La cigarette
La cigarette est un petit cylindre de feuilles de tabac hachées et traitées. Une cigarette peut être soit roulée à la main, soit fabriquée en série de manière industrielle. Son utilisation consiste à l’allumer afin qu’elle se consume pour en inhaler sa fumée par la bouche ou par le nez selon la technique dite « à l’hindouiste ». Une cigarette se distingue d’un cigare par sa dimension, l’adjonction d’ingrédients divers (agents de saveurs, humectant), l’utilisation de feuilles traitées, son entourage en papier et par l’éventuelle présence d’un filtre à l’une de ses extrémités [62].
Troubles psychiatriques
Tabagisme et troubles mentaux vont fréquemment de pair. Cela est particulièrement bien démontré en ce qui concerne les troubles schizophréniques, les troubles dépressifs et les abus de substances [18]. Des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux contribuent à la prévalence élevée de dépendance à la nicotine chez les personnes présentant des troubles psychiques [18].
Actions contre le tabagisme
Le tabagisme cause des dégâts énormes aussi bien chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Les états membres de l’OMS, lors de l’assemblée mondiale de la santé en mai 1996, ont adopté une résolution demandant la mise au point d’une convention cadre de lutte anti-tabac(CCLAT). Le 21 mai 2003 ,192 pays membres de l’OMS dont le Sénégal ont adopté à l’unanimité cette Convention. L’objectif principal de cette dernière est de faire baisser le taux de mortalité lié au tabac [42]. Les moyens de lutte sont basés sur les techniques d’information et d’éducation associées à des mesures d’ordres économiques et répressives [42]. L’OMS a également instauré depuis 1988 une journée mondiale sans tabac célébrée les 31 mai. Au Sénégal il existe des cités religieuses où il est formellement interdit de fumer (Touba, Yoff Layenne etc.). Si la prohibition parait une mesure simple pour supprimer le tabagisme, elle semble inapplicable. Interdire le tabac risquerait de faire basculer la quasitotalité du marché dans la clandestinité, hors du contrôle des autorités. Cela entrainerait certainement une chute du prix de la cigarette grâce à la défiscalisation, un accès financier plus facile pour les jeunes [42]. Les non-fumeurs ont également droit à une protection contre le tabagisme passif. L’OMS recommande que 1% des recettes fiscales soient attribuées à des campagnes de lutte contre le tabagisme. Le Sénégal est très loin d’appliquer cette recommandation. Tant qu’un gouvernement n’allouera pas ses moyens à l’action contre le tabagisme, il ne peut prétendre lutter sérieusement contre le cancer et sa principale cause. La lutte contre le tabagisme doit être à la dimension des dommages mondiaux causés par le tabac .L’internationalisation de la lutte contre le tabac s’impose comme une nécessité .L’OMS en particulier y joue un rôle majeur [42].
Prévalence du tabagisme en Afrique
L’OMS estimait que les financements pour la recherche mondiale ne dépassaient pas 15 millions de dollars américains par an. L’investissement dans la recherche pour le contrôle du tabac est relativement modeste comparé à l’investissement pour d’autres problèmes de santé. Par exemple, pour chaque décès attribuable, les dépenses des gouvernements et organismes publiques pour la recherche serait (pour la même année) de 50 dollars pour le tabac comparé à 3000 dollars pour le SIDA [5]. De plus, une grande partie de la recherche concernant le tabac est concentrée dans les pays à revenus élevés. Il est donc peu surprenant que les études et les réflexions menées sur l’état des données dans les pays en développement et notamment en Afrique débouchent sur des constats d’inadéquation [17]. Il est évident que les données standardisées et comparables manquent