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La conception de l’Education :
L’Education dans son sens élargi diffuse plusieurs apparences. Dans un premier lieu : « L’Education permet le développement intellectuel, psychologique et moral dont elle doit épanouir l’être individuel ». DURKHEIM Emile (1858 – 1917 : Education et Sociologie).
Durkheim suggère que l’Education est l’unité de plusieurs processus de développement d’un individu procédés dans le but d’atteindre son objectif. C’est-à-dire qu’elle comprend le développement de la connaissance, le développement intellectuel et spirituel et le développement éthique afin de compléter l’être humain.
De la sorte, une autre soutienne celle de la première : « L’Education est l’action qui permet à un être humain de développer s es aptitudes physiques et intellectuelles, ainsi que ses sentiments sociaux, esthétiques et moraux dans le but d’accomplir autant que possible sa tâche d’Homme ». cf. « Le vocabulaire technique et critique de la philosophie » ; ANDRE Lalande.
Lalande déclare plus clairement que l’Education incite la capacité intellectuelle, l’amélioration de la moralité, de l’esthétique et de la valeur sociale.
D’après ces deux auteurs, l’Education est en principe une action qui englobe divers aspects selon le milieu ou la conception au quelle elle s’insère. Elle rejoint le physique, les valeurs morales et esthétiques, les valeurs affectives, les connaissances techniques et intellectuelles. Elle est en principe une action qui a pour but de « former un être humain » doté d’une connaissance intellectuelle, d’un lien social prépondérant et d’un sentiment d’appartenance avec une participation à un travail.
Les différentes formes d’Education
L’Education en tant que « instruction »
La première instance de l’éducation est l’instruction : c’est le fait de former l’esprit d’un individu en lui donnant des connaissances nouvelles. Instruire c’est développer un être humain. L’instruction est avant tout la généralité de l’éducation. L’instruction s’agit en particulier l’enseignement, qui est une manière de transmettre des connaissances dans des établissements ou institutions confirmés. De plus , la principale interprétation de l’éducation est l’enseignement : « L’enseignement est une « méthode expérimentale permanente » qui permet de se remettre « à vivre et à créer »7. C’est une méthode de transmission de connaissance de manière structurée, qui a pour but de faire vivre et de créer un individu.
L’Education comme acquisition morale, culturelle et affective :
L’Education prend aussi l’aspect d’une acquisition morale, culturelle et affective qui se présente par un accompagnement moralisé. C’est le fait de redonner à un individu le sens de la moralité. « L’Education est relative à la fois au cœur et à l’esprit, aux sentiments et aux morales »8.
Par cohérence, l’Education dans le volet de la moralité et de perception culturelle a pour but d’adapter les actions humaines à un ensemble des règles d’action et des valeurs qui prévalent comme norme dans une société donnée. C’est-à-dire que cette option a pour but de restaurer une vie communautaire harmonieuse et conforme aux principes moraux.
L’Education sur le plan professionnel :
Autrement dit, l’Education représente un enjeu majeur dans le cadre de la profession. L’Education est le facteur accession au travail. C’est-à-dire que sans l’Education, le travail n’est pas envisageable. Il existe une interdépendance entre Education et Profession. Elle assure l’activité économique et une propriété sociale adéquate.
Les apports de l’Education à travers le champ professionnel sont caractérisé s par une bonne connaissance en la matière, le comportement professionnel, la réussite, …
LA DELINQUANCE JUVENILE ET SES IMPACTS SOCIO – ÉCONOMIQ UES
Autour d’une nouvelle approche, une théorie fondamentale met l’accent sur la conception de la délinquance juvénile. Le Structuralisme comme théorie affirme « le primat de la structure sur l’évènement ou un phénomène », de la sorte que la démarche du Structuralisme consiste à expliquer la délinquance juvénile à partir de la place qu’elle occupe au sein de la société.
Définition de la délinquance juvénile :
Comme définition, la Délinquance Juvénile est l’ensemble des infractions commises par des jeunes à l’encontre de l’ordre public et appréhendées du point de vue de leur incidence sociale.
