PRINCIPALES MALADIES HEREDITAIRES CANINES ETUDE CLINIQUE

PRINCIPALES MALADIES HEREDITAIRES CANINES ETUDE CLINIQUE

Les différents types d’hérédité

Le phénotype d’un individu se décompose en un grand nombre de caractères qui se regroupent en 3 catégories : Les caractères qualitatifs : ils se définissent par une qualité, ils subissent une variation discontinue (les individus se rangent en classes distinctes sans intermédiaires). Par exemple, la couleur du pelage chez le Terre-Neuve : chien noir ou chien marron. Les caractères quantitatifs : ils se définissent par une quantité ou une mesure, ils subissent une variation continue (dans une population il existe tous les intermédiaires entre les valeurs extrêmes).

Par exemple, la mesure de la pression artérielle. Les caractères méristiques (ou à seuil) : ils se définissent par une quantité ou une mesure mais subissent une variation discontinue ( ex : taille de la portée) [100]. Les caractères qualitatifs sont régis la plupart du temps par un seul gène, parfois deux. Les caractères dirigés par des gènes uniques ou monogéniques sont également désignés par le terme de caractères mendéliens, du nom de Grégor Mendel qui a découvert au XIXème siècle plusieurs principes essentiels de la génétique. Deux principes essentiels sont nés des travaux de Mendel. Le premier est le principe de ségrégation, qui stipule que les organismes à reproduction sexuée possèdent des gènes sous forme de paires, et que seul un membre de cette paire est transmis à la descendance. Le principe de l’assortiment indépendant de Mendel a été sa seconde contribution essentielle à la génétique. Ce principe stipule que les gènes situés sur des loci différents sont transmis de manière indépendante [213]. Il existe deux cas :

– le cas où les gènes sont portés par les autosomes (on parle d’hérédité autosomique)

– le cas où les gènes sont portés par les chromosomes sexuels.

L’hérédité des caractères quantitatifs quant à elle procède à la fois d’effets génétiques et d’effets de l’environnement. Le terme milieu ou environnement regroupe un grand nombre de facteurs (par exemple, tous les éléments de la ration alimentaire qui peuvent agir sur un caractère, tous les paramètres de l’ambiance, l’éducation par la mère et par le propriétaire et tous ceux que l’on ne connaît pas). Les effets génétiques sont régis par un très grand nombre de gènes, chacun d’entre eux ayant un effet faible sur le caractère considéré et ne pouvant par conséquent pas être individualisé. Ces gènes s’appellent des polygènes. La part des effets du milieu et des effets génétiques est très variable selon les caractères quantitatifs, certains subissent presque exclusivement l’effet du milieu (conditions d’élevage), d’autres sont liés surtout à des effets génétiques avec tous les intermédiaires.

Pour la plupart des caractères quantitatifs exploités dans l’élevage canin, les conditions de milieu expliquent plus de 50 pour cent de la variation totale [100]. La grande majorité des maladies génétiques sont provoquées par des anomalies survenant dans le génome nucléaire. Cependant, un nombre réduit de maladies proviennent de mutations mitochondriales. Chaque cellule contient plusieurs centaines de mitochondries, ou plus, dans son cytoplasme. Les mitochondries possèdent leurs propres molécules d’ADN (ADNmt=génome mitochondrial). Dans la mesure où il est situé dans le cytoplasme des mitochondries, l’ADNmt est hérité exclusivement par l’intermédiaire de la lignée maternelle. Les mâles héritent de leur ARNmt par leur mère, cependant, ils ne le transmettent pas à leur descendance dans la mesure où les spermatozoïdes ne contiennent qu’un faible nombre de molécules d’ADNmt, qui ne sont pas incorporés à l’embryon en développement. Souvent l’anomalie génétique n’est pas présente dans toutes, mais une partie seulement, des mitochondries transmises à la génération suivante, alors selon le taux de mitochondries mutées, le nombre d’individus atteints dans les portées et l’expressivité (degré d’atteinte des chiens) varient.

Données récentes de génétique canine

Les travaux sur la génétique canine, utilisant les méhodes de la génétique moléculaire, ont débuté il y a une dizaine d’années avec la publication de caryotypes du génome canin et sa standardisation, ainsi que les premières cartographies de son génome. Les premières cartes, c’est à dire la localisation de marqueurs et de gènes sur les chromosomes, ont été des cartes génétiques produites simultanément par un groupe américain et un groupe européen en 1977 [133] [339]. La communauté scientifique canine avait produit en juin 2002 un « livre blanc » à l’intention du National Institute of Health (NIH) en faveur d’une analyse de la séquence du génome canin [269]. Depuis l’accumulation des connaissances sur le génome canin a été démultiplié grâce à un fort investissement du NIH qui, outre le financement de la construction d’une carte à haute résolution a financé un séquençage intégral du génome canin.

