Principales maladies aviaires dans les élevages avicoles de la région de Dakar (2006 à 2011)

Elevage semi-industriel

Les élevages semi industriels sont les plus récents et ils ont connu une extension considérable ces dernières années. Ces élevages supposent l’adoptionpar les responsables d’un certain nombre de techniques, d’un matériel animal plus élaboré qu’en élevage traditionnel qui concernent :
– le matériel génétique (utilisation de poussins d’un jour issus de reproducteurs sélectionnés) ;
– les objectifs et les modes d’élevage (élevage rationnel et rentabilité) ;
– la protection sanitaire et médicale (hygiène et soins) l’alimentation (utilisation d’aliments complets) ;
-le conditionnement et la commercialisation des produits (emballage et réfrigération).
Ces élevages en dehors de l’utilisation de poussins d’un jour, peuvent bénéficier suivant les cas de plusieurs ou de la totalité de ces améliorations. On peut même dire que parmi les élevages améliorés il n’y a qu’une ligne de démarcation théorique entre les élevages semi-industriels proprement dits et les élevages les plus modernes. Ces élevages dont la taille varie en gros entre 50 à 400 poulets de chair par mois, sont la plupart du temps entre les mains d’autochtones salariés de la fonction publique ou dans la fonction privée, mais on rencontre aussi de petits élevages.

Caractéristiques de l’aviculture moderne

L’aviculture moderne utilise des races ou souches améliorées, ces dernières reçoivent un aliment de qualité et en quantité précise. En outre, elles bénéficient d’une protection sanitaire et leurs logements sont aussi bien contrôlés.
En 2001, l’effectif total de volaille (race locale et améliorée) est passé à 25.658.000 sujets contre 24.495.000 sujets en 2000 soit une hausse de 4,7 %.
L’élevage traditionnel est estimé à 19.542.683 sujets et l’élevage moderne à 6.115.317 sujets en 2001 (SENEGAL, MAE, 2001). L’évolution des effectifs de volailles au Sénégal est caractérisée par une croissance progressive de la production locale (SENEGAL, ME, CNA, 2006).

Origine des poussins

Dans le cadre de la prévention de l’influenza aviaire hautement pathogène, les importations de poussins ont été suspendues et les poussins sontproduits localement. Ainsi, d’après le tableau II, la totalité des productions des poussins est d’origine locale.

Organisation de la production

La filière avicole est l’une des rares filières agroalimentaires où il existe une structure professionnelle relativement bien organisée. Deux fédérations coexistent : l’Union Nationale des Acteurs de la Filière Avicole (UNAFA) qui représente les gros producteurs tandis que la Fédération des Acteurs de la Filière Avicole (FAFA) est le porte-parole des petits éleveurs.
L’aviculture moderne est un secteur organisé dans lequel interviennent divers acteurs : les sélectionneurs, les accouveurs, les éleveurs de reproducteurs, les producteurs, les provendiers et les encadreurs.
Le rôle de chacun de ces acteurs est capital pour le bon fonctionnement du secteur.

Les accouveurs et éleveurs de reproducteurs

Les éleveurs de reproducteurs font l’élevage des souches sélectionnées dans le but de produire des œufs fécondés dont l’incubation donnera des poussins d’un jour destinés aux producteurs d’œufs de consommation ou de poulets de chair.
Le rôle des accouveurs se limite à l’incubation artificielle d’œufs fécondés importés de l’étranger ou achetés auprès des éleveurs de reproducteurs locaux afin de fournir des poussins d’un jour aux producteurs. C’est le cas de la Société de Distribution du Matériel Avicole (SEDIMA), de la Compagnie Africaine de Maraîchage d’Aviculture et d’Arboriculture Fruitière (CAMAF), du Complexe Avicole de Mbao (CAM), Aviculture Sénégalaise (AVISEN), la Nouvelle Minoterie Africaine (NMA) etc.

