facteurs précipitants
Facteurs protecteurs
Méthode
Argumentation du devis de recherche
Etapes de réalisation
Mots MeSH et mots-clés
Critères d’inclusion et d’exclusion
Résultats
Critères des études retenues
Adolescents : leurs principales préoccupations et les facteurs influençant
le risque de suicide
Principales préoccupations des adolescents
Facteurs influençant le risque de suicide
Compétences et besoins de l’infirmière scolaire dans la prise en charge
du mal-être des adolescents
Dépistage et évaluation en milieu scolaire
Programmes de prévention
Recherche d’aide et ressources
Discussion 
Forces et faiblesses des articles retenus
Limites
Implications pour la pratique
Conclusion

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