Prévalence des mammites subcliniques et des résidus d’antibiotiques dans le lait

L’économie du Sénégal repose sur l’agriculture et l’élevage qui est la deuxième grande activité du secteur primaire ; il représentait 4,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2011 contre 4,2% en 2010 (ANSD/SES, 2011). Les effectifs du cheptel national bovin s’élevaient à 3.464.000 têtes en 2013 (DIREL, 2013). Comme dans tous les pays sahéliens, au Sénégal, l’élevage constitue un atout important de l’économie nationale. Le cheptel y est composé principalement de races bovines locales tels que le zébu Gobera dans la partie sahélienne (Nord et Centre du pays), le taurin Ndama au Sud et à l’Est (zone soudano sahélienne) en raison de sa trypanotolérance et la présence de races exotiques. Malgré l’introduction de ces races exotiques dans le pays pour augmenter la production laitière, les performances de production et de reproduction restent limitées. La production laitière nationale transformée et commercialisée est principalement celle des vaches (62,8%), suivie du lait de caprin (22.5%) et celui d’ovin (14,7%) (ANDS, 2010). Le lait est collecté dans les élevages de type extensif et semi-intensif et dans quelques fermes intensives situées dans la zone des Niâmes dans les Régions de Dakar et de Thiès. La production locale est estimée à 184 millions de litres en 2011 (DIREL, 2011). Celle-ci ne couvre pas les besoins du pays, ce qui s’explique par des importations massives de lait et produits laitiers évaluées en 2011 à 234,9 millions de litres dont le coût est estimé à 73,1 milliards en 2011 (ANSD, 2011). A côté de ces dépenses s’ajoutent les risques d’ordre sanitaire liés à l’importation du lait et des produits laitiers de qualité douteuse.

Afin de remédier à cette fuite de devises, le Sénégal a entrepris depuis 1995 de vastes programmes et de projets d’intensification des productions animales par le biais de l’insémination artificielle bovine à travers une multitude de projets et programmes tels que le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL), le Programme National de l’Insémination Artificielle (PNIA), le Projet de Développement Agricole de Matam (PRODAM) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA).

ELEVAGE LAITIER AU SENEGAL

En 2002, le sous-secteur de l’élevage a représenté 35 % du PIB du secteur primaire et 4,8 % du PIB total (MEF/DPS, 2004). Pourtant, la production locale ne couvre pas les besoins des populations en produits d’origine animale. C’est le cas notamment du lait et des produits laitiers.

Typologie des systèmes d’élevage 

Une classification des systèmes de production d’élevage a été proposée dans le cadre d’une étude de la FAO. Il existe au Sénégal 3 types de système d’élevage : le système pastoral, agropastoral et intensif .

Système pastoral 

La zone sylve-pastorale (ZSP) correspond aux régions administratives de SaintLouis, Matam et Louga. Elle est caractérisée par un élevage de type extensif. Les ressources pastorales dans cette zone sont considérables avec un important cheptel de ruminants. La principale race bovine qu’on trouve dans le Ferlo est le zébu Gobera. Les contraintes à la production demeurent principalement l’irrégularité des ressources alimentaires, en particulier en saison sèche, et l’insuffisance de la couverture sanitaire des animaux ; le cheptel bovin fait 32% (NSIDEL, 2004). En hivernage, période pendant laquelle les conditions alimentaires sont améliorées, l’augmentation de la production de lait se heurte à un problème d’écoulement lié à l’enclavement des zones de production (BA et al.., 2005).

Système agropastoral ou pastoral semi-intensif

Le système pastoral semi-intensif, dans lequel 10 à 50 % du revenu brut viennent de l’élevage, se trouve davantage dans les zones à vocation mixte où l’agriculture extensive a évincé l’élevage extensif, notamment le centre du Bassin arachidier (régions administratives de Diourbel, Louga, Kaolack, Fatick et Thiès) avec une tendance à l’extension vers le Nord et le Sud du pays. On trouve dans cette zone au Nord la race Gobera et vers le Sud la race métisse Djakoré ; il concerne environ 67% des effectifs bovins. L’embouche se développe dans cette zone. C’est dans ce système que l’on trouve les essais les plus récents d’implantation de petites filières de lait local (BA, 2005).

Système intensif

Même si le développement des étables et de la stabulation dans le centre et le Sud du pays peut-être considéré comme une étape d’intensification de la production, les fermes de production laitière en système intensif sont encore rares au Sénégal et sont principalement localisées dans la région Dakaroise. A côté de ces fermes, un réseau de fermes plus modestes s’est tissé tout autour de Dakar et au niveau de la région de Thiès, sur l’initiative d’opérateurs économiques privés qui pour la plupart étaient complètement étrangers au secteur de l’élevage ou qui ont bénéficié de projets d’introduction de races importées (BROUTIN et al. 2000).

Races bovines exploitées au Sénégal 

Le cheptel bovin au Sénégal est composé de races locale, exotique et métisse issue du croisement de ces deux premiers types de races.

Races locales 

Elles représentent les races les plus exploitées au Sénégal. Parmi elles, il y a le taurin N’dama et le zébu Gobera.

Taurin N’dama
Le taurin N’dama (Figure 2) est caractérisé par sa trypanotolérance et vit en zone soudano-guinéenne. C’est un bovin sans bosse, de taille moyenne de 0,95 à 1,10 m au garrot. Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et à 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle (ISRA, 2003). Sa production annuelle de lait serait de 350 à 450 l au cours d’une lactation de 5 à 6 mois ; soit une production de 0,9 à 1,25 l par jour.

Zébu Gobera
Le Gobera (Figure 3) a pour zone d’influence le bassin inférieur du Sénégal; les plateaux du Ferlo et les plaines du Sénégal occidental (FALL, 1995). C’est un bovin à bosse de grande taille (1, 25 à 1, 40 m) et de format moyen (PAGOT, 1985). Le fanon est large et plissé près des membres (KABERA, 2007). La production laitière de la femelle zébu Gobera est estimée à 1, 5 à 2 litres de lait par jour et la durée de lactation à 150 à 180 jours (KABERA, 2007). L’intervalle vêlage -vêlage est de 473 jours ± 8 jours pour les vaches élevées en station, ce qui correspond à environ 15 mois (DENIS et THIONGANE, 1973).

Races exotiques 

Holstein
La vache Holstein (Figure 4) est un bovin de grande taille à robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées. C’est la vache laitière par excellence. Sa production laitière moyenne au Sénégal est de 4541 litres en 305 jours de lactation (BA, 2005) .

Montbéliarde

La montbéliarde (Figure 5) est une race bovine de bonne conformation. Elle porte une robe pie rouge aux tâches blanches bien délimitées sur la tête, le ventre, les membres et la queue. La taille est comprise entre 1,38 à 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. D’après BA (2005), sa production laitière annuelle a été estimée au Sénégal à 3605±1356 kg.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : ELEVAGE LAITIER AU SENEGAL
I.1. Typologie des systèmes d’élevage
I.1.1. Système pastoral
I.1.2.Système agropastoral ou pastoral semi-intensif
I.1.3. Système intensif
I.2. Races bovines exploitées au Sénégal
I.2 .1. Races locales
I.2.2. Races exotiques
I.3. PRODUCTION DE LAIT AU SENEGAL
I.3.1. Importations de produits laitiers
I.3.2. Prix à la consommation et à la production
I.3.3. Marché du lait au Sénégal
I.3.4. Politiques, projets et stratégie de développement du secteur laitier
I.3.5. Acteurs de la filière lait du Sénégal
CHAPITRE II : MAMMITES
II.1. DEFINITION DE LA MAMELLE
II.2. ANATOMIE DE LA GLANDE MAMMAIRE DE LA VACHE
II.2.1. Conformation externe
II.2.2 Conformation interne
II.3. HISTOLOGIE DE LA GLANDE MAMMAIRE
II.3.1. En période de repos
II.3.2. Période d’activité
II.4. PHYSIOLOGIE DE LA GLANDE MAMMAIRE
II.4.1. Sécrétion du lait
II.4.2. Mécanismes naturels de défense de la mamelle
II.5. MAMMITES BOVINES
II.5.1. Définition
II.5.2. Importance des mammites
II.5.3. Etiologie des mammites
II.6. ETUDE DES MAMMITES
II.6.1. Mammites cliniques
II.6.1.1. Mammite suraiguë
II.6.1.2. Mammite aiguë
II.6.1.3. Mammite chronique
II.6.2. Mammites subcliniques
II.7. DIAGNOSTIC DES MAMMITES
II.7.1. Diagnostic clinique
II.7.2. Tests de dépistage des mammites subcliniques
II.8. MESURES THERAPEUTIQUES DES MAMMITES
CHAPITRE III : RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LE LAIT
III.1. DEFINITION DE RESIDUS
III.2. ORIGINE DES RESIDUS
III.2.1. Utilisation à titre thérapeutique curatif
III.2.2. Utilisation en métaphylaxie
III.2.3. Utilisation en antibio-prévention
III.2.4. Utilisation en tant qu’additifs dans l’alimentation animale
III.3. PHARMACOCINETIQUE ET RESIDUS
III.3.1. Phase d’élimination : exemple du passage des résidus dans le lait
III.3.2. Détection des résidus d’antibiotiques dans le lait
III.3.3. Risques liés aux résidus
CONCLUSION

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