Présentation physique et humain dans la CAYS

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Caractéristiques physiques de la CAYS

 La topographie
La plus grande partie du territoire de la CAYS est installée dans les dépressions inter-dunaires asséchées par la crise pluviométrique des années 1970. Ces dépressions inter-dunaires se sont formées pendant le Nouackchottien (maximum 5500 ans BP). La figure (1) donne un aperçu sur les altitudes de la zone d’étude. La figure a été réalisée à l’aide du logiciel Surfer. Les altitudes varient de 1 à 22 m. Les altitudes les plus élevées sont en bleue et culminent à 22 m. Les plus faibles altitudes sont représentées en vert et blanc. La CAYS est représentée par le contour rouge foncé. Ainsi, comme nous pouvons l’observer, les altitudes de la CAYS varient entre 7 m et 13 m. Cette faiblesse de la topographie résulte de l’histoire géologique de la zone puisque ces dépressions font partie du système des Niayes qui caractérise une bonne partie de la région de Dakar. La zone est caractérisée, dans l’ensemble, par une topographie marquée par une succession de dunes et de dépressions qu’on retrouve par endroit. La topographie du milieu joue beaucoup sur la rapidité d’évacuation des eaux dans des espaces non couverts par le réseau d’assainissement ; mais les faibles couloirs d’évacuations des eaux vers les lacs ou la mer sont aujourd’hui bloqués par les habitations, ce qui explique la stagnation des eaux dans les zones basses.
 La nature des sols
Les Niayes sont formées de dépôts quaternaires qui offrent à la commune un relief peu accidenté, formé d’une succession de dunes et de dépressions. Ces formations marquent d’une forte empreinte la géomorphologie et les sols.
On retient avec Sagna A ; (2007)9 la présence de trois types de sols :
– Les sols diors : qui sont des sols de dunes anciennes. Ces sols sont légers et perméable ce qui favorise par ailleurs l’infiltration des eaux de pluies.
– Les sols hydromorphes : qui sont généralement dans les dépressions inter-dunaires, humides et caractérisées par la faible profondeur de la nappe phréatique. Ce sont des sols riches en matières organiques comme l’humus qui favorise les activités de la culture maraichère.
– Les sols halomorphes : sont présents dans la seule dépression située au nord de la commune. La présence du lac Ourouaye détermine la position pédologique de ces sols. Le matériau sableux présente des propriétés aquifères qui ont permis l’implantation de puits traditionnels dans les concessions de Yeumbeul et de forages d’exploitation dans ses environs (zone de Thiaroye).
 L’hydrogéologie
Les eaux souterraines qui existent dans la zone d’étude sont celles des sables quaternaires. Les nappes d’eau souterraines de la région de Dakar sont contenues dans les formations aquifères de natures différentes : la nappe de sables quaternaires avec une partie captive (nappe infra basaltique) et une partie libre (nappe de Thiaroye). Elles sont alimentées par les eaux pluviales. La nappe phréatique des sables quaternaires est d’une importance capitale pour les multiples usages qu’elle permet. En effet, elle est utilisée pour l’alimentation, des animaux et pour les besoins agricoles. Selon CSI info ; (1999) «Son exploitation se fait classiquement par des puits et des puisards creusés dans les formations alluvionnaires des cuvettes inter dunaires»10. Mais aujourd’hui à cause de la prolifération des habitats spontanés ; elle est fortement polluée. La nappe de Thiaroye, nous dit Bâ M. A ; (2010) « est sub-affleurante ; elle inonde le centre de dépressions inter dunaire »11. C’est en effet cette situation qui aggrave les inondations pendant la saison des pluies.
 Le réseau hydrographique
Le réseau hydrographique peut être défini comme étant l’ensemble des canaux de drainage naturels et/ou artificialisés qui draine un bassin versant en milieu urbain. Nous ne traitons ici que du réseau hydrographique naturel (carte 3).
Le réseau hydrographique de la zone est constitué de cours d’eau à écoulement intermittents. C’est une zone formée d’un réseau fermée en forme de lacs où dépressions qui furent occupés par la mer durant la transgression du Nouackchottien. Ces lacs et points d’eau constituent les zones réceptrices des eaux pluviales.
La dégradation persistante des conditions climatiques fait que les écoulements de surface deviennent de plus en plus rares. Ce qui fait dire à Bâ M. A ; (2010) que : « De nos jours bon nombre de ces lacs ont perdu leur envergure et leur importance (…), et n’existent actuellement que des mares dont la durée dans le temps et dans l’espace reste largement tributaire de la pluviométrie »12.
En somme, la CAYS présente un relief aux formes émoussées, constitué de dunes et de dépressions souvent humides et marécageuses. Les sols essentiellement hydromorphes, ont une faible perméabilité accentuée par la proximité de la nappe phréatique qui affleure dans plusieurs zones basses. Donc dans cette zone, la faiblesse des pentes, le relief, la perméabilité des sables et la morphologie très plate favorisent des écoulements qui convergent vers les creux dunaires. Les eaux de ruissellement se concentrent dans les creux dunaires.

