Prevalence des candidoses et trichomonoses genitales chez la femme en milieu sub-urbain

Diagnostic mycologique

     L’examen mycologique n’est pas toujours pratiqué en routine en raison d’une présentation clinique souvent évidente.
a. Le prélèvement : De l’efficacité du geste de prélèvement et de la qualité du matériel biologique dépend le succès des étapes ultérieures du diagnostic mycologique. Le prélèvement doit être effectué avant tout traitement antifongique par voie générale ou en application locale. Les précautions d’usage (conditions optimales d’asepsie, stérilité du matériel de prélèvement et de recueil, …) visent, entre autre, à éviter la contamination du matériel biologique. Le prélèvement se fait en fonction de la localisation des lésions et du produit biologique à recueillir.
– Cas des candidoses cutanées
On prélève les squames (une trentaine ou plus si possible) en rodant fortement à la périphérie de la lésion à l’aide d’une curette ou d’un vaccinostyle. Les squames sont recueillies dans une boîte de pétrie ou entre deux lames flambées.
– Cas d’un onyxis
Il faut prélever un maximum de fragments d’ongles. Lorsqu’il existe un péri onyxis, le recueil au scalpel ou à la curette des squames du pourtour de l’ongle facilite l’issue de pus sous le bourrelet sus-unguéal à prélever à l’écouvillon.
– Cas des candidoses intestinales
On prélève les selles dans un récipient stérile.
– Cas des candidoses septicémiques
On prélève du sang (environ 10 ml) dans un tube stérile contenant un anticoagulant pour faire une hémoculture.
– Cas des candidoses génitales
Le prélèvement vaginal est effectué au niveau du cul de sac postérieur avec un écouvillon stérile et au niveau de la paroi vaginale. Ce prélèvement est recueilli dans un tube à hémolyse contenant du sérum physiologique. Un deuxième prélèvement est fait au niveau de l’endocol en appuyant fermement l’écouvillon sur l’orifice et en lui imprimant un mouvement rotatif. S’il y a du mucus sur l’orifice, l’enlever grâce à une gaze stérile montée sur une pince avant de prélever. Après prélèvement, le spéculum est retiré et l’odeur des pertes est appréciée.
– Cas des candidoses viscérales
On fait une biopsie d’organes qui est généralement divisée en deux parties :
– l’une destinée à l’anatomie pathologique doit être fixée dans un Bouin.
– l’autre destinée à l’examen mycologique doit être prélevée sur tube sec.
Le conditionnement et le transport de ces produits biologiques se font en récipients stérilisés (tubes, flacons, petites boîtes de pétri,…) bien fermés. L’ajout de quelques gouttes de liquide physiologique est conseillé pour éviter la dessiccation. Les fragments de tissus (biopsies, pièces opératoires) destinés à l’examen mycologique doivent être conditionnés dans du liquide physiologique stérilisé, sans fixateur. Au laboratoire, le produit biologique ainsi prélevé sera partagé en deux parties sensiblement égales pour effectuer l’examen direct et la culture.
b. Examen direct : L’examen direct permet de mettre en évidence des levures bourgeonnantes, éventuellement accompagnées de mycélium dans les produits pathologiques. Deux types d’examen direct sont réalisés
Examen à l’état frais : L’examen à l’état frais se pratique directement sur les appositions sur lame sans fixation ni coloration spécifique. Il est facilité par l’utilisation d’éclaircissants (notamment potasse à 30%). Peuvent ainsi être mises en évidence des levures bourgeonnantes de candida spp, éventuellement accompagnées de pseudo mycélium.
