Prévalence du portage vaginal de streptocoque du groupe B

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INFECTION CERVICO-VAGINALE ET GROSSESSE

Les infections cervico-vaginales au cours de la grossesse sont responsables de la survenue des complications périnatales parfois sévère chez le nouveau-né, comme les méningites et les septicémies à streptocoque du groupe B ; et pour la mère, les endométrites du post-partum pouvant être à l’origine d’infertilité secondaire [3, 7].

Rappel sur la flore cervico-vaginale

L’appareil génital de la femme est constitué de deux secteurs microbiologiquement et écologiquement bien différenciés : le vagin et la cavité endo cervicale.
La vulve, le vagin et l’exocol sont des muqueux malpighiens non kératinisés résistants à la pénétration des bactéries. Le vagin est un milieu naturellement septique, la glaire cervicale joue un rôle de barrière microbiologique, empêchant l’ascension des agents pathogènes et assurant ainsi le maintien stérile de la cavité intérieure de l’appareil génital féminin [8].
La flore vaginale normale ou flore de Doderlein est un milieu en constante évolution. Elle est présente dès le premier jour de vie de la petite fille, elle reste pauvre jusqu’à la puberté ; puis la production des oestrogènes à la puberté va induire la sécrétion de glycogène, qui est un substrat favori des lactobacilles, permettant le développement de ces derniers. Le pouvoir acidifiant des lactobacilles est à l’origine d’un pH vaginal entre 3,8 et 4,5 ; il permet d’écarter toute multiplication de la part des agents pathogènes. La concentration normale des lactobacilles est de l’ordre de 105 à 108 bactéries par gramme de sécrétion vaginale [9].
La cavité endo cervicale ne possède pas des bactéries commensales, elle constitue une barrière entre le vagin et l’utérus. Tout germe au niveau de la cavité endo cervicale doit être considéré comme une menace à court terme pour l’évolution de la grossesse et le nouveau-né [8].
A l’état physiologique, le vagin peut contenir des bactéries appartenant à trois grands groupes « écologiques » :
– Flore de groupe I : flore bactérienne de portage normal ou flore de Doderlein, spécifiquement adaptée à la cavité vaginale, vue chez au moins 98% des femmes à des concentrées élevées (10 7- 10 9 bactéries/g de sécrétions vaginales), avec accessoirement des streptocoques alpha-hémolytiques et corynébactéries.
– Flore de groupe II : flore bactérienne de portage fréquent (2 à 80% des femmes) où se trouvent les hôtes usuels de la flore digestive (Streptococcus agalactiae et Enterococcus, Escherichia coli, Proteus, Morganella, Klebsiella, Enterobacter et Serratia, staphylocoques, bactéries anaérobies, Gardenerella vaginalis et mycoplasmes).
– Flore de groupe III : flore bactérienne de portage exceptionnel (0,1 à 2% des femmes) composée d’hôtes usuels de la flore oropharyngée (Haemophilius influenzae et parainfluenzae, Streptococcus pyogène, pneumocoques, méningocoques, autres Neisseria et Branhamella) [9, 10].

La flore vaginale déséquilibrée

La flore vaginale déséquilibrée est à l’origine de la prolifération des germes commensaux qui sont à risque d’entraîner des infections pendant la grossesse et l’accouchement [11].
Les bactéries du groupe I ne sont pas à risque d’induire une infection materno-foetale. Les bactéries du groupe II et III, par contre, peuvent menacer la cavité ovulaire. Trois situations peuvent survenir en cas de prolifération de celles-ci :
– Elles peuvent proliférer sans entrainer des pathologies vaginales, il s’agit du portage asymptomatique. Dans cette circonstance, il a un risque pour la grossesse car la prolifération vaginale pourra menacer la cavité amniotique, le foetus et le nouveau-né dès l’ouverture du col ou la rupture de la membrane.
– Ou bien une prolifération dans le vagin entrainant un tableau de vaginose bactérienne ou de vulvo-vaginite.

Risques liés au portage des infections cervico-vaginales

Les relations entre une infection vaginale et les différentes complications maternelles et périnatales sont variables en fonction des bactéries impliquées.

Retentissement sur l’évolution de la grossesse

Les infections cervico-vaginales peuvent être responsables d’une chorioamniotite ou une endocervicite qui entrainera une production de cytokine (IL1, IL6, TNF) responsable de rupture des membranes et de production de prostaglandine locale à l’origine d’une maturation cervicale et de contraction utérine induisant une menace d’accouchement prématuré [12].
Le portage de Streptococcus agalactiae est responsable de chorioamniotite et d’accouchement prématuré en cas de forte colonisation maternelle et ce risque est réduit par l’antibioprophylaxie. Le portage vaginal à Haemophilus influenzae et l’Escherichia coli s’associent à un risque accru d’accouchement prématuré.
Le portage de Mycoplasma hominis et d’Ureaplasma urealyticum est fréquent dans les voies génitales féminines mais aucune étude n’a confirmé le rôle de ces agents infectieux dans la survenue d’une rupture prématurée des membranes ni l’intérêt de dépistage ou du traitement [8].

Retentissement maternel dans le post partum

La mortalité maternelle due aux infections cervico-vaginales est faible mais les endométrites et les complications de chorioamniotite persistent. L’endométrite du post-partum est fréquente surtout dans les pays en développement et elle représente la cinquième cause de décès maternel. Le streptocoque du groupe B est le principal pathogène incriminé. Cette pathologie est évitable avec une antibiothérapie efficace et une asepsie rigoureuse. L’endométrite à streptocoque du groupe B peut engendrer une infertilité secondaire due aux lésions anatomiques causées par ce germe [11,13].

Le prélèvement génital

Il y a deux types de prélèvement qu’on pourrait réaliser chez la femme enceinte [8]:
– Le prélèvement vaginal qui a pour but de chercher un portage de bactéries à haut risque infectieux comme le streptocoque du groupe B.
– Le prélèvement endo cervical qui a comme objectif d’étayer le diagnostic d’endo cervicite ou d’apporter des éléments étiologiques en cas de suspicion de chorioamniotite [8].

Indication du prélèvement génital

Le prélèvement génital peut être indiqué :
– Dans le cadre du dépistage, il a pour objectif de rechercher le portage du streptocoque du groupe B, d’une vaginose bactérienne ou d’une infection sexuellement transmissible [11].
– Devant toutes situations pathologiques d’infection génitale : les signes fonctionnels retenus comme significatif sont le prurit vulvaire, les sensations de brulure vulvo-vaginales, les leucorrhées nauséabondes et abondantes [11].
– Devant des situations obstétricales telles que la rupture prématurée des membranes, la menace d’accouchement prématuré, la fièvre pendant le travail, un travail prolongé > à 12 heures ; un monitorage interne dépassant 12 heures, un toucher vaginal > à 6 [8].

Rappel historique

Le nom de Streptococcus d’origine latine (streptus : flexible, coccus : grain) fut attribué pour la première fois en 1877, par Bilroth et Erlich à des coques assemblées sous forme de chainettes dans des blessures infectées [17].
En 1933, Lancefield élabora une classification des streptocoques β-hémolytiques basée sur la nature antigénique de polyosides C de la paroi. Cette classification a permis d’identifier Streptococcus agalactiae comme étant le streptocoque du groupe B de Lancefield (SGB) [18]. En 1958, Nyhan et Fousek ont mis en évidence le premier cas de septicémie néonatale à Streptocoque du groupe B. De même Hood en 1961 établit la relation entre le Sreptocoque du groupe B, les avortements, les mort-nés et les infections néonatales [19].
Une étude de Wahl et Cayeux de 1962 confirme la corrélation entre la méningite néonatale à streptocoque du groupe B et la contamination maternelle. Dix ans après, Cayeux note la présence de streptocoque du groupe B dans les voies génitales des mères ayant un enfant infecté. En 1973, Franciosi définit les deux formes d’infections néonatales à streptocoque du groupe B : la septicémie dès les premières heures et les méningites plusieurs jours après la naissance. Depuis, de nombreuses études tentent de définir aux mieux les facteurs de risques, les conduites à tenir préventives et curatives, ainsi que de nouvelles voies de recherche sur le test rapide [18].

Caractères biologiques

La famille des Stretococcaceae comprend sept genres. Parmi eux, Streptococcus et Enterococcus qui regroupent la plupart des espèces responsables d’infection humaine. La classification des streptocoques en espèces se base sur plusieurs critères : d’après leur pouvoir hémolytique et d’après leur équipement antigénique (les groupables possédant le polyoside C, les non groupables dépourvus de polyoside C). Les streptocoques du groupe B sont des cocci Gram positif aéro-anaérobies, se présentant en diplocoques ou en courtes chainettes, non sporulés, immobiles dépourvus de catalase. Ils croissent sur une gélose au sang [3, 20].

Facteurs de pathogénicités et mode de contamination néonatale

La gravité du streptocoque du groupe B réside dans les infections du nouveau-né et des adultes immunodéprimés [20].
Dans les infections néonatales à streptocoque du groupe B, la pathogénie est due à un défaut des mécanismes immunitaires cellulaires et humoraux des défenses de l’hôte et à l’action des différents produits élaborés par les bactéries et des antigènes cellulaires [21].
Les composants cellulaires participants à la pathogénie des infections néonatales sont :
– L’acide lipoteichoique : rôle dans l’adhérence du streptocoque B aux cellules épithéliales de différentes muqueuses spécialement vaginales.
– Les antigènes spécifiques : activation du complément ou suppression de la migration des leucocytes polymorphonucléaires ou inhibitions de la maturation des macrophages des cellules précurseurs.
– La protéine C : déterminant antigénique important pour la formation des anticorps.
– La protéine R : rôle important dans la virulence des streptocoques B, à cause du bas niveau des anticorps Ig G maternels contre cette protéine [21].

Mode de contamination néonatale

Le nouveau-né peut être contaminé par quatre voies différentes (figure 3):
– Voie ascendante : plus fréquente, elle est due à l’ensemencement du liquide amniotique par des germes provenant du tractus génital, et peut survenir que les membranes soient rompues ou non. Lorsque les membranes sont intactes, leur altération par l’infection entraine leur rupture secondaire.
– Voie per-natale : par contact ou inhalation lors du passage dans la filière génitale contaminée, voie très fréquente.
– Voie hématogène placentaire : rare mais possible en cas de bactériémie. L’envahissement infectieux se fait par la veine ombilicale.
– Voie post-natale : par contact avec une personne colonisée si les conditions d’hygiène sont mauvaises (lavage des mains insuffisant). Ce mode de transmission est beaucoup plus rare, se fait à partir de la mère, du personnel soignant et surtout d’un autre nouveau-né de la maternité (transmission d’enfant à enfant par l’intermédiaire du personnel soignant) [21, 22].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. INFECTION CERVICO-VAGINALE ET GROSSESSE
I.1. Rappel sur la flore cervico-vaginale
I.2. Risques liés au portage des infections cervico-vaginales
I.3. Le prélèvement génital
I.4. Conduite à tenir en cas de portage ou d’infection cervico-vaginale
II. LE STREPTOCOQUE DU GROUPE B
II.1. Rappel historique
II.2. Caractères biologiques
II.3. Facteurs de pathogénicités et mode de contamination néonatale
II.4. Sensibilités aux antibiotiques
II.5. Données épidémiologiques
II.6. Manifestations cliniques de l’infection à streptocoque B
II.7. Stratégies de préventions
II.8. Diagnostics bactériologiques
II.9. Recommandations
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1 Caractéristiques du cadre d’étude
I.2. Types d’étude
I.3. Période d’étude
I.4. Durée d’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Critères d’inclusion
I.7. Critère d’exclusion / non inclusion
I.8. Critère de positivité
I.9. Variables étudiées
I.10. Recueil et analyse des données
I.11. Limite d’étude
I.12. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. ETUDE DESCRIPTIVE
II.2. ETUDE ANALYTIQUE
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. ETUDE DESCRIPTIVE
I.1. Prévalence du portage vaginal de streptocoque du groupe B
I.2. Age des parturientes
I.3. Parité
I.4. Terme de grossesse
I.5. Activité professionnelle
I.6. Indications de dépistage de streptocoque du groupe B
I.7. Nombre de CPN
I.8. Durée du travail
I.9. Antibiothérapie en per partum
I.10. Mode d’accouchement
I.11. Poids de naissance
I.12. Répartition de nouveau né transférés au service de néonatalogie
II. ETUDE ANALYTIQUE
II.1. Facteurs de risques
II.2. Effet sur le portage vaginal du streptocoque du groupe B
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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