Hydrographie
Ambatovy se trouve dans une région sillonnée de cours d’eau et parsemée de lacs et d’étangs peu ou très profonds dont la présence et la fréquence traduisent celles des dépressions y afférant. En effet, le gisement est situé le long du sommet de la crête d’Ambavalabe. Cette crête constitue une ligne de partage des eaux dans la région. La partie Ouest de la région de la mine se déverse dans le bassin versant de la rivière Mangoro. La partie Est, fait partie des bassins versants des rivières Vohitra e t Rianila. Près de la région du projet, la rivière Mangoro coule vers le Sud avant de tourner vers l’Est et se déverse enfin dans l’Océan Indien. Les eaux de surface de la région de la mine qui s’écoulent vers l’Est atteignent des affluents de la rivière Sahatandra puis la rivière Vohitra. Cette dernière coule vers l’Est et se joint à la rivière Rianila près de la côte Est de Madagascar avant de se jeter dans l’Océan Indien (DYNATEC EIE, 2006). Le Marais de Torotorofotsy, un site RAMSAR, et le marais de Mokaranana se trouvent aussi dans le district de Moramanga et non loin du site Ambatovy-Analamay. D’autres lacs de superficies moins importantes sont localisés dans la commune d’Antaniditra : Ankorahotra, Amparihimarotanana, Amparihitanety et Amparihikakinjafy (DYNATEC EIE, 2006).
Géologie et sol
Le relief d’Ambatovy est tantôt bouclé arrondi tantôt accidenté. La forme, l’aspect et l’importance de ce relief sont fonction de la formation géologique sous-jacente. Le secteur de la mine comprend les reliques d’un plateau situé à une élévation d’environ 1 100 m par rapport au niveau de la mer, soit approximativement 600m plus bas qu’Antananarivo (RASOARANTOMANANA, 2009).
Quatre types de sol sont rencontrés dans le secteur de la mine (DYNATEC EIE, 2006) :
– Les sols à carapaces ferralitiques : observés sur les plateaux topographiques possédant une couche de surface indurée. L’enracinement sur ces sols est difficile à cause de la toxicité suspecte de l’Aluminium et de la phytotoxicité du Nickel et du Cobalt.
– Les sols pisolitiques : relevés à des positions topographiques plus basses que les sols à carapaces ferralitiques. Ce type peut contenir un éventail de concrétions et de cuirasses cassées, selon la position de pente. Une couche d’argile enrichie peut souvent être observée sous l’horizon durci.
– Les sols ferralitiques rouges/jaunes : trouvés aux bas des pentes. Ces sols ont moins de concrétions et ont été classifiés comme ultisols ou oxisols.
– Les sols organiques : repérés dans les dépressions. Ils se forment à partir d’une matière d’origine organique, ils sont acides et ont une faible saturation en base. Ces sols sont classifiés comme des histosols.
Milieu biologique
Ambatovy retient des ressources naturelles considérables. Ces dernières ne sont pas seulement constituées de ressources sous-sols notamment minières mais il est aussi recouvert de forêts naturelles d’une biodiversité élevée tant floristique que faunistique (Cf. Annexe III). Il s’agit d’une mosaïque de massifs forestiers quasi-primaires à perturbés.
Flore et végétation
Le secteur environnant du site de la mine comprend des forêts et des terrains broussailleux intacts et dégradés, des zones très herbacées, des plantations d’Eucalyptus et des rizières dont la présence est associée aux conditions géographiques du secteur concerné. Certains types de végétation présentent un intérêt particulier du point de vue floristique et biologique. La forêt couvre une superficie totale de 18 444 ha (PGF Ambatovy, 2010). Elle contient trois types de formations dont :
– Formation de type zonal qui se repose sur des zones pédologiques argileuses où les espèces sont très variées dans différentes strates. La formation est typique des forêts denses humides de l’Est de moyenne altitude. Les familles de CLUSIACEAE, CUNNONIACEAE, CYATHEACEAE, EUPHORBIACEAE, FLACOURTIACEAE, LAURACEAE, MORACEAE, MYRTACEAE, PANDANACEAE, RUBIACEAE, SARCOLAENACEAE, STERCULIACEAE sont les plus nombreuses.