Examen après coloration : La coloration au PAS ou au Gromori-Grocott est particulièrement indiquée pour mettre en évidence les levures du genre candida dans les biopsies d’organes, les squames et les fragments d’ongles qui sont d’abord ramollies. D’une manière générale, les candidas se présentent, dans les prélèvements, sous trois formes :
– des blastospores ovales (3 – 7mm) à paroi mince, bourgeonnantes, associées ou non à des filaments mycéliens,
– de vrais mycéliums résultant de la germination d’une levure par la formation d’un tube germinatif
– la formation de pseudo-mycéliums et de vrais mycéliums caractéristiques de candida albicans et constituant des signes de pathogénicité.
c. Culture : Le but des cultures est le développement et l’isolement de colonies qui, une fois dénombrées, permettront l’identification de la (ou des) levure(s) impliquée(s).
Isolement : L’isolement se fait par ensemencement pratiqué de façon stérile classiquement sur tube de gélose glucosée (2%) de Sabouraud contenant des antibiotiques (comme le chloramphénicol qui inhibe le développement des bactéries saprophytes) et des vitamines. L’adjonction de cyclohéximide (actidione ®) permet d’inhiber la croissance d’éventuels champignons contaminants et d’utiliser la résistance ou la sensibilité du champignon à ce produit comme critère d’identification (mais attention, il peut inhiber le candida glabrata). L’ensemencement se fait en stries lorsqu’il s’agit de liquide pathologique comme les leucorrhées, le pus, les urines, les expectorations, … Lorsqu’il s’agit de squames ou de débris d’ongles, il faut déposer les prélèvements en cinq (5) ou six (6) points alternes. Lorsqu’il s’agit de biopsies, il faut les découper en petits morceaux et les déposer en points alternes sur la gélose. Les milieux ainsi ensemencés sont incubés pendant au moins une semaine à 27°c et à 37°c pour les produits biologiques d’origine profonde telles que biopsies et pièces opératoires. A l’examen macroscopique, les candidas forment, au bout de 24 à 48 heures, des colonies blanchâtres, épaisses, luisantes, crémeuses à surface bombée et poussant des filaments dans les profondeurs de la gélose. A l’examen microscopique, on observe des levures, des pseudo-mycéliums et de vrais mycéliums mais aussi des chlamydospores terminales ou intercalaires.
Identification : La phase d’identification des levures doit impérativement tenir compte de l’éventualité de l’association de plusieurs espèces dans un même échantillon biologique. La détection de ces associations passe par un repiquage sur milieu de Sabouraud contenant du triphényl -2, 3 , 5 – tétrazolium, substance que chaque espèce est plus ou moins apte à réduire en fournissant un composé coloré. Les colonies prenant des teintes différentes doivent être considérées comme autant de souches d’espèces différentes qui seront repiquées et identifiées séparément. L’identification de l’espèce candida albicans passe par la révélation d’au moins un des deux caractères suivants :
– formation de chlamydospores caractéristiques, 24 à 48 heures après repiquage en stries profondes (anaérobies) sur des milieux pauvres en sucres et tensioactifs tels que milieu PCB (Pomme de terre – Carotte – Bile) ou RAT (Rice Agar – Tween).
– filamentation en sérum à 37°c en quatre heures maximum.
L’identification spécifique des autres espèces de candida nécessite l’étude de certaines propriétés physiologiques de la levure, en particuliers son aptitude à assimiler divers sucres (auxanogramme) et à les fermenter (zymogramme).

Examen direct à l’état frais

     Il est toujours préférable de pratiquer les examens sur lame sur des prélèvements frais car les trichomonas sont très fragiles. L’examen direct se fait en diluant une goutte de sécrétion dans une goutte de sérum physiologique. La dilution devra être suffisante pour que la densité des leucorrhées ne ralentisse pas trop les mouvements du parasite. Cet examen permet de déceler aisément des formes mobiles (avec un déplacement sur place en tourniquet), arrondies ou ovalaires munies d’une petite membrane ondulante, d’un axostyle qui dépasse le corps cellulaire et d’un bouquet de quatre (4) flagelles antérieurs. L’examen peut être différé de quelques heures si le prélèvement est conservé dans un milieu de transport (milieu de Stuart et Young) Lorsque l’examen direct est négatif on effectue la coloration de Gram.

Gestion des partenaires

      L’infection par le Trichomonas vaginalis est une infection sexuellement transmissible. Par conséquent, le traitement simultané du (ou des) partenaire(s) est indispensable, même s’il (s) ne présente (nt) aucun symptôme. Dans tous les cas, un traitement systématique doit être instauré : il est à base de Métronidazole en dose unique ou en traitement de 7 jours.

Caractéristiques socio démographiques

         Le département de Guédiawaye totalise une population de 407 547 habitants répartis dans les 5 communes d’arrondissements sur une superficie de 12,8 km². Il a la plus forte densité de population (22 569 habitants au km²) selon le rapport publié en 2008 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Cette forte densité est due principalement au mouvement de désertion des campagnes au profit de Dakar et a pour conséquence de favoriser la promiscuité et poser un réel problème d’assainissement. Le département de Guédiawaye est caractérisé par une faible structure économique. Les activités artisanales et tertiaires prédominant. La précarité des conditions d’existence des populations est telle que les enfants, les jeunes, les femmes et les familles y vivent différentes formes d’exclusion et/ou d’insécurité. La demande sociale est très forte et se pose en terme d’accès des familles aux ressources et des populations notamment les enfants et les jeunes à des services sociaux de bases : éducation, santé, formation, loisirs. Les femmes constituent 50,2% de la population qui est caractérisée par sa jeunesse avec 65% de moins de 25 ans. Du point de vue composition ethnique, on note une prédominance des Wolofs (53%) suivis des Toucouleurs (38%). Les musulmans constituent 92% de la population contre 08% d’adeptes d’autres religions. L’activité économique dominante au niveau de la commune est le commerce ; cependant, plus de la moitié de la population de la commune a un revenu faible.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. DEFINITION
II. EPIDEMIOLOGIE
1. Agent pathogène
2. Habitat
3. Facteurs favorisants
a. Facteurs intrinsèques
b. Facteurs extrinsèques
III. ASPECTS CLINIQUES
1. Candidoses superficielles
a. Candidoses cutanées
b. Candidoses des muqueuses
2. Candidoses profondes
a. Candidoses viscérales
b. Candidoses septicémiques
3. Manifestations allergiques
IV. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
1. Diagnostic mycologique
a. Le prélèvement
b. Examen direct
c. Culture
2. Diagnostic immunologique
V. TRAITEMENT
1. Principe
2. Moyens thérapeutiques
a. Antifongiques locaux
b. Antifongiques généraux
VI. INDICATIONS
1. Candidoses superficielles
2. Candidoses profondes
VII. PROPHYLAXIE
LA TRICHOMONOSE UROGENITALE
I. DEFINITIONS ET GENERALITES
II. EPIDEMIOLOGIE
III. AGENT PATHOGENE
1. Classification
2. Répartition
3. Morphologie
4. Biologie
a. Habitat
b. Cycle
c. Culture
5. Transmission
6. Circonstances favorisantes
IV. SYMPTOMATOLOGIE
V. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
1. Prélèvement
2. Examen des prélèvements
VI. TRICHOMONOSE ET GROSSESSE
VII. TRAITEMENT
1. Traitement de première intention
2. Gestion des partenaires
3. Traitement de la femme enceinte
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CADRE D’ETUDE
1. Caractéristiques socio démographiques
2. Organisation administrative
a. Mission
b. Infrastructures sanitaires
II. POPULATION D’ETUDE
III. METHODE D’ETUDE
1. Matériels de prélèvement
2. Conditions de prélèvement
3. Interrogatoire
4. Prélèvement
IV. TRAITEMENT DES PRELEVEMENTS
1. Examen macroscopique
2. Examen microscopique
a. Examen à l’état frais
b. Examen après coloration de Gram
3. Culture
4. Recherches spécifiques
a. Recherche de Mycoplasmes
b. Sérologie Chlamydienne
c. Recherche de Staphylococcus aureus
d. Recherche de Neisseria gonorrhea
e. Recherche de Streptocoques
V. EXPLOITATION DES RESULTATS
RESULTATS ET COMMENTAIRES
I. LES MOTIFS DE CONSULTATIONS
II. CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES
III. REPARTITION DES PRELEVEMENTS SELON L’AGE
IV. EXAMEN DES PRELEVEMENTS
1. Résultats de l’examen macroscopique
2. Résultats de l’examen microscopique
4. Présence de Candida albicans
V. LES ASSOCIATIONS
DISCUSSIONS
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHiE

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