Cadres humains

Ce chapitre aborde l’historique et démographique de la commune d’arrondissement depuis sa création jusqu’à nos jours.

Profil historique du peuplement de Yeumbeul

Yeumbeul est un ancien village lébou de la périphérie urbaine de Dakar dans la banlieue de Pikine. Sa création remonte vers 1822 sous l’initiative d’un chef coutumier lébou du nom de Moussé Anta Diop. Mais ce village fut brulé et déplacé à 3 Km vers le nord-est par Momar Khary Diop à la suite des conséquences mortelles d’une grave épidémie de peste en 1933.
Les premiers occupants de Yeumbeul se composent de Lébou. Ces populations venues du Cayor, ayant trouvé un environnement favorable à leur épanouissement économique et social , s’y sont implantées définitivement.
Jusqu’en 1960, Yeumbeul avait presque gardé sa circonscription de base située sur la départementale 103 [route de Yeumbeul], ceci pour deux raisons. D’abord, selon Sagna (2007) : « le mode de vie des familles Lébous veut que des générations se succèdent au sein d’une même concession.»13 Ensuite, ils devinrent propriétaires légaux des terres dont ils pouvaient décider le sort grâce au droit coutumier que les autorités coloniales finirent par reconnaitre ».
Cependant, selon le Plan Directeur d’Urbanisme (2009), dès 1964, la loi n° 64–46 du 17 juin 1964, portant sur le domaine national « comprend toutes les terres non classées dans le domaine public, non immatriculé et dont la propriété n’a pas été transcrite à la conservation foncière », accentua la spéculation foncière et poussa les Lébous à céder leurs terres aux nouveaux venus. Très tôt, et durant la période coloniale, les Lébous ont accédé au droit de propriété de sorte qu’à l’avènement de la loi sur le Domaine National, ils avaient déjà acquis une longue tradition en matière foncière qui leur a permis d’exploiter au mieux, et à leur profit, l’ensemble des dispositions de la loi. Commence alors l’extension de Yeumbeul le long de la côte qui la traverse. C’est ainsi, que des vagues successives de migrants vont alimenter son peuplement de façon très accélérée.14
Ainsi en 1967, le Plan Directeur d’Urbanisme (PDU) a été élaboré en conférant à Yeumbeul le statut de village traditionnel ainsi que Yoff, Ngor, Ouakam, Cambérène, Hann plage, Thiaroye sur mer et Mbao.
Vers 1970, on assiste à une migration d’agriculteurs et d’éleveurs qui entraine l’évolution de la population autour du village traditionnel. Et au début des années 1980, on observe un peuplement de type nouveau, entrainant autant une saturation de l’espace périurbain de Pikine que de l’engorgement de la ville de Dakar. En 1983, Yeumbeul est intégré dans l’ancienne commune de Pikine.
Yeumbeul vient du mot « Yeumbeul » qui signifie champs en Lébou. En effet, la zone était un terroir d’exploitation agricole et de pâturage du village traditionnel des Lébous.
Son inscription dans le domaine des Niayes lui confère d’énormes potentialités en ressources naturelles. La fertilité du sol y favorisa le développement de la culture maraichère, tandis que la proximité de la mer a permis la pratique favorite des Lébous, la pêche.

Caractéristiques sociodémographiques

 Evolution et structure de la population
Pour un rythme démographique de 2,3 % entre 1960 et 1970, 2,6 % au cours de la période 1970-76, à 2,7 % sur la période 1976-1988, le Sénégal fait partie des pays où la croissance démographique est très rapide. La commune d’arrondissement de Yeumbeul Sud a connu une importante poussée démographique, liée en partie à un taux d’accroissement naturel élevé, mais aussi à un exode massif de ruraux à la recherche de « bien-être ». Elle est passée à 79217 habitants dont 50,3 % de femmes, 49,7 % d’hommes et 68 % de jeunes de -25 ans au dernier recensement de 2002. La commune d’arrondissement comptait 6032 concessions et 9416 ménages. Toujours selon la projection de la population 2008-2013 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), Yeumbeul Sud compte environ 101899 habitants en 2013 et si cette croissance se maintient la commune d’arrondissement comptera 107428 habitants d’ici 2015 dont 53514 pour les femmes et 53914 pour les hommes.
Cette augmentation croissante de la population accroit aussi les demandes en logements, ce qui provoque une concentration urbaine et une occupation sans mesure de suivi des zones inhabitables, caractérisée par des habitats spontanés et irréguliers, qui ne répondent pas aux normes de sécurité et d’hygiène. Ainsi, la densité démographique (19804 hts/km2) dépasse considérablement les moyennes nationales et régionales.

Les paramètres climatiques de la région de Dakar

Les facteurs thermiques

Les paramètres climatiques sont les éléments qui aident à la compréhension d’un certain nombre d’aspects du climat. Notre analyse porte sur les données mensuelles des vents, températures, de l’insolation, de l’évaporation et de l’humidité relative. Les paramètres climatiques entrent dans la détermination du bilan hydrologique. Les données des paramètres climatiques traitées, ici, proviennent au niveau de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (A.N.A.C.I.M).

Les vents

Le vent c’est le mouvement de l’air dans le sens horizontal.15 Il est caractérisé par sa vitesse qui est exprimée en m/s et par sa direction exprimée en pourcentage. Ces deux éléments dépendent de la circulation générale de l’atmosphère et de la puissance des flux. La série analysée s’étend sur une période de 65ans, de 1947 à 2011.
 La direction des vents.
Les vents du nord dominent la circulation durant toute l’année. Mais deux périodes intermédiaires divisent l’année.
Une période qui voit la domination des flux du N et de l’E. Ces flux d’Est dominent la circulation de décembre à janvier avec les fréquences suivantes : décembre 43,8%, janvier 51,1 %. Et à partir de cette date jusqu’au mois de mai, la circulation est dominée par les vents du Nord.
Une seconde période qui va de juin à novembre (6 mois) ou les flux N, NNW et NW dominent la circulation. La direction NNW enregistre en juin 39 % des fréquences et les composantes NW se signalent en juillet avec 34% et en août pour 26,6 % de fréquence. Et la direction N, domine la circulation de septembre à novembre avec les fréquences suivantes : septembre (28,1 %) ; octobre (56,3 %) et novembre (65,6 %).
Le régime des flux nous permet de distinguer deux saisons éoliennes.
Une saison où le régime des alizés secteurs Nord prédomine de novembre à mai. A partir de mars, l’harmattan N-NW souffle par intermittence.
Les vents de mousson de secteur Ouest à Sud-ouest n’évoluent que durant la courte saison des pluies.

Les températures

Les températures observées varient selon les périodes de l’année. La série analysée s’étend sur 65 ans (1947- 2011). L’évolution comparée des températures maximale, minimale et moyenne, (figure 3) montre que la température maximale (T°C max) à une évolution uni-modale avec un maximum de 30,7°C en octobre et un minimum de 24,7°C en février. Le maxima intervient au mois d’octobre où les flux du nord sont dominants. La valeur maximale de la température moyenne mensuelle est de 27,8°C (octobre). La température moyenne mensuelle a un minimum 21,4°C en février. La température minimale (T°C min) a aussi une évolution uni-modale avec un maximum 24,9°C en août et un minimum de 17,3°C en février. L’amplitude thermique est uni-modale et varie entre un maximum de 7,5°C en janvier et un minimum de 5,1°C en juillet. Les températures restent faibles toute l’année du fait de la position de Dakar par rapport à l’atlantique.

