PRINCIPALES AFFECTIONS ORTHOPÉDIQUES

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LE CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DALAL JAMM

Le Centre Hospitalier National Dalal Jamm (CHNDJ) est l’une des dernières nées des structures sanitaires du système de santé du Sénégal (Fig. 3). Le système de santé du Sénégal se présente sous forme d’une pyramide de trois niveaux.

Niveau central : le ministère de la santé

Il regroupe outre le cabinet du ministre, le secrétariat général, les directions et leurs services rattachés.

Niveau intermédiaire : la région médicale

Le Sénégal compte 14 régions médicales. La région médicale dont l’aire d’intervention correspond à celle de la région administrative, assure la coordination, la supervision, l’inspection et le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région. Elle organise la collaboration technique entre les structures régionales de santé et les assiste dans leur tâche d’administration, de gestion et de planification.
Le CHNDJ, hôpital de niveau 3 qui, en dehors des soins hospitaliers de qualité qui y sont administrés quotidiennement, a pour vocation l’enseignement, la recherche médicale et la formation des étudiants en médecine et des médecins en spécialisation. Il s’agit d’une structure sanitaire de référence qui se situe au niveau intermédiaire de la pyramide sanitaire du Sénégal. Le Centre Hospitalier National Dalal Jamm (CHNDJ) est situé à la périphérie de la ville de Dakar, dans le département de Guédiawaye, dans la commune d’arrondissement de Golf Sud. Créé en 2011, il est construit sur un terrain de 10 hectares avec un bâtiment principal bâti sur une surface de 26 750 m2.
Il a été inauguré le 22 juillet 2016 par le Président de la République. Il s’agit d’un hôpital universitaire ayant une capacité d’accueil actuelle de 300 lits pouvant atteindre 500 lits. Le CHNDJ a pour principal mission de permettre aux citoyens quelque soient leur pouvoir d’achat et leur niveau de vie, d’accéder à des soins de qualité et créer un environnement de travail propice à la recherche et à l’enseignement. Il est constitué de :
– 4 services de Médecine (Médecine interne-Rhumatologie, Néphrologie, Cardiologie, Hématologie Clinique) ;
– 4 services de Chirurgie (Chirurgie viscérale, Orthopédie-Traumatologie, Oncologie chirurgicale et Urologie-Andrologie) ;
– un pôle mère-enfant avec un service de Gynécologie-Obstétrique et un service de Pédiatrie.
– des services transversaux : Anesthésie-Réanimation, Urgences et Tri, Radiothérapie, les services d’aide au diagnostic constitués des Laboratoires et de l’Imagerie et un service de Consultations Externes avec des consultations prestataires spécialisées (Neurologie, Pneumologie, Dermatologie, Odonto-stomatologie, ORL, Ophtalmologie) ;
– les services administratifs et de maintenance.
Les travaux pour la construction de l’hôpital financés par l’Etat du Sénégal et ses partenaires ont coûté près de 51 milliards de FCFA.

Niveau périphérique : le district sanitaire

Le Sénégal compte 69 districts sanitaires qui constituent une subdivision sanitaire proche des populations. Le district sanitaire est l’unité opérationnelle la plus périphérique de la pyramide sanitaire.
Il s’y applique la médecine dans son aspect quadridimensionnel : curatif, préventif, social et éducatif. Le district sanitaire est constitué d’un ou de plusieurs centre de santé et englobe un réseau de postes de santé eux- même supervisant les cases de santé et les maternités rurales.

PRINCIPALES AFFECTIONS ORTHOPEDIQUES

Epidémiologie des affections orthopédiques

La décennie 2000-2010, consacrée par l’OMS aux maladies des os et des articulations, représentait un effort international pour la lutte contre les maladies orthopédiques et traumatologiques. Son premier objectif était l’amélioration des connaissances des praticiens sur ces maladies et leurs conséquences. C’est ainsi que le profil épidémiologique de ces pathologies, leurs conséquences en termes de morbidité individuelle et d’impact socio-économique sont de mieux en mieux connus à travers le monde, même si le chemin à parcourir est encore assez long dans plusieurs pays.
En France, ces affections orthopédiques justifient 15% des actes médicaux. Le niveau de connaissance de ces maladies a connu des progrès considérables au cours des dernières années, notamment au cours de la décennie mondiale des os.

Principales affections orthopédiques

Pathologies dégénératives (exemple : Arthrose) :

L’arthrose est une chondropathie dégénérative. L’OMS et les sociétés savantes internationales, notamment l’American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS) se sont accordées dès 1994 sur une définition commune encore peu précise qui permet de poser les bases pour les études cliniques futures. Ainsi, cette définition de l’OMS stipule : ‘’l’arthrose est la résultante de phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous-chondral. L’arthrose touche tous les tissus de l’articulation diarthrodiale et se manifeste par des modifications morphologiques, biochimiques, moléculaires et biomécaniques des cellules de la matrice cartilagineuse conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et une perte du cartilage articulaire, une sclérose de l’os sous-chondral avec production d’ostéophytes et de kystes souschondraux’’. En France, sa prévalence générale relevée par des dépistages radiologiques systématiques est de 52% chez les adultes pour une seule localisation [54]. Dans les tranches d’âge les plus élevées, cette prévalence atteint 85%. Dans la tranche d’âge 65-75 ans, chez les femmes, l’arthrose du rachis lombaire est présente dans 64% des cas, celle de la main (interphalangiennes distales) 76%, du genou 35%, de la hanche 10%.
Aux Etats-Unis, la prévalence radiologique de l’arthrose (en incluant les formes minimes à sévères) est estimée à 29,9% aux mains, 20,66% aux pieds, 3,8% aux genoux, et 1,3% aux hanches. En Afrique du Nord, au Maroc, la prévalence de l’arthrose est de 47,8%. Dans une étude rétrospective sur cinq ans menée au Bénin, 26% des patients ont consulté pour arthrose. Elle atteint plus l’homme que la femme mais après la ménopause avec un sex-ratio de deux femmes pour un homme.
L’arthrose peut toucher toutes les articulations, cependant certaines articulations sont plus fréquemment concernées par rapport à d’autres. En effet, l’atteinte des genoux, des hanches et des doigts est plus importante comparée à l’atteinte des coudes, des chevilles et des épaules. Sur le plan clinique, elle se manifeste par une douleur articulaire de type mécanique qui est une douleur de sollicitation. Il s’agit d’une douleur survenant à l’effort ou lors de mise en charge. Elle n’apparaît, au début, que pour des efforts importants (sportifs notamment) et entrave peu les gestes courants de la vie quotidienne. Elle se produit après un certain temps d’utilisation de l’articulation, et se manifeste donc plus volontiers en fin de journée que le matin. Elle est calmée par le repos. Cette douleur évolue par crise sur fond peu ou pas douloureux parfois associée à une raideur et une déformation à un stade tardif, et parfois à un épanchement articulaire.
A la paraclinique, la biologie n’est pas utile au diagnostic. La radiographie standard de l’articulation atteinte suffit à poser le diagnostic. Les signes cardinaux sont (Fig. 4) :
– un pincement articulaire longtemps localisé ;
– une hypercondensation sous-chondrale ;
– associé à des géodes ;
– une ostéophytose implantée à la jonction os-cartilage.

Pathologies malformatives

Ce sont des pathologies congénitales de l’appareil locomoteur comme la scoliose dorso-lombaire, les déformations du genou (genou valgum et varum), de la cheville (pied bot…)

Pathologies infectieuses

Elles vont toucher isolément ou de façon combinée les parties molles, les os et les articulations.

Les infections des parties molles

 Abcès chaud : l’abcès chaud est une collection de pus dans une cavité néo-formée. L’abcès sous cutané est douloureux, induré, tendu et habituellement la peau en regard est érythémateuse. Sa taille est souvent de 1 à 3 cm, mais peut parfois être beaucoup plus grande. Plus tard, l’abcès mûrit, la peau en regard s’affine et une collection devient palpable ; plus tard, l’abcès pointe, la peau sus-jascente devient mince et la tumeur est fluctuante (Fig. 9). L’abcès peut alors s’évacuer spontanément (fistulisation). Il n’existe pas toujours de cellulite, de lymphangite, d’adénopathies locales, de fièvre ni d’hyperleucocytose associées.
Le diagnostic est habituellement évident lors de l’examen clinique ; la mise en culture est recommandée principalement pour identifier le SARM (Staphylocoque Auréus Résistant à la Méthicilline).
Les affections rappelant les principaux abcès cutanés sont l’hydradénite suppurée et le kyste épidermique rompu. Les kystes épidermoïdes (souvent appelés à tort kystes sébacés) s’infectent rarement ; cependant leur rupture libère de la kératine dans le derme, provoquant une réaction inflammatoire exubérante, rappelant parfois cliniquement une infection. La culture de ces kystes après leur rupture isole rarement des agents pathogènes.
Le traitement associe une incision-drainage et parfois une antibiothérapie. Les antibiotiques sont considérés comme non nécessaires, sauf en cas de signes d’infection systémique, de cellulite, d’abcès multiples, d’immunodépression ou d’abcès de la face, dans un territoire drainé par le sinus caverneux. Dans ces cas, un traitement empirique doit être démarré avec un médicament actif contre le SARM (par exemple : trimétoprime/ sulfaméthoxazole, clindamycine ou en cas d’infection sévère, avec la vancomycine) en attendant les résultats de la culture bactérienne.
 Phlegmon : c’est l’inflammation du tissu conjonctif. Il peut être superficiel ou profond (Fig. 10). Il est presque toujours aigu et d’origine microbienne. Un traitement en urgence s’impose. Les germes responsables de l’infection sont : staphylocoque doré ou le streptocoque. La porte d’entrée peut être une infection (angine ou une plaie) mal prise en charge ou insuffisamment traitée.
Le traitement instauré en urgence, repose sur les antibiotiques et sur la chirurgie qui consiste à drainer le pus et enlever les tissus nécrosés.
 Mycétomes : maladie infectieuse, bactérienne ou fongique, le mycétome affecte la peau et/ou les tissus mous (Fig. 11). L’atteinte osseuse et/ou des articulations est une complication évolutive grave qui conditionne le pronostic fonctionnel et esthétique.

Les infections ostéo-articulaires

 L’ostéomyélite
– L’ostéomyèlite aiguë : elle touche aussi bien l’enfant que l’adulte.
Le mécanisme de l’infection de l’os peut être le plus souvent le fait d’une infection hématogène ; mais parfois elle peut se faire par une inoculation directe ou une infection par contiguïté. Les germes en cause sont : le staphylocoque (dans 90% des cas), mais aussi le streptocoque, l’hémophilus et les bacilles à gram négatif.
Les localisations préférentielles sont représentées par l’épiphyse des os longs chez le nourrisson, la métaphyse chez l’enfant. En fait, n’importe quel os peut être intéressé, mais, selon l‘adage, elle atteint préférentiellement les os «loin du coude et près du genou».
Le tableau clinique est à début brutal avec une douleur intense localisée et une impotence fonctionnelle totale. Il n’y a pas d’inflammation locale ni d’épanchement articulaire et la mobilisation passive est normale. Il existe une fièvre à 39° avec frissons et asthénie. La douleur est métaphysaire, atroce, sus articulaire, transfixiante dite de «fracture sans fracture» avec une articulation sous-jacente libre.
Les examens complémentaires retrouvent une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles, une VS˃30 mm à la première heure et une CRP positive. Les hémocultures, les radiographies du membre et pulmonaire, l’ECBU et les dosages des antistaphylolysines sont des examens systématiques.
Les radiographies osseuses, normales au début, vont montrer ensuite une ostéolyse avec périostose (Fig. 12). La scintigraphie osseuse met en évidence une hyperfixation localisée.
Si le traitement est précoce et adapté, la régression est complète en 15 jours à 21 jours ; sinon l’évolution se fait vers des complications telles :
– L’abcès sous-périosté associant à des signes inflammatoires locaux, la persistance d’une VS élevée, une altération de l’état général et une ostéolyse mal limitée (Fig. 13).
– L’ostéomyèlite chronique (OMC) : survient plusieurs mois ou années après l’épisode initial, caractérisée par la persistance d’une douleur, d’une inflammation localisée, d’une VS élevée et d’un écoulement par une fistule avec à la radiographie la présence d’un séquestre osseux (Fig. 14).
Le traitement associe une antibiothérapie mise en route dès que les prélèvements ont été effectués. Il s’agit d’une bithérapie bactéricide par voie IV, puis per os, empirique visant le staphyloccoque puis adaptée à l’antibiogramme, poursuivie au moins 4 semaines après la normalisation de la VS et de la CRP (plusieurs mois en cas d’atteinte chronique). Une immobilisation plâtrée sera posée pendant au moins 3 semaines. La chirurgie est indiquée en cas de complications notamment un abcès sous-périosté, un abcès sous-cutané ou une OMC.
 L’ostéo-arthrite : c’est une infection de l’épiphyse ou de la métaphyse
propagée à l’articulation. Elle a deux origines principales :
– une atteinte primitive de la synoviale puis une diffusion de l’infection au cartilage épiphysaire et à la métaphyse dans les formes graves ;
– une atteinte secondaire à une ostéomyélite, mécanisme le plus fréquent. Le germe arrive dans l’articulation soit directement lorsque la métaphyse est intra-articulaire comme au niveau de l’extrémité supérieure du fémur (Fig. 15), du radius et de l’humérus, soit après avoir traversé le cartilage de croissance uniquement chez le nourrisson. En effet, ceci n’est possible qu’au cours des premiers mois de la vie car les réseaux vasculaires épiphysaires et métaphysaires ne sont pas encore séparés.
L’ostéo-arthrite doit être recherchée par un dépistage systématique chez un enfant infecté. Le réveil d’une douleur à la mobilisation d’une articulation doit faire suspecter le diagnostic d’ostéo-arthrite. Devant une impotence fonctionnelle plus ou moins douloureuse d’un membre ou encore la réduction de la gesticulation, voire les gémissements du nourrisson ou du jeune enfant lors de l’habillage ; il faut examiner attentivement les articulations. Devant une douleur articulaire chez le plus grand enfant, l’examen clinique recherche une augmentation de la chaleur locale et du volume de l’articulation. La douleur est exacerbée par la palpation et la mobilisation active et passive.
Le bilan biologique montre une hyperleucocytose avec une VS, une CRP et un taux de fibrinogène augmentés. Le dosage des oroso-mucoïdes est souvent perturbé et semble être plus spécifique d’une infection articulaire.
La ponction articulaire est indispensable pour confirmer l’atteinte articulaire et identifier le germe par la bactériologie. Le traitement sera débuté rapidement après le prélèvement sans attendre le résultat. Il faudra y ajouter des hémocultures et des prélèvements bactériologiques au niveau des portes d’entrée éventuelles. L’imagerie mettra en évidence à :
 la radiographie standard : la présence d’un flou des parties molles péri-articulaires, un élargissement de l’interligne articulaire, un refoulement des reliefs graisseux péri-capsulaires et plus tardivement apparaissent : des zones d’ostéolyse épiphysaire, un décollement sous-périosté et des géodes épiphysaires.
 l’échographie : un épanchement liquidien et de rechercher un décollement périosté dans les métaphyses adjacentes.
 la scintigraphie osseuse n’a pas d’intérêt pour le diagnostic de l’infection d’une articulation superficielle. Par contre, l’atteinte des sacro-iliaques reste une bonne indication pour un diagnostic précoce et se traduit par une hyperfixation au niveau de l’articulation infectée.
 Le scanner dont la principale indication est le diagnostic et la surveillance des ostéo-arthrites sacro-iliaques.

Type et période d’étude

Nous avons réalisé, sur une durée de quinze (15) mois, du 01er Mars 2017 au 30 Juin 2018, une étude rétrospective, descriptive, monocentrique incluant tous les patients reçus en consultation d’Orthopédie au Centre Hospitalier National Dalal Jamm.
– Ont été inclus dans l’étude, tous les patients ayant consulté pour une affection orthopédique au CHNDJ durant la période d’étude ;
– N’ont pas été inclus dans l’étude, les patients ayant présenté des affections non orthopédiques après explorations complémentaires et les patients qui présentaient des affections traumatologiques récentes de moins de 3 semaines.
Au total, cinq cent trente-six (536) patients enregistrés ont été retenus pendant la période d’étude.

Méthodologie

Collecte des données

Pour la collecte des données, nous avons utilisé le registre de consultation et les dossiers médicaux. Pour chaque observation incluse, ont été étudiées :
– Les données socio-démographiques :
. Age
. Genre
. Provenance
– Le diagnostic retenu :
. Délai au diagnostic réparti en moins de 3 mois, 3-12 mois, plus d’un an.
. Cadres nosologiques

DISCUSSION
Elle portera sur l’évaluation des premiers mois de consultation orthopédique dans cette nouvelle structure sanitaire.
Les affections orthopédiques posent un problème de santé publique majeur dans le monde entier à cause divers traumatismes comme les accidents de la voie publique ; compte tenu de leur caractère invalidant en rapport avec le handicap fonctionnel et les énormes dépenses liées leur coût direct et indirect qu’elles occasionnent.
L’étude et la prise en charge des affections orthopédiques ne cessent de s’améliorer au Sénégal avec l’augmentation du nombre de personnels qualifiés, de l’amélioration de plateaux techniques pour les explorations immuno-biologiques voire morphologiques et la création de nouvelles structures d’accueil des patients comme le Centre Hospitalier National Dalal Jamm.
Notre étude avait pour objectif l’évaluation des premiers mois de consultation dans ce nouveau cadre. Elle comporte certaines limites et difficultés :
– la non-réalisation des examens complémentaires par certains patients pour des raisons financières ;
– le non-respect par certains patients de leur rendez-vous à l’hôpital qui peut retarder la prise en charge adéquate de leur pathologie ;
– la relative modestie des infrastructures et de l’effectif des praticiens ;
– le retard de l’ouverture du bloc opératoire de l’hôpital qui oblige les orthopédistes à transférer certains patients dans d’autres structures.
Données socio-démographiques
Dans notre étude, l’âge moyen était de 46 ans avec des extrêmes de 01 an et 89 ans. La classe d’âge (41-50) ans était la plus représentée avec un taux de 18,40% suivie de celle de (61-70 ans) avec 18,07% puis celle (31-40 ans) avec 14,85%. L’âge moyen élevé relativement jeune de notre étude pourrait être liée à une forte prévalence des pathologies orthopédiques en particulier les pathologies dégénératives observées.
Dans notre étude, 59% des patients étaient de genre féminin. En effet les affections orthopédiques, qu’ils s’agissent des formes dégénératives et des formes inflammatoires sont plus fréquentes chez les femmes. La carence en œstrogènes chez la femme ménopausée est un facteur de risque d’arthrose.
Quatre-vingt-dix-sept pour cent (97%) de notre population d’étude étaient originaires de la région de Dakar. Puisque le CHNDJ est situé en plein cœur du département de Guédiawaye, la majeure partie des patients consultés provenaient de ce département, soit un pourcentage de 74% suivi du département de Dakar 11,56%.
Certains patients ont dû suivre leur médecin traitant. Pour l’essentiel, les praticiens qui exercent au Centre Hospitalier National Dalal Jamm viennent presque tous de l’hôpital Aristide Le Dantec qui est un hôpital de niveau 3 installé en ville. Cependant, il faut noter que par rapport à son mode de recrutement, l’hôpital Aristide Le Dantec a toujours reçu les patients de la banlieue dakaroise.
Les malades venant des autres régions étaient faiblement représentés avec un taux de 3%. Cette faible représentativité pourrait s’expliquer par le manque de spécialiste en Orthopédie dans ces régions ou la longue distance entre les autres régions du Sénégal de celle de Dakar, rendant ainsi difficile l’accès aux consultations en Orthopédie.
Données diagnostiques
Les pathologies dégénératives constituent les affections les plus fréquemment rencontrées avec un pourcentage de 52,91%. Dans notre étude des affections dégénératives, 237 patients présentaient une gonarthrose, soit un taux de 82%. La gonarthrose constitue une des localisations préférentielles de la maladie dégénérative du cartilage, génératrice d’incapacité voire de handicap chez les personnes dès l’âge de 45 ans [26]. En Tunisie, la prévalence de la gonarthrose concernant la population de 40 ans et plus a été estimée à 27,3%. Elle passe à 49,2% chez les personnes âgées de 60 ans et plus et à 52% après 75ans [26]. Chez les personnes âgées, les gonalgies chroniques en rapport avec la gonarthrose favorisent le recours au repos et à une certaine sédentarité du fait du caractère mécanique, lié au mouvement, des douleurs de cette affection dégénérative. Il en résulte une réduction progressive des activités quotidiennes et une restriction de participation à la vie sociale, aboutissant à moyen ou à long terme à une perte de l’autonomie de la personne âgée [26]. De plus la gonarthrose associée à une certaine amyotrophie et à une diminution des réflexes proprioceptifs, fréquents chez la personne âgée, augmente le risque de chute et de fractures avec les complications possibles de décubitus qui en résultent [39]. D’après l’OMS, la gonarthrose est l’une des 10 maladies les plus invalidantes dans les pays développés [39]. A l’échelle mondiale, on estime que 9,6% des hommes et 18% des femmes âgés de plus de 60 ans en souffrent. Elle limite les mouvements des sujets atteints dans 80% des cas et 25% se retrouvent dans l’impossibilité d’exécuter les tâches de la vie quotidienne. Dans notre étude, la prévalence de la gonarthrose est de 45,14%. Le genou fait partie des articulations les plus touchées par le processus arthrosique.
L’étude réalisée au Bénin en 1999 avait montré une prévalence de la gonarthrose de 29,8%. Les données de la littérature africaine sont en faveur d’une fréquence élevée de la gonarthrose et faible de la coxarthrose.
Parmi les pathologies dégénératives, 1,67% de nos patients ont eu à présenter une coxarthrose. D’autres travaux en Afrique et en Occident confirment cette faible prévalence. Ainsi au Togo, la prévalence de la coxarthrose est estimée à 0,7% [31], à 7% au Nigéria contre 13,2% chez les caucasiens britanniques.
L’atteinte articulaire de l’épaule (omarthrose) a une prévalence de 0,37% dans notre étude. La lombarthrose était présente chez 4% de nos patients.
La pathologie dégénérative lombaire est à l’origine de 44 à 95% des lombalgies observées respectivement chez les ivoiriens et les togolais.
En Côte d’ivoire, il a été noté une prédominance de la lombarthrose avec une prévalence de 49% [27]. C’est une localisation fréquente de l’arthrose rachidienne [3] en raison de sa mobilité et de l’importance de l’activation du segment rachidien.
Dans notre étude des pathologies dégénératives, la cervicarthrose représente 0,64% des cas d’arthrose. Elle est très fréquente après 40 ans et reste souvent asymptomatique [18]. Ce taux est faible comparativement aux données de la littérature [39].Des études menées au Togo en 1989/1990, au Bénin en 1989/1993 et en France en 1990, ont rapporté respectivement des fréquences de cervicarthrose de 9,76%, 17,2% et 15,8%. Ses complications sont la névralgie cervicobrachiale (NCB). Les résultats de notre étude objectivent un faible taux soit 2,25% de NCB.
Dans la littérature, peu d’études ont été réalisées sur la NCB [39].En France, les travaux actuels notent que cette pathologie est nettement moins fréquente que la sciatique [15].En Norvège, la prévalence de la NCB est estimée à 13,8% et est plus fréquente chez la femme.