– Formation de type azonal qui se repose sur sol ferralitique, et est dominée par les végétations buissonnantes sclérophylles dont les familles les plus représentées sont: ASTERACEAE, ERICACEAE, LAURACEAE et SARCOLAENACEAE.
– Formation transitionnelle qui se repose sur des carapaces peu ferralitiques argileuses et dont les familles telles ASTERACEAE, EUPHORBIACEAE, RUBIACEAE et SARCOLAENACEAE sont les plus nombreuses.
Faune
Le secteur minier abrite un niveau élevé de biodiversité avec une grande variété de taxons. Un grand nombre d’espèces présentes font l’objet de préoccupations quant à leur conservation selon UICN (54 espèces) et la CITES (104 espèces). Dans le secteur de la mine, les mesures de biodiversité les plus élevées se retrouvent dans l’habitat de la forêt azonale, en particulier pour le nombre d’espèces, la rareté des habitats et le nombre d’espèces localement endémiques (DYNATEC EIE, 2006). La forêt recèle 12 espèces de lémuriens, 08 espèces d’amphibiens, 21 espèces de reptiles, 115 espèces d’oiseaux incluant les migrateurs, 12 espèces de poissons et 25 espèces de micromammifères (Entreprise HANITRINIALA, 2010).
Milieu social
Milieu humain
Le projet Ambatovy intervient dans trois communes se trouvant dans l’aire de la mine: Ambohibary, Morarano Gare et Andasibe. Il intervient plus particulièrement au niveau de 07 fokontany qui comptent 93 villages au total (MAVOA, 2009). En effet, ces terroirs villageois se situent autour du massif forestier et forment alors une sorte de couronnes avec des milieux physiques et sociaux différents. La population est jeune dans la mesure où la tranche d’âge entre 0 et 35 ans représente 75% de l’effectif total. Par ailleurs, 43% de la population ont moins de 16 ans. Cette valeur est légèrement en dessous de la moyenne nationale (49%) selon l’INSTAT (2010). L’âge moyen du chef de ménage est de 45 ans, dirigeant en moyenne une maisonnée de 5 personnes (SAVAIVO, 2012).
Milieu socio-économique
Les activités économiques des populations sont diversifiées mais leur importance en termes de revenu varie suivant la zone. L’activité principale des ménages ruraux est l’agriculture (84,3%) et à un moindre degré, l’administration et service – sécurité (10,6%), l’élevage (1,3%) et l’artisanat (1,1%) (SAVAIVO, 2012). En général, l’économie de la zone est caractérisée par une économie de subsistance. Les produits agricoles, d’artisanat sont destinés à l’autoconsommation, c’est-à-dire pour honorer leurs besoins alimentaires quotidiens (RAMAHAVALISOA et al., 2009).
Principales menaces et pressions sur la forêt de l’aire de la mine
En dehors des pressions naturelles (cyclones) qui pèsent sur la forêt, des pressions anthropiques sont aussi aperçues (RAMAHAVALISOA et al., 2009). Entre autre, il y a:
– Les coupes illicites : les gens coupent les espèces autochtones et les vendent à des opérateurs locaux pour combler leur déficit budgétaire, et pour faire face à la période de soudure.
– Les cultures sur brûlis : qui constituent une pratique très courante dans la zone, même pour les gens qui habitent les villages longeant la RN 44, situés à 5 – 10 km des forêts. La mise en valeur des savoka ou le « ramarasana » est la plus fréquente.
– La fabrication de charbon : une activité qui s’exerce toute l’année par les gens pour des produits destinés à la vente.
– La chasse : la plupart des habitants pratiquent la chasse et le piégeage des animaux de la forêt, mais la période varie suivant les espèces cibles.
