PREVALENCE GLOBALE DU TABAGISME
Comportement des étudiants fumeurs vis-à-vis de la cigarette
Tabagisme lors de période des examens
Plus de la moitié de nos étudiants tabagiques fument plus que d’habitude au cours des examens. Contrairement à ce qu’ils croient, fumer ne permet pas de diminuer leur stress. Bien au contraire, l’effet apparemment relaxant de la fumée reflète seulement le contrecoup de la tension et de l’irritabilité qui se développent à cause du manque de la nicotine .
Tabagisme au sein de la faculté
Dans notre étude, plus de 77,3 % des étudiants déclarent qu’ils fumaient au sein de la faculté dont 59 % parmi d’eux ressentaient une gêne à le faire. Le taux de fumeurs dans certains lieux (établissements scolaires et lieux de travail dont les hôpitaux) à l’échelle nationale et Connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis du tabagisme chez les étudiants de la FMPM internationale [30,63,64] reste très élevé malgré l’interdiction de fumer à ces endroits par la loi dans ces pays et malgré leur opinion défavorable au tabagisme dans les lieux d’étude ou de travail. Ainsi au Pakistan [30], 61 % des étudiants en médecine affirmaient que la cigarette doit être interdite dans l’hôpital, pour 97 % elle doit l’être dans les laboratoires et les classes et pour 87 % dans les cafeterias. En Colombie [65], 72,7 % des étudiants en médecine pensent qu’il ne faut pas fumer dans les structures sanitaires. En Espagne [63], 14,9 % des médecins et 7,4 % des infirmiers se permettent de fumer dans les salles d’attente et 90,6 % des médecins contre 87,1 % des infirmiers se permettent de fumer dans leurs bureaux. En France [64], une étude réalisée en 2000 au centre hospitalier Nord Deux Sèvres montre que 76 % du personnel de santé fument dans le lieu de travail.
Présence d’un proche fumeur
L’influence du tabagisme des parents est démontrée dans la plupart des études [66,67]. Il est en effet un facteur de risque important pour le tabagisme des adolescents [68,69]. Certains auteurs ont trouvé que le tabagisme maternel plutôt que paternel est un déterminant plus fort pour le tabagisme des enfants [69], alors que d’autres auteurs ont insisté sur l’effet plus puissant du parent du même sexe pour que l’enfant devienne fumeur surtout pour les filles [70,71]. Dans notre étude, nous n’avons pas trouvé une association significative entre le tabagisme des étudiants et celui des parents ou de la fratrie, puisque 50 % seulement rapportaient la présence d’un proche fumeur. Bentalha [22] souligne la part de responsabilité du tabagisme du père et des amis dans le tabagisme des garçons, alors que chez les filles l’influence du tabagisme de la mère et des sœurs est évidente. Pour Badouri [21], le taux de fumeurs passe de 23,1 % quand le père ne fume pas à 27,1 % quand le père fume. De même pour le tabagisme des mères, le taux des étudiants fumeurs passait respectivement de 100 % à 24 % selon que la mère fumait ou non. A l’ISCAE [39] les garçons sont influencés par le tabagisme des frères et des sœurs, tandis que les filles sont influencées par le tabagisme des sœurs et des compagnons. En milieu scolaire, Chader [24] pense que le déterminisme du tabagisme à un âge jeune tient essentiellement à l’exemple donné par l’entourage familial et amical. Une autre constatation est notée par certains auteurs marocains [22,35], c’est que le nombre de personnes fumeuses vivantes sous le même toit est lié à un plus fort degré de tabagisme. Cette influence a été également rapportée dans de nombreuses études étrangères. En Turquie [72], une enquête transversale réalisée auprès d’une cohorte de 129 étudiants en médecine a démontré que pour 37 % des jeunes fumeurs, leurs membres de famille fument contre 25,6 % pour les non–fumeurs.
