Malgré des progrès remarquables dans la lutte contre le paludisme, il continue de constituer un problème de santé publique en particulier en Afrique subsaharienne, où se produisent environ 90% des cas cliniques. De toutes les affections parasitaires, le paludisme est celle qui frappe le plus d’êtres humains, celle qui est responsable de plus de mortalité. (24). Plus d’un million de décès sont enregistrés chaque année et les pertes économiques sont estimées à 1,3 point de pourcentage de la croissance en PIB des pays endémiques soit en moyenne 10% et enfin 2,4 milliards de personnes sont encore exposées au risque.
Devant ce tableau sombre qui a prévalu jusqu’à la fin des années 90, le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a lancé l’accélération de la lutte contre le paludisme dans 21 pays africains en 1997 et 1998, qui a abouti à l’initiative africaine de lutte contre le paludisme au 21è siècle ; et plus tard à l’initiative « faire reculer le paludisme » ou « roll back Malaria » lancée en octobre 1998 par l’OMS, la Banque Mondiale, l’UNICEF et le PNUD.
HISTORIQUE ET ACTUALITES
Le paludisme est connu depuis plusieurs millénaires : les égyptiens avaient constaté que des fièvres survenaient après les inondations et les pluies ; et il était conseillé de ne pas s’exposer en plein air après le coucher du soleil. Dans le Deutéronome, c’est déjà l’air vicié qui est désigné cause de la maladie. Hippocrate dans son premier livre « des épidémies »décrit les formes cliniques des fièvres palustres et Diogène De Laërte cite le premier, une épidémie de paludisme. Avicenne et ses émules arabes, persans et andalous reconnurent et décrirent très bien la maladie. En 1630, un aristocrate espagnol fut guéri de sa fièvre par l’absorption d’une décoction d’écorce de quinquina. En 1643, le quinquina fit son entrée en Europe. En 1820, Pelletier et Caventou isolent l’alcaloïde actif du quinquina. En 1834, Maillot fixe avec précision les schémas curatifs par la quinine. Et il est également l’initiateur de la chimioprophylaxie par des prises quotidiennes de ce produit. 1880 : Laveran identifie l’agent pathogène du paludisme : il observe entre lame et lamelle l’exflagellation du gamétocyte mâle. 1897 : Ross montre que la transmission du paludisme des oiseaux se fait par un moustique. 1898 : Golgi décrit la multiplication intra-érythrocytaire. Cette même année, aux Indes, Ross découvrit sur les parois de l’estomac de « moustiques à ailes tachetées » des kystes et vit l’exflagellation dans l’estomac. Il observa ensuite l’éclatement des sporocystes et l’invasion des glandes salivaires par les sporozoïtes. Il ouvrait alors la voie qui allait aboutir aux progrès des spécialistes des moustiques et aux campagnes de lutte antivectorielle. 1922 : John Stephens isola la quatrième espèce plasmodiale (plasmodium ovale) en afrique. 1940 : découverte des antimalariques de synthèse : la chloroquine qui ouvre la voie à toute une série de dérivés. 1942 : difficultés d’approvisionnement en écorce de quinquina actif en Amérique à cause de la 2ème guerre mondiale, ce qui ouvre la voie à des recherches sur les vecteurs, des séries d’insecticides (DDT par Paul MULLER, MARTIN et LAUGER) ainsi que d’autres recherches sur la thérapeutique. Ces découvertes amènent l’espoir. Ainsi l’OMS de 1950 à 1970 lance le programme global d’éradication du paludisme : « le monde uni contre le paludisme». Mais avant 1960, certains anophèles deviennent résistants au DDT. 1948 : Short et Garnham découvrirent la phase et les formes exo-érythrocytaire tissulaires et hépatiques. 1960 : apparition de la résistance de quelques souches de plasmodium aux aminos-4- quinoléines.Ainsi la recherche fut orientée vers la lutte antivectorielle . sur le traitement curatif et action prophylactique contre les vecteurs ,ainsi que le vaccin contre le paludisme actuellement en expérimentation. Octobre 1998 :l’OMS, la banque mondiale, l’UNICEF et le PNUD lancent l’initiative « Faire Reculer le Paludisme » ou « Roll back Malaria » 2005 : freiner la progression et inverser la tendance de l’incidence du paludisme d’ici 2015 est l’un des objectifs du millénaire pour le développement pour l’OMS. Le but du partenariat pour faire reculer Le paludisme est de diminuer de moitié la charge palustre mondiale d’ici 2010.
ETUDE DU PALUDISME
Définition
Le paludisme est une maladie parasitaire fébrile et hémolysante transmise par l’anophèle femelle. Il s’agit d’une érythropathie due à un hématozoaire du genre plasmodium. Il en existe 4 espèces spécifiquement humains : plasmodium falciparum, plasmodium vivax, plasmodium ovale, et plasmodium malariae. Seul, le plasmodium falciparum est responsable de l’accès pernicieux et donc le plus redoutable.