– Les feux : chaque année, les feux de brousse ravagent des ressources naturelles d’une importance socio-économique et scientifique : terrain, faune et flore. Les feux de tavy non contrôlés, sans pare-feu, les feux intentionnels pour l’amélioration des pâturages constituent les causes principales des feux de brousse dans la zone.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1. Cadre géographique et administratif
I.2. Milieu physique
I.2.1. Climat
I.2.2. Hydrographie
I.2.3. Géologie et sol
I.3. Milieu biologique
I.3.1. Flore et végétation
I.3.2. Faune
I.4. Milieu social
I.4.1. Milieu humain
I.4.2. Milieu socio-économique
I.4.3. Principales menaces et pressions sur la forêt de l’aire de la mine
II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
II.1. Contexte et problématique
II.2. Définition des objectifs et hypothèses
II.3. Etudes préliminaires
II.3.1. Revues de l’état des connaissances sur le sujet
II.3.1.1. Investigation bibliographique
II.3.1.2. Consultation des personnes ressources
II.3.1.3. Etude cartographique et reconnaissance sur terrain
II.3.2. Choix des espèces pour l’étude
II.3.2.1. Choix des familles
II.3.2.2. Choix des espèces
II.4. Phase de collecte des données
II.4.1. Inventaire floristique
II.4.1.1. Unités d’échantillonnage
II.4.1.2. Taux de sondage
II.4.1.3. Paramètres relevés pour l’inventaire
II.4.2. Enquête ethnobotanique
II.4.2.1. Approche et démarche
II.4.2.2. Niveaux de collecte de données et échantillonnage
II.4.2.3. Paramètres relevés pour les enquêtes
II.5. Phase de traitement des données
II.5.1. Traitement des données d’inventaire
II.5.1.1. Analyse de la végétation
II.5.1.2. Quantification des fruits et graines
II.5.1.3. Analyse des régénérations naturelles
II.5.2. Traitement des données d’enquête ethnobotanique
II.5.2.1. Traitement statistique multivarié
II.5.2.2. Valeurs d’usages des espèces étudiées
RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. ETAT ACTUEL DE LA FORET D’ETUDE
I.1. Flore de la zone de conservation
I.2. Structure spatiale de la forêt de la zone de conservation
I.3. Régénérations naturelles de la zone de conservation
I.4. Conclusion partielle sur l’état actuel de la zone de conservation
II. PRODUCTIVITE GRAINIERE DE LA ZONE DE CONSERVATION
II.1. Indices de Valeurs d’Importance des espèces
II.2. Densité des pieds semenciers
II.3. Potentialité en matériels forestiers de reproduction
II.3.1. Potentialité fruitière
II.3.1.1. Potentialité fruitière et grainière de la forêt zonale
II.3.1.2. Potentialité fruitière et grainière de la forêt azonale
II.3.1.3. Potentialité fruitière et grainière de la forêt de transition
II.3.2. Potentialité en régénérations naturelles
II.3.2.1. Taux de régénérations naturelles
II.3.2.2. Abondance des régénérations naturelles
II.4. Possibilité de récolte de matériels forestiers de reproduction
II.4.1. Récapitulatif de la potentialité de la zone de conservation
II.4.2. Besoins de la restauration écologique
II.5. Conclusion partielle sur la potentialité grainière de la zone de conservation
III. PRESSIONS ANTHROPIQUES
III.1. Dépendance de la population vis-à-vis de la forêt
III.2. Valeurs d’usage des espèces
III.3. Parties végétales prélevées et modes de prélèvement
III.3.1. Produits non ligneux
III.3.2. Produits ligneux
III.4. Conclusion partielle sur les pressions anthropiques
RECOMMANDATIONS
I. Modalités de récolte
I.1. Collecte de graines
I.1.1. Nombre de sous-population à échantillonner
I.1.2. Taux de fruits à prélever par pied
I.1.3. Techniques de collecte des matériels forestiers de reproduction
I.1.4. Suivi écologique
I.2. Collecte de sauvageons
II. Mesures d’accompagnement
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES