Prévalence des coccidioses aviaires

Contraintes liées à l’éleveur

      L’éleveur est le premier maillon de la chaine de production. Toute l’organisation de l’entreprise dépend de ses compétences. Au Mali, on observe une absence de professionnalisation du métier car la plupart des employés des élevages ne sont pas qualifiés (Biagui, 2002). La plupart des aviculteurs du Mali ne sont pas des professionnels du milieu et l’élevage constitue pour eux une activité secondaire. Les défaillances observées dans l’application des normes techniques d’élevage sont dues à des choix moins judicieux des éleveurs et à l’origine de mauvaises performances. Leur mauvaise organisation est la cause du difficile accès au crédit bancaire. Les producteurs éprouvent d’énormes difficultés pour obtenir des financements nécessaires à l’achat des équipements avicoles (Habamenshi, 1994).

Contraintes liées à la gestion de la production

     La conduite de l’élevage est un vrai problème dans la production des produits avicoles au Mali. A l’image de la plupart des entreprises du secteur informel, la gestion de l’aviculture au Mali a besoin d’être améliorer. L’aviculteur qui est le premier maillon de la chaine de production, doit penser à une bonne organisation des autres secteurs. Cette amélioration doit commencer par la qualité du conseil que le promoteur doit recevoir. Son premier partenaire doit être le vétérinaire car il ne faut pas que c’est une production animale.

Bronchite infectieuse

        C’est une maladie très contagieuse, touchant des poulets de tout âge, surtout grave pour les jeunes et due à un Coronavirus spécifique à ARN. La maladie siège au niveau de l’appareil respiratoire et également dans l’appareil génital. Elle provoque beaucoup de pertes chez les poussins, et une chute de ponte remarquable chez les pondeuses, avec des œufs de qualité médiocre. La mortalité parmi les poussins peut varier de 5 à 60% alors que peu d’oiseaux adultes en meurent habituellement, moins de 2% (Smith, 1992). Elle provoque des troubles respiratoires. Le taux élevé de mortalité résulte des infections secondaires provoquées par des bactéries. Le virus provoque des lésions au niveau de l’oviducte, ce qui entraine la production d’œufs anormaux et éventuellement, une baisse considérable de la production chez les pondeuses. Chez les jeunes les signes respiratoires sont caractérisés par la toux, le halètement, l’éternuement, les râles et les écoulements nasaux. Ceci est associé à un état de fièvre. Chez les pondeuses, les signes respiratoires sont accompagnés de chute de ponte. Il n’y a pas de traitement mais l’antibiothérapie permet de contrôler les infections secondaires. La prophylaxie consiste à de bonnes mesures de biosécurité associées à la vaccination. On utilise un vaccin vivant, suivi d’un vaccin inactivé avec un adjuvant huileux.

Excystation ou migration parasitaire

      L’excystation commence par une destruction mécanique de la coque oocystique dans le gésier (Farr et Doran, 1962), libérant ainsi les sporocystes. Ils passent dans le duodénum où ils subissent l’action de la chymotrypsine et des sels biliaires. Les sporozoïtes sortent activement des sporocystes après digestion du corps de stieda sous l’action des enzymes. Les facteurs importants dans le déterminisme de l’excystation sont le pH, la température, le potentiel d’oxydoréduction et la tension superficielle (Aycardi, 1963). Les sporozoïtes libérés pénètrent dans les cellules épithéliales du duodénum. Selon Doran (1966), trois heures après l’ingestion des ookystes, 75% des sporozoïtes ont envahi l’épithélium des villosités intestinales. C’est au sommet de celles-ci que les éléments parasitaires pénètrent et migrent à travers les couches épithéliales de la muqueuse duodénale. Cette traversée est intra et intercellulaire car il y a des « tubules de pénétration » sur le parcours des éléments parasitaires. Il semble que les sporozoïtes sont phagocytés et transportés par les macrophages de la Lamina propria au cryptes de Lieberkuhn (Van Doornink et Becker, 1958 ; Patilo, 1959). Ces auteurs pensent que le transport des sporozoïtes est un mécanisme de défense de l’organisme qui tente d’évacuer les parasites. Les sporozoïtes sont libérés dans le cytoplasme des cellules épithéliales de la base des cryptes de Lieberkuhn où ils poursuivent leur développement en 48 heures après l’ingestion, la plupart reste localisés dans ces cryptes (Doran, 1966).