Fumer devant les parents
Il ressort de notre série que 13,6 % des étudiants tabagiques fumaient devant leurs parents, à savoir que 66,7 % d’entre eux le faisaient sans aucune gêne ressentie. En milieu universitaire d’Oujda [21], 67,3 % des étudiants fumaient en cachette par rapport à leurs parents, alors que 32,7 % n’éprouvaient aucune gêne à le faire. En milieu scolaire, Achbouk [23] rapportait que 89,2 % des tabagiques fument en cachette des parents, tandis que 10,8 % le font au grand jour. Chader [24], a conclu que 36,1 % des élèves fumeurs affirmaient avoir l’approbation de leurs parents contre 63,9 % qui n’avaient pas cet accord. Cette autorisation parentale de fumer est déclarée acquise chez plus de la moitié des fumeurs français contre moins de 30 % chez les marocains. Les adolescents sont moins enclins à fumer si leurs parents expriment la désapprobation forte du tabagisme. Cette constatation rapportée par Sargent [73] et Hastier [74] qui a montré que l’interdiction parentale de fumer est inversement associée au tabagisme des adolescents. Aussi, l’effet du tabagisme des pairs serait-il atténué quand les deux parents désapprouvent fortement le tabagisme rendant les adolescents plus résistants à l’influence du tabagisme des pairs [73]. Ces résultats rejoignent ceux de Baromètre Santé 2000 [75] et d’Agnès Hochard qui ont trouvé que l’interdiction parentale est significativement plus forte chez les élèves nonfumeurs quelque soit le sexe et l’âge de ces élèves. Pour Hastier [74], l’autorité parentale est ressentie de façon comparable chez les fumeurs et les non fumeurs.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODES
III. RESULTATS
III.1. PREVALENCE GLOBALE DU TABAGISME
III.2. ETUDE DE PREVALENCE DU TABAGISME
III.2.1. Prévalence du tabagisme selon l’âge
III.2.2. Prévalence du tabagisme selon le genre
III.2.3. Prévalence du tabagisme selon l’âge et le genre
III.2.4. Prévalence du tabagisme selon le niveau d’étude
III.2.5. Prévalence du tabagisme selon le genre et le niveau d’étude
III.2.6. Prévalence du tabagisme selon le mode d’habitat
III.2.7. Prévalence du tabagisme selon la situation familiale
III.2.8. Prévalence du tabagisme selon la pratique de loisir
III.2.9. Prévalence du tabagisme selon la pratique de prière
III.3. ETUDE DES FUMEURS (OCCASIONNELS ET PERMANENTS)
III.3.1. Répartition selon l’âge
III.3.2. Répartition selon le genre
III.3.3. Répartition selon le niveau d’étude
III.3.4. Répartition selon la pratique de prière
III.3.5. Degré d’intoxication tabagique
III.3.6. Répartition selon les motivations apparentes de début du tabagisme
III.3.7. Répartition selon les symptômes ressentis
III.3.8. Comportement des étudiants fumeurs vis-à-vis de la cigarette
III.3.9. Autres habitudes toxiques
III.3.10. Sevrage tabagique
III.3.11. Répartition selon les motivations d’un éventuel arrêt du tabagisme
III.4. ATTITUDES DES ETUDIANTS FACE AU TABAGISME
III.4.1. Mise en garde vis-à-vis du tabac
III.4.2. Avis vis-à-vis de certaines affirmations concernant le tabagisme
III.5. DEGRE DE CONNAISSANCE DES ETUDIANTS SUR LE TABAGISME
III.5.1. Degré de conscience des dangers du tabagisme
III.5.2. Connaissance des risques liés au tabac
III.5.3. Connaissance des bénéfices à tirer en s’abstenant de fumer
III.5.4. Connaissance de l’existence d’une loi marocaine anti-tabac
III.6. PARTICIPATION A UNE COMPAGNE ANTI TABAC
III.7. ETUDE DES EX FUMEURS
IV. DISCUSSION
IV.1. PREVALENCE DU TABAGISME
IV.2. ETUDE DES FUMEURS
IV.3. ATTITUDES DES ETUDIANTS FACE AU TABAGISME
IV.4. DEGRE DE CONNAISSANCES DES ETUDIANTS SUR LE TABAGISME
IV.5. CONNAISSANCE DE L’EXISTENCE D’UNE LOI MAROCAINE ANTI-TABAC ET PARTICIPATION A UNE COMPAGNE ANTI TABAC
V. CONCLUSION
RESUMES BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
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