Les précipitations annuelles :

 Les variations interannuelles :
Notre série de données, longue de 94 ans (1919-2012), nous sert de base d’analyse. La quantité de pluie moyenne annuelle varie d’une année à l’autre. L’année 1967, représente la plus pluvieuse avec 954,2 mm et l’année 1977 la moins pluvieuse (131,3 mm). Nous distinguons deux grandes périodes (figure 8) :
– 1919-1967 : durant cette période, la quantité de pluie enregistrée annuellement est supérieure à la moyenne qui est de 462,58 mm. En effet, notre analyse montre que la quantité de pluie est beaucoup plus importante dans la première moitié que la seconde.
– 1968-2009 : les quantités de pluies annuelles ont globalement baissé durant cette période et sont en deçà de la moyenne à l’exception de quelques années (1989, 1995, 1999, 2005, 2009 et 2010) excédentaires.
 Variations interannuelles de Pépinière et de Guédiawaye
Les précipitations annuelles de Pépinière et de Guédiawaye ont progressivement connu une baisse à partir de 2005 à 2007 en dessous de la moyenne annuelle de la station de Mbao Thiaroye (Figure 8). L’année la moins pluvieuse est enregistrée durant cette période précisément en 2007 avec 206,8 mm dans la station de Pépinière.
De 2008 à 2010, trois années consécutives dépassant la moyenne de la série avec 582,5 mm en 2009 dans le poste pluviométrique de Pépinière, 575,7 mm en 2009 dans celui de Guédiawaye. Cette phase correspond à la période pendant la quelle les inondations sont les plus durement ressenties dans la commune de Yeumbeul Sud, compte tenu des dégâts matériels et de la taille de la population affectées.
Apres ces fortes inondations nous avons eu une année (2011) où les pluies étaient inférieures à la moyenne.
En 2012, les fortes pluies redeviennent supérieures à la moyenne avec 560 mm pour Pépinière et 561,8 mm pour Guédiawaye.
 Etude fréquentielle des pluies annuelles
L’étude fréquentielle des pluies annuelles a été faite à partir du logiciel Hydraccess pour déterminer les pluies fréquentielles en récurrences sèches et humides. Plusieurs lois ont été conseillées, mais la loi de Goodrich s’ajuste mieux à nos données. Cette loi prend en compte toutes les valeurs de la pluviométrie annuelle (figure 10). Les valeurs sont consignées sur le tableau ci-dessous (tableau 4).

Précipitations mensuelles

 Caractéristiques statistique des pluies mensuelle
L’analyse des coefficients de variation et des coefficients pluviométriques dans le poste pluviométrique de Mbao-Thiaroye montre une variabilité des précipitations mensuelles. Les coefficients de variations sont faibles pour les mois les plus pluvieux comme juillet, août, et septembre avec respectivement 0,8 ; 0,5 ; 0,6. Par contre, les coefficients sont élevés pour les mois de faible précipitation à l’exemple du coefficient du mois de décembre qui est de l’ordre de 4, 8.
La lecture des données (Tableau 5), montre que les valeurs de l’écart type sont élevées de juin à octobre, mois les plus pluvieux.
Au niveau des trois stations, les valeurs du coefficient de variation sont inférieures à 1 de juin à septembre. Ces deux paramètres, appuyés par la moyenne, mettent en exergue deux périodes distinctes : une première s’étendant de juin à octobre (correspondant à la saison des pluies) et l’autre de novembre à mai (la saison sèche). La saison des pluies dure 5 mois dans le poste pluviométrique de Mbao Thiaroye (juin à octobre).
 Etude fréquentielle des pluies mensuelles
Nous avons procédé à une analyse fréquentielle des pluies mensuelles de la station de Mbao-Thiaroye. Elle a été faite de la même manière que celle des pluies annuelles. L’ajustement fréquentiel nous a permis d’obtenir les récurrences, humides, des pluies durant ces trois mois dont les valeurs sont rapportées dans le tableau 6. Trois lois s’ajustent à nos valeurs (loi de Pearson 3 pour juillet, Goodrich pour septembre, et loi de Gumbel pour août), comme le montrent les figures 11, 12 et 13.
Le total pluviométrique le plus élevé de notre série est atteint en août (488, 2 mm) et aurait une récurrence de 100 ans. En décennale humide, nous avons 142,5 mm en juillet, 261,7 mm en septembre et 340,5 mm pour moi d’août.

