Prévalence de la dénutrition des personnes âgées

Indicateurs anthropométriques simples de la composition corporelle

Taille La taille diminue réellement avec l’âge (ce n’est pas seulement un effet séculaire), surtout chez les femmes, et la différence peut atteindre 5 à 8 cm entre la taille adulte et celle de la personne de 80 ans (23). Cela est souvent ignoré des patients et il ne faut donc pas se fier à la taille déclarée. Chez les personnes âgées ne pouvant se tenir debout, le calcul de la taille à partir de la distance talon –genou permet une évaluation assez précise (±0,9 cm) et sans conséquences sur les calculs d’IMC (indice de masse corporelle, poids⁄taille²), de surface corporelle, ou d’eau totale (52).
Poids Le poids a tendance à augmenter jusqu’à l’âge de 80ans, après quoi il diminue. L’IMC a donc naturellement tendance à augmenter, par le double effet de la réduction de la taille et de l’augmentation du poids. Cela décale les valeurs seuils pour définir l’obésité, et la dénutrition.
Tour de taille Le tour de taille augmente, ce qui traduit une accumulation de graisse intra abdominale .L’augmentation est modeste (+2 ,1cm chez les hommes et +3 ,5cm chez les femmes entre 65 et 84 ans), mais expose au risque de syndrome métabolique. Le tour de taille est en effet l’un des critères de ce syndrome. Pendant ce temps, le tour de hanche ne change pas (41).Le rapport tour taille sur tour hanche est donc un bon indicateur de l’adiposité abdominale.

Insulino−résistance

         Il existe une abondante littérature rapportant l’existence d’une insulino−résistance chez le sujet âgé (56). Cependant, cela ne signifie pas que tout sujet âgé a une insulino-résistance. Les mécanismes de cette insulinorésistance liée à l’âge sont multiples: diminution de la masse musculaire (sarcopénie), nature de l’alimentation, diminution de l’activité physique, augmentation de la masse adipeuse viscérale, accumulation ectopique de triglycérides conduisant à une lipotoxicité. Différentes méthodes ont été utilisées pour mettre en évidence une baisse de la sensibilité à l’insuline chez le sujet âgé. L’European Group for the study of Insulin Resistance (EGIR) a mis en évidence, par une étude transversale multicentrique (vingt centres européens) portant sur1146 sujets âgés de 18 à 85 ans, soumis à un champ euglycémique hyperglycémique, une faible diminution de l’utilisation du glucose avec l’âge. Cependant, cette différence disparait après ajustement pour l’IMC et la suppression des acides gras libres plasmatiques par l’insuline (21) suggérant que l’âge n’affecte pas la sensibilité périphérique (musculaire) à l’insuline. Au vu des études utilisant la méthode du clamp euglycémique hyper insulinémique, il est raisonnable de conclure à l’existence d’une insulinorésistance périphérique (musculaire) et hépatique chez le sujet âgé en bonne santé au moins à partir de l’âge de 60 ans et ceci indépendamment de la réduction de la masse maigre. Le mécanisme apparaît être une altération post récepteur, au vu de la normalité de la liaison de l’insuline à son récepteur dans des adipocytes et/ou des monocytes des sujets explorés. Une autre approche est l’étude du métabolisme post prandial du glucose au moyen de l’étude du devenir métabolique d’une charge orale de glucose ; les réponses glycémiques et insulinémiques des sujets âgés sont plus élevées que celle à la fois d’une intolérance au glucose et d’une insulino -résistance (22-32- 42)

Âge et variations de l’équilibre hydrique

       Le corps humain est constitué pour sa plus grande partie d’eau, d’un secteur de réserve énergétique comportant la masse grasse, dont la teneur en eau est supposée nulle et la masse non grasse ou masse maigre métaboliquement active et hydratée. Le vieillissement entraine des modifications de la composition corporelle en particulier une diminution de la masse maigre, particulièrement de la masse musculaire (24), de la masse osseuse (50) et de l’eau totale (58). La diminution de l’eau corporelle totale est un phénomène d’autant plus dangereux qu’il s’associe à une diminution physiologique de la sensation de soif. Le vieillissement s’accompagne d’une diminution de la capacité de concentration des urines et d’une moindre capacité d’excrétion (53) ainsi qu’une diminution de la filtration glomérulaire (37), qui réduit la capacité à retenir l’eau.

CONCLUSION

     La vieillesse ne doit pas être considérée comme une maladie mais comme une étape d’un processus normal qui peut être la base d’un affaiblissement. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 9, 3% dans le monde, 4% en Afrique et 7% au Sénégal. Le vieillissement est une phase de la vie qui engendre différentes modifications tant physiologiques que métaboliques. L’avancée en âge, civile et physiologique et le vieillissement s’accompagnent de modifications des formes du corps et de changements des compartiments qui le composent. Certains de ces changements n’ont pas de manifestation visible (densité osseuse). D’autres entrainent des modifications des fonctions (réduction de l’autonomie associée à la sarcopénie). La sarcopénie est la perte de masse et de la fonction musculaire induite par l’âge. Dans le cadre de notre étude nous avons effectué une enquête au centre médicosocial de l’IPRES chez les sujets âgés de 60 ans et plus. L’objectif de l’étude était de se faire une idée de l’ampleur du probléme au niveau du centre et d’ amener le personnel soignant à rechercher systématiquement les signes de la dénutrition chez toute personne âgée en consultation. L’étude a abouti aux résultats suivants : les personnes âgées dénutries représentent 21,9% et les personnes à risque de dénutrition 51,9%. Les facteurs associés sont l’âge, la perte d’appétit, la perte récente de poids, la motricité, le nombre de repas, la maladie aiguë ou le stress, la quantité de boissons consommées et la circonférence du mollet. Ces facteurs avaient été décrits dans la littérature médicale. Les patients les plus exposés au risque de malnutrition sont ceux qui ont une circonférence du mollet < 31 cm, une perte de poids, un IMC < 23, qui ont souffert d’une maladie aiguë ou stress psychologique lors des 3 derniers mois, qui prennent moins de 3 repas par jour et qui consomment moins de 5 verres de boissons par jour. Au regard de notre société et de ces maux actuels d’innombrables questions se posent :
Faut il adapter le régime alimentaire à l’âge du sujet ?
Quelle est la valeur diététique et nutritionnelle des plats sénègalais ?…
La dénutrition est une pathologie réelle des personnes âgées avec des conséquences graves. Mais nous disposons aujourd’hui de moyens de diagnostic simples, rapides et peu onéreux permettant d’envisager d’autres analyses beaucoup plus spécifiques. Ces résultats doivent nous pousser à poursuivre l’étude au niveau des différentes structures gériatriques afin de permettre la mise en place d’une stratégie nationale de surveillance et de prise en charge des personnes âgées. Au terme de notre étude nous pouvons formuler les recommandations suivantes:
 Au médecin chef du centre médico –social de l’IPRES : De contribuer à la poursuite de l’étude afin de se faire une idée aussi compléte qu’exacte sur l’ampleur de la dénutrition et ses déterminants chez les personnes âgées en consultation au centre. De former tout le personnel du centre en charge des personnes âgées sur le dépistage et la prise en charge de la dénutrition chez les personnes âgées. De faire un plaidoyer auprés du ministére de la santé afin de diligenter une enquête sur les problémes nutritionnels chez les personnes âgées au niveau national afin d’élaborer une stratégie visant à prévenir et lutter contre la dénutrition chez les personnes âgées.
 Aux personnels de santé du centre de gériatrie en charge des personnes âgées
De surveiller lors des consultations les quatres points essentiels :
Le poids
L’alimentation
L’hydratation
Le niveau d’ activité
 Aux personnes âgées ainsi qu’à leur familles
De veiller à :
Se peser une fois par mois
Boire à volonté (1,5 l au minimum)
Prendre des féculents à tous les repas
Consommer des fruits et légumes tous les jours
Manger des aliments riches en proteines et de texture adaptée à la capacité de mastication et de déglutition
Prendre au moins 3 repas par jour
Consommer plus de sucres et graisses
Consommer des produits laitiers
Utiliser des cannes ou des chaussures adaptées
Eviter le port d’habit trop long
 Aux responsables universitaires : Veiller à ce que les futurs praticiens acquierent des notions de prise en charge des personnes âgées au même titre que ceux des enfants. Organiser dans le cadre de la formation continue des pharmaciens et en collaboration avec l’ordre des pharmaciens , un forum sur« les compléments alimentaires , le troisiéme âge et les solutions aux conséquences du vieillissement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur le vieillissement
1. Modification de la composition corporelle au cours du vieillissement 
1.1. Changements de composition corporelle
1.1.1. Indicateurs anthropométriques simples de la composition corporelle
1.1.1.1. Taille
1.1.1.2. Poids
1.1.1.3. Tour de taille
1.2. Modifications des compartiments corporels
1.2.1 Masse maigre
1.2.2 Masse des organes
1.2.3 Densité osseuse
1.2.4 Adiposité
1.2.5 Compartiments hydriques
2 .Métabolisme protéique chez la personne âgée
2 .1 Altération de la composition corporelle et musculaire au cours du vieillissement
2.2. Altération de la régulation du métabolisme protéique
2.2.1. Effets de la prise alimentaire
2.2.2 Action de l’insuline
3. Métabolisme glucido−lipidique chez la personne âgée
3.1 Métabolisme glucidique
3.1.1 Insulino−résistance
3.1.2 Insulino−sécrétion
3.2 Métabolisme lipidique
4. Métabolisme des vitamines et besoins spécifiques chez la personne âgée
4.1 Métabolisme des vitamines
4.2. Source des vitamines
4.3. Besoin en vitamines chez le sujet âgé sain
5. Fonctions des oligoéléments et besoins spécifiques de la personne âgée 
5.1 Sélénium
5.2 Zinc
5 .3 Fer
5.4 Chrome
6. Métabolisme de l’eau et besoins hydriques de la personne âgée
6.1 Âge et variations de l’équilibre hydrique
6.2 Besoins en eau du sujet âgé
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. But et objectifs de l’étude
1.1 But
1.2 Objectif général
1.3 Objectifs spécifiques
2. Méthodologie
2.1 Cadre d’étude
2.2 Type d’enquête
2.3 Définition de la population
2.4 Protocole d’échantillonnage
2.5 Déroulement de l’étude
2.5.1 Matériels
2.5.2 Difficultés rencontrées
2.6 Méthodes d’analyse des données
2.6.1 Limites de l’étude
3. Résultats et commentaires
3.1 Etude descriptive
3.1.1 Caractéristiques générales de la population étudiée
3.1.1.1 Sexe
3.1.1.2 Âge
3.1.1.3 Poids
3.1.1.4 Taille
3.1.2 Données du dépistage de la dénutrition (MNA court)
3.1.2.1 Perte d’appétit
3.1.2.2 Perte récente de poids (>3kg)
3.1.2.3 Motricité
3.1.2.4 Maladie aiguë ou stress psychologique
3.1.2.5 Problèmes neuropsychologiques
3.1.2.6 Indice de masse corporelle
3.1.2.7 Score de dépistage (MNA court)
3.1.3 Données évaluation globale (MNA long)
3.1.3.1 Etat de dépendance
3.1.3.2 Nombre de médicaments
3.1.3.3 Escarres ou plaies cutanées
3.1.3.4 Nombre de repas
3.1.3.5 Consommation journalière des fruits ou légumes
3.1.3.6 Quantité de verres de boissons consommées par jour (eau, café, thé, lait, vin, bière…)
3.1.3.7 Manière de se nourrir
3.1.3.8 Auto perception de l’état nutritionnel
3.13.9 Perception de l’état de santé
3.1.3.10 Circonférence brachiale(CB)
3.1.3.11 Circonférence du mollet(CM)
3.1.4 Evaluation globale de l’état nutritionnel
3.2 Etude analytique
3.2.1 Analyse bivariée
3.2.1.1 Variation de l’état nutritionnel en fonction du sexe
3.2.1.2 Variation de l’état nutritionnel en fonction de l’âge
3.2.1.3 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la perte d’appétit
3.2.1.4 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la perte récente de poids
3.2.1.5 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la motricité
3.2.1.6 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la maladie aiguë ou du stress
3.2.1.7 Variation de l’état nutritionnel en fonction de l’IMC
3.2.1.8 Variation de l’état nutritionnel en fonction du nombre de médicaments
3.2.1.9 Variation de l’état nutritionnel en fonction du nombre de repas
3.2.1.10 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la quantité de boissons consommées
3.2.1.11 Variation de l’état nutritionnel en fonction de la circonférence du mollet
3.2.2 Analyse multivariée
Conclusion
Références bibliographiques
Annexe

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