dans pratiquement tous les domaines relatifs au tabagisme. Les données disponibles sont souvent vieilles et peu représentatives, tel qu’en témoigne la disparité en Afrique des indicateurs de prévalence du tabagisme enregistrés et diffusés au niveau international [28]. En 1995, au Burundi, la prévalence du tabagisme était de 15,6% chez les hommes et de 11,4% chez les femmes [40]. Au Benin, la prévalence du tabagisme était de 37% chez les hommes en 1998 [20].A la même année en Ile Maurice la prévalence était de 42,1% chez les hommes et de 1,8% chez les femmes [11]. Au Maroc et en Tunisie la prévalence du tabagisme était respectivement de 34,5% et 61,9% chez les hommes contre 3,2% et 7,7% chez les femmes de plus de 35 ans en 2001 selon la «Country Profiles on Tobacco Control 2003 ». Au Niger on compte 40,8% de fumeurs hommes, les 1,6% sont des femmes dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans. En 2003, au Benin, une étude de « Global Youth Tobacco Survey » montrait chez les jeunes de plus de 15 ans une prevalence du tabagisme de 24,9% chez les garçons et de 7,6 % chez les filles. Au Tchad, entre 1993 et 1994 la prévalence du tabagisme chez les garçons de 15 à 24 ans était de 10,7% et de 6,7% chez les filles de même âge [50]. En Cote d’ivoire, en 1992 la prévalence était de 24,9% chez les garçons contre 14,6% chez les filles. Leur âge était compris entre 14 et 23 ans [59]. Au Burundi, chez les jeunes entre 16 et 24 ans la prévalence était de 14,7% chez les garçons et de 7,8% chez les filles en 1996 [40]. Selon la « Global Youth Tobacco Survey » en 2001,chez les jeunes dont l’âge était compris entre 13 et 15 ans la prévalence du tabagisme était en Mauritanie, au Maroc et au Mali respectivement de 22,7%, 17,4% et 44,9% chez les garçons et de 33,7%, 9,3% et 12,6% pour les filles. Les données chez les adolescents sont généralement plus récentes et indiquent des taux plus élevés que les taux connus pour les adultes, aussi bien chez les filles que chez les garçons. Comme ailleurs dans le monde, les taux de tabagisme des hommes excèdent ceux des femmes, et, comme dans la plupart des pays en Afrique, le tabagisme chez les femmes est en augmentation [28]. Aussi insuffisantes soit-elles, les données témoignent toutefois d’une réalité inquiétante. En ce qui concerne l’Afrique toute entière, la consommation du tabac est en hausse spectaculaire dans la plupart des pays excepté en Afrique du Sud. La consommation totale de cigarettes est passée de 131,181 millions d’unités en 1995 à 212,788 millions d’unités en 2000 ; une augmentation de 38,4 % en cinq ans [28]. Les projections d’expansion des plus grandes compagnies de tabac confirment cette tendance. On ne peut guère aller plus loin dans le constat des données sur l’usage du tabac en Afrique. Les indicateurs permettant de mesurer l’évolution du tabagisme dans les populations, et préciser leurs besoins sont en développement. Très peu d’informations fiables existent sur les connaissances, attitudes et croyances des individus et leurs communautés, à l’exception de celles recueillies dans le contexte des enquêtes menées dans le cadre de la «Global Youth Tobacco Survey » chez les 13-15 ans, dans certaines villes. L’état insuffisant des données s’explique par le manque de capacité adéquate à mener des recherches, le peu d’accès à la publication de celles-ci lorsqu’elles existent, mais également par le peu d’importance accordée à la lutte contre le tabac dans des pays et régions où d’autres problèmes sanitaires tels que le SIDA ou le paludisme sont pressants.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première PARTIE:ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I.GENERALITES
I.1.Historique
I.2.Plante et culture
II. TABAC ET SES DIFFERENTES FORMES DE CONSOMMATION