Identification et caractéristiques des zones inondées

Identification des zones

Localisation et caractéristiques

Le travail de terrain effectué sur place en saison sèche, et en saison des pluies nous a permis d’avoir une meilleur compréhension des singularités des inondations avec un accent mis sur l’état des lieux avant, pendant et après les pluies dans les bas- fonds. Ce travail de terrain a été effectué par l’entremise des différents délégués de quartiers dans cette commune d’arrondissement de Yeumbeul. Etant responsables civils, les entretiens avec ces délégués de quartiers étaient une condition sine qua none pour appréhender les particularités des zones inondées et leur identification. Nous avons entrepris la démarche suivante qui comprend deux parties :
La première phase :
Cette première partie s’est effectuée pendant le mois de juillet, qui correspond au début de la saison pluvieuse. Nous avons parcouru l’ensemble des quartiers de la commune d’arrondissement ; car les objectifs visés étaient :
– Connaissance du milieu ;
– Localisation des bas-fonds ;
– Mesure du niveau des eaux.
La deuxième phase :
La deuxième partie a eu lieu au mois d’octobre correspondant à la fin de la saison humide. Notre action avait consisté à procéder à :
– Localiser les quartiers, les maisons inondées et leur position à l’aide d’un GPS ;
– Identifier les limites des maisons qui n’ont pas été inondées ;
– Déterminer la position topographie ;
– Enquêter sur les dégâts.
Lors de cette deuxième phase, les quartiers ci-après ont été identifiés (figure 15).
Dans une perspective d’analyse, nous avons regroupé les quartiers inondés dans la commune de Yeumbeul Sud. Elles sont au nombre de trois (3) à savoir les zones 1(ouest), 2 (centre) et 3 (est). Les différentes zones de l’étude sont les suivantes (carte 5) :
 Zone 1 : la partie ouest
La zone (1) correspond à la partie ouest de la commune et regroupe trois quartiers. Ces quartiers sont Cabane situé au nord- ouest, Tollietna, à l’ouest et enfin Touba Thiaroye A1 qui est au sud- ouest (carte 6). Les parties basses de cette zone se situent entre 8 et 11 m d’altitude. Dans cette zone, la faible altitude et l’alignement des quartiers inondés, nous permettent de déduire que, la zone 1 se situe dans une longue dépression qui, part du nord jusqu’au sud. Mais cette dépression est entrecoupée de dunes, ce qui justifie la présence d’autres quartiers dans ladite zone et qui ne sont pas inondés.
C’est une zone périphérique qui ressemble à une longue dépression. La date repère des inondations se situe en 2005 pour les quartiers de Cabane et Tollietna, et en 2009 pour le quartier de Touba Thiaroye A1. Nous avons localisé 263 maisons inondées réparties dans cette zone. La superficie de la zone inondée est de 9,04 ha. Dans cette zone, le niveau de l’eau se situe entre 0,8 à 1,3 m à la période hivernale. Les infrastructures touchées concernent : l’école élémentaire Mady Ndiaye qui se situe au quartier Tollietna, deux mosquées à Touba Thiaroye A1 ainsi qu’un Dahra (école coranique).
 La zone 2 : La partie Centre
Cette partie de la commune d’arrondissement communément appelé « quartier basse » se situe au centre de Yeumbeul Sud et compte (12) quartiers inondés (carte 7). Ces quartiers sont les suivants : Afia1, Afia2A, Afia4, Afia5, Alwar1, Alwar1B, Médina Thiaroye Kao1, Médina Thiaroye Kao2, Médina Thiaroye Kao4, Médina Yeumbeul2, Médina Yeumbeul2B et Seydou Nourou. La situation topographique de cette zone constitue la première cause des inondations. Car on y retrouve les plus faibles altitudes (7 m), ce qui fait que ce site prédispose à recevoir toutes les eaux périphériques environnantes.
Le centre est la première zone inondée à Yeumbeul Sud. Le début des inondations se situe en 2003. Il y a dans cette zone 579 maisons inondées sur une superficie de 32,23 ha. C’est la zone où les inondations sont les plus ressenties compte tenu de la surface et du nombre de maisons touchées; mais aussi par rapport aux conséquences négatives parmi lesquelles figurent les pertes en vies humaines enregistrées, en particulier à Médina Yeumbeul 2B. Sur ce, le délégué affirme que : « nous avons perdu trois personnes à cause de ces inondations, la première est un enfant âgé de (9) ans, la deuxième une fillette de (3) ans et la troisième, un malade mental ». Le seul marché dont dispose Yeumbeul Sud se situe dans cette zone et est sous les eaux. Il est même en voie de disparition. Dans cette zone la hauteur de l’eau se situe entre 1,80 à 3m de profondeur (photo1).
 La zone 3 : La partie Est
La troisième et dernière zone correspond à la partie Est de Yeumbeul Sud. Elle est en face de la forêt classée de Mbao et est formée d’un seul quartier, Djedda. La partie basse de cette zone se situe à 17 m d’altitude. La partie Est de Yeumbeul est caractérisée par la présence de dune rouge et se repose sur une dépression.
Cette zone est une cuvette légèrement inclinée vers le sud. Nous avons identifié 288 ménages touchés par les inondations. Ces derniers sont répartis dans 98 maisons dont 65 maisons abandonnées. En fait, les 33 maisons sauvées, sont récupérées, chaque année, 3 mois après la fin de l’hivernage. Le début des inondations dans cette partie se situe en 2009 et concerne une surface de 3,58 ha. Les infrastructures touchées sont la mosquée de Djedda et l’école coranique Khalifa Ababacar.
En somme, nous avons identifiés 1312 maisons inondées dont 810 abandonnées et 3922 ménages affectés comme en témoigne la figure (9). Dans cette analyse, on peut retenir que, l’impact des inondations dans la commune d’arrondissement de Yeumbeul sud varie d’une zone à une autre. Ainsi, cette étude de l’état nous a permis de distinguer deux types d’inondations qui existent dans la commune d’arrondissement de Yeumbeul Sud : les inondations temporaires et les inondations permanentes.