Traitement par les plantes médicinales

     Dans les élevages organisés de poulet de chair, l’utilisation des coccidiostatiques n’est autorisé que pour des sujets de moins de 12 semaines (Vercruysse, 1995). Pour pallier cette difficulté, des alternatives naturelles ont été testés au cours des 10-15 dernières années. Beaucoup de combinaisons de produits à base de plantes, maintenant vendus comme aromatisants dans les pays de l’Union Européenne ont d’abord été vendus sur le marché en remplacement de coccidiostatiques. Ils étaient constitués de mélanges soit libres d’huiles essentielles comme eucalyptol, carvacrol, l’eugénol ou l’utilisation de produits à base d’herbes hachées ou extraits dont certaines ont été revendiquées pour avoir des propriétés antiprotozoaires et des effets antimicrobiens (Nollet, 2008).

Les vaccins vivants atténués

    Trois vaccins sont actuellement disponibles dont le Paracox-8, le Paracox-5 et le Livacox. Le Paracox-8 est constitué de 8 souches d’Eimeria et utilisé chez les oiseaux à longue vie (reproducteurs, poules pondeuses). Le Paracox-5 est destiné aux poulets de chair. Il est moins cher et plus disponible que le Paracox8. Pour éviter les problèmes de résistance un vaccin recombinant serait l’idéal (Naciri, 2001). L’inovocox est un vaccin introduit par Pfizer Poultry Health qui se fait sur l’œuf qui donne de bons résultats (Poston citée par Bal, 2009). Michael et al., 2007 ont eu des résultats satisfaisants en vaccinant les parentaux avec le CoxAbic. Néanmoins la prophylaxie médicale n’assure jamais à elle seule, une lutte efficace, contre les coccidioses, elle doit être obligatoirement associée à des mesures sanitaires.

Résultats d’enquête

    Les résultats d’enquête nous donnent une très forte prévalence de la coccidiose (46,34%) dans la zone périurbaine de Bamako où elle sévit de façon endémique. Ainsi près de la moitié des aviculteurs déclarent avoir rencontré cette pathologie dans leur élevage. Ces résultats sont plus élevés que ceux obtenus par Bitty (2013), dans l’étude de la contribution à l’amélioration de la gestion sanitaire et des pratiques médicales en élevage avicole moderne dans la zone périurbaine d’Abidjan (Côte d’Ivoire) qui a trouvé un fort taux d’infestation (37%). Algom (1994) avait eu un taux beaucoup moins élevé dans la région de Dakar (28,85%). Après traitement, 70% des cas traités connaissent une guérison donc 30% des aviculteurs reconnaissent ne pas avoir une totale satisfaction et ont des récidives après traitement. Cependant le taux de mortalité dû à la coccidiose aviaire dans la zone périurbaine demeure assez faible (2%), mais ils déclarent des rendements plus faibles que prévus dans les lots atteints. En plus ces aviculteurs déplorent le coût élevé de la lutte contre la coccidiose. Ceci est confirmé par De Gussem et al. (2008) qui estiment qu’en Suisse, la coccidiose coûte €o.023 par kg de viande de poulet. Nollet (2008), a estimé le coût de la coccidiose à €0.05 pour 2.2kg soit 15 FCFA par kg.

Vaccination dans la lutte contre la coccidiose

       La vaccination peut être une sérieuse option dans la lutte contre la coccidiose. Vu les multiples problèmes structurels et organisationnels, la lutte contre la coccidiose pourrait s’articuler autour de la vaccination qui offrirait l’avantage de juguler les questions de résistance et de résidus qui sont d’actualité. Le nombre de poussins vaccinés semble très faible. Le nombre de poussins chair vaccinés au niveau de l’union européenne varie entre 5 et 10% et l’Italie est le pays qui applique le plus cette technologie. Le Paracox est un vaccin contre la coccidiose qui est beaucoup utilisé. Pfizer a introduit un vaccin (Inovocox), qui est injecté à l’œuf entre le 18è et 19è jours d’incubation et qui confère une immunité à l’éclosion. Des essais de vaccination des reproducteurs sont menés avec succès en Argentine cependant, la vaccination ne suscite pas beaucoup d’intérêt à cause du coût relativement élevé du vaccin.

Utilisation des plantes médicinales

      En plus des coccidiostatiques, plusieurs plantes médicinales sont utilisées à travers le monde avec des apports non négligeables dans l’amélioration des résultats. L’utilisation de ces plantes pourrait offrir des alternatives à nos aviculteurs. En effet, ces plantes médicinales pourraient nous aider à éviter les problèmes de résistance et de résidus médicamenteux dans les denrées alimentaires d’origine animale

