Présentation générale de l’agriculture

Présentation générale de l’agriculture

Présentation générale de l’agriculture

Le climat, les sols fertiles et l’absence de minerais ont conféré à la Guadeloupe sa vocation agricole que l’époque coloniale a voulu d’abord sucrière, voire caféière. L’agriculture guadeloupéenne, employant 7% de la population active, repose sur deux production : la banane et la canne à sucre.

La filière banane guadeloupéenne

La banane, premier produit d’exportation en volume depuis de nombreuses années, demeure un des piliers de l’économie agricole locale. Cette filière est aussi la principale source d’emplois (12 000 emplois directs et indirects) et de revenus agricoles du département, mais qui parvient à peine à maintenir un potentiel de production (120 000 à 140 000 T sur près de 6 000 ha) proche du quota offert par l’Organisation Commune de Marché (OCM) (150 000 T). La protection des planteurs qui devrait résulter de la nouvelle OCM nécessite le maintien de l’aide aux investissements afin de rendre compétitive la banane guadeloupéenne, en particulier sur des créneaux de qualité et de valorisation de l’origine. Après avoir connu une forte baisse du niveau de ses prix en 2002, le secteur de la banane guadeloupéenne connaît de nouvelles difficultés en 2003. Avec 88 000 T, les exportations de banane chutent de 10% par rapport à l’année 2002. La baisse est moindre pour les expéditions de la variété Extra (-6,3%) qui représente 86% des exports contre 83% en 2002. Malgré cette baisse, les exportations se situent à leur niveau moyen depuis 15 ans mais bien en dessous du quota de 150 000 T. Le sur-approvisionnement du marché européen par la banane dollar explique les difficultés que connaissent les producteurs antillais. La filière banane rencontre de grandes difficultés : niveau d’endettement élevé des planteurs, tendance à la disparition des petites exploitations, fin programmée des quotas et tarifs préférentiels, maîtrise technique inégale, fortes craintes environnementales liées aux pesticides et engrais (utilisés en grande quantité), pollutions des eaux de captage de plus en plus médiatisées, successions monoculturales,…Non seulement ces difficultés posent des problèmes au niveau de l’insertion de l’agriculture dans la société, mais de plus en plus, associées à des rendements très moyens (18 à 20 T/ha pour un potentiel de 50 à 60 T/ha) elles limitent fortement la viabilité économique et la transmissibilité des exploitations (Dulcite, Cattan, 2002). Les prix aux producteurs sont en baisse : 0,38 €/kg en 2001 contre 0,30 €/kg en 2002, ils s’élèvent à 0,25 €/kg. L’aide directe est également en baisse, passant de 33,8 millions en 2002 à 30 millions en 2003. Face à l’ensemble de ces résultats, les producteurs de bananes se retrouvent dans des situations financières compliquées, une cinquantaine ayant arrêté leur production en 2003.

La filière canne-sucre

La canne à sucre se maintient sur une superficie de 14 300 ha et concerne presque 5000 planteurs, soit 15 000 emplois directs ou indirects, produisant 572 310 tonnes en 2003, dont près de 95% destinées aux deux unités sucrières issues de la restructuration industrielle. Elle demeure la production la mieux adaptée aux conditions locales (sécheresse, cyclones) et offre les meilleurs garanties de revenus et de débouchés. Elle contribue au maintien des espaces ouverts verts qui font partie du patrimoine de la Guadeloupe. Cependant, on note un déclin continu depuis 1970 de la filière canne-sucre en raison de multiples raisons telles qu’une forte diminution des surfaces cultivées, une urbanisation des terres agricoles, une atomisation des exploitations, de mauvaises conditions climatiques, un vieillissement des planteurs, un manque d’encadrement et d’améliorations techniques, une irrigation insuffisante,…

Le rhum

Le rhum est le troisième spiritueux consommé dans le monde (11% du marché) et le cinquième en Europe (7% du marché). La filière canne-sucre-rhum constitue un pôle d’activités traditionnelles dans les DOM. Le rhum fournit l’élément de valorisation à l’ensemble de l’activité cannière et lui permet d’atteindre la rentabilité, mais dans un contexte de soutiens publics, soit d’ordre financier (subventions et exonérations), soit d’ordre législatif ou réglementaire. Le principal débouché de la production locale reste la métropole. Afin d’être compétitif face aux rhums importés des pays tiers, le rhum traditionnel vendu dans l’hexagone sous contingent bénéficie d’une protection fiscale. Les rhums des DOM ne paient le droit d’accise qu’à un taux minoré dans la limite d’un contingent. Le système de contingentement permet la régulation du marché grâce à des déblocages par tranches successives sur l’année, en fonction des besoins du marché. Pour les producteurs de rhum, ce système constitue un véritable outil de régulation du marché.