En effet, selon LEVI-STRAUSS (1908): « Les faits sociaux sont structurés par un ensemble de déterminations inconscientes qui s’articulent de manière à former un système organisé. Chacun des éléments de ce système ne se définit que dans la relation qu’il entretient avec les autres »9. Ainsi, l’analyse structurale consiste donc à dégager les déterminants qui conduisent les jeunes vers la délinquance puis les impacts négatifs sur la société afin de trouver la modification nécessaire. Si la délinquance semble être un phénomène constitutif des sociétés humaines et qui dépend de l’organisation de la société. Cette réflexion renvoie à un autre auteur notamment à DURKHEIM Emile (1858 – 1917). Il définit une typologie de la vie en société qui est propre à la relation de la délinquance juvénile avec la société : « La solidarité mécanique qui se caractérise par le fait que les individus s’imitent les un les autre en se conformant à une société qui les transcende »10 Pour Durkheim, la délinquance juvénile est un fait social qui nait au sein de la société. Elle dépend de la nature et du mode d’organisation de la société. Ainsi, Durkheim confirme que les effets moraux sont rattachés aux suites des faits sociaux.
Impacts socio-économique de la délinquance juvénile :
Les formes de délinquance juvénile à Madagascar :
La délinquance juvénile à Madagascar présente diverses formes selon sa fréquence, sa définition légale, sa nature de délit et de criminologie :
– La délinquance d’Imprudence : Faute involontaire consistant en un manque de précaution sur les conséquences des actes : actes de désordre, d’incivisme, de criminalité, d’insolence… Des actes de fraudes, tromperies, duperies, corruption…
– Des comportements délictueux : Grossièreté, impolitesse, invective, insulte, acte de vandalisme, de salissure, d’incivilité, de violences…
– La « petite délinquance » : Vols à l’étal, petite fraude, sexe, toxicomanie, pickpockets, alcoolisme, drogue, prostitution…
Les impacts négatifs socio-économiques de la délinquance juvénile :
Comme la délinquance juvénile est un fait social, ses impacts sur la société nuisent la vie quotidienne. D’une part, l’impact de la délinquance est le désordre social. Ce désordre est caractérisé par « la rupture ou fracture sociale »: c’est l’insécurité, la désobéissance civil, le dégoût et désintéressement de la vie en société, le développement de l’esprit partisane, la formation de clans, la discrimination de race, de sexe, de religion….
D’autre part, l’absence de l’ordre publique qui s’exprime par le non respect des « libertés individuelles ». « Chaque jour nous constatons que des jeunes délinquants ou de jeunes vagabonds sont devenus asociaux en s’opposant à leur milieu. Ils ont exprimé leur opposition dans des réaction de refus, d’agressivité, d’instabilité, d’évasion »11.
De plus, dans le domaine économique, la délinquance juvénile entraîne un impact encombrant. En premier lieu, il y a la paupérisation de la population, le non réalisation des objectifs économiques et la diminution de la force productive dues à l’inactivité des jeunes délinquants. En second lieu, la détérioration économique causée par la précarité professionnelle à l’endroit des jeunes, également d’une mauvaise répartition des ressources financières.
LA NECESSITE DE LA REINSERTION SOCIALE
Pour parvenir à expliquer la relation Education – Réinsertion, une théorie de la Psychopédagogie est adéquate : C’est un ensemble des méthodes utilisées à travers de l’éducation, l’apprentissage et l’enseignement.
Cette théorie est aussi en relation avec la psychologie sociale et sert en même temps pour comprendre et prévoir les comportements humains. En partant avec ces théories, il existe deux conceptions sur l’utilité de la réinsertion: l’une c’est d’avoir une méthode bien concrète et l’autre c’est de prévoir les comportements humains par différents processus. L’ensemble formule la Réinsertion sociale.
D’après COMENIUS (1592 – 1670) : « il faut mettre en œuvre un système d’éducation permettant de ménager, par son organisation en cycles, la progression morale et intellectuelle »12. Suivant cette affirmation, Comenius propose qu’un système d’éducation bien étudié et progressif s’étend de l’enseignement à la moralité.
MAKARENKO Anton Semenovitch (1888-1939) développa une méthode originale, fondée sur l’alternance de l’étude et du travail, et qui se rapprochait, par sa finalité , de la formation de l’«homme nouveau». Cette méthode insistait, d’une part, sur l’importance de la discipline et de la responsabilisation de l’individu ; d’autre part, le développement de la personnalité de l’individu qui devait être « dirigée et contrôlé e». L’auteur cherche à définir l’importance de la réinsertion sociale qui est l’union de ces deux objectifs.
Notion de réinsertion
La réinsertion est l’action de réintégrer à nouveau un individu au sein d’un groupe tel que l’école, la famille…. ou d’une société donnée. C’est-à-dire qu’il y a auparavant une appartenance de l’individu à un groupe jusqu’ à son exclusion sociale. C’est pour lutter contre cette exclusion sociale que la réinsertion est définie. Un individu est inséré socialement lorsqu’il acquiert des normes et des valeurs et est capable de participer à la vie sociale ; c’est aussi l’objectif de la réinsertion.