Le génome séquencé par le Whitehead Institute (Cambridge, MA, USA) est celui d’un Boxer femelle sélectionné pour son très fort taux d’homozygotie, de façon à réduire le plus possible les problèmes d’assemblage des quelques 35 millions de séquences produites[191]. Une deuxième version d’assemblage de ces séquences est désormais disponible dans les banques de données sur le site (http://genome.ucsc.edu/) et l’annotation des gènes canins est en cours [242]. La mise à disposition de cette séquence va permettre la mise en évidence accélérée des causes génétiques de maladies et des caractères spécifiques chez le Chien, pour le Chien lui-même mais aussi pour la génétique médicale humaine [10]. Grâce aux nouvelles données de séquence et en parallèle de celles-ci, une analyse de la diversité génétique a été entreprise par la réalisation d’un million de lectures aléatoires supplémentaires sur 13 échantillons provenant de neuf chiens de races différentes, quatre loups et un coyote.

Ce travail a permis d’identifier près de deux millions de sites génétiques polymorphes qui, ajoutés à ceux déjà identifiés lors du premier fournissent une ressource incomparable [221] [242]. La majorité du génome canin est composé d’ADN non codant fait majoritairement de séquences répétitives. Comme dans les autres espèces mammifères ces séquences répétitives comprennent différentes parties sous-classifiées en satellite, minisatellite, microsatellite, SINE (en anglais Short Inerspersed repetitive DNA Elements) et LINE (en anglais Long Interspersed repetitive DNA Elements) notamment. Ces séquences peuvent être utilisées pour le développement de cartes génétiques, l’identification des individus et les tests de filiation ainsi que pour la compréhension de la domestication du Chien à partir du Loup (grâce notamment à l’ADNmitochondrial) [317].

Les LINEs sont une catégorie importante des séquences répétitives dans la plupart des génomes de mammifères et sont présents à hauteur de 10exp4 copies par génome haploïde. Un élément LINE complet est long de plus de 5 kb. Des insertions ou des délétions de LINEs peuvent perturber l’expression ou la fonction d’un gène et conduire à une maladie génétique [317]. Les SINEs (en anglais Short Interspersed DNA repetitive Elements) sont les séquences répétitives les plus fréquentes chez le Chien et sont composées en moyenne de 130 à 150 pb. On estime qu’il y a approximativement 400 000 copies d’un élément SINE dans le génome haploïde d’un Chien [23]. Un grand nombre de maladies génétiques canines sont dues aux SINEs. C’est par exemple le cas de la myopathie centronucléaire du Labrador Retriever, de la narcolepsie chez le Dobermann ou encore de la surdité et de la microphtalmie associées à la couleur Merle [280].

Le séquençage du génome canin et les ressources génomiques associées à ce séquençage ont révolutionné l’étude de l’évolution, de la structure et de la génétique de l’espèce canine. L’analyse de la diversité génétique de l’espèce canine, incluant l’utilisation de procédés anciens ainsi que celle de nouveaux marqueurs moléculaires, a montré que cette espèce est la plus ancienne espèce domestiquée et qu’elle a reçu des contributions génétiques de différentes populations de loups gris [275]. Le developement récent de races bien distinctes durant les 100 dernières années ainsi que le peu de croisements inter-races sont à l’origine de structures génétiques bien établies de telle sorte que pratiquement chaque race canine représente un pool génétique bien distinct.

Les SNP (en anglais Single Nucleotide Polymorphism) constituent la forme la plus fréquente de variations génétiques dans le génome canin. C’est un type de polymorphisme de l’ADN dans lequel deux chromosomes diffèrent sur un segment donné par une seule paire de bases. Les SNP sont stables, très abondants et distribués dans tout le génome. Ces variations sont associées à la diversité entre populations ou individus, à la différence de sensibilité à des maladies et à la réponse individuelle aux médicaments. Le developpement des puces à SNP a démontré que le génome canin est hautement variable et caractérisé par un taux élevé de LD (en anglais Linkage Desequilibrium ou association non-aléatoire de gènes à différents locci) [275].

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
1ère PARTIE – RAPPELS DE GENETIQUE ET BASES DE TRAVAIL
A. QUELQUES RAPPELS DE GENETIQUE
1. Gènes, génome, génotype et phénotype
2. Les différents types d’hérédité
3. Les modes de transmission des maladies génétiques mendéliennes
B. BASES DE TRAVAIL
1. Classification et choix des maladies étudiées
2. Données récentes de génétique canine
C. LES BASES ETHNOLOGIQUES
2èmePARTIE
– PRINCIPALES MALADIES HEREDITAIRES CANINES ETUDE CLINIQUE
– RACES PREDISPOSEES
A. OS ET ARTICULATIONS
1. Nanisme endo-chondrodystrophique
2. L’ostéopathie crânio-mandibulaire
3. Hémivertèbres
4. Syndrome de Wobbler
5. Hernie discale
6. Les dysplasies du coude
7. La dysplasie coxo-fémorale
8. La maladie de Legg-Perthes-Calvé
9. La luxation médiale de la rotule
B. SYSTEME NERVEUX-MUSCLES
1. L’abiotrophie cérébelleuse de l’American Staff
2. La dégénérescence cérébelleuse
3. L’hypoplasie cérébelleuse
4. Quadriplégie et amblyopie
5. Les lipofuscinoses céroïdes neuronales
6. La gangliosidose GM2
7. La gangliosidose GM1
8. La glycogénose de type Ia
9. La glycogénose de type IIIa
10. La glycogénose de type VII
11. La leucodystrophie à cellules globoïdes
12. La fucosidose
13. La mucopolysaccharidose IIIA
14. La mucopolysaccharidose VII
15. L’épilepsie essentielle
16. L’hydrocéphalie congénitale
17. La narcolepsie
18. L’acidurie L-2-hydroxyglutarique
19. La polyneuropathie du Léonberg
20. La myotonie congénitale
21. La myopathie centronucléaire
22. La dystrophie musculaire liée au sexe
23. La myasthénie congénitale
C. ORGANES DES SENS (YEUX-OREILLES
1. Kératite superficielle chronique
2. Dystrophie cornéenne stromale
3. Dystrophie épithéliale cornéenne
4. Albinisme oculaire
5. Syndrome Merle
6. Persistance de la membrane pupillaire
7. La cataracte héréditaire congénitale
8. La cataracte héréditaire post-natale
9. La luxation héréditaire du cristallin
10. L’anomalie de l’oeil du Colley
11. Les glaucomes
12. Les dysplasies rétiniennes
13. Atrophie rétinienne progressive et dystrophie de l’épithelium pigmentaire
14. L’atrophie rétinienne progressive
15. La surdité congénitale
D. DERMATOLOGIE
1. L’épidermolyse bulleuse jonctionnelle du Braque Allemand
2. L’épidermolyse bulleuse dystophique
3. Alopécies et hypotrichoses congénitales
4. Alopécie des robes diluées et dysplasie folliculaire des poils noirs
5. Dysplasie ectodermique liée à l’X
6. Séborrhées primaires héréditaires
7. Syndrome dermatite atopique
8. Les ichtyoses
9. L’adénite sébacée granulomateuse
10. Le syndrome comédoneux du Schnauzer nain
11. La parakératose folliculaire congénitale du Rottweiler
12. La parakératose nasale du Labrador Retriever
13. Les kératodermies naso-plantaires héréditaires
14. La dermatite lichénoïde psoriasiforme
15. La dermatomyosite familiale canine
E. CARDIOLOGIE
1. La cardiomyopathie dilatée
2. Communication interventriculaire
3. L’endocardiose mitrale
4. Persistance du 4ème arc aortique droit
5. Persistance du canal artériel
6. La sténose pulmonaire
7. La sténose sous-aortique
8. La tétralogie de Fallot
F. HEMATOLOGIE
1. L’hémophilie A
2. L’hémophilie B
3. La thrombasthénie de Glanzmann type
1 4. Déficit en pyruvate kinase
5. La maladie de Von Willebrand
G. GLANDES ENDOCRINES ET METABOLISME
1. Diabète sucré juvénile
2. Hypothyroïdie héréditaire congénitale
3. Sensibilité à l’ivermectine
H. SYSTEME URINAIRE
1. Urolithiases à urates
2. Cystinurie
3. Les néphropathies familiales
4. L’ectopie urétérale
I. TRACTUS DIGESTIF