 Les productions de diversification

Les productions végétales autres que la banane et la canne représentent près de 40% de la valeur de la production agricole. Essentiellement destinées au marché local dont elles ne couvrent pourtant qu’une partie des besoins, elles doivent accomplir des efforts importants en qualité et en régularité de l’offre. Le melon (troisième produit agricole exporté, 550 T commercialisées dont 62% sont dirigés vers l’exportation et récoltées sur 410 ha en 2003) et les productions florales sont les seuls produits de diversification ayant pu conquérir des débouchés à l’exportation.

 L’élevage

L’élevage connaît une crise profonde, à l’exception du secteur des œufs, avec l’échec des organisations de producteurs et la situation des abattoirs dont la modernisation a pris du retard. Pour autant, la consommation locale offre un potentiel important pour des produits frais de qualité. Deux formes d’élevage sont pratiquées dans l’île : un élevage traditionnel de type familial (bovins, cabris, porcs, volailles) et une production semi-industrielle (porcs, volailles et poules pondeuses). En ce qui concerne le cheptel, le troupeau bovin se situe au premier rang avec 90 000 têtes dont 25 000 sont élevées hors exploitation agricoles. Vient ensuite le troupeau caprin qui connaît un certain essor avec 47 000 têtes (dont près de 14 000 estimés hors exploitation).Le troupeau porcin arrive à près de 30 000 porcs et le troupeau ovin se situe en dessous des 4 000 têtes. L’élevage des volailles connaît un certain essor avec 484 000 têtes. Les professionnels de la volaille s’organisent pour faire face à la concurrence des produits d’importation et répondent à 60% de la demande locale en œufs de consommation. L’émergence d’organisation d’éleveurs rend envisageable une relance de ce secteur qui dispose de possibilités réelles de conquête de part de marché local.

Les principales faiblesses de l’agriculture guadeloupéenne

Des structures encore inadaptées

Les superficies agricoles utilisées régressent et se stabilisent autour de 41 600 ha contre 46 740 en 1989. Les terres agricoles abandonnées sont parfois rapidement gagnées par l’urbanisation. La main d’œuvre des exploitations agricoles ne cesse de diminuer, cette baisse affectant toutes les catégories (exploitants, salariés,..). Plus d’un tiers des exploitants sont pluriactifs, et le nombre d’installations de jeunes reste faible (25 à 30 par an). Les exploitations sont « atomisées » : la taille moyenne des exploitations est de 3,4 ha, 71% des exploitations ont une taille située entre 1 et 9 ha, et elles représentent en tout 64% de la Surface Agricole Utile (SAU). On dénombre moins de 1000 comptabilités tenues régulièrement. La faible taille des exploitations limite les possibilités de rotation culturale ou de diversification des produits. Les investissements sont le plus souvent financés par la trésorerie, et les structures économiques demeurent fragiles. Dans le secteur bananier, par exemple, l’endettement des producteurs pose problème et est l’objet d’aides spécifiques (Banadif).

Une fragilité des filières traditionnelles

Parallèlement aux grandes difficultés que peuvent connaître les filières banane et canne à sucre, les phénomènes climatique de cette dernière décennie ne les ont pas épargné, avec notamment des sécheresses et des cyclones qui se sont succédés avec un impact plus ou moins fort. Ainsi, nous constatons qu’entre 1989 et 2003, les soles bananières et cannière ont diminué  respectivement de 32 et 16%. Cependant, malgré ces problèmes existant, la canne à sucre et la banane demeurent les deux piliers de l’économie agricole du département, et leurs marges de progression en terme de productivité restent importantes.

Un potentiel sous-exploité des filières de diversification

L’élevage, à l’exception du secteur avicole, est en situation de crise profonde en raison de l’échec des organisations de producteurs et la situation des abattoirs dont la modernisation a pris du retard. Le développement des cultures de diversification est entravé par l’âge relativement élevé des agriculteurs (l’âge moyen des chefs d’exploitation est de 51 ans, et les plus de 60 ans représentent 29% des exploitants), le faible degré d’organisation des filières, l’absence d’encadrement technique, de fortes contraintes climatiques et sanitaires, des coûts de production élevés et un marché local exigu (les filières subissent de plein fouet la concurrence des pays de la Caraïbe et de l’Europe). Le secteur de la transformation utilise quant à lui peu de produits issus de l’agriculture locale, en raison de prix élevés par rapport à la concurrence extérieure et d’une offre faible.