Typologie des inondations

Depuis, 2003 il a toujours été noté des inondations dans la CAYS. Ce problème semble être similaire dans toutes les zones alors qu’il se manifeste concrètement à des degrés différents. Autrement dit, il existe dans la CAYS certaines parties qui sont plus affectées que d’autres compte tenu des impacts, de la situation et de la durée de la stagnation des eaux. Cette situation nous a permis de distinguer donc deux types d’inondations : les inondations temporaires et les inondations permanentes.

Les inondations temporaires

On peut définir une inondation temporaire comme étant une inondation où les eaux stagnantes disparaissent quelques mois après la fin de l’hivernage. En fait, ce sont les secteurs de l’habitat et des bâtiments publics tels que les écoles qui sont les plus touchés. Il est à signaler que dans ce type d’inondation, seules les ruelles et les cours de maisons sont remplies d’eau. Les conséquences touchent surtout le secteur du transport car, les axes routiers en saison des pluies deviennent impraticables. A cela, il faut ajouter la dégradation de l’environnement et du cadre de vie lié à l’inexistence de réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales. Dans notre zone d’étude ce type d’inondation touche, toutes les zones inondées réparties sur 502 concessions. Cela représente 38,26% par rapport à l’ensemble des concessions touchées dans la CAYS. On constate que ce type est plus fréquent dans la zone 1 (Ouest) qui enregistre 57,03% par rapport au total des maisons inondées qui est de 263. La plupart de ces maisons sauvées, sont récupérées (3) à (4) semaines après la fin de l’hivernage. La zone 2 (Centre), qui est la zone la plus touchée avec 951 concessions, ne récupère que 319 concessions 4 mois après la fin de l’hivernage. Cela représente 33,54% par rapport à l’ensemble des concessions touchées dans cette zone. Et en fin, la zone (3) (Est), récemment touché par les inondations. La plupart des maisons sauvées, sont récupérées (3) à (4) semaines dans cette zone.
En somme sur l’ensemble de la CAYS les inondations temporaires touchent 502 concessions ; ce qui correspond à 38,26% par rapport au nombre de concessions touchées dans toute la zone, comme en témoigne la figure ci-dessus.
Dans notre zone d’étude, la majeure partie des maisons inondées sont abandonnées. Ces maisons abandonnées représentent donc un autre type d’inondation observée dans cette zone. Il s’agit des inondations continues ou permanentes.

Les inondations permanentes

Une inondation permanente est définit dans cette perspective comme une inondation où les eaux stagnent en permanence. Autrement dit les eaux de pluies d’une année à l’autre se superposent dans la zone indiquée. Une maison inondée en permanence est une maison dont la cour, et les chambres sont remplies d’eau durant toute l’année. Toutefois, ce sont généralement, les secteurs de l’habitat et des bâtiments publics tels que les écoles qui sont les plus touchés. Ce types d’inondations est aussi, variable d’une zone à une autre et touche plusieurs secteurs.
D’abord, la zone qui a le plus ressenti les conséquences des inondations est la zone 2 (Centre). Un bilan catastrophique se dégage avec de très grandes pertes en termes de maisons touchées et/ou abandonnées, de ménages affectés, (Figure 17). C’est aussi, dans cette zone qu’on enregistre la plus grande superficie affectée par les inondations. En effet, les maisons inondées de cette zone représente 72,5%, les maisons abandonnées 78% et la superficie touchée 75,9% par rapport à l’ensemble des zones inondées à Yeumbeul sud. Cette zone est suivie par la zone ouest qui enregistre 20,3% des maisons inondées, 13,9% des maisons abandonnées et 9,04% de la superficie touchée. Et enfin, la zone Est à 7,46% des maisons inondées, 8,02% des maisons abandonnées et 6,7% de la superficie.
Les inondations ont également touchées d’autres secteurs. En effet, dans le secteur de l’éducation, en particulier, les inondations ont affecté trois écoles dans la commune de Yeumbeul Sud à savoir : l’école élémentaire Mady Ndiaye au quartier de Tollietna, l’école élémentaire Abdou Ndiaye et l’école Franco-arabe Mouhadou Lamine dans le quartier de Médina Thiaroye kao2. Il s’y ajoute des pertes en termes d’équipements ainsi que la détérioration de l’environnement scolaire. Par ailleurs les inondations dans la CAYS ont eu également des conséquences directes sur la sécurité alimentaire des ménages. Dans toutes les zones inondées, ce sont souvent les populations les plus pauvres qui ont été les plus touchées, avec des impacts négatifs sur leurs activités économiques, souvent informelles. Et si on définit la pauvreté selon Coly, V. R. (2000) qui : « équivaudrait à des logements insalubres, dépourvue d’adduction d’eau potable, d’installation sanitaire de système d’assainissement »17, l’on pourrait alors, dire que ces indicateurs sont particulièrement mesurables dans la commune d’arrondissement de Yeumbeul Sud. Et toujours, selon l’ANSD (2010) « la plupart de ces populations ont des activités dans le secteur informel, commercial et artisanal, alors qu’un pourcentage de 25 à 40% des ménages à Guédiawaye et à Pikine vit au- dessous du seuil de pauvreté au Sénégal »18. Donc, cette zone périurbaine est souvent sujette à des problèmes de vulnérabilité, non seulement en période normale mais surtout en période d’inondation.

Conclusion

En somme, les inondations sont devenues une réalité omniprésente qui affecte directement les populations pauvres dans la zone de Yeumbeul Sud.
L’ensemble des zones inondées s’étend sur une superficie de 53,13ha et représente 23,47% de la surface totale de la CAYS qui est égale à 226,64ha (voir : figure 12).