En outre, l’exclusion sociale est due au chômage, à la rareté de l’emploi qui nécessite une réinsertion professionnelle. La réinsertion professionnelle comprend un processus de réintégration professionnelle dans le monde du travail formel. Le travail est l’un des éléments dont dépend le statut social d’un individu.
En revanche, les jeunes délinquants inactifs sont exclus de la société, c’est pourquoi ils ont besoin d’être réinséré professionnellement.
Les apports de la réinsertion sociale sur les cibles :
Les apports de la réinsertion sociale couvrent plusieurs dimensions :
Dimension sociale :
o la conformité : toute action sociale, tout comportement individuel ou collectif, repose sur l’idée de conformité, c’est-à-dire de respect d’une norme communément admise (loi, Dina, principes…) afin de préserver l’homogénéité sociale.
o la conscience collective : les pratiques, les valeurs et les croyances y sont très peu différenciées, c’est -à-dire qu’elles ont une valeur commune
o la sociabilité et la cohésion sociale : avoir un bon caractère relationnel et interindividuel en favorisant le lien social qui renforce les échanges et la complémentarité entre les individus.
Ces notions renvoient à Durkheim qui cherche des sentiments communs, des normes communes pour l’altération de l’exclusion sociale13. Elles produisent un caractère normatif de l’action sociale. Dimension économique :
o le travail, facteurs de production et être acteur économique : la réinsertion influe beaucoup sur l’économie par le fait d’accentuer la force productive afin d’augmenter aussi bien le revenu national que familial
o assurance du futur : le futur dépend de la situation actuelle, c’est pourquoi la réinsertion des jeunes favorise un meilleur avenir.
L’apport de la réinsertion sur la dimension économique peut favoriser l’éradication de l’inactivité des jeunes.
Dimension politique :
o la citoyenneté : un citoyen jouissant de l’ensemble de ses droits civiques.
o le souci du bien public : les biens publics seront utilisés à une dimension d’intérêt général.
o le civisme et l’esprit d’altruisme : avoir un dévouement envers la collectivité et au bien-être des autres.
La dimension politique de la réinsertion caractérise le rôle de tout un chacun envers la communauté et l’Etat.
Dans ce deuxième chapitre, la corrélation entre Education, Délinquance et Réinsertion sera traitée. Les sources de l’échec scolaire ou de l’Education, la résurgence de la délinquance chez les jeunes et la trilogie (interdépendance) entre ces trois notions sont évoquées dans les différentes sections.
LA CORRELATION TRILOGIQUE DE L’EDUCATION – DELINQUANCE JUVENILE – REINSERTION
L’échec de l’influence de l’Education sur les jeunes dépend de l’environnement auquel l’individu est exposé surtout de la famille à laquelle il appartient. La délinquance nait à partir de l’échec scolaire. En sens opposé, la réi nsertion ramène à l’éducation le pouvoir de supprimer la délinquance juvénile. Ainsi, il se forme un cercle vicieux entre ces trois notions.
LES ECHECS SCOLAIRES OU DE L’ « EDUCATION »
Les échecs éducatifs sont des fléaux très fréquents, so nt à l’origine de la pauvreté et freinent le développement du pays. Un jeune malgache sur cinq (1/5) n’a aucune instruction, prés de la moitié n’a pas dépassé le niveau du primaire14.
« Nous sommes toujours étonnés de constater l’importance que jouent les erreurs éducatives dans l’étiologie de la délinquance juvénile et très fréquemment l’erreur éducative s’analyse en une attitude traumatisante de la part des parents, attitude génératrice d’une réaction de l’enfant »15. Les échecs scolaires sont à l’origine de la délinquance chez les jeunes.
Les désordres familiaux :
Comme la famille est le noyau primitif de l’Education, elle joue ainsi un rôle très important dans la réussite de cette Education. L’inaccomplissement des taches familiales par les parents dans l’Education des enfants conduit à l’échec du système éducatif.
« Les désordres familiaux nous paraissent également jouer un rôle essentiel, l’enfant témoin de l’ivrognerie du père, de la prostitution de la mère, de scènes scandaleuses et renouvelées, souvent victime de la dilapidation de sa propre paye par ses parents, réagit affectivement »16.
Jean Chazal affirme que l’Education au sein de la famille dépend en principe des parents, et cette dernière est à l’origine de l’échec éducatif des enfants.