Circuits de commercialisation d’œufs et de poulets de chair

Le marché de volailles de chair fait intervenir un certain nombre d’acteurs. Certains éleveurs qui possèdent de grands effectifs, certains éleveurs amateurs et quelques petits éleveurs ont une clientèle connue et fidèle avec laquelle un accord tacite semble être passé. Pour ces clients identifiés, les poulets sont généralement livrés tués et vidés et parfois emballés. Une autre part importante du marché de poulet de chair est détenue par les petits et moyens éleveurs qui n’ont souvent pas de débouchés sûrs mais qui comptent sur les banabanas (revendeurs) pour écouler leur production, généralement vendue à l’état vif. Les éleveurs qui ont normalement des clients fixes peuvent avoir également recours aux banabanas en cas de défection de leur clientèle.
Les banabanas sont des acheteurs – revendeurs, généralement des baolbaol (originaires de la région de Diourbel), saloum-saloum (originaires des régions de Kaolack et Fatick), qui connaissent bien le marché. Ils possèdent parfois des informateurs. Ils achètent les poulets et/ou les œufs dans les fermes au prix de gros et les revendent dans des marchés où ils se retrouvent en groupe (par affinité, ou venant de la même contrée). Les poulets qu’ils vendent vivants sont maintenus dans des cages de fortune; ils reçoivent de l’eau et un peu d’aliment essentiellement composé de son de mil ou de riz de qualité médiocre.
Les œufs sont exposés dans des alvéoles à l’air libre. Quelquefois, les marchands ambulants se promènent avec des alvéoles d’œufs qu’ils présentent aux consommateurs. Selon des enquêtes, le cycle de renouvellement de stocks dépasse rarement une semaine ; en moyenne, il est de trois jours. Les informations provenant du CNA, ainsi que les observations et enquêtes auprès des banabanas, montrent que ces derniers sont sans doute ceux qui conservent la plus grande marge des transactions, surtout sur les poulets de chair. Cette marge est estimée entre 75 à 150 Francs CFA par sujet et entre 15 à 25 Francs CFA par œuf. Ces revendeurs subissent parfois des pertes sévères, avec une mortalité élevée provoquée par des coups de chaleur, des maladies qui étaient latentes, le stress des mauvaises conditions d’élevage, ou des accidents qui entraînentbeaucoup de casses d’œufs.
Les hôtels et les supermarchés ont généralement des fournisseurs déterminés (certains éleveurs, très souvent de grands éleveurs) avec qui ils ont passé un accord tacite le plus souvent ou parfois un accord écrit. Les hôtels et les supermarchés exigent de nombreuses conditions à remplir sur le poids du poulet (ils ont une clientèle multiple dont les choix de consommation varient), son âge et sur sa présentation (généralement tués et vidés, et de préférence sous emballage). Ils sont également exigeants pour les œufs (bonne présentation, absence de tâches de sang ou de souillures sur la coquille, œufs frais pondus dans la journée). Selon certains éleveurs, ces clients imposent des conditions parfois draconiennes mais sont de bons payeurs.
Les grandes structures qui servent des repas collectifs à des effectifs importants (universités, camps militaires, hôpitaux…), sont également des clients acheteurs de poulets de chair ou d’œufs de consommation. Ils sont un peu moins exigeants sur le poids et l’âge, la livraison peut se faire en vrac et le conditionnement n’est pas obligatoire sauf pour certains clients. Ils s’adressent aux grands et moyens éleveurs. Le marché est établi selon les relations du chargé des achats de ces structures. Cependant, les éleveurs les considèrent comme des mauvais payeurs avec souvent du retard.
Les revendeurs de carcasses de poulets dans les marchés et les restaurateurs ou gargotiers sont des clients qui achètent des quantités plus ou moins importantes de poulets de chair vivants. Ils achètent également des œufs.
Cette catégorie de clients se procure rarement les produits avicoles chez les éleveurs, le plus souvent ils se ravitaillent auprès des banabanas les plus proches de leurs lieux d’exercice. Ils payent généralement au comptant.
Le consommateur, dernier maillon de la chaîne, est représenté par la ménagère qui achète le poulet soit vivant chez le banabanas, soit sous forme de carcasse au marché chez le revendeur, chez l’éleveur qui a une cantine de venteà domicile, ou encore au supermarché.

PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES

Maladies bactériennes

Salmonellose

La salmonellose des volailles, anciennement dénommée paratyphose, est essentiellement définie comme la maladie causée par l’infection par des salmonelles autres que le sérovar Gallinarum-Pullorum(agent de la typhose-pullorose) (GANIER, 2005).
La salmonellose concerne la plupart des espèces animales, dont la poule (Gallus gallus), la dinde (Meleagridis gallopavo) et les autres oiseaux, et l’Homme.
Selon VILLATE (2001), les bactéries responsables de la salmonellose sont des entérobactéries appartenant au genre Salmonella, espèce Entericaet sous-espèce I (spp Enterica), regroupant plus de 2000 sérovars. Les sérovars les plus importants chez la poule et la dinde, compte tenu de la fréquence des cas de TIAC chez l’Homme) sont Enteritidis, Typhimurium,Hadar, Virchowet Infantis.
La durée d’incubation est mal définie et peut varier entre 24 et 48 h minimum.
Le développement de la maladie cliniquement exprimée succède à la colonisation du tractus digestif, mais reste rare par rapport à la proportion importante des sujets infectés.
Les symptômes sont non spécifiques et similaires quel que soit le sérovar, ils sont observés essentiellement sur les poussins et les dindonneaux de moins de 15 jours mais sont rares sur les oiseaux de plus de 4 semaines.
La morbidité et la mortalité sont habituellement inférieures à 20% dans les lots affectés, mais peuvent exceptionnellement approcher 100%.
Le contrôle systématique et régulier des élevages fondé sur l’étude bactériologique de prélèvements réalisés sur un nombre significatif de sujets (analyses de fientes, étude de carcasses à l’abattoir) et l’environnement (contrôles d’ambiance : murs, fonds de cages, eau d’abreuvoir…) en mettant l’accent notamment sur les établissements en amont de la filière chair (producteurs d’œufs à couver) et les poules pondeuses.
En cas de foyer, l’élimination de la totalité du troupeau infecté et la destruction des œufs associés à une désinfection des locaux et matériel contaminés et un vide sanitaire sont souvent le seul moyen de permettre d’éliminer l’infection. Le traitement de l’ensemble du lot, est souvent illusoire et ne permet pas l’éradication de l’infection. Il est interdit en France, en cas de suspicion d’une infection de la poule ou de la dinde par des sérovars visés par la réglementation, afin de ne pas interférer avec les opérations de contrôle bactériologique.
Concernant la prophylaxie médicale, des vaccins à agents inactivés et modifiés contre S. Enteritidis et S.Typhimuriumont été développés chez la poule. Ilspermettent de réduire, sans les supprimer, la multiplication de S. Enteritidiset S.Typhimuriumdans le tractus digestif et le risque de localisation de salmonelles.

Colibacillose

Les colibacilloses sont sans doute les infections bactériennes les plus fréquentes et les plus importantes en pathologie aviaire. Elles peuvent entrainer de la mortalité, des baisses de performance et des saisies à l’abattoir. Contrairement aux infections des mammifères, les colibacilloses aviaires prennent des formes générales, avec une voie d’entrée respiratoire ou génitale.
La voie d’entrée principale de l’agent pathogène est le tractus respiratoire, via l’inhalation de particules de poussière contaminées par des Escherichia coli(E. coli) excrétées du tractus digestif d’animaux sains. Les intestins sont, en effet, le réservoir le plus important des E. coli pathogènes aviaires ou APEC. Après une première multiplication au niveau du tractus respiratoire supérieur, les bactériescolonisent les voies respiratoires profondes à savoir les sacs aériens et les poumons.
Dans une troisième étape, la bactérie atteint le sang et colonise les organes internes comme le cœur, le foie et la rate (JORDAN et PATTISSO, 1996). Même si lacolibacillose est plus souvent considérée comme une infection secondaire (NAKAMURA et al., 1992), à l’exception de l’infection de la m embrane vitelline, elle est responsable de pertes économiques majeures dans les élevages avicoles et représente une importante cause de saisie à l’abattoir (ELFADIL etal., 1996).
La plupart des colibacilloses sont des surinfections, à la suite d’infections virales ou bactériennes (mycoplasmes respiratoires notamment).
L’agent étiologique de la colibacillose est la bactérie Escherichia coli. Il s’agit d’une bactérie Gram-, non sporulée, de la famille des Enterobacteriaceae. Cette bactérie est le plus souvent mobile. Elle est caractérisée par les antigènes O (somatique), H (flagellaire), F (pilus) et K (capsulaire), qui permettent d’identifier plusieurssérotypes. Chez les oiseaux, les sérotypes « considérés comme pathogènes » sont O1K1, O2K1 et O78K80. De nouveaux sérotypes pathogènes (non typables) sont en émergence. La bactérie est sensible aux désinfectants usuels.
Le pouvoir pathogène des E. coli repose sur leur propriété à coloniser l’appareil respiratoire, leur résistance au système immunitaire, leur aptitude à se multiplier dans un contexte de carence en fer, et leur capacité à produire des effets cytotoxiques. Plusieurs facteurs de virulence potentiels sont identifiés chez les E. coli aviaires : adhésines de fimbriae, protéine à activité hémagglutinante, système aérobactine de captation du fer, antigène capsulaire polysaccharidique, résistance au pouvoir bactéricide du sérum, toxines et cytotoxines.
Les manifestations cliniques de la maladie sont caractérisées par :
9 des formes localisées avec une mortalité variable. Elles se caractérisent par :
x Une omphalite et une infection du sac vitellin : on note une mortalité variable.
L’ombilic est œdémateux et enflammé, avec présence de croûtes. Le sac vitellin est mal résorbé, avec une paroi opacifiée et congestionnée, un contenu verdâtre à jaunâtre. Une aérosacculite et une péricardite sont quelquefois associées à ce tableau.
x Une cellulite : On observe un œdème et de l’exsudat caséeux sous-cutané, dans la région abdominale ventrale et notamment sous les cuisses. L’oiseau n’exprime aucun signe clinique, mais sa carcasse est saisie à l’abattoir, ce qui peut occasionner des pertes économiques majeures.
Certains sujets présentent une tête enflée. C’est une forme de cellulite localisée au niveau de la tête, qui commence en région périorbitaire.
9 des formes génitales marquées par une salpingite et une ovarite. On observe un exsudat caséeux parfois lamellaire dans l’oviducte, souvent associé à une ponte intra-abdominale. La colibacillose vénérienne de la dinde est souvent mortelle.
On observe une vaginite caséo-nécrotique, une péritonite, une ponte abdominale et un prolapsus cloacal et intestinal.
On peut noter une entérite. Les intestins, surtout les caeca, sont pâles et dilatés par un contenu liquide.
9 Dans les formes respiratoires, les oiseaux sont indolents et anorexiques. Ils présentent des symptômes respiratoires non spécifiques : râles, toux, éternuements, jetage, sinusite. Au niveau lésionnel, on observe des lésions d’inflammation des séreuses viscérales : péricardite, périhépatite, aérosacculite, plus ou moins exsudatives.
9 Dans la forme systémique aiguë ou colisepticémie, on constate une morbidité et une mortalité variables. Les lésions sont non exsudatives. Le foie est hypertrophié, avec quelques zones de dégénérescence. La rate est hypertrophiée avec des points de nécrose. On observe des lésions inflammatoires multiples : péricardite, périhépatite, aérosacculite, pneumonie, infection du sac vitellin, arthrite, ostéomyélite, ténosynovite, etc…
9 Les formes chroniques font apparaitre différentes formes de lésions : méningite, endophtalmite, arthrite, ostéomyélite, ténosynovite, abcès du diverticule de Meckel.
La maladie de Hjärre (ou coligranulomatose) est une forme particulière de colibacillose. Elle est caractérisée par l’apparition des masses ou nodules blanchâtres dans plusieurs organes (le long des intestins, dans le mésentère, dans le foie), sauf dans la rate. On observe aussi des cylindres caséeux dans les caeca (ne pas confondre avec l’histomonose ou une coccidiose caecale). La mortalité peut être élevée.
Le traitement est basé sur une antibiothérapie. L’antibiogramme est nécessaire du fait des nombreuses antibiorésistances observées sur les isolats de terrain. Si le choix est possible, il est préférable d’utiliser des molécules comme les quinolones par voie orale (acide nalixidique, acide oxolinique, fluméquine, enrofloxacine), les lincosamides par voie orale, les aminosides par voie parentérale, les bétalactamines par voie orale, les tétracyclines (VILLATE, 2001).
Il est à noter que certains antibiotiques, comme les aminosides, la colistine, la spectinomycine ou la framycétine, ne franchissent par la barrière intestinale. Ils sont donc inactifs s’ils sont administrés par voie orale sur les colibacilloses systémiques.
La prévention sanitaire est fondée sur la maitrise des facteurs de risque, l’alimentation et les conditions environnementales, la qualité de l’eau, plus globalement le respect des règles de biosécurité. On peut aussi administrer aux poussins d’1 jour des flores probiotiques (définies) ou des flores digestives normales (non définies) de sujets adultes, sur le même principe que la prévention des contaminations salmonelliques.
La prévention médicale peut également faire appel à des vaccins inactivés administrés aux reproducteurs, pour protéger les jeunes poussins avec les anticorps d’origine maternelle(VILLATE, 2001).