1. Mégaoesophage idiopathique congénital
2. L’atrophie pancréatique juvénile
3. L’hépatite chronique progressive
4. La malabsorption de la vitamine B12
J. APPAREIL RESPIRATOIRE
1. Le collapsus trachéal
2. Les maladies bulleuses et kystiques
3. La paralysie laryngée
4. Le syndrome obstructif des voies respiratoires supérieures
K. CAVITE BUCCALE – DENTS
1. Fente palatine et bec de lièvre
L. IMMUNOLOGIE 1. Acrodermatite létale du Bull Terrier
2. Le déficit immunitaire combiné sévère
3. Le lupus érythémateux disséminé
4. Le déficit en complément C3
5. Le déficit d’adhérence leucocytaire
M. APPAREIL REPRODUCTEUR
1. L’ectopie testiculaire
3ème PARTIE – DIAGNOSTIC ET GESTION DES AFFECTIONS HÉRÉDITAIRES CANINES
A. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE DIAGNOSTIC ET LA GESTION DES AFFECTIONS HÉRÉDITAIRES
1. Diagnostic
2. Gestion des affections héréditaires
B. DIAGNOSTIC ET RECOMMANDATIONS RACE PAR RACE
1. Airedale Terrier
2. Akita inu
3. American Bulldog
4. American Staffordshire Terrier
5. Barzoï 6. Basenji
7. Basset Artésien normand
8. Basset Bleu de Gascogne
9. Basset fauve de Bretagne
10. Basset Hound
11. Beagle
12. Bearded Collie
13. Beauceron
14. Bedlington Terrier
15. Berger Allemand
16. Berger Australien
17. Berger Belge Groenendael
18. Berger Belge Tervueren
19. Berger des Pyrénées
20. Berger des Shetland
21. Berger Picard
22. Bichon frisé 23. Bichon Maltais
24. Bobtail
25. Border Collie
26. Border Terrier
27. Boston Terrier
28. Bouledogue Français
29. Bouvier Bernois
30. Bouvier des Flandres
31. Boxer
32. Braque Allemand
33. Braque Hongrois
34. Braque de Weimar
35. Briard
36. Bulldog
37. Bull Mastiff
38. Bull Terrier
39. Cairn Terrier
40. Caniche
41. Carlin
42. Cavalier King Charles
43. Chesapeake Bay Retriever
44. Chien Chinois à crête
45. Chien d’eau Portugais
46. Chien d’ours de Carélie
47. Chien nu Mexicain
48. Chien nu du Pérou
49. Chihuahua
50. Chow-chow
51. Cocker
52. Colley
53. Coton de Tuléar
54. Curly Coated Retriever
55. Dalmatien
56. Doberman
57. Dogue Allemand
58. Dogue Argentin
59. Dogue de Bordeaux
60. Elkhound Norvégien
61. Epagneul Breton
62. Epagneul japonais
63. Epagneul King Charles
64. Epagneul Papillon
65. Epagneul Tibétain
66. Flat Coated Retriever
67. Foxhound
68. Fox terrier
69. Golden retriever
70. Greyhound
71. Griffon bruxellois
72. Husky Sibérien
73. Irish Terrier
74. Irish Water Spaniel
75. Irish Wolfhound
76. Jack Russel Terrier
77. Keeshound
78. Kerry Blue Terrier
79. Komondor
80. Kuvasz
81. Labrador Retriever
82. Lakeland Terrier
83. Léonberg
84. Lévrier Afghan
85. Lhassa Apso
86. Loulou de Poméranie
87. Malamute d’Alaska
88. Manchester Terrier
89. Mastiff
90. Mâtin de Naples
91. Montagne des Pyrénées
92. Norfolk Terrier
93. Norwich Terrier
94. Pékinois
95. Pinscher nain
96. Pointer
97. Rhodesian Ridgeback
98. Rottweiler
99. Saint-Bernard
100. Saint-Hubert
101. Saluki
102. Samoyède
103. Shipperke
104. Schnauzer
105. Scottish Terrier
106. Sealyham Terrier
107. Setter Anglais
108. Setter Gordon
109. Setter Irlandais
110. Shar pei
111. Shiba inu
112. Shih Tzu
113. Silky Terrier
114. Skye Terrier
115. Soft Coated Wheaten Terrier
116. Spitz
117. Springer Spaniel
118. Springer Welsh
119. Staffordshie Bull Terrier
120. Teckel
121. Terre-Neuve
122. Terrier Tibétain
123. Welsh Corgi
124. Welsh Terrier
125. West Highland White Terrier
126. Whippet
127. Yorkshire Terrier
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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