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU MALI
1.1. Présentation du Mali
1.1.1. Milieu humain
1.1.2. Milieu physique
1.1.2.1. Relief et Climat
1.1.2.2. Hydrographie
1.1.2.3. Température
1.2. Productions avicoles au Mali
1.2.1. Les systèmes de production avicole du Mali
1.2.1.1. Le système traditionnel
1.2.1.2. Le système moderne
1.2.2. Productions aviaires au Mali
1.2.2.1. Les différents types de production
1.2.2.1.1. Production nationale de la viande de volaille
1.2.2.1.2. Production nationale d’œufs de consommation
1.2.2.2. Circuit de commercialisation des produits avicoles
1.2.2.3. Organisation de la production en élevage moderne
CHAPITRE II : CONTRAINTES DE L’AVICULTURE AU MALI
2.1. Contraintes socio-économiques
2.1.1. Contraintes liées à l’éleveur
2.1.2. Contraintes liées à la perception de la viande avicole
2.1.3. Contraintes liées à la commercialisation
2.2. Contraintes techniques
2.2.1. Contraintes liées à la souche ou la race
2.2.2. Contraintes liées aux infrastructures et matériel d’élevage
2.2.3. Contraintes au coût des intrants
2.2.4. Contraintes liées à la gestion de la production
2.3. Contraintes pathologiques
2.3.1. Pathologies infectieuses
2.3.1.1. Maladies virales
2.3.1.1.1. Maladie de Newcastle (pseudo peste aviaire)
2.3.1.1.2. Maladie de Gumboro
2.3.1.1.3. Maladie de Marek
2.3.1.1.5. Variole aviaire
2.3.1.2. Maladies bactériennes
2.3.1.2.1. Salmonelloses
2.3.1.2.2. Colibacillose
2.3.1.2.3. Maladies respiratoires chroniques (MRC)
2.3.1.2.4. Coryza infectieux ou Haemophilose
2.3.1.2.5. Choléra aviaire
2.3.2. Maladies parasitaires
2.3.2.1. Ectoparasitoses
2.3.2.2. Endoparasitoses
2.3.2.2.1. Helminthoses
2.3.2.2.2. Protozoaires
CHAPITRE III : LES COCCIDIOSES AVIAIRES
3.1. Définition
3.2. Etiologie
3.2.1. Taxonomie
3.2.2. Caractères morphologique et localisation des lésions de coccidiose
3.3. Le cycle évolutif
3.3.1. Développement exogène ou sporogonie
3.3.2. Développement endogène
3.3.3. Excystation ou migration parasitaire
3.3.3.1. Schizogonie ou mérogonie
3.3.3.2. Fécondation
3.4. Epidémiologie
3.4.1. Epidémiologie descriptive
3.4.2. Epidémiologie analytique
3.4.2.1. Facteurs de réceptivité et de sensibilité
3.4.2.2. Modalité d’infestation
3.4.2.2.1. Sources du parasite
3.4.2.2.2. Mode d’infestation
3.4.3. Epidémiologie synthétique
3.5. Pathogénie
3.5.1. Action pathogène
3.5.1.1. Action traumatique et destructive
3.5.1.2. Action toxique
3.5.2. Conséquences de l’action pathogène
3.5.3. Action immunogène
3.6. Etude clinique
3.6.1. Symptômes
3.6.1.1. Coccidioses cliniques
3.6.1.1.1. Formes aigues
3.6.1.1.1.1. Coccidiose caecale hémorragique
3.6.1.1.1.2. Coccidiose intestinale
3.6.1.1.2. Formes chroniques
3.6.1.2. Coccidiose subclinique
3.6.2. Lésions
3.6.2.1. Lésions macroscopiques
3.6.2. 2. Lésions microscopiques
3.7. Diagnostic
3.7.1. Diagnostic clinique
3.7.1.1. Diagnostic sur l’animal vivant
3.7.1.2. Diagnostic post Ŕ mortem
3.7.2. Diagnostic expérimental
3.8.1. Traitement
3.8.1.1. Traitement moderne
3.8.1.2. Traitement par les plantes médicinales
3.8.2. Prophylaxie
3.8.2.1. Prophylaxie sanitaire
3.8.2.2. Prophylaxie médicale
3.8.2.3. Chimioprévention
3.8.2.4. Immunisation
3.9. Chimiorésistance
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1.1. Description du milieu d’étude
1.2. Matériel
1.2.1. Echantillonnage
1.2.2. Matériel de prélèvement et de laboratoire
1.2.2.1. Matériel animal
1.2.2.2. Matériel logistique
1.2.2.4. Matériel de prélèvement et consommable de laboratoire
1.2.2.4.1. Matériel de prélèvement
1.2.2.4.2. Matériel et/ou consommable de laboratoire
1.3. Méthodes
1.3.1. Enquêtes
1.3.1.1. Echantillonnage
1.3.1.2. Enquêtes de terrain
1.3.1.2.1. Elaboration du questionnaire
1.3.1.2.2. Validation et administration du questionnaire
1.3.2. Examen parasitologique
1.3.2.1. Prélèvements
1.3.2.1.1. Matières fécales
1.3.2.1.2. Tubes digestifs
1.3.2.2. Coprologie
1.3.2.2.1. Examen direct
1.3.2.2.2. Flottation
1.3.2.2.3. Sédimentation
1.3.2.3. Examen des tubes digestifs
1.3.2.3.1. Examen macroscopique
1.3.2.3.2. Examen du contenu du tube digestif
1.3.2.3.3. Scores lésionnels
1.3.3. Analyse des données
CHAPITRE II : RESULTATS
2.1. Situation générale
2.1.1. Différentes catégories d’aviculteurs
2.1.2. Caractéristiques des fermes
2.1.3. Les antécédents de coccidiose
2.1.3.1. Pathologies rencontrés
2.1.3.2. La coccidiose
2.1.4. Traitement
2.1.5. Prophylaxie
2.1.5.1. Prévention sanitaire
2.1.5.2. Chimioprévention
2.1.5.3. La vaccination
2.2. Les taux d’infestation
2.2.1. Le taux d’infestation selon le type de production
2.2.2. Le taux d’infestation selon la souche
2.2.3. Le taux d’infestation selon l’âge
2.2.4. Le taux d’infestation selon la prophylaxie
2.2.5. Fréquence lésionnelle
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
3.1. Discussion
3.1.1. Choix du milieu d’étude
3.1.2. Matériel et des méthodes
3.1.3. Discussion des résultats
3.1.3.1. Résultats d’enquête
3.1.3.2. Résultats d’études cliniques et de coprologie
3.1.3.3. Lutte contre la coccidiose
3.2. Recommandations
3.2.1. A l’ endroit de l’Etat
3.2.2. A l’ endroit des aviculteurs
3.2.3. A l’endroit des vétérinaires pour la lutte médicamenteuse
3.3. Perspectives de recherche
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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