Coryza infectieux

Le coryza infectieux est une maladie bactérienne, affectant le système respiratoire supérieur. Elle est caractérisée par une inflammation aiguë de l’appareil respiratoire supérieure. Son impact semble faible aujourd’hui et est surtout économique, enrelation avec les baisses de performance. On la rencontre plus régulièrement dans les régions chaudes.
L’agent étiologique est Avibacterium paragallinarumancienne ment appelé Haemophilusparagallinarum. Il s’agit d’un coccobacille Gram-, en forme de bâtonnet, de 0.4-0.8 µm sur 1-3 µm. Il est non mobile et non sporulée.
On distingue 3 sérotypes (A, B et C), ainsi que de nombreuses souches.
Il s’agit d’une bactérie fragile, qui ne survit pas longtemps dans le milieu extérieur.
Elle est inactivée à température ambiante en 24h, par une solution de formol (0.25% à 6°C) en 24h. Par contre, elle résiste bien aux basses températures.
Sa culture est favorisée par la présence de CO2 et nécessite certains facteurs de croissance (NADH notamment).
La bactérie infecte l’hôte par les voies respiratoires supérieures et adhère aux muqueuses. Elle se développe et génère des lésions par destruction des épithéliums nasaux, sinusaux et trachéaux.
L’incubation de la maladie dure 3 à 8 jours. Sauf complication, les signes cliniques durent souvent 1 à 2 semaines. La morbidité dans un lot atteint est élevée, mais lamortalité est généralement faible.
D’après GORDON (1979), le principal symptôme est un écoulement nasal, séreux puis muqueux ; les animaux sont souvent abattus et leur consommation baisse. Ils présentent des difficultés respiratoires (râles). Les oiseaux secouent la tête et sont sensibles à la palpation. On trouve des têtes enflées, des éternuements, de la conjonctivite, des crêtes enflées (surtout chez les mâles). Dans certains cas, on retrouve l’association tête enflée-arthrites.
D’autres signes sont moins fréquents comme la diarrhée et la chute de ponte (de 10 à 40%).
Les lésions sont surtout respiratoires et localisées à la tête. On observe de la rhinite aiguë, de la conjonctivite, de la sinusite catarrhale infra-orbitaire. On peut aussi identifier des lésions de cellulite. Quelquefois, les lésions sont plus profondes (surtout lors de surinfections): pneumonie, aérosacculite. A l’observation microscopique, on observe une dégénérescence cellulaire, une hyperplasie de l’épithélium muqueux et glandulaire e t une infiltration de la lamina propria par des neutrophiles. Dans les sinus infra orbitaires, on note une infiltration diffuse par des cellules lymphoïdes.
Le traitement est basé sur l’antibiothérapie et utilise souvent l’érythromycine, la gentamicine, la spectinomycine, la tétracycline et les associations sulfamidetriméthoprime. L’intervention doit avoir lieu le plus tôt possible. Le traitement n’assure qu’une guérison clinique, des rechutes sont possibles.
Il n’existe pas de vaccins disponibles en France mais ils sont disponibles dans certains pays. La prophylaxie repose donc sur des mesures de biosécurité et surl’élimination des oiseaux malades.