Epidémiologie
L’épidémiologie du paludisme comporte l’étude de 4 éléments dont la réunion est indispensable au développement de la maladie :
-la présence d’homme porteur dans le sang périphérique des gamétocytes du parasite (réservoir du virus).
-l’existence d’une population d’anophèles vecteurs qui vont puiser ces gamétocytes lors de leur repas du sang sur l’homme impaludé.
-la présence d’hommes récepteurs au plasmodium ; en particulier les enfants et les immigrants de fraîche date.
-des conditions écologiques bien déterminées propices au bon déroulement du cycle plasmodial.
La répartition géographique actuelle est fonction des 4 éléments que nous venons d’énumérer, mais on doit ajouter un 5 ème facteur qui est l’action humaine sur le milieu. Il faut se rappeler que le paludisme couvrait la quasi-totalité des terres habitée et que c’est l’homme qui a réduit progressivement ce domaine grâce aux mesures d’assainissement et à la chimioprophylaxie. Par contre, l’augmentation des échanges humaines entre zone endémique et zone saine, la rapidité des transports, et la négligence ou le manque d’information qui entraîne une mauvaise application ou l’absence de la chimioprophylaxie contribuent à la subsistance d’un paludisme d’importation en Europe, en Amérique du Nord et en Australie où le paludisme paraissait éradiqué.
Agents pathogènes
Les 4 espèces plasmodiales responsables du paludisme humains sont :
-Plasmodium falciparum,
-Plasmodium ovale,
-Plasmodium vivax,
-Plasmodium malariae.
● Plasmodium falciparum :
Responsable du paludisme à 99%, agent de la fièvre tierce maligne donc le plus redoutable, entraîne les formes graves du paludisme. Il est cosmopolite mais sévit surtout dans la région intertropicale dont l’Afrique.
● Plasmodium vivax :
Agent de la fièvre tierce bénigne, existe dans les régions tempérées et les régions subtropicales. Il parasite les hématies jeunes.
● Plasmodium ovale :
Il est rencontré en zones tropicales ou subtropicales, là où le Plasmodium vivax n’existe pas dont l’Afrique noire.
● Plasmodium malariae :
Agent de la fièvre quarte et de l’atteinte rénale : néphrite quartane. Il a une répartition géographique très vaste entre les isothermes de 16° mais clairsemé, dans les zones tropicales, les mêmes zones que le Plasmodium falciparum.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIER PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1.1.Historique et actualités
1.2.Etude du paludisme
1.2.1.Définition
1.2.2.Epidémiologie
1.2.3.Cycle du paludisme
1.2.4.la transmission du paludisme
1.2.5.clinique
1.2. 5.1. Accès de primo-invasion
1.2.5.2. Accès palustre à fièvre périodique (accès intermittent)
1.2.5.3. Accès pernicieux et Accès graves ou compliqués
1.2.5.4. Manifestations et conséquences du paludisme au cours de la grossesse
1.3.la lutte antipaludique
1.3.1. les moyens de combattre le moustique
1.3.1.1. Moustiquaires à Imprégnation Durable (MID)
1.3.2. les moyens de combattre le parasite
1.3 .2.1 Le traitement curatif
1.3.2.2. La chimioprophylaxie
1.4. Le fardeau du paludisme et politique nationale de lutte à Madagascar
1.4.1.le fardeau du paludisme
1.4.2.politique nationale de lutte contre le paludisme
DEUXIEME PARTIE:CADRE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
2.1.Cadre de l’étude
2.1.1 Situation géographique
2.1.2.Données socioculturelles
2.1.3.Scolarisation
2.2. Méthodologie et étude préliminaire
2.2.1.méthodologie
2.2.2.Etude préliminaire
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET COMMENTAIRES
3.1. les résultats de l’enquête
3.1.1.population d’étude
3.1.2. Femmes enquêtées et prévention contre le paludisme
3.1.3 Paludisme lors de la grossesse
3.1.4. Connaissance, attitude et pratique des femmes sur la lutte contre le paludisme suivant le niveau d’instruction
3.2.commentaires
3.2.1. Les femmes enquêtées et les mesures de prévention contre le paludisme
3.2.2. Le paludisme au cours de la grossesse
3.2.3. Connaissances, attitudes et pratiques des femmes sur la lutte contre le paludisme suivant le niveau d’instruction
3.2.4. Pratiques et attitude des femmes enquêtées en cas de fièvre suspecte de paludisme chez leurs enfants
3.2.5. Les sources d’information sur le paludisme
QUATRIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET CONCLUSION
4.1.suggéstion
4.2. Conclusion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES