Gรฉnรฉralitรฉs
Entรฉrobactรฉriesย
Dรฉfinition :
Les entรฉrobactรฉries sont des bacilles ร gram nรฉgatif, aรฉro-anaรฉrobies, cultivables sur les milieux usuels, mobiles avec une ciliature pรฉritriche ou immobiles, fermentant le glucose avec ou sans production de gaz, rรฉduisant les nitrates en nitrites et ne possรฉdant pas dโoxydase, mais une catalase positive. Le contenu en G+C de leurs ADN est รฉchelonnรฉ de 39 ร 59 moles. Le nom dโentรฉrobactรฉrie a รฉtรฉ donnรฉ parce que ces bactรฉries sont en gรฉnรฉral des hรดtes normaux ou pathogรจnes du tube digestif de lโhomme et des animaux.
Morphologie :
Ce sont des bacilles ร Gram nรฉgatif de 2 ร 3 ยตm de long sur 0,6 ยตm de large. La plupart des espรจces pathogรจnes pour lโhomme possรจdent des fimbriae ou pili communs qui sont des facteurs dโadhรฉsion.
Culture :
Les entรฉrobactรฉries se dรฉveloppent rapidement in vitro sur des milieux ordinaires. La tempรฉrature optimale de croissance est de 37ยฐC mais la culture est possible entre 20 et 40ยฐC.
Pouvoir pathogรจne :
Les entรฉrobactรฉries constituent plus de 80% des germes isolรฉs au laboratoire. Escherichia, Salmonella, Shigella, Klebsiella, Enterobacter, Serratia, Proteus, Morganella et Yersinia sont les entรฉrobactรฉries les plus souvent isolรฉes.
Escherichia coli :
Cโest un hรดte normal du colon de lโhomme et de la plupart des animaux ร sang chaud quโil colonise dรจs la naissance. Il constitue lโespรจce dominante de la flore aรฉrobie. Il nโexiste pas dans lโeau et le sol, sa prรฉsence est un indicateur de contamination fรฉcale. Il est le plus souvent en cause dans les infections urinaires. Lโincidence de ces infections est plus รฉlevรฉe chez la femme en milieu extrahospitalier en raison de la colonisation de la rรฉgion pรฉri-urรฉtrale et de la longueur de lโurรจtre.
En milieu hospitalier, lโincidence est รฉgale entre les deux sexes en rapport essentiellement avec lโutilisation frรฉquente des sondes urinaires. Escherichia coli est responsable des infections du tractus digestif, la plus connue รฉtant la diarrhรฉe du voyageur. Il est aussi ร lโorigine dโinfections pulmonaires chez les personnes gravement malades, ces malades sont colonisรฉs au niveau des voies respiratoires supรฉrieures. Escherichia coli peut coloniser รฉgalement le vagin et gรฉnรฉrer des mรฉningites nรฉonatales suite au passage du nouveau-nรฉ ร travers la voie gรฉnitale maternelle colonisรฉe ou suite ร lโinfection du liquide amniotique consรฉcutive ร une rupture prolongรฉe des membranes.
Klebsiella pneumoniae :
Lโhabitat de K. pneumoniae est le tractus digestif et le systรจme respiratoire supรฉrieur. Ce germe est principalement isolรฉ en milieu hospitalier, le portage รฉtant fortement accru chez les patients hospitalisรฉs de longues pรฉriodes ou bรฉnรฉficiant de traitements antibiotiques au long cours. Toutefois, il est รฉgalement prรฉsent en dehors des hรดpitaux, notamment chez des patients diabรฉtiques, fortement dรฉbilitรฉs, ou souffrant de maladies respiratoires chroniques. Bien que la plupart des personnes colonisรฉes soient asymptomatiques, K. pneumoniae peut causer des pneumonies lobaires, des bronchites et broncho-pneumonies, la contamination pulmonaire se faisant surtout par voie aรฉrienne, mais la voie hรฉmatogรจne nโรฉtant pas exclue. K. pneumoniae a รฉtรฉ longtemps dรฉcrit comme le pneumobacille de FRIEDLANDER. K. pneumoniae est รฉgalement retrouvรฉ dans des infections urinaires suite au passage de la flore fรฉcale aux voies urinaires. Finalement, des bactรฉriรฉmies compliquent parfois les infections localisรฉes mentionnรฉes cidessus.
Klebsiella oxytoca :
Cette bactรฉrie est dans la majoritรฉ des cas isolรฉe dans les selles, mais peut aussi รชtre isolรฉe dans les urines, le sang et les sรฉcrรฉtions naso-pharyngรฉes et trachรฉales. A lโinstar de K. pneumoniae, Klebsiella oxytoca peut infecter les voies urinaires et respiratoires des patients hospitalisรฉs.
Enterobacter cloacae :
Cโest un germe qui colonise souvent les patients hospitalisรฉs et plus particuliรจrement ceux traitรฉs par antibiotiques, et peut รชtre ร lโorigine dโinfections urinaires, de pneumonies, ainsi que dโinfections cutanรฉes.
Il peut รฉgalement รชtre responsable de bactรฉriรฉmies, et cโest un pathogรจne dont lโincidence en milieu hospitalier a considรฉrablement augmentรฉ ces derniรจres annรฉes. Il est principalement isolรฉ chez des patients ayant des pathologies sรฉvรจres ou certains facteurs les prรฉdisposant aux infections comme par exemple les voies veineuses centrales et les traitements antibiotiques au long cours.