Maladie respiratoire chronique (MRC)

Elle est essentiellement due à Mycoplasma gallisepticum mais celui-ci est souvent associé à d’autres agents bactériens et viraux.
Elle se caractérise sur le plan clinique par une forme oculo-nasale avec apparition de la toux et des râles respiratoires et, une forme profonde avec une baisse de la croissance chez les poulets et une chute de ponte chez les pondeuses. Sur le plan lésionnel, on a une inflammation catarrhale des voies respiratoires supérieures, suivie d’une inflammation fibrineuse des sacs aériens (aérosaculites) avec péricardite (DUCK, 1973). Le traitement préconise la spiramycine et la tylosine.

Choléra aviaire ou pasteurellose aviaire

C’est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, très contagieuse qui frappe pratiquement toutes les volailles. Elle est due à Pasteurella multocida et se manifeste cliniquement par de brusques mortalités (2 à 3 jours), des œdèmes de la crête et des barbillons et de la diarrhée. Il est difficile à traiter et souvent le traitement est inefficace. Les mortalités peuvent atteindre 90% (PARENT et al., 1989).
La prophylaxie sanitaire est difficile à mettre en place. Elle consiste à éliminer les sources potentielles de P. multocida (oiseaux malades ou convalescents, rats, autres oiseaux,…), à prévenir la contamination des aliments et de l’eau de boisson, à éviter les mélanges d’espèces et d’âges.
La prophylaxie médicale consiste en la chimioprévention et/ou la vaccination. La chimioprévention peut être conseillée dans les élevages atteints de manière récurrente. La vaccination repose sur l’utilisation de vaccins à agent inactivé. On peut utiliser des vaccins commerciaux comprenant les valences les plus répandues, ou des autovaccins(VILLATE, 2001).

Maladies virales

Maladie de Newcastle

La maladie de Newcastle, ou pseudo-peste aviaire, est une maladie virale hautement contagieuse qui peut affecter un grand nombre d’espèces aviaires et causer des pertes économiques importantes dans de nombreux pays. L’agent responsable est appelé virus de la maladie de Newcastle ou paramyxovirus aviaire de type-I (Avian paramyxovirus type 1, APMV-I). Elle se traduit par une septicémie hémorragique et provoque 90 à 100 % de mortalités parmi les oiseaux atteints, et touche la volaille en toute saison (BULDGEN etal., 1996). Une étude menée par M’BAU (1994) a montré une prévalence de 61% dans lesélevages avicoles de la région de Dakar. L’impact économique de la maladie de
Newcastle est énorme et ne doit pas uniquement être mesuré en termes de pertes commerciales directes (mortalités). En termes de santé publique, parallèlement à sa contribution à la malnutrition, la maladie est considérée comme une anthropozoonose mineure. La transmission à l’homme est anecdotique et se traduit par une infection oculaire, telle qu’une conjonctivite, des paupières œdémateuses et des larmoiements. Des maux de tête et de la fièvre sont parfois observés, accompagnés ou non de conjonctivite (CAPUA et al.,2004). La transmission du virus se fait par l’œuf ou par contact direct.
Il n’y a pas de traitement.
Le contrôle de la maladie s’appuie sur des mesures de prévention aux frontières, à des méthodes sanitaires au niveau des élevages (hygiène), à l’abattage des foyers atteints, la destruction des cadavres, la désinfection des bâtiments et du matériel (soude à 2%, formol à 2%), la destruction de la litière et à l’interdiction de la zone contaminée.
Les mesures médicales consistent en la vaccination avec des vaccins à virus vivant et des vaccins à virus inactivé (Lasota, HB1, Ulster 2C) (vaccin Newcastle HB1à 1jour, rappel souche HB1ou Lasota à 21 jours pour les chairs et le vaccin Beaudelette ou Lasota à 18 semaines pour les pondeuses.

Variole aviaire

La variole aviaire est une maladie due à un virus à ADN appartenant au genre Avipoxvirusde la famille des Poxviridae (TRIPATHY et al.,1970 ; SINGH et TRIPATHY, 2000). Selon les zones géographiques, son importance est variable en fonction des conditions climatiques, des méthodes d’élevage, des pratiques d’hygiène ainsi que des pratiques vaccinales. Elle est à l’origine de chutes de ponte ou de retards de croissance chez les oiseaux.
La variole est une maladie faiblement contagieuse affectant les poulets et les dindes.
La forme cutanée (variole sèche) est caractérisée par des lésions prolifératives qui vont de nodules de petite taille à des verrues situées sur la peau de la crête, des barbillons ainsi que des autres zones non emplumées. Dans la forme diphtérique (variole humide), des nodules blancs opaques légèrement proéminents se développent sur les muqueuses. Leur taille augmente rapidement jusqu’à confluer en une membrane diphtérique jaunâtre. Les lésions siègent sur les muqueuses de la cavité buccale, de l’œsophage, du larynx et de la trachée. Le taux de mortalité est plus élevé dans le cas de la forme diphtérique que dans la forme cutanée, approchant dans certains cas 50 % (TRIPATHY et REED, 1997), en particulier chez les jeunes animaux.
La prophylaxie sanitaire sera basée sur l’amélioration de l’hygiène et la lutte contre les insectes.
Dans la prophylaxie médicale, l’immunité active est de nature mixte, cellulaire et humorale. On dispose de vaccins à virus vivants atténués, préparés à partir de poxvirus du poulet. L’administration se fait selon la méthode « wing-web », ou transfixion de la membrane alaire avec une aiguille préalablement trempée dans le vaccin. Les pondeuses et reproducteurs subissent une vaccination entre 9 et 14 semaines. Les dindes reçoivent 2 vaccinations : vers la 12-14 ème semaine et vers la 22-24 ème semaine.

Bronchite infectieuse

La bronchite infectieuse est une maladie virale affectant la poule, plus particulièrement les poules pondeuses et les poussins. Elle est due à un Coronavirus.
Elle est caractérisée sur le plan clinique par des signes généraux de fièvre, d’apathie et d’anorexie associés aux signes respiratoires. Les principales pertes économiques sont surtout liées à une faible conversion alimentaire, aux condamnations à l’abattoir, à une mortalité due aux agents pathogènes secondaires tels que E. coli, M. gallisepticum et enfin aux pertes chez les pondeuses suite à la chute de ponte ou aux déclassements des œufs (VENNE et SILIM, 1992).
L’infection naturelle de cette maladie est décrite chez les poulets et les faisans qui sont les seuls hôtes du virus. La Bronchite infectieuse est une infection virale aiguë, hautement contagieuse des poulets de tous âges ayant des effets néfastes sur la qualité et la production des œufs, et se caractérise par une dépression élevée pendant la période de croissance en particulier dans les poules pondeuses (CAVANAGH et al., 1997). Dans un élevage, la maladie évolue sous une forme clinique aiguë en 48 heures chez les sujets de moins de six semaines. La morbidité est proche de 100%. La mortalité est souvent faible (sauf pour lasouche à tropisme rénal).