II.1.Fumer
II.1.1.La cigarette
II.1.2.Le cigare
II.1.3.Cigarillo
II.1.4.La pipe
II.1.5.La bidi
II.1.6.Le snus
II.1.7.Le tabac à rouler
II.2.Chiquer
II.3.Priser
III.TOXICOLOGIE DU TABAC
III.1.Le courant principal
III.1.1.La phase gazeuse
III.1.1.1.Le monoxyde de carbone
III.1.1.2. Les irritants bronchiques
III.1.2. La phase particulaire
III.1.2.1. Les alcaloïdes de la fumée du tabac : la nicotine
III.1.2.2. Les hydrocarbures
III.2. Le courant secondaire dit encore latéral
III.3.Le courant tertiaire
IV.PATHOLOGIES ET DEPENDANCES
IV.1.Pathologies du fumeur
IV.1.1.Maladies respiratoires
IV.1.1.1.Cancer broncho-pulmonaire
IV.1.1.2. Broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO)
IV.1.2.Maladies cardiovasculaires
IV.1.2.1.Les accidents vasculaires cérébraux(AVC)
IV.1.2.2.L’hypertension artérielle
IV.1.3.Pathologies oto-rhino-laryngologiques (ORL)
IV.1.4.Troubles psychiatriques
IV.2.Tabagisme passif
IV.2.1.Chez le fœtus
IV.2.2.Chez l’enfant
IV.2.3.Chez l’adulte
IV.3.Dépendances
IV.3.1.Dépendance psychique
IV.3.2.Dépendance physique
V.MOYENS DE LUTTE CONTRE LE TABAGISME
V.1.Actions contre le tabagisme
V.2.Méthodes individuelles possibles pour arrêter de fumer
V.3.Aide médicamenteuse
V.3.1.Rôle du pharmacien
V.3.2.Le principe de la substitution nicotinique
V.3.2.1.Les différentes possibilités de la substitution
V.3.2.1.1.Les dispositifs transdermiques
V.3.2.1.2.Les gommes
V.3.2.1.3.Les tablettes et comprimés sublinguaux
V.3.2.1.4.Les inhaleurs
VI. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
VI.1.Prévalence du tabagisme dans le monde
VI.2.Prévalence du tabagisme en Afrique
VI.3.Prévalence du tabagisme au Sénégal
VI.4. Impacts du tabac sur l’économie, la santé et l’environnement
Deuxième PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
VII. ETUDE
VII.1.Objectifs
VII.2.Méthodologie utilisée
VII.2.1.Pré enquête
VII.2.2.Population ciblée
VII.2.3. Echantillonnage
VII.2.4.Collecte des données
VII.2.4.1.Le questionnaire
VII.2.4.2.Le piCO+ Smokerlyzer ®
a. Principe
b. Fonctionnement
VII.2.5.Saisie des données
VII.2.6.contraintes de l’enquête
VIII.RESULTATS
VIII.1. Caractéristiques de la population
VIII.2.Etape descriptive
VIII.2.1.Répartition selon le lieu de l’enquête
VIII.2.2.Prévalence et type de tabagisme
VIII.2.2.1.Prévalence
VIII.2.2.2.Type de tabagisme
VIII.2.3.Répartition selon la consommation journalière
VIII.2.3.1.Consommation journalière de cigarette
VIII.2.3.2.Consommation journalière de tabac à rouler
VIII.2.4.Initiation au tabagisme
VIII.2.5.Age de début du tabagisme
VIII.2.6.Les facteurs socioprofessionnels du tabagisme
VIII.2.6.1.Les facteurs sociaux du tabagisme
VIII.2.6.2.Les facteurs liés à l’activité professionnelle
VIII.2.7.Le tabagisme dans l’entourage du chauffeur (de l’apprenti)
VIII.2.8.Connaissance des risques liés au tabagisme
VIII.2.9.Causes d’arrêt
VIII.2.10.Variation de la consommation tabagique
VIII.2.10.1.Avez-vous toujours fumé la même quantité ?
VIII.2.10.2.Influence du travail sur le tabagisme
VIII.2.10.3. Répartition selon le moment de la consommation par rapport aux heures de travail
VIII.2.11.Répartition selon les motivations à la consommation tabagique
VIII.2.12.Connaissance des enquêtés sur quelques troubles liées au tabagisme
VIII.2.13.Recherche de coaddictions
VIII.2.14.Répartition des enquêtés en fonction de la pratique de la religion
VIII.2.15.Besoin d’informations des enquêtés fumeurs sur les risques du tabagisme
VIII.2.16.Présentation générale du type de transport
VIII.2.17.Répartition des enquêtés selon le nombre d’années d’expériences
VIII.2.18.Répartition des enquêtés selon la région d’origine
VIII.3.Mesure du taux de monoxyde de carbone
IX.DISCUSSION
X.CONCLUSION
XI.BIBLIOGRAPHIE
XII.ANNEXES
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