Proteus mirabilis :
Ce sont des saprophytes de lโintestin dans lequel on ne les trouve normalement quโen petit nombre. Ces bactรฉries sont aussi des hรดtes normaux des tรฉguments, des voies respiratoires supรฉrieures et des orifices naturels. Ils sont rรฉpandus dans la nature : dans le sol, les eaux, notamment les eaux dโรฉgout. Ce sont des pathogรจnes occasionnels. On les rencontre dans les infections urinaires chroniques, dans les mรฉningites octogรจnes du nourrisson, parfois dans des septicรฉmies. Leur prรฉsence dans les selles est normale : elle est donc sans signification pathologique.
Structure antigรฉnique :
On distingue les antigรจnes O et H, plus rarement K.
* Antigรจnes O = Ag de paroi toujours prรฉsents Ils sont :
– thermostables (rรฉsistants ร un chauffage ร 100ยฐC)
– trรจs toxiques (1/20 mg suffit pour tuer la souris en 24 heures)
* Antigรจnes H = Ag. flagellaires
– de nature protรฉique.
– antigรจnes thermolabiles, dรฉtruits par l’alcool ร 50 % et par les enzymes protรฉolytiques.
* Antigรจnes K = Ag de capsule ou d’enveloppe.
Rรฉsistance aux antibiotiques :
Les entรฉrobactรฉries ont la capacitรฉ de produire des bรชta-lactamases, enzymes qui inactivent les bรชta-lactamines par ouverture du cycle bรชta-lactame. Ce mรฉcanisme fait partie des mรฉcanismes classiques de rรฉsistance bactรฉrienne. Les gรจnes de rรฉsistance des bรชta-lactamases se situent soit au niveau du chromosome bactรฉrien, soit sur des รฉlรฉments extra-chromosomiques.
Rรฉsistance chromosomique
En ce qui concerne la rรฉsistance mรฉdiรฉe par le chromosome bactรฉrien, elle peut รชtre due ร une mutation spontanรฉe ou ร une recombinaison. La mutation est un changement fortuit dans la sรฉquence des acides nuclรฉiques qui peut par exemple transformer la molรฉcule cible dโun antibiotique et rendre lโinteraction avec lโantibiotique impossible. Quant ร la recombinaison, elle consiste en un transfert de fragments de gรจnes dโun endroit du chromosome bactรฉrien ร un autre. Si ces fragments sont incorporรฉs ร des endroits bien prรฉcis, ils sont appelรฉs intรฉgrons, alors que sโils se dรฉplacent librement, il sโagit de transposons.
Rรฉsistance extra-chromosomique
La rรฉsistance peut provenir de lโacquisition dโADN รฉtranger par le biais de plasmides, bactรฉriophages ou transposons. On parle alors de transfert horizontal de gรจnes de rรฉsistance et les mรฉcanismes utilisรฉs sont la conjugaison, la transduction et la transposition. Les plasmides sont des รฉlรฉments gรฉnรฉtiques mobiles constituรฉs de 10 ร 400 paires de bases dโADN. Ils sont autonomes dans la mesure oรน ils sont capables de se rรฉpliquer indรฉpendamment. En effet, un plasmide peut รฉtablir une connexion entre une cellule donatrice et une cellule rรฉceptrice, et รชtre transfรฉrรฉ dans la cellule rรฉceptrice en mรชme temps quโil est rรฉpliquรฉ dans la cellule donatrice oรน il demeure. Contrairement aux plasmides, les transposons sont des รฉlรฉments gรฉnรฉtiques incapables de se rรฉpliquer par eux-mรชmes, mais qui peuvent passer dโun chromosome ร un autre, ou dโun chromosome ร un plasmide. Les plasmides et transposons dรฉterminent la rรฉsistance aux antibiotiques. En effet, une bรชtalactamase spรฉcifique ร une bactรฉrie peut apparaitre chez dโautres espรจces par la suite, au vu du transfert relativement facile de matรฉriel gรฉnรฉtique entre les diffรฉrentes bactรฉries.
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Table des matiรจres
I. Introduction
II. Gรฉnรฉralitรฉs
II.1. Entรฉrobactรฉries
1.1 Dรฉfinition
1.2 Morphologie
1.3 Culture
1.4 Pouvoir pathogรจne
1.5 Structure antigรฉnique
1.6 Resistance aux antibiotiques
II.2. ฮฒ-lactamines
2.1 Classification
2.2 Mรฉcanisme dโaction
II.3. BLASE
3.1 Dรฉfinition
3.2 Les diffรฉrents types de BLASE
3.3 Facteurs de risque
3.4 Test de synergie
III. Mรฉthodologie
1. Lieu dโรฉtude
2. Pรฉriode dโรฉtude
3. Type dโรฉtude
4. Echantillonnage
4.1 Critรจres dโinclusion
4.2 Critรจres de non inclusion
5. Isolement des entรฉrobactรฉries
6. Identification des entรฉrobactรฉries
7. Etude de la sensibilitรฉ aux antibiotiques des entรฉrobactรฉries
8. Aspects รฉthiques
9. Analyse statistique des donnรฉes
10. Chronogramme de la rรฉalisation de la thรจse
IV. Rรฉsultats
V. Analyses et discussion
VI. Conclusion et recommandations
Rรฉfรฉrences bibliographiques
Rรฉsumรฉ
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