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Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES DE L’AVICULTURE DANS LA REGION DE DAKAR 
1.1. PRESENTATION DE LA REGION DE DAKAR
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Relief
1.1.3. Climat
1.1.3.1. Les vents dominants
1.1.3.2. La pluviométrie
1.1.3.3. Température
1.1.3.4. L’hygrométrie
1.1.4. Milieu humain
1.2. ELEVAGE AVICOLE DANS LA REGION DE DAKAR
1.2.1. TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE PRODUCTION
1.2.1.1. Système traditionnel
1.2.1.2. Le système moderne
1.2.1.2.1. Evolution des effectifs de volailles mis en élevage
1.2.1.2.2. Caractéristiques de l’aviculture moderne
1.2.1.2.3. Origine des poussins
1.2.1.2.4. Différents types de production
1.2.1.2.4.1. Production de viande de volaille
1.2.1.2.4.2. Production d’œufs de consommation
1.2.1.2.5. Organisation de la production
1.2.1.2.6. Circuits de commercialisation d’œufs et de poulets de chair
1.2.1.2.7. Niveaux de consommation d’œufs et de poulets de chair au Sénégal
1.3. CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE L’AVICULTURE
1.3.1. Contraintes zootechniques
1.3.2. Contraintes technico-économiques
1.3.3. Contraintes sanitaires
CHAPITRE 2 : PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES 
2.1. Maladies bactériennes
2.1.1. Salmonellose
2.1.2. Colibacillose
2.1.3. Coryza infectieux
2.1.4. Maladie respiratoire chronique (MRC)
2.1.5. Cholera aviaire ou pasteurellose aviaire
2.2. Maladies virales
2.2.1. Maladie de Newcastle
2.2.2. Variole aviaire
2.2.3. Bronchite infectieuse
2.2.4. Laryngo trachéite infectieuse
2.2.5. Maladie de Gumboro ou bursite infectieuse
2.2.6. Encéphalomyélite infectieuse
2.3. Maladies tumorales
2.3.1. Leucoses aviaires
2.3.2. Maladie de Marek
2.4. Maladies parasitaires
2.4.1. Ectoparasitoses
2.4.2. Endoparasitoses
2.4.2.1. Helminthoses
2.4.2.2. Coccidiose
2.5. Maladies d’origine nutritionnelle
DEUXIEME PARTIE: PRINCIPALES MALADIES AVIAIRES DANS LES ELEVAGES AVICOLES DE LA REGION DE DAKAR (2006 à 2011)
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 
1.1. Présentation de la zone d’étude
1.1.1. Données générales sur la zone d’étude
1.1.1.1. Situation géographique
1.1.1.2. Situation démographique
1.1.1.3. Situation économique
1.1.2. Présentation de la zone d’étude proprement dite
1.2. Matériel
1.2.1. Exploitations avicoles
1.2.2. Fiches d’enquêtes
1.2.3. Matériel d’enregistrement et d’analyse des données
1.3. Méthodes d’étude
1.3.1. Elaboration des questionnaires
1.3.2. Déroulement de l’enquête
1.3.2.1. Echantillonnage
1.3.2.2. Administration des questionnaires sur le terrain
1.3.2.3. Exploitation des résultats d’analyse de laboratoires
1.3.3. Enregistrement et analyse des données
CHAPITRE II : RESULTATS
2. 1. Résultats des enquêtes sur le terrain
2.1.1. Caractéristiques des élevages
2.1.1.1. Répartition des fermes enquêtées en fonction de la zone d’étude
2.1.1.2. Niveau d’expérience des éleveurs
2.1.1.3. Répartition des élevages en fonction du nombre de sujets par bande
2.1.1.4. Répartition des élevages en fonction des spéculations
2.1.1.5. Les sources d’approvisionnement en poussins
2.1.2. Pratiques des mesures de biosécurité
2.1.3. Principales pathologies aviaires rapportées sur le terrain
2.1.3.1. Résultats globaux
2.1.3.2. Fréquence des principales pathologies aviaires selon le type de production
2.1.3.2.1. Poules pondeuses
2.1.3.2.2. Poulets de chair
2.1.3.3. Fréquences des pathologies aviaires rencontrées selon l’âge des poulets
2.1.3.3.1. Poulets de chair
2.1.3.3.2. Poules pondeuses
2.1.3.4. Fréquences des principales pathologies aviaires selon les zones d’investigation
2.2. Résultats des enquêtes aux laboratoires de diagnostic
2.2.1. Laboratoire de pathologie aviaire de l’ISRA
2.2.2. Laboratoire de bactériologie de l’EISMV
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
3.1. Discussion
3.1.1. La méthodologie
3.1.2. Les résultats
3.1.2.1. Les résultats du terrain
3.1.2.1.1. Identification de la ferme et du propriétaire
3.1.2.1.2. Mesures de biosécurité
3.1.2.1.3. Maladies aviaires rencontrées dans la zone des Niayes
3.1.2.1.3.1. Résultats globaux
3.2. Recommandations
3.2.1. A l’endroit des autorités étatiques
3.2.2. A l’endroit des vétérinaires
3.2.2. A l’endroit des éleveurs
CONCLUSION GENERALE 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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