La hernie discale est rare avant 20 ans. Les sciatiques par hernie discale surviennent le plus souvent chez un adulte âgé de 40 à 60 ans [22], ceci s’explique par la détérioration structurale du disque intervertébrale qui commence de façon physiologique à partir de la deuxième décade de vie. L’étude sur la prévalence et les facteurs associés à la sciatique commune dans une population urbaine tunisienne avaient trouvé une fréquence de 2,2%.Dans notre étude 02 patients ont eu à présenter une hernie discale.
Parmi les pathologies dites malformatives, 10 patients ont eu à présenter des déformations du genou (genoux valgum et varum) et de cheville (pied bot…); un patient souffrait d’une scoliose dorso-lombaire et un patient présentait une boiterie à la marche.
Les affections abarticulaires étaient retrouvées chez 12,5% de nos patients. La localisation préférentielle était l’épaule. Concernant le poignet, 03 cas de ténosynovite de De Quervain ont été notés. Une surutilisation d’une articulation exposant ainsi à de microtraumatismes répétés de l’épaule expliquerait la fréquence des tendinopathies.
Mansat [29] a bien décrit les facteurs prédisposants parmi lesquels, le surmenage occupe une place importante . L’âge moyen de nos patients souffrant de tendinopathie était de 56,2 ans.
Le vieillissement des tendons de la coiffe des rotateurs se voit au-delà de 50 ans. Les femmes étaient les plus touchées avec un sexe ratio de 0,42 (7 femmes pour 3 hommes). Cela pourrait s’expliquer par la nature de certaines activités quotidiennes des femmes comme les tâches ménagères mettant en contribution les épaules, les rendant plus vulnérables et exposées aux tendinopathies.
Pour les pathologies infectieuses, la tuberculose connaît un regain d’intérêt, en raison de sa recrudescence actuelle. Celle-ci s’explique par l’émergence de l’infection HIV. Le mal de Pott est une tuberculose vertébrale qui représente 3 à 5% des tuberculoses et 15% des tuberculoses extra-pulmonaires [39]; 32% des malades atteints de mal de Pott sont séropositifs au Burkina Faso) [11].
L’atteinte tuberculeuse du rachis (mal de Pott) est la plus fréquente des ostéo-arthrites tuberculeuses (35 à 55%) [34]. C’est une tuberculose secondaire rare, dans les pays développés, plus fréquente chez les sujets de race noire [10]. Elle touche le plus souvent le sujet adulte jeune de sexe masculin [21]. Dans notre étude des pathologies infectieuses il a été diagnostiqué  deux patients présentant une spondylodiscite tuberculeuse.
Deux patients ont eu à présenter une ostéite du tibia, 3 patients souffraient de mycétome, 2 patients présentaient une suppuration du matériel d’ostéosynthèse ; 5 patients présentaient des plaies chroniques de jambe.
Dans l’étude des pathologies inflammatoires, un patient présentait une polyarthrite rhumatoïde (PR) et un patient une spondylarthrite ankylosante (SPA).
Dans notre étude des pathologies tumorales, 3 patients présentaient une tumeur osseuse (pouce, fémur) et un patient souffrait de lipome de l’aile iliaque droit.
Dans notre étude des pathologies séquellaires, 4 patients ont présenté une pseudarthrose (tibia ou fémur) et 3 patients présentaient des séquelles de panaris (index et pied).
La lombosciatalgie constitue un motif fréquent de consultation.
Dans notre étude sur les principales arthropathies mécaniques observées, 145 patients ont eu à présenter cette symptomatologie soit un taux de 27,05%.
Concernant la lombosciatalgie, il est primordial de rechercher trois syndromes qui nécessitent une prise en charge spécialisée ; à savoir la lombosciatalgie hyperalgique, la lombosciatalgie paralysante et le syndrome de la queue de cheval.
Une prothèse totale de hanche (PTH) est un dispositif articulaire interne qui vise à remplacer l’articulation de la hanche et lui permettre un fonctionnement quasi normal, en tout cas permettant la marche. Les résultats fonctionnels des prothèses totales  de hanche  sont  remarquables ;l’immense majorité des patients  retrouve une  marche  quasi  normale  et  sans  douleur en quelques semaines et cela  pour plusieurs années. Il est possible  d’améliorer ces résultats en  utilisant les techniques de récupération rapide après chirurgie. Dans notre étude, 9 patients ont eu à bénéficier d’une prothèse totale de hanche.
Les indications le plus souvent  retenues pour une prothèse totale de hanche (PTH) sont la coxarthrose primaire et secondaire, les fractures du col fémoral chez les patients en-dessous de 80 ans, la polyarthrite rhumatoïde (PR) ainsi que l’ostéonécrose de la tête du fémur.
L’indication la plus fréquente pour la PTH est la coxarthrose primaire douloureuse qui diminue la qualité de vie du patient.
Les signes radiologiques classiques d’arthrose, que sont le pincement de l’interligne articulaire, la sclérose sous-chondrale, les ostéophytes et les géodes sont généralement bien visibles sur une radiographie de bassin de face et confirment le diagnostic de coxarthrose [53]. L’indication au traitement chirurgical repose essentiellement sur la clinique. La douleur, le handicap fonctionnel avec limitation du périmètre de marche et de l’amplitude articulaire, la résistance aux traitements antalgiques et les douleurs nocturnes sont les principaux critères conduisant à l’indication au traitement chirurgical. Dans tous les cas et après avoir reçu toute l’information nécessaire, c’est au patient d’accepter ou non la proposition d’un traitement chirurgical.
La durée de fonctionnement de ces implants s’est considérablement améliorée ces dernières années. Chez les patients de moins de 50 ans, la proportion de PTH encore fonctionnelle après 10 ans d’utilisation avoisine les 99% ainsi que chez les patients moins jeunes et donc plus sédentaires. Il devient donc raisonnable, le cas échéant, de proposer une arthroplastie de hanche chez des patients même très jeunes Il n’existe donc pas de limite d’âge ni vers le haut ni vers le bas pour l’indication à une PTH.
Les modalités de suivi des patients porteurs de prothèse totale de hanche implique un suivi régulier doit comporter en routine sur un examen clinique et radiographique standard. En règle générale un contrôle est à faire au cours des trois premiers mois post-opératoire puis à un an, trois, cinq,sept et dix ans. Pour les prothèses de hanche métal-métal, le suivi doit obligatoirement être fait par un chirurgien orthopédiste. Il est recommandé aux patients de consulter en cas d’inquiétude sur la prothèse pendant les périodes intermédiaires.
Les outils de suivi sont l’imagerie et les dosages des ions.
La radiographie standard est l’examen de base indispensable afin de vérifier le positionnement des implants, l’existence des zones d’ostéolyse ou de liseré péri-prothétique. L’échographie est utile pour dépister l’existence de lésion kystique dans les parties molles péri-prothétiques. Le scanner est un examen utile pour détecter les lésions péri-osseuses, en particulier les zones d’ostéolyse. Il permet de vérifier le bon positionnement des implants et détecter d’éventuelles pseudo-tumeurs.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I-PRÉSENTATION DU DÉPARTEMENT DE GUÉDIAWAYE
II-LE CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DALAL JAMM
III-PRINCIPALES AFFECTIONS ORTHOPÉDIQUES
1. Epidémiologie des affections orthopédiques
2. Principales affections orthopédiques
2.1. Pathologies dégénératives (exemple : Arthrose)
2.2. Pathologies inflammatoires
2.3. Pathologies malformatives
2.4. Pathologies infectieuses
2.5. Pathologies tumorales
2.6. Pathologies séquellaires
2.7. Affections abarticulaires
2.8. Lombosciatalgie
DEUXIEME PARTIE MATERIEL ET METHODE
1. Matériel d’étude
1.1. Cadre d’étude
1.2. Type et période d’étude
2. Méthodologie
2.1. Collecte des données
2.2. Analyse des données
2.3. Considérations éthiques
RESULTATS
1.1. Age
1.2. Genre
1.3. Provenance
2. Données pathologiques
DISCUSSION
1. Données socio-démographiques
2. Données diagnostiques
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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