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Table des matières

Remerciements
Résumés
Liste des abréviations
Sommaire
Introduction
PARTIE I : Présentation de l’environnement général du projet
1. Milieu physique
1.1. Situation géographique
1.1.1. Un archipel situé au cœur de l’arc antillais
1.1.2. Relief et hydrographie
1.2. Le climat
1.3. Milieux naturels composant la Guadeloupe
2. Contexte historique de la Guadeloupe
3. Les caractéristiques humaines
3.1. Un rythme de progression de la population qui se ralentit
3.2. Une répartition très inégale sur le territoire
3.3. Une société guadeloupéenne plurielle
4. Le contexte économique
4.1. L’agriculture
4.1.1. Présentation générale de l’agriculture
4.1.1.1. La filière banane guadeloupéenne
4.1.1.2.La filière canne-sucre
4.1.1.3. Le rhum
4.1.1.4. Les productions de diversification
4.1.1.5. L’élevage
4.1.2. Les principales faiblesses de l’agriculture guadeloupéenne
4.1.2.1. Des structures encore inadaptées
4.1.2.2. Une fragilité des filières traditionnelles
4.1.2.3. Un potentiel sous-exploité des filières de diversification
4.1.2.4.Des difficultés liées à la ressource en eau
4.1.3. Les orientations de la politique régionale agricole
4.2. La filière maritime
4.3. Industrie et artisana
4.3.1. L’industrie
4.3.1.1. Les caractéristiques de l’industrie guadeloupéenne
4.3.1.2. Les perspectives de l’industrie guadeloupéenne
4.3.2. L’artisanat
4.4. Le tourisme
4.4.1. Présentation du tourisme
4.4.2. Politique régionale du tourisme
4.5. Le BTP
4.6. L’emploi et l’insertion
PARTIE II : PRESENTATION DU CIRAD
1. Mission et stratégie du CIRAD
2. Organisation au sein du CIRAD
3. Partenariat
4. Le Cirad dans le monde
5. Le Cirad Guadeloupe
PARTIE III : L’ACTIVITE REALISEE PAR LE STAGIAIRE
Introduction : Présentation du contexte de l’étude
Préambule : Activité réalisée au sein du projet
1. Quelques éléments bibliographiques concernant le projet
1.1. Les Andosols
1.2. Infiltration, ruissellement et phénomènes érosifs en bananeraie
1.2.1. Définition et principes de l’infiltration
1.2.2. Le ruissellement et le transport de sol et de solutés en bananeraie
1.2.3. L’interception et la redistribution de l’eau par la canopée
1.2.4. Etats de surface et sensibilité des sols à l’érosion
2. Présentation du Bassin Versant de Féfé : principales caractéristiques et arguments en faveur du choix de ce site
2.1. Rappel de l’objectif
2.2. Définition d’un bassin versant
2.3. Présentation de la zone d’étude
2.3.1. Caractéristiques géomorphologiques du Bassin Versant
2.3.2. Le climat
2.3.3. Contexte géologique : les andosols
2.3.4. Occupation du sol sur le bassin versant
2.4. Arguments en faveur du choix du site de Féfé
3. Méthode et matériel utilisés
3.1. Protocole de mesure de l’infiltration par ordre chronologique des différentes opérations
3.1.1. Choix et description du site
3.1.2. Réalisation du profil d’humidité pondérale, humidité du sol
3.1.3. Réalisation de l’infiltration
3.1.3.1. Mise à saturation du site 24 heures au préalable
3.1.3.2. Réalisation de l’infiltration
3.1.4. Ressuyage
3.1.5. Description du profil
3.1.6. Mesure des densités apparentes sur cylindre
3.1.7. Mesure des indices d’eau renseignés au potentiel
3.1.8. Analyses physico-chimique
3.2. Matériel utilisé
4. Analyse des résultats
4.1. La description par horizon
4.2. L’analyse spatiale
4.2.1. Réalisation de carte
4.2.2. Réalisation d’histogrammes
4.2.3. Réalisation de tableaux de contingence
4.3. Recherche des déterminants de l’infiltration
4.3.1. Analyse par graphiques
4.3.2. Analyse par la méthode des régressions linéaires
5. Conclusion de l’ensemble de l’étude
Conclusion
Bibliographie
Liste des illustrations

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