Crise du lien social :
Le lien affectif au sein de la famille et de l’environnement s’affaiblit, d’où émerge le sentiment de marginalité et la cohésion sociale n’est plus maintenue. Il y a l’exclusion et la précarité. La désintégration de l a cellule familiale et communautaire entraîne la crise du lien sociale chez les jeunes. L’attitude de non appartenance de l’individu à diverses activités au sein de la société dont l’école, la famille suscite un esprit d’isolement et cet esprit conduit à la délinquance pour combler les lacunes en matière relationnelle.
La pauvreté :
Il est évident que la pauvreté est souvent à l’origine de l’échec scolaire. A cause de la pauvreté, il y a une précarité des moyens pour faire face aux besoins d e l’éducation des enfants. Aussi, la défaillance de la méthode éducative pousse -t-elle les jeunes à négliger les établissements scolaires. De plus, la pauvreté de la famille oblige les enfants à abandonner leur étude pour aider les parents à subvenir aux b esoins de la famille.
La pauvreté, due à la faiblesse de ressources, se double souvent d’une faible intégration sociale qui amène à considérer les plus pauvres comme des exclus. Par conséquent, la famille à ressource insuffisante n’arrive pas à fournir les matériels et assurer le financement convenable de la scolarisation durant l’année scolaire. Ce qui conduit les enfants et les jeunes à abandonner l’école.
LA RESURGENCE DE LA DELINQUANCE CHEZ LES JEUNES
La délinquance n’est pas naturelle chez les jeunes. Elle dépend de la société, de la famille, de l’environnement où le jeune vit. Il existe différents facteurs qui aboutissent à la naissance de la délinquance chez les jeunes. Selon Jean Jacques Rousseau : « l’homme nait bon mais c’est la société qui le corrompt »17.
L’oisiveté des jeunes :
Cette oisiveté est le fait que les jeunes n’ont aucune occupation professionnelle alors qu’ils ont beaucoup de loisirs. De ce fait, les jeunes commettent des actes d’imprudence, en principe de la délinquance, pour subvenir à leurs besoins d’épanouissement.
Beaucoup de jeunes des bas quartiers mènent une vie oisive du fait qu’ils ne fréquentent pas les écoles, les églises ; ils n’ont pas d’activités formelles ou même ponctuelles…. C’est pourquoi ils sont inactifs mais ont aussi beaucoup de loisirs et ces derniers les poussent à pratiquer des travaux informels et incorrects (délinquances).
La crainte de la différence :
Les jeunes craignent d’être marginalisés s’ils n’arrivent pas à suivre la mode, le style de vie en cours. C’est ainsi que la crainte de la différence les pousses à commettre des actes de délinquance. La crainte de la différence est donc une des causes qui renvoient les jeunes vers la délinquance par le fait que le groupe a une grande influence sur l’individu. Et le fait que le jeune est différent de son groupe d’amis ou de travail le met à l’écart, et c’est cet écartement ou le non appartenance qui est inquiétant pour les jeunes.
L’Influence de la société :
La société joue aussi un rôle en matière de la délinquance juvénile. Les médias, les groupes d’appartenance de jeunes, le cercle d’amis…. Le groupe a une influence sur l’individu et conduit à l’imitation des autres pour pouvoir être accepté.
La société est un grand cercle qui assemble des individus qui diffèrent les un des autres. De ce fait, même si les différences existent les hommes sont obligés de cohabiter ensemble suivant une mode d’organisation. Cette cohabitation rend la conformité entre individu est l’ensemble forme la société. C’est pourquoi, la société influe sur les jeunes en tant que généralité de la mode de vie.
SCHEMA REPRESENTATIF DE LA TRILOGIE
Le schéma représent atif de la trilogie Education-Délinquance-Réinsertion montre la dépendance existante entre ces trois notions. L’échec de l’Education entraîne la délinquance juvénile et la délinquance juvénile nécessite la Réinsertion sociale, alors que la base de la réinsertion sociale renvoie à l’Education de toute nature.
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Table des matières
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE SUR LE THEME
Chapitre I : L’Education et Etat de la délinquance juvénile à Madagascar
Chapitre II : La corrélation trilogique de l’Education- Délinquance juvénile- Réinsertion
Chapitre III : Présentation générale de l’ONG CDA
PARTIE II : LES ACTIONS DE L’ONG CDA
Chapitre IV : Mode de prise en charge de jeunes au sein du CDA
Chapitre V : Démarche méthodologique et résultats
Chapitre VI : Les deux actions opérantes de la réinsertion sociale
PARTIE III : BILAN ET SUGGESTIONS
Chapitre VII : Les aspects positifs et négatifs de la réinsertion sociale
Chapitre VIII : Prospectives
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
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