Les modes de gestion des zones inondées et analyse des mesures

Les acteurs dans la gestion des inondations

Les populations

Du côté des populations, peu d’alternatives se sont offertes à elles du fait de la faiblesse des revenus des ménages. En fonction des moyens, des familles entières sont allées vivre chez des proches le temps que l’hivernage passe. D’autres, préférant s’adapter, sont obligées de rester dans leurs maisons inondées en allant se réfugier aux étages supérieurs, ou en endiguant les alentours des maisons, les places publiques inondées, les ruelles passantes, et les lieux de culte. Et ces derniers pour assurer leur survie et éviter d’être immerger, ont adopté les mesures d’urgences suivantes :
– utiliser des sacs de sables à terre pour créer des passages sur l’eau ;
– Dévier l’écoulement de l’eau vers les maisons abandonnées ;
– remblaye leur maison, cour et rue à l’aide de poubelles, gravats et sable ;
Les populations se sont décidées également à mettre en place un comité de gestion des inondations (CGI)19 en 2009 qui regroupe en son sein tous les quartiers inondés. Ainsi, le rôle du CGI consistera essentiellement à :
– Mobiliser toutes les forces vives de la banlieue afin de contribuer activement à la résolution des problèmes liés aux inondations ;
– Faire des propositions concrètes et réalisables à l’Etat pour vaincre définitivement les inondations à Yeumbeul Sud. Nous dit M. Mbaye le Président du dit comité, rencontré lors de nos visites de terrain.
Malgré toutes ces mesures adoptées par les populations, des centaines de maisons sont encore dans les eaux malgré la poursuite des pompages. Toutefois, dans de nombreux quartiers inondés, il n’y a rien à faire, l’eau à pris des proportions exponentielles à telle enseigne qu’il faille des mesures conjuguées entre Etat et municipalité pour s’en sortir.

La Collectivité locale

Pour les collectivités locales, leur champ d’action est resté limité, faute de moyens face aux inondations récurrentes. «Même si les communes d’arrondissements ont des compétences en matière de gestion de l’environnement urbain et d’assainissement, à l’état actuel de la décentralisation, leurs capacités financières et techniques sont assez limitées. Cela les a empêché d’investir efficacement dans la prévention et de la prise en charge des risques dans leur territoire nous dit M. Senghor le chef de cabinet du maire ». C’est ce qui explique en partie l’ampleur des inondations qu’elles ne puissent faire autre chose que constater.
Cependant, elles déploient chaque hivernage des moyens financiers destinés à l’achat de gasoil. Ce sont également les autorités municipales qui se chargent de fixer les débuts des opérations de pompage des eaux pluviales dans les différents sites dans le périmètre urbain à hauteur de (100000)20 f par zone. C’est la raison pour laquelle elles ont mis en place une division chargée des questions d’inondations et du développement communautaire dirigée par le Maire adjoint M. Baldé. La mairie a le soutien de la population pour assister à la plateforme communale de lutte.

Les autorités étatiques

Du coté des autorités la commune d’arrondissement a bénéficié :
– Du plan ORSEC
Devant l’ampleur des inondations, le Gouvernement a déclenché le Plan Organisation de Secours (ORSEC)21 et débloque un Fonds pour les opérations d’urgence. Le Plan ORSEC National a été déclenché pour « dégager les eaux des habitations avec de puissantes motopompes ». Les opérations d’évacuation des eaux ont été assurées par le Groupement National des Sapeurs Pompiers (GNSP). Le bilan des activités présenté par le Groupement National des Sapeurs Pompiers (GNSP) fait état de plusieurs interventions parmi lesquelles on retient le pompage des eaux, une façon à permettre aux populations sinistrées de sortir des eaux.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Présentation de la CAYS
Chapitre I : Présentation physique et humain dans la CAYS
Chapitre II : Les paramètres climatique de la région de Dakar
Conclusion :
DEUXIEME PARTIE : Analyse des inondations dans la CAYS
Chapitre I : Localisation et Identification des zones inondées
Chapitre II : Mode de gestion des inondations et analyse des mesures
Conclusion partielle